Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY
Publié le 8 Décembre 2018 par lieb dans Chronique en 89, Dublin, Nous les soutenons, nous informons, Jaulges
Publié le 8 Décembre 2018 par lieb dans Chronique en 89, Dublin, Nous les soutenons, Prahda
Publié le 30 Novembre 2018 par lieb dans Les pays qu'il fuient, nous informons
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Publié le 24 Novembre 2018 par lieb dans Chronique en 89, nous informons, Nous les soutenons, CAO Coallia Auxerre
Mon témoignage
Cela fait deux ans et trois mois que j'accompagne chaque semaine, plusieurs soirs par semaine les demandeurs d'asile du CAO d'Auxerre.
La première fois, je venais rendre visite aux demandeurs d'asile transférés du Formule 1 de Sens où, raflés à Paris, ils avaient été "mis à l'abri", plus exactement fichés en attendant leur expulsion. C'était en septembre 2016
L'un des travailleurs sociaux a eu ces mots terribles en tentant de me convaincre de ne pas faire de visites : "Vous ne savez pas qui ils sont. De toute façon, ils seront bientôt tous partis (sous-entendus expulsés)".
Ces paroles terribles, et encore plus dans la bouche d'un homme chargé de la protection d'hommes qui venaient de vivre le pire et qui souhaitaient obtenir la protection en France, elles me sont souvent revenues à l'esprit.
Elles me reviennent encore ce mardi soir quand j'arrive, comme tous les mardis, mais cette fois-ci en sachant ce qui s'était passé.
J'étais loin cependant d'imaginer ce qui s'était réellement passé et qui abouti à la mort d'Hejran. Un demandeur qui venait d'obtenir ses papiers et qui déjà travaillait.
Le mardi soir, par les récits, je prends conscience de l'invraisemblable. Le lendemain, un journaliste de l'Yonne Républicaine répond à la demande des résidents de le rencontrer et ils racontent longuement.
Ce demandeur d'asile était difficile, Coallia avait été averti à plusieurs reprises. La veille, il avait déjà agressé physiquement un demandeur d'asile.
Et le matin-même, il avait attaqué à l'arme blanche deux demandeurs. L'un d'eux, conduit à l'hôpital, portait le mercredi encore des bandages. Le jeune agresseur avait été interpellé par la police, Coallia était donc au courant des faits. Cependant ce jeune agresseur, a été relâchè, sans aide, sans soins. Le soir, il agressait mortellement Hejran.
L'enchaînement des faits montre qu'il n'y a pas de fatalité, ce n'est pas un accès brusque et imprévisible: il y a non assistance à personne en danger et manquement grave au devoir de protection de Coallia.
Et si cela a conduit au pire, c'est parce que à peu d'exception près, Coallia Auxerre a montré régulièrement ces manquements et ce mépris. Les demandeurs et réfugiés l'ont souvent exprimé. En particulier, l'absence d'attention à l'état psychique de certains demandeurs est une constante grave.
La responsabilité de Coallia est claire.
Et, cette mort est aussi clairement la conséquence directe d'une politique de non asile. La conséquence du mépris de leur vie, du racisme profond auquel ils sont confrontés.
Dominique Poirré
Une plainte a été déposée pour non assistance à personne en danger et une enquête de l'IGPN ouverte.
Publié le 24 Novembre 2018 par lieb
Cela fait deux ans et trois mois que j'accompagne chaque semaine, plusieurs soirs par semaine les demandeurs d'asile du CAO d'Auxerre.
La première fois, je venais rendre visite aux demandeurs d'asile transférés du Formule 1 de Sens où, raflés à Paris, ils avaient été "mis à l'abri", plus exactement fichés en attendant leur expulsion. C'était en septembre 2016
L'un des travailleurs sociaux a eu ces mots terribles en tentant de me convaincre de ne pas faire de visites : "Vous ne savez pas qui ils sont. De toute façon, ils seront bientôt tous partis (sous-entendus expulsés)".
Ces paroles terribles, et encore plus dans la bouche d'un homme chargé de la protection d'hommes qui venaient de vivre le pire et qui souhaitaient obtenir la protection en France, elles me sont souvent revenues à l'esprit.
Elles me reviennent encore ce mardi soir quand j'arrive, comme tous les mardis, mais cette fois-ci en sachant ce qui s'était passé.
J'étais loin cependant d'imaginer ce qui s'était réellement passé et qui abouti à la mort d'Hejran. Un demandeur qui venait d'obtenir ses papiers et qui déjà travaillait.
Le mardi soir, par les récits, je prends conscience de l'invraisemblable. Le lendemain, un journaliste de l'Yonne Républicaine répond à la demande des résidents de le rencontrer et ils racontent longuement.
Ce demandeur d'asile était difficile, Coallia avait été averti à plusieurs reprises. La veille, il avait déjà agressé physiquement un demandeur d'asile.
Et le matin-même, il avait attaqué à l'arme blanche deux demandeurs. L'un d'eux, conduit à l'hôpital, portait le mercredi encore des bandages. Le jeune agresseur avait été interpellé par la police, Coallia était donc au courant des faits. Cependant ce jeune agresseur, a été relâchè, sans aide, sans soins. Le soir, il agressait mortellement Hejran.
L'enchaînement des faits montre qu'il n'y a pas de fatalité, ce n'est pas un accès brusque et imprévisible: il y a non assistance à personne en danger et manquement grave au devoir de protection de Coallia.
Et si cela a conduit au pire, c'est parce que à peu d'exception près, Coallia Auxerre a montré régulièrement ces manquements et ce mépris. Les demandeurs et réfugiés l'ont souvent exprimé. En particulier, l'absence d'attention à l'état psychique de certains demandeurs est une constante grave.
La responsabilité de Coallia est claire.
Et, cette mort est aussi clairement la conséquence directe d'une politique de non asile. La conséquence du mépris de leur vie, du racisme profond auquel ils sont confrontés.
Dominique Poirré
Une plainte a été déposée pour non assistance à personne en danger et une enquête de l'IGPN ouverte.
Publié le 14 Novembre 2018 par lieb dans Dublin, F1 Sens, nous informons, CAO Coallia Auxerre, Ofpra
Message le 13 novembre d'un demandeur arrivé à Sens en juillet 2016.
Il a eu toutes les chances et les malchances de ces demandeurs, les premiers envoyés en masse dans notre mini-département.
Il a connu l'attente interminable des Dublin, les nuits sans sommeil. les jours sans fin.
C'est lui qui était à l'origine de cette parole de demandeurs : "Mais pourquoi l'Italie nous aime-t-elle tant?"
Il a connu le passage en procédure normale : le délai de 10 mois de passé grâce aux élections : deux mois dans expulsions.
Il a connu les mois sans ADA, sans aucun moyen de vivre, l'un de ceux qui a attendu le plus longtemps le bon vouloir de Dijon pour la notification de ce passage.
Pendant ce temps, nombre de ses amis obtenaient leur carte de dix ans.
Il est allé seul à l'Ofpra, sans rien dire. Et de nouveau, il a attendu longtemps la réponse. Longtemps, en comparaison de ses autres amis
Et puis en ce 13 novembre ce message : Bonjour, c'est moi, S. J'ai reçu hier la réponse positive de l'Ofpra.
Deux ans d'attente pour un demandeur dont la situation était si claire au regard de l'asile.
Une chance qui a évité qu'il se retrouve comme tant d'autres sur les pavés de l'Europe.
L'angoisse quotidienne et l'injustice profonde.
Ces rires et sourires sur le montage d'Elisabeth, nous aimerions
Mais surtout nous devrions le voir plus souvent
S'il y avait un véritable droit d'asile.
Publié le 9 Novembre 2018 par lieb dans nous informons, Chronique en 89
Une quinzaine d'infractions relevées (détention de stupéfiants, conduite sous l'emprise de l'alcool ou sans permis, infractions sur la législation sur les transports routiers, ressortissants étrangers en situation irrégulière), 80 gendarmes mobilisés, 521 véhicules contrôlés dont une quarantaine de poids-lourds : ce sont les chiffres de la vaste opération de contrôle menée ce jeudi 8 novembre, entre 9 heures et 12 h 30 par la gendarmerie de l'Yonne en concertation avec la société d'autoroute APRR. "Une première" pour le colonel Rénald Boismoreau, commandant du groupement de gendarmes de l'Yonne .
"Nous avions déjà mis sur pied un important contrôle de nuit, mais c'est la première fois que nous montons une telle opération de jour, explique-t-il. L'Yonne ne bénéficie pas de barrière pleine voie. Nous avons donc dû fermer une des aires d'autoroute (celle de la Couée, à deux kilomètres de la sortie de Nitry sens Paris-Lyon) pour pouvoir mener à bien ce contrôle."
"Notre objectif était triple : assurer un contrôle systématique, le faire avec un maximum de sécurité tout en génerant le moins de gêne possible pour l'usager", poursuit le colonel. Présent également, Abdelmajid Tkoub, le sous-préfet de l'arrondissement Avallon-Tonnerre. "Cette opération, complexe à mettre sur pied, s'insère dans une stratégie globale de sécurisation des routes et des autoroutes du département."
Véronique Sellès
Publié le 28 Octobre 2018 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne, Les pays qu'il fuient, Paroles de demandeurs d'asile, nous informons
«Nous avons attendu longtemps en espérant que cela s'améliorera l'année prochaine, puis l'année suivante, puis l'année suivante. Mais cela ne se produit pas », a déclaré M. Bahar, le poète. «J'attendrai encore quelques mois, jusqu'à l'élection présidentielle. Si cela ne s’améliore pas, je devrai trouver une route pour passer illégalement vers un autre pays. "
Il a ajouté: «Dans un autre pays, au moins je peux monter une montagne, m'asseoir près de l'eau. Au moins, mon esprit sera à l'aise.
"Et nous savons tous, n'est ce pas, qu'il ne sera pas à l'aise, son esprit. Pendant des mois et des années, une autre question le préoccupera: 'me laisseront-ils rester?'."
ECADA - European Citizens Against Deportation to Afghanistan
“We waited a long time, hoping that it would get better next year, and then the year after and then the year after. But it’s not happening,” said Mr. Bahar, the poet. “I will wait another few months, until the presidential elections. If it doesn’t improve, I will have to find a smuggling route to another country.”
He added: “In a different country, at least I can go up a mountain, sit by the water. At least my mind will be at ease.”
"And don't we all know that it won't be at ease, his mind. For months and years to come, it will be troubled by another question: 'will they let me stay?'."
Sur le facebook de T. Perkins
Publié le 21 Octobre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, nous informons, Nous les soutenons
C'est exactement ça!
Commentaire bref sur le Facebook du collectif sénonais, à propos de l'article "Réponse négative à la CNDA. Maintenant, toi aussi, tu fais partie de cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués ..."
Mais important et utile, car il témoigne bien de ce que vivent les demandeurs et de ce dont nous sommes les témoins partout en France.
Et nous savons ici, pour avoir accompagné des déboutés au CAO d'Auxerre de notifications en appel, ce que cela signifie de mois, d'années d'errances, d'attentes, de traques et d'angoisses.
Publié le 20 Octobre 2018 par lieb dans CNDA, nous informons, Nous les soutenons, Ofpra, CAO Coallia Auxerre
Certes, ils sont certainement des dizaines et des dizaines dans l'Yonne depuis des mois qui ont dû fuir le transfert ou les réponses négatives de la CNDA. Nous sommes si peu présents dans les CAO que nous ne les connaissons pas, à Jaulges, dans les appartements dépendant du CAO d'Auxerre. Et même au CAO d'Auxerre, où entre les Dublins qui arrivent, les Dublins déboutés, ceux qui passent à l'Ofra et ceux qui passent devant la CNDA, les demandeurs qui attendent des mois le passage en procédure normale, on perd le fil de ces vies, on ne répond plus à l'essentiel.
Mais, je vais parler de toi pour en fait parler de tous ces demandeurs raflés, déboutés, fuyant le transfert, qui peuplent, invisibles et traqués, les rues de l'Europe, passant des années ici, des années là, des non vies, des vies prises, brisées.
Tu es arrivé en été 2016, parmi les premiers raflés, envoyés dans les centres de tri de l'Yonne. En septembre, je t'ai trouvé là, au CAO d'Auxerre quand, Sénonais, nous avons continué à accompagner les demandeurs d'asile arrivés au F1 de Sens et transférés dans ce CAO.
Tu as passé le long automne, hiver jusqu'à l'arrêt momentané des expulsions en avril 2017 pour cause d'élection et ton passage en procédure normale. Les photos témoignent de ces longues soirées où nous mangions tous ensemble,et vous attendiez de savoir comme dit un autre demandeur qui suit le même terrible parcours : "A qui serait le tour". Sans sommeil, la "tête occupée par Dublin"
Puis tu as attendu la convocation à Dijon pour passer en procédure normale.
Puis, tu es allé à l'Ofra où tu as été mis en procédure accélérée. Et se sont enchaînés de longs mois sans argent et pratiquement sans aide. Jamais tu n'as rien demandé. Tu es resté égal à toi-même. Devenant peu à peu référence pour les nouveaux arrivés, attaché au calme et à des conditions décentes: je vous vois quand j'arrive, armés de balais, déplaçant les meubles. Mais restant de plus en plus en retrait. Tu as appris notre langue, seul, avec ton téléphone et les derniers temps, tu étais souvent le traducteur des autres demandeurs.
Puis est venue cette semaine, ta convocation à la CNDA. Avec le nombre de demandeurs, c'est trop tard que nous t'avons aidé. Mais celles qui l'ont fait, ont pu reconnaître tes qualités humaines.
La personne qui t'accompagnait à la CNDA - elle y allait pour la première fois -, a décrit les conditions dans un témoignage que nous reprendrons dans le prochain article.
"Madame" la Juge ne t'a pas cru, elle ne t'a même pas donné le bénéfice du doute. Pourtant tu es d'un peuple parmi les plus menacés.
Tu es allé voir le résultat, tu voulais voir de tes yeux, sur l'ensemble des demandeurs ce jour-là, seuls deux ont eu une réponse positive.
Au CAO, le soir, un défilé de demandeurs est venu te dire sa sympathie. Tu es resté égal à toi-même. Calme, discret et résolu.
Deux ans ont ainsi passé, deux ans pris à ta vie.
Et maintenant, toi aussi, tu dois rejoindre cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués qui peuplent les centres et les rues de l'Europe.
Ce texte pour toi, pour tous,
Demandeurs d'asile en 89.
Publié le 12 octobre 2018