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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Essentiel : se mobiliser avec les Jeunes Majeurs Sans Papiers. Un collectif vient de se créer dans notre région.

Publié le 22 Février 2021 par lieb

Essentiel : se mobiliser avec les Jeunes Majeurs Sans Papiers. Un collectif vient de se créer dans notre région.

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Le collectif JMSP ) vient d'être créé. Ils se sont rendus dans nos studios pour présenter le communiqué que nous diffusons dans son intégralité :

Jeunes majeurs sans papiers Franche-Comté

"Nous sommes un groupe de jeunes majeurs venus de différents pays Guinée, Mali). Il y a quelques années, nous sommes arrivés dans la région de Franche-Comté, à Besançon, Pontarlier, Belfort et Vesoul, après une longue traversée. A notre arrivée en France, nous avons été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance jusqu’à notre majorité.

A nos 18 ans, nous avons perdu tout ce qui nous permettait d’être intégrés dans la société française : aide financière pour l’éducation, l’hébergement, la couverture médicale etc. Nous nous sommes retrouvés à la rue après avoir perdu le droit à l’aide sociale à l’enfance.

Malgré notre insertion sociale et professionnelle, nous avons reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La raison du refus de titre de séjour : La police aux frontières donne comme réponse une non-authentification de nos documents d’Etat-civil, et les préfectures se servent de cet argument pour prononcer une OQTF.

Pourquoi la création de ce collectif ?

Il ne s’agit pas de cas isolés. Mais de milliers de jeunes dans la même situation que nous au niveau national. A notre majorité, nous devenons des fantômes, nous perdons toute existence publique.

Maintenant devenus adultes, nous voulons porter un message fort et demander aux préfectures de nous donner un titre de séjour pour poursuivre nos formations (menuisier, cuisinier, électricien, couvreur etc) et contribuer à la société française.

Pendant ces années sur le territoire, nous avons contribué à l’économie française mais pas seulement. Ici, nous avons également construit nos réseaux, nos cercles amicaux et familiaux, et le plus important, notre identité. Du statut d’adolescent, nous sommes passés à celui d’adulte.

Puis, de travailleurs déterminés, nous avons été contraints à devenir clandestins. C’est donc ça l’identité que les pouvoirs publics nous donnent : « clandestins » ? On n’est donc rien d’autre à leurs yeux ?

Nous avons dû redoubler d’efforts pour faire nos preuves, pour nous intégrer, avec souvent le sentiment de rejet, mais nous n’avons rien lâché. Jamais ! Nos parcours sont méritants à tous les points de vue.

Nous souhaitons dorénavant être indépendants et construire notre avenir en France. C’est pourquoi nous demandons aux préfectures de reconsidérer individuellement nos dossiers et de nous accompagner dans notre démarche sincère d’enrichir ce pays, sur les plans culturel et économique.

Par cette lettre ouverte, nous souhaitons vous dire que nous sommes là. Nous avons décidé de sortir du silence et de nous faire entendre.

Le JMSP"

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Au nom de tous les retenus de Rouen. Rétention+Covid, une double peine mortelle ...

Publié le 20 Février 2021 par lieb

Au nom de tous les retenus de Rouen. Rétention+Covid, une double peine mortelle ...

Une manifestation a eu lieu le 20 février : la rétention+ Covid, une double peine mortelle. Le texte des retenus :

Au nom de tous les retenus de Rouen, nous sollicitons votre bienveillance.

En effet, depuis notre arrivée au centre de rétention de Oissel, les conditions dans lesquelles nous sommes retenus sont vraiment déplorables.

Des personnes arrivent et sortent du centre au bout de quelques jours sans avoir été testées au Covid 19, alors qu’il y a déjà eut des cas de Covid auparavant. Nous nous sentons en danger : les règles de distanciation et les gestes barrière ne sont pas respectés. Nous sommes plus de quatre à cinq personnes dans les cellules et nous utilisons les mêmes toilettes.

Nous n’avons pas assez à manger. Il n’y a pas de distributeur automatique. Et bien que nous ayons faim, nos familles et nos proches n’ont pas le droit de nous laisser ni boisson, ni nourriture, ni aucun produit provenant de l’extérieur (dentifrice, brosse à dents).

Ici, des personnes souffrent de diabète, d’épilepsie, de problèmes respiratoires. Un de nos camarades, qui a subi une résection du poumon, a été placé à l’isolement à la suite de difficultés respiratoires.

Il y a même un mineur avec nous!

Nous ne pouvons même pas voir nos enfants au parloir.

Certaines d’entre nous sont enfermé depuis plus de 60 jours, et même jusqu’à 90 jours.

Des retenus sont envoyés directement en prison après avoir refusé le test Covid, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’ambassade ou le consulat. La plupart de ces personnes n’ont jamais fait de prison et n’ont rien à se reprocher mais ici, nous n’avons même pas le droit le plus élémentaire de refuser le test Covid. Pour nous, refuser le test implique automatiquement la prison.

Le suivi associatif (France Terre d’asile) est très mal assuré. Les documents administratifs et les justificatifs que nous fournissons ne sont pas transmis en temps et en heure, ni dans leur totalité. Du coup, nos dossiers sont incomplets quand nous arrivons devant le juge au moment de l’audience.

Les policiers nous parlent mal. Ils nous manquent de respect et nous traitent comme des animaux. Deux de nos camarades ont été enfermés en hôpital psychiatrique, car ils ne supportaient plus nos conditions d’enfermement, ni les maltraitances et humiliations de certains de nos geôliers.



Au final, nous nous retrouvons enfermés ici pendant des mois, sans motif valable. Tous nos droits sont bafoués. Pourtant, la France se veut un État de droit. Or, c’est justement parce que la France est le pays des droits de l’homme que nous avons choisi d’immigrer ici. Si la France, elle-même ne respecte pas ces principes fondamentaux, quel espoir nous reste-t-il ?

Pour toutes ces raisons, nous manifesterons samedi 20 février à 14h dans le centre de rétention et nous appelons à nous soutenir en manifestant en même temps devant le centre de Oissel près de Rouen (route des Essarts 76350 Oissel).

La manifestation à l’intérieur et à l’extérieur du centre sera déposée en préfecture par l’association SôS Soutien ô Sans-papiers.

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