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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Ce beau commentaire à propos de l'article "Tu as rejoint ...". Nous, nous ne lâcherons rien et nous resterons à leurs côtés, le poing levé."

Publié le 20 Octobre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dépasser les limites de l'Yonne, Nous les soutenons

Dessin d'Elisabeth

Dessin d'Elisabeth

En commentaire sur le facebook du Collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés
 
"... Une lettre qui raconte exactement ce que vivent toutes les personnes, tous nos amiEs exiléEs que nous accompagnons parfois depuis presque 3 années pour certainEs.
 
L'attente durant de longues saisons,
une patience rarement couronnée
par la reconnaissance et la mise en sécurité
au bout du tunnel.
 
C'est ainsi que notre gouvernement fabrique des sans-papiers,
et de ça il s'en fout, tant que cela ne lui coûte rien.
 
Nous, nous ne lâcherons rien et nous resterons à leurs côtés, le poing levé."
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ACAT France dénonce la rencontre du criminel soudanais Salah Gosh avec les autorités françaises

Publié le 19 Octobre 2018 par lieb dans nous informons, Ofpra, CNDA, Les pays qu'il fuient

Village du Darfour incendié

Village du Darfour incendié

Rappelons le nombre important de demandeurs soudanais qui avaient été raflés et "mis à l'abri" dans l'Yonne.

Beaucoup, et cela témoigne de la violence au Darfour, ont obtenu une carte de dix ans.

Pour certains autres, comme en témoigne notre article "Toi aussi, tu as rejoint ...", le refus de l'asile parce que deux personnes! (à l'OFPRA, à la CNDA) ne les ont pas crus, signifie l'expulsion.

Vers ce pays dont on reçoit en toute discrétion l'un des principaux responsables des massacres ...

 

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L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Rappel : Salah Gosh est soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour qui a fait au moins 300 000 morts.
 
 
Le 19 / 10 / 2018

Selon des informations révélées hier par Streepress, Salah Gosh, actuel chef du renseignement soudanais (NISS) soupçonné de génocide au Darfour, aurait été reçu autour du 10 octobre 2018 par des services du Ministère de l’Intérieur et de la Défense. Il aurait également rencontré le 10 octobre 2018 deux députés LREM, Carole Bureau-Bonnard (vice-présidente de l’Assemblée nationale - LREM) et Jean-Baptiste Djebbari (député LREM et président du groupe d’amitié France-Soudan) lors d’un dîner officiel à l’ambassade du Soudan.

L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Il se pourrait que sa venue soit liée à des sujets relatifs à la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires venant d’Afrique de l’Est.

Connu pour diriger l’un des services de renseignements les plus tortionnaires au monde, Salah Gosh aurait été reçu par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ainsi que par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), respectivement rattachées au ministère de la Défense et au ministère de l’Intérieur.

« En tant que chef du NISS, Salah Gosh a une responsabilité hiérarchique dans de nombreuses violations graves des droits de l’homme commises par son service, telles que les arrestations arbitraires et les tortures en détention de plusieurs voix dissidentes au régime. » souligne Clément Boursin, responsable Afrique chez ACAT France.

Salah Gosh est également soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour pour avoir armé les milices Janjawids à la solde du régime et qui ont longtemps pratiqué la politique de la terre brûlée. Ce génocide aurait fait au moins 300.000 morts.

Enfin, Salah Gosh est un pourfendeur de la CPI. En février 2009 il avait promis de "couper la main à celui qui tentera de contribuer à la mise en œuvre de la décision de la CPI"(1) lorsque la Cour pénale internationale s’apprêtait à engager des poursuites contre plusieurs responsables pour génocide et crimes contre l’humanité.

(1) https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/C6FE9E52-4845-41BA-A45D-75BA41D8647C/280449/9th_UNSCReport_Fra1.pdf

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L'acharnement à expulser est sans limite. Il était proche de la décision de la Cour d'appel administrative de Lyon, ils sont venus le chercher au petit matin ...

Publié le 28 Septembre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Chronique en 89, Dublin, Nous les soutenons, nous informons

Dessin d'Elisabeth

Dessin d'Elisabeth

L'acharnement à expulser est sans limite.

Demandeur d'asile irakien, M. avait fait appel de sa décision de transfert auprès de la Cour administrative de Lyon avant l'été. Nous l'avions accompagné à sa notification à Auxerre, au tribunal administratif de Dijon, et dans la limite de nos possibilités, tous ces mois au CAO d'Auxerre.

Il a été arrêté mardi matin et expulsé le jour même vers la Finlande. Il est actuellement dans un centre à Helsinki.

Pas vraiment envie de commenter. Seulement appeler à faire des expulsions, plus que nous le faisons aujourd'hui, un des points centraux de nos mobilisations ...

Demandeurs d'asile en 89

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C'est écrit en septembre 2016 et peut expliquer le combat de ces deux dernières années

Publié le 23 Septembre 2018 par lieb dans F1 Sens, Chronique en 89, Nous les soutenons, nous informons

C'est écrit en septembre 2016 et  peut expliquer le combat de ces deux dernières années

L’été est passé.

 

L’été est passé mais nous n’oublierons pas ce mois d’août au F1. Quelque chose s'est joué avec ces jeunes réfugiés du Formule 1, quelque chose qui nous a amenés jour après jour à revenir passer un moment, une soirée, de plus en plus de temps ensemble, et qui n'a tenu qu'à eux et qu'ils nous ont transmis.

 

De ces six semaines, nous restent beaucoup en tête

Des personnalités diverses, des expressions de visages, des manières d’être inséparables des noms qui s’affichent dans nos têtes à nous

Les mains tendues vers le bas de S. et son rire perché

Le sourire timide d’A. toujours si avide d’apprendre lui qui n’a pas été à l’école

La maturité d’A. et sa haute stature filiforme toujours présente et d’I toujours aidant et toujours apprenant

Le ton définitif d’H., le benjamin, qui réclame les étiquettes avec les mots et qui parvient à expliquer quand celle illustrant une vache apparaît que sa maman en a trois

L’élégance incroyable d’A.

A. petit génie du foot … et du français

Ceux qui n’osaient pas et peu à peu viennent

Ceux qui étaient en retrait S., Abd., Y.

Sh. qui impressionne chacun de nous par sa volonté et ses attentions envers chacun et H. si sérieux

W. et B.plus âgés, marqués par déjà des années d’attente déboutés de Norvège et du Danemark après sept et huit années

 

De ces six semaines nous reste beaucoup en tête

Les jeunes cahiers et stylos à la main dès que l’un de nous arrive de l’après-midi au soir

Les tables débarrassées avec soin là où ils ont pris pourtant à près de 30 les repas servis dans des conditions matérielles d’urgence

Le vélo d’Idr. donné par Catherine qui tourne et tourne enfourché par chacun

La passion des mots-mêlés (!) apportée par Milw. (y aurions-nous pensé ?) et qui s’étend insensiblement

Les sorties : parcours santé, plage où la vie pouvait revenir dans un espace plus libre

 

De ces six semaines nous reste. beaucoup en tête

Les conversations approximatives en x-langues qui pourtant permettent de saisir des moments de leur vie.

 

Nous n’avons pas fait d’acte caritatif, ce n’est pas dans nos valeurs. Nous avons fait un acte militant au sens intrinsèque du terme : nous avons fait acte de présence, indispensable au jour le jour. Acte rendu si facile par eux. Nous n’avons pas non plus organisé les apprentissages de français, simplement chacun a fait au pied de l’hôtel ce qu’il pensait et a créé ainsi des liens tout simplement humains car chacun était différent dans ce qu’il apportait et ce qu’il demandait.

 

Aujourd’hui 19 de ces jeunes sont partis et là va commencer - peut-être - pour nous un autre combat, militant cette fois pour des conditions de vie, de suivi des dossiers, d’apprentissage du français. Alors nous allons, et c’est certain, rester tous hautement attentifs.

 

 le 6 septembre 2016

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Annonce de transferts au CAO d'Auxerre, les demandeurs d'asile ne sont pas des objets. Grande inquiétude ...

Publié le 20 Septembre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, nous informons, nous analysons

Annonce de transferts au CAO d'Auxerre, les demandeurs d'asile ne sont pas des objets. Grande inquiétude ...

Un message aujourd'hui d'un demandeur. Il devrait être transféré avec cinq autres vers Avallon. Pas grave, vous vous dites. Mais voilà, ce que cela signifie réellement?!

 

Le CAO d'Auxerre disparaît. Après trois ans, où Coallia a vécu de la demande d'asile (dans les conditions que l'on connait et qui ont été constamment dénoncées ici) et la régionalisation dirigeant les demandeurs vers Besançon, c'en était fini du pactole. Alors Coallia s'est positionné sur un autre créneau

Mais il restait des demandeurs d'asile toujours en attente, devant l'OFPRA ou la CNDA. Qu'en faire? Les accompagner au moins jusqu'au bout de leur attente, c'eut été le minimum, non? C'est une affaire de peu de mois. Mais Coallia voit cela tout autrement.

 

Avallon, vous allez dire, ce n'est pas grave, mais ces demandeurs, dont l'un en est à sa troisième année (!), n'ont résisté à cette éternelle attente que grâce au soutien qu'ils ont reçu ici, au semblant de vie qu'ils ont pu bâtir. Les cours de français mis en place il y a trois ans dans la ville, les liens qu'ils ont pu nouer, les visites systématiques.

Et hier encore justement, comme deux à trois fois par semaine, nous étions ensemble. Nous avons bu le café, échangé les informations sur leur situation face à l'asile, fait des photos. Le lendemain, je savais qu'ils allaient au cours. Mais ils avaient dit aussi qu'ils attendaient la responsable de l'ex-CAO. Ils pensaient naïvement pour une histoire de chaudière.

Et ce message aujourd'hui, en disait le véritable motif.

 

Après avoir dû quitter le CAO lui-même, tout juste rénové sous leurs yeux (après l'agression mortelle qui avait eu lieu à la fin de l'année passée et qui avait entraîné, pensions-nous, naïfs que nous sommes nous aussi, un changement de la part de Coallia), on leur avait attribué un logement. Ils étaient tous ensemble, ils gardaient leurs liens, ils pouvaient aller au cours qu'ils fréquentent pour certains depuis près de 18 mois. Ils s'étaient apaisés, ayant eu tellement peur pendant le mois précédent, quand on leur avait annoncé le départ du CAO. Peur de quoi? Justement de ce transfert éloigné.

 

Alors, cet article est écrit maintenant sous le coup de la plus grande inquiétude. Les demandeurs d'asile ne sont pas des objets que l'on transporte ainsi d'un endroit à un autre sans préparation ni ménagement, au gré des intérêts des structures et de l'Etat. Ils sont fragilisés par leur attente, l'angoisse d'une décision vitale, favorable ou non, par l'impression d'un jeu de chance ou malchance qui fait que certains, arrivés en même temps qu'eux, sont déjà depuis longtemps sortis de l'attente, par l'inactivité, l'impossibilité de construire une vie et les pensées qui tournent dans leur tête.

 

Ayant vu déjà une fois un transfert particulièrement destructeur pour un demandeur qui en reste aujourd'hui brisé malgré le statut de réfugié qu'il a obtenu depuis,

Et l'un des demandeurs concernés ayant plusieurs fois indiqué qu'il avait l'impression de perdre son équilibre du fait de cette attente, c'est avec une véritable angoisse que nous apprenons ce nouveau transfert

 

Demandeurs d'asile en 89

 

PS : Quant à nous, nous ne voyons pas comment concilier l'accompagnement avec cet éloignement, si ce n'est au prix de beaucoup, beaucoup de fatigue dans cette dernière phase si cruciale? Nous le ferons, nous demandons cependant qu'il soit revenu sur cette décision.

 

 

 

 

 

 

 

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Les rafles du préfet de l'Yonne. Vies à sauver ...

Publié le 12 Septembre 2018 par lieb dans nous informons, Nous les soutenons, Dublin, Les pays de non asile

Dessin d'une amie de Sens - Elisabeth

Dessin d'une amie de Sens - Elisabeth

Personnes étrangères sans papier arrêtées lors de la dernière rafle du Préfet de l'Yonne. Parmi eux possiblement un demandeur d'asile de Jaulges.

 

Alors rappelons que de février à juin, une terrible machine infernale à expulser a été mise en place dans le département.

. Des dizaines et des dizaines de demandeurs d'asile ont été raflés à Paris et envoyés dans l'Yonne.

. Les notifications ont été faites à marche forcée jusqu'au 29 juin à 14 h 30, à raison de trois jours d'expulsions notifiées par semaine

. Les premiers et deuxièmes avions ont été donnés durant tout l'été, signifiant pour chacun des demandeurs l'expulsion ou la fuite dans les conditions dangereuses que montrent clairement ces arrestations.

. Arrestations dans les lieux mêmes d'hébergement à Jaulges et jusqu'au CAO d'Auxerre pour la première fois depuis avril 2017!

. Même les déboutés en appel à Lyon - non suspensif -, mais qui peuvent gagner et donc de pouvoir demander l'asile sont concernés.

 

Vigilance, solidarité, informer et encore informer sont essentiels face à ces vies à sauver. Nous pouvons faire plus.

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Les rafles du préfet de l'Yonne, une terrible spécialité

Publié le 8 Septembre 2018 par lieb dans Chronique en 89

On vous emmène ... vers l'enfer

On vous emmène ... vers l'enfer

Qui pouvait bien penser qu'un moyen de transports serait épargné? Chaque mois, une fois au moins, le préfet organise sa rafle : bus, trains, péages, tout est bon. Et se déplacer dans l'Yonne est incontournable. Le moyen est infaillible.

Monsieur le préfet chasse l'étranger.

L'Yonne républicaine classe cela dans les faits divers. Faits divers? les vies brisées, pour les sans-papiers, l'expulsion, les centres de rétention?

Triste département.

Faits divers - Vaste opération de contrôles de bus et de trains par les policiers et gendarmes de l'Yonne - Publié le 08/09/2018 à 08h30.
 
 
Une trentaine de militaires et une dizaine de policiers ont réalisé des contrôles dans des bus et dans des trains, le 7 septembre 2018, dans le cadre d'une opération coordonnée de contrôles de mobilité des flux. Retour en trois points.
 

Les forces de l'ordre se sont coordonnées, ce vendredi, dans le cadre d'une opération de contrôles de mobilité des flux, sur instruction du préfet de l'Yonne et réquisitions des procureurs d'Auxerre et de Sens. Chacun sur sa zone de compétence a passé au crible des "bus Macron" et des TER.

Objectifs

Il s'agit de contrôles d'identité et de bagages des voyageurs. Afin de détecter toutes sortes d'infractions, soulignent policiers et gendarmes. Que ce soit aux stupéfiants, les ports d'armes, les recels de vols... Et aussi les étrangers en situation irrégulière, les faux documents ou encore les personnes majeures se faisant passer pour des personnes mineures. 

Points de contrôles et moyens

Trois bus ont été contrôlés par une dizaine de policiers d'Auxerre, devant la gare d'Auxerre, à l'arrêt des "bus Macron". Soit une cinquantaine de personnes.

Les passagers de six bus (178 personnes) ont été contrôlés au niveau du péage d'Auxerre nord par dix-sept gendarmes. Simultanément, treize autres militaires ont mené l'opération dans deux TER, épaulés par la police ferroviaire. 

Interpellations

Deux personnes en situation irrégulière ont été arrêtées à Auxerre. Une troisième, n'ayant pas de papiers à présenter, a été conduite au commissariat pour vérifier sa situation administrative.

Au péage d'Auxerre nord, trois hommes en situation irrégulière ont été interpellés. Sept autres ont été arrêtés dans les TER.

Aucune autre infraction n'a été relevée par les forces de l'ordre.

 

Cindy Bonnau

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Auxerre, 31 août - Le CAO abandonné ...

Publié le 5 Septembre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre

Dessin d'une amie d'Auxerre

Dessin d'une amie d'Auxerre

C'était le 31 août, la visite presque de trop

tant le sentiment de presque abandon de ce CAO prend à la gorge.

 

Non, nous ne sommes pas à Jaulges. Ce terrible centre loin de tout où s'entassent plus de 140 migrants. Non, nous sommes à Auxerre, en pleine ville. Visite comme depuis plus de deux ans et l'impression qui prend à la gorge en ce jour d'été de demandeurs trop abandonnés...
 

1er étage, S., il est dans l'Yonne depuis juillet 2016! Tous ses amis ont des papiers de 10 ans. Lui, il est le dernier ou presque dans tout : enregistrement, changement de procédure et maintenant tout un été sans nouvelle de l'Ofpra. Toujours et depuis juillet 2016, l'attente et encore l'attente. La plus terrible l'asile, ou le retour ou la rue. Prendre le temps d'échanger..
 

M. dans l'angoisse et sans argent depuis qu'il est sorti de Dublin. Depuis presque un an. Il est devant la CNDA. Il veut travailler. Il faudrait faire une demande. Cela demande du temps. Nous ne sommes pas assez nombreux. Il est en procédure accélérée. Trop peu de contacts pour préparer son entretien.

 

Deux étages plus haut, O. Mèmes besoins, mème fatigue de l'attente. Il est si maigre que lorsque j'ouvre sa porte à son invitation, il est allongé, on peut prendre peur.
 

Au Ier H. Je ne le reconnais pas. Il était parti avec le premier avion. Un jeune plein de force et d optimisme, retour d Italie, procédure normale. Il est a bout de force. Il vient quelquefois au Cao, il est harcelé par les assistants sociaux. Il survit entre rue et aide des amis DA. Mais actuellement, il ne peut plus. Un appel angoissé en un mot : un hébergement. Il est légal et pourtant pas de réponse. Quand "on se réjouit" pour les Dublin Italie, il faut prendre conscience ce qui les attend et ce qu'ils attendent de notre solidarité.
 

Au 3ème, et 4ème, il y a les absents: le demandeur arrêté trois jours auparavant, les demandeurs qui sont en appel à Lyon, mais que le préfet veut expulser. Et les deux derniers déboutés qui partent pour 18 mois de rue s'ils ne partent pas vers l'un des pays qui expulsent. Parmi eux, un demandeur en extrême vulnérabilité.

 

Cette visite reste gravée comme le symbole de ce CAO où l'on n'imagine pas tant d'isolement en plein milieu de la ville.

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UN DEMANDEUR D'ASILE DEBOUTE EN FINLANDE ARRETE AU CAO D'AUXERRE. 6 heures du matin, police, menottes ... violence et humiliation

Publié le 25 Août 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Dublin, Nous les soutenons, nous informons

deportation - Finlande

deportation - Finlande

Urgence à se mobiliser

 

Un demandeur d'asile du Koweit avait fui la Finlande qui lui avait refusé l'asile et qui avait émis une obligation de quitter le territoire. Malgré les preuves, le préfet de l'Yonne avait ordonné son transfert.

 

Jeudi dernier, à six heures du matin, la police s'est présentée en nombre.

Direction la chambre dont ils connaissaient le numéro. Les demandeurs d'asile sont réveillés en sursaut. Les papiers sont vérifiés pour les quatre demandeurs. En état de choc.

 

A. est menotté et emmené.

Pourquoi cette violence, faire peur à tous les demandeurs, humilier ce demandeur en le traitant comme un criminel?

 

Tous les efforts d'amis pour le localiser dans un CRA ont échoué.

A-t-il été emmené par vol spécial comme cela s'est passé dernièrement pour un autre demandeur d'un autre centre?

 

C'est la première arrestation (comment appeler cela autrement?)

au CAO d'Auxerre depuis avril 2017!

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Assurer les visites régulières au CAO d'Auxerre, en ce cœur de l'été est ... une épreuve. On voudrait regarder ailleurs, mais on ne peut pas.

Publié le 21 Août 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Chronique en 89, nous informons, Nous les soutenons

Assurer les visites régulières au CAO d'Auxerre, en ce cœur de l'été est ... une épreuve. On voudrait regarder ailleurs, mais on ne peut pas.

Assurer les visites régulières au CAO d'Auxerre, en ce cœur de l'été est ... une épreuve.

On voudrait regarder ailleurs, mais on ne peut pas.

 

Un demandeur d'asile afghan s'approche, il ne vient pas parler pour lui mais pour un autre demandeur. Qui est malade. "Il ne sait plus où il est, il oublie tout, il est ailleurs. Il faut faire quelque chose." Ce demandeur attend dans l'angoisse son deuxième vol, celui qui signifie la fuite. Ou l'expulsion. Ou ira-t-il? Malade comme il est. Il faut un psy, un traitement, un lieu de parole. Mais cela demande du temps. Il faudra le prendre." Pouvoir regarder ailleurs, ne pas savoir. Mais c'est impossible, c'est là dans la tête. Que devons-nous faire? C'est une démarche collective et volontaire qu'il faut.

 

Des demandeurs d'asile sont de la région de Gasni. Même dans "nos" médias, on parle des terribles attaques qui ensanglantent la région. Beaucoup de ces demandeurs n'ont aucune nouvelle de leurs proches. L'angoisse est à couper au couteau. Et ce sont ces demandeurs que le préfet veut expulser. Ils ont été notifiés. Ils ont eu leur premier vol, certains leur deuxième.

 

D'autres demandeurs attendent stoïques la réponse de la CNDA depuis de longs mois. Sans pouvoir travailler, certains sans argent. Un demandeur "Je reste serein, tranquille, j'attends."

Mais un autre demandeur se prend la tête dans les mains "Je ne peux plus attendre comme cela." Cela fait deux ans que je suis là. Il est au bord de la crise. Et parle en boucle.

Un demandeur arrivé à Sens, il y a maintenant plus de deux ans, apprécié de tous, est en bas de l'immeuble. Tu as des nouvelles de l'OFPRA, tu as ta réponse? Non, pas de réponse. On ne sait pourquoi, lui est toujours dans l'attente alors que nombre de ses amis arrivés dans le même temps ont leur papier de 10 ans. Grand et mince, il a toujours ce geste des mains qui s'ouvrent pour dire, c'est comme cela. Il se tient droit et  organise sa vie, en conséquence de l'inconséquence de ce qu'il vit.

Tout comme cet autre demandeur, en procédure accélérée qui n'a d'accéléré que le nom ... et le fait qu'il n'a le droit à aucune allocation depuis près d'un an.

 

Le traumatisme est présent à tous les étages, et l'accompagnement dans ce centre est proche de zéro. Il nous a fallu dépenser des trésors de temps et de démarches pour trouver enfin un psychiatre qui peut prendre enfin en charge un demandeur, nous faisons plus de 30 km pour la rencontrer : elle diagnostique un syndrome post-traumatique et peut enfin après cinq mois d'interruption  prescrire le traitement. Le CAO n'avait rien fait. Et le préfet averti de ce diagnostic ne voit pas là la preuve de vulnérabilité qui aurait permis de surseoir au transfert.

Et le préfet de l'Yonne, imperturbable ... expulse et expulse encore.

 

Tant de choses à dire encore ... .

Que devons-nous faire? C'est une démarche collective et volontaire qu'il faut.

 

 

 

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