Manifestation à Auxerre le 16 décembre en centre-ville à 15 heures.
Pour protester contre les conditions de vie faites aux demandeurs d'asile au Prahda d'Appoigny, symptôme visible de la politique de non asile pratiquée en France, le collectif organise un temps d'information en centre-ville d'Auxerre.
Beaucoup d'Icaunais ignorent encore l'existence de ce lieu dans le département et son objectif :
L'expulsion à moindre coût du maximum de demandeurs d'asile en un minimum de temps.
Beaucoup d'habitants cèdent encore à l'idée qu'ils seraient des "privilégiés", profitant du logement et de l'argent.
Et beaucoup ne veulent pas croire ce qu'ils disent : les conditions dans leur pays, les conditions de leur parcours pour venir en Europe, les conditions dans les pays Dublin telles qu'ils sont prêts à tout pour ne pas y retourner.
Le Prahda d'Appoigny est la dernière étape avant d'un parcours éclair avant expulsion comme le montre le parcours des derniers demandeurs arrivés cette semaine :
. Rafles à Paris, séjour extra-court au camp Hildago (Ils y ont passé un jour et demi)
. Envoi dans des CAO éloignés et isolés (ils viennent de Digoin dans le 71)
. Séjours réduits dans ce CAO, 3 mois. Et ces demandeurs d'asile qui arrivent au Prahda ne savent pas pourquoi ils ont été transférés, ils ne connaissent rien du Prahda, ils ne savent pas qu'en quelques semaines les formalités seront expédiées. Et quand une amie a répondu aux questions de l'un d'eux, c'est presqu'en larmes que le demandeur a murmuré," je ne veux pas retourner en Italie".
Le Prahda d'Appoigny est une affaire pour le bailleur Adoma, c'est une affaire rentable et qui tourne : taux de remplissage: il affiche complet, 84 personnes avec un minimum de personnel et peu de frais. Le collectif d'Appoigny a décidé du thème de l'action d'aujourd'hui sur les conditions de vie avec la naissance d'un bébé dans des conditions invraisemblables : la famille, quatre personnes loge dans une seule chambre : les parents, la maman enceinte qui vient d'accoucher et deux enfants. C'est un symbole pour ce que vivent les demandeurs.
Le Prahda est un élément d'une chaîne mise en place depuis juin 2016 qui a fait de l'Yonne, petit département où l'on pensait ne pas voir d'opposition se développer, un lieu privilégié des pseudo "mises à l'abri" : aux CAO d'Auxerre, Saint-Florentin, Joigny se sont ajoutés le camp militaire de Jaulges qui entasse 140 demandeurs "à l'abri" des regards", dans un complet isolement, celui de Villeblevin et ce Prahda.
La chaîne actuelle est bien huilée et gagne en vitesse.
Parallèlement se poursuit la politique de refus d'asile et d'expulsion :
Un demandeur d'asile qui vivait depuis plus de trois ans ici vient d' être arrêté et est en centre de rétention.
Plusieurs demandeurs d'asile sont actuellement devant la CNDA, les réponses devraient arrivées en début d'année.
Notre présence et notre mobilisation permettent de faire connaître la situation dans le département. Elle permet au moins de les accompagner au mieux que nous pouvons. Aujourd'hui, nous nous inscrivons dans une démarche nationale.
Pour l'asile.