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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Les demandeurs d'asile ne sont pas des objets. Annonce de transferts au CAO d'Auxerre. Inquiétude

Publié le 20 Septembre 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Nous les soutenons, nous informons

Les demandeurs d'asile ne sont pas des objets. Annonce de transferts au CAO d'Auxerre. Inquiétude

Un message aujourd'hui d'un demandeur. Il devrait être transféré avec cinq autres vers Avallon, Tonnerre. Pas grave, vous vous dites. Mais voilà, ce que cela signifie réellement?!

 

Le CAO d'Auxerre disparaît. Après trois ans, où Coallia a vécu de la demande d'asile (dans les conditions que l'on connait et qui ont été constamment dénoncées ici) et la régionalisation dirigeant les demandeurs vers Besançon, c'en était fini des subsides. Alors Coallia s'est positionné sur un autre créneau

Mais il restait des demandeurs d'asile toujours en attente, devant l'OFPRA ou la CNDA. Qu'en faire? Les accompagner au moins jusqu'au bout de leur attente, c'eut été le minimum, non? C'est une affaire de peu de mois. Mais Coallia voit cela tout autrement.

 

Avallon, Tonnerre, vous allez dire, ce n'est pas grave, mais ces demandeurs, dont l'un en est à sa troisième année (!), n'ont résisté à cette éternelle attente que grâce au soutien qu'ils ont reçu ici, au semblant de vie qu'ils ont pu bâtir. Les cours de français mis en place il y a trois ans dans la ville, les liens qu'ils ont pu nouer, les visites systématiques.

Et hier encore justement, comme deux à trois fois par semaine, nous étions ensemble. Nous avons bu le café, échangé les informations sur leur situation face à l'asile, fait des photos. Le lendemain, je savais qu'ils allaient au cours. Mais ils avaient dit aussi qu'ils attendaient la responsable de l'ex-CAO. Ils pensaient naïvement pour une histoire de chaudière.

Et ce message aujourd'hui, en disait le véritable motif.

 

Après avoir dû quitter le CAO lui-même, tout juste rénové sous leurs yeux (après l'agression mortelle qui avait eu lieu à la fin de l'année passée et qui avait entraîné, pensions-nous, naïfs que nous sommes nous aussi, un changement de la part de Coallia), on leur avait attribué un logement. Ils étaient tous ensemble, ils gardaient leurs liens, ils pouvaient aller au cours qu'ils fréquentent pour certains depuis près de 18 mois. Ils s'étaient apaisés, ayant eu tellement peur pendant le mois précédent, quand on leur avait annoncé le départ du CAO. Peur de quoi? Justement de ce transfert éloigné.

 

Alors, cet article est écrit maintenant sous le coup de la plus grande inquiétude. Les demandeurs d'asile ne sont pas des objets que l'on transporte ainsi d'un endroit à un autre sans préparation ni ménagement, au gré des intérêts des structures et de l'Etat. Ils sont fragilisés par leur attente, l'angoisse d'une décision vitale, favorable ou non, par l'impression d'un jeu de chance ou malchance qui fait que certains, arrivés en même temps qu'eux, sont déjà depuis longtemps sortis de l'attente, par l'inactivité, l'impossibilité de construire une vie et les pensées qui tournent dans leur tête.

 

Ayant vu déjà une fois un transfert particulièrement destructeur pour un demandeur qui en reste aujourd'hui brisé malgré le statut de réfugié qu'il a obtenu depuis,

Et l'un des demandeurs concernés ayant plusieurs fois indiqué qu'il avait l'impression de perdre son équilibre du fait de cette attente, c'est avec une véritable angoisse que nous apprenons ce nouveau transfert

 

Demandeurs d'asile en 89

 

PS : Quant à nous, nous ne voyons pas comment concilier l'accompagnement avec cet éloignement, si ce n'est au prix de beaucoup, beaucoup de fatigue dans cette dernière phase si cruciale? Nous le ferons, nous demandons cependant qu'il soit revenu sur cette décision.

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Sorti de Dublin ... Maintenant dans la rue. Une photo comme un appel au secours ...

Publié le 20 Septembre 2019 par lieb dans nous informons, Nous les soutenons

Cette photo comme un appel au secours ...

Cette photo comme un appel au secours ...

Situation 1

 

C'était il y a un peu plus d'un mois. Il avait dû squatter la nuit devant la préfecture de Cergy pour pouvoir faire changer son attestation de demandeur d'asile. Il sortait de Dublin, après une fuite éperdue hors d'Allemagne où son vol avait été programmé ... pour Kaboul.

Une chance, des amis qui l'aident en France et un appel réussi contre l'arrêté de transfert. Quatre mois d'angoisse après trois ans de recours en recours en Allemagne. Il peut déposer sa demande en France

 

Et puis les amis qui l'aidaient pour le logement se voient obligés de lui demander de partir.

Alors aujourd'hui, il fait partie de ces milliers de demandeurs d'asile devant l'Ofpra ou la CNDA, de réfugiés ayant pourtant obtenu l'asile pour 10 ans, de demandeurs sous protection accordée étant donné la situation dans leur pays, tous en situation légale et qui ... dorment partout en France dans les rues.

Sorti d'un calvaire pour en connaître un autre.

 

Situation 2

 

Nous connaissons cela pour ceux qui les ont accompagnés au quotidien. Le temps s'ajoute au temps et bientôt l'équilibre se perd.

Plus de trois ans d'attente, dont la moitié loin de ses amis et de nous. Plus de trois ans et en quelques minutes le statut de 10 ans accordé à la CNDA après un refus pourquoi? de l'Ofpra.

 

Des périodes de silence inquiétantes. Des alertes données par ses amis au long des mois. Mais il est trop loin pour être suffisamment auprès de lui. Qu'a-t-il vécu?

Le statut accordé, il ne peut retourner malgré les efforts pour le convaincre dans cette ville où il a presque sombré.

 

Alors aujourd'hui, sa carte de réfugié en poche, il ne comprend pas, alors qu'on a reconnu ce qu'il avait subi, qu'il reste ainsi sans aide, sans logement, sans emploi, avec ses maux de tête qui ne le quittent plus

 

 

DE QUI DEPEND ...

 

Et pour nous, une nouvelle pression après ces années d'aides à ces demandeurs, comment accepter de les voir dans ces situations. Car certains sont de l'Yonne, nous les connaissons, ils ont fui Jaulges, Appoigny ou Auxerre, ils sont revenus d'Italie ou d'ailleurs, ils sont venus vers nous informés par d'autres de l'aide que nous apportions.

 

Organisons-nous pour faire cesser cela. Car de qui dépend comme le disait Brecht que cela cesse, si ce n'est de nous.

 

 

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Ca fait du bien ... Expulsion vers l'Ethiopie empêchée en Belgique par les passagers.

Publié le 20 Septembre 2019 par lieb

Ca fait du bien ... Expulsion vers l'Ethiopie empêchée en Belgique par les passagers.

L’exemplarité de nos amis belges (transmis par une avocate militante
CIMADE)  18_09_2019     (transmis par la LDH) :
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> Hier soir, le vol ETH729 de la Ethopian Airlines à destination de Addis Abeba s'est envolé de Bruxelles à l'heure.
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> A son bord, il n'y avait pas Tesfay, un jeune éthiopien que la Belgique a tenté d'expulser malgré ses craintes de se faire emprisonner et/ou tuer s'il retourne au pays. Un jeune homme dont la femme et la fille sont actuellement en Angleterre. Un jeune homme que la Belgique a gardé emprisonné pendant plus de 210 jours.
>
> A bord du vol ETH729, des dizaines - des centaines peut-être - de passagers courageux qui se sont opposés à son expulsion. Quand Tesfay est monté, encadré de son escorte policière, ils se sont levés pour manifester leur désaccord avec l'expulsion violente vers un pays où Tesfay craint pour sa vie et sa sécurité.
>
> Les passagers du vol ETH729, comme un seul homme et une seule femme, se sont levés.
>
> Passagers, passagères du vol ETH729, nous vous adressons ce message. Quand Michele et moi, nous vous parlions de Tesfay dans la file d'embarquement, je vous prenais pour des gens ordinaires. Occupés avec leur vie, leur soucis, leur famille. Mais je me trompais. Vous êtes des héros. Vous vous êtes levé.e.s pour prendre la défense d'un inconnu. Il n'y a cependant rien de plus difficile que de prendre la défense de celui qu'on ne connait pas. Rien ne vous y obligeait. Vous aviez votre vie à mener. Vos soucis à régler. Vos familles à aimer. Et pourtant vous l'avez fait. Vous avez écouté votre coeur et votre courage. Et vous vous êtes levé.e.s pour un inconnu.
>
> En vous levant, vous avez transformé cet inconnu enchaîné en humain. En frère. Et vous l'avez sauvé. La police belge a été obligée de le débarquer. Ce soir, il est de retour en centre fermé. Avec quelques contusions car il a été battu par les policiers à sa descente d'avion mais encore en vie. Ici où il nous reste une chance de l'aider. Et pas là-bas, où il n'en aura pas.
>
> Ce soir, nos pensées vont vers vous, passagers du vol ETH729. Je voudrais vous connaître. Je voudrais vous dire cette peur et cette joie qui ont été les nôtres. Je voudrais vous serrer dans mes bras et vous prendre dans mon coeur. Nous ne vous oublierons pas.
>
> Ce soir, vous tous qui étiez dans cette file d'embarquement, vous m'avez appris que chacun d'entre nous est un passager du vol ETH729. Ce soir, mes pensées s'envolent vers tous ceux qui seront eux aussi, un jour certainement, des passagers du vol ETH729 mais qui ne le savent pas encore.
>
> Et si l'occasion de devenir un passager du vol ETH729 ne se présente pas dans votre vie, vos soucis, votre famille, n'attendez pas. Créez-là.

>
 

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Le CAO d'Auxerre touché par la restructuration de "l'accueil" des demandeurs d'asile - Document, schéma régional d'accueil des demandeurs d'asile.

Publié le 9 Septembre 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Chronique en 89, Dublin, Dépasser les limites de l'Yonne, Nous les soutenons, nous analysons, nous informons

Dessins d'Elisabeth

Dessins d'Elisabeth

Le CAO d'Auxerre est en voie de disparition. Cela correspond d'une part à la régionalisation qui entraîne, vous le savez, l'examen de la demande des Dublin vers Besançon avec tous les aspects négatifs que le blog a souligné à plusieurs reprises, et à la transformation profonde des structures d'accueil.

 

Les grands perdants - les Dublin

 

Depuis  leur arrivée dans l'Yonne, en juin-juillet 2016, nous avons pu voir l'importance du travail de proximité. Si nous faisons le point pour les demandeurs Dublin, que nous avons pu aider d'une manière ou d'une autre, c'est bien parce que nous les côtoyions au quotidien, que nous avons pu leur apporter l'aide dont ils avaient besoin, souvent pour tout simplement faire valoir leurs droits. Maintenant, ils sont invisibilisés et le taux de reconduite explose.

 

Poursuivre l'accompagnement

 

Pour les autres demandeurs,  cela se traduit par le transfert des demandeurs en attente de réponse de l'OFPRA et de la CNDA vers les appartements ou des structures sur Auxerre, Joigny et vers Avallon ou Tonnerre. Cela rendra bien entendu l'accompagnement plus chronophage dans une période où il est particulièrement important, car certains demandeurs sont fragilisés par une très longue attente (un demandeur entame sa quatrième année depuis son arrivée à Villeblevin et n'a toujours pas sa convocation devant la CNDA!) ou en demande du fait de la proximité du rendez-vous (il est toujours important d'assurer la préparation de ce rendez-vous, et l'accompagnement physique pour les rendez-vous CNDA dans la mesure des possibilités).

 

Les demandeurs d'asile jeunes (ce qui signifie moins de 25 ans) ayant le statut ou la protection resteront sur place car ils n'ont pas de revenus, n'ayant pas le droit au RSA et plus le droit à l'ADA. Ils bénéficieront d'un accompagnement sur 9 mois en vue de trouver une formation, un emploi, un hébergement.

 

Pourront aussi rester les demandeurs reconnus comme vulnérables.

 

Vous trouvez ici le lien vers un document complet et explicite, trop long pour figurer sur le blog sur la situation dans notre région, et en particulier pour l'Yonne :

 

Région Bourgogne – Franche - Comté -   Schéma régional d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés  -  2019 - 2020 :

 

http://bourgogne-franche-comte.drdjscs.gouv.fr/sites/bourgogne-franche-comte.drdjscs.gouv.fr/IMG/pdf/sradar_vf.pdf

 

Ici deux extraits :

 

. Transformation des capacités en CPH, CADA ou HUDA sachant que les places seront contingentées par l’administration centrale. 1.Toutes les places de CAO se transforment en HUDA, pour moitié en 2019 et pour moitié en 2020: cette orientation permet de maintenir les capacités globales d’accueil. Il s’agit d’opérer une rationalisation du parc d’hébergement d’urgence dont font partie les CAO et d’harmoniser les coûts de fonctionnement (passage de 24 € à un coût compris entre 15 et 16 € par jour) et les prestations. Ainsi les 553 places de CAO doivent se transformer en HUDA, ce qui devra s’opérer pour moitié en 2019 et pour moitié en 2020, chaque département ayant une cible de réduction de 50 % de son parc au 1erjuillet 2019. En 2019, ce sont 277 places de CAO qui devront être transformées en HUDA au 1erjuillet. Le reste des places de CAO verra son prix de journée baisser à 23

 

. Pour les réfugiés n’étant pas en capacité de sortir directement vers le logement autonome, le renforcement des capacités des Centres provisoires d’hébergement15 Instruction du 4 mars 2019 relative à l’accélération du relogement des personnes bénéficiaires d’une protection internationale

V10051924(CPH) permettra de fluidifier les sorties du DNA: 163 nouvelles places ontétécréées en2018, portantle parc à 301 places.En 2019, 87 places supplémentaires seront ouvertes pour porter la capacité régionale à 388. A noter que le centre d’accueil temporaire de réfugiés réinstallés de 50 places,créé en Côte d’Or en octobre 2018, sera transformé en CPH en automne 2019. Les 37 places restantes seront créées dans l’Yonne en 2019. Pour 2020, la priorité sera donnée au département ne disposant d’aucune place de CPH, à savoir le Territoire-de-Belfort. Cette solution d’hébergement permet aux réfugiés les moins autonomes de bénéficier d’un accompagnement renforcé avant d’accéder au logement, tout en fluidifiant les parcours au sein du parc d’hébergement pour demandeurs d’asile (DNA)

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