Cissé a dû se présenter aujourd'hui (19 septembre) pour la notification de son transfert.
La violence du pouvoir s'est exprimée clairement : son avion est prévu ... pour dans deux jours.
Tout un symbole de la volonté intraitable du pouvoir, de notre échec à enrayer la machine infernale, de sa volonté de lutter et de notre volonté d'accompagner son combat.
Ceci est un appel à manifester notre soutien, notre attention pour chacun de ces hommes expulsés, notre volonté de continuer à lutter contre les Prahda et contre Dublin
POUR RAPPEL, L'ARTICLE DU 7 AOUT
Prahda, Cissé. La volonté d'expulser est telle que les documents d'assignation n'étaient même pas encore parvenus à la gendarmerie quand Cissé s'est présenté.
7 août. Premier jour de signature de l'assignation à résidence dans cette procédure express contre Cissé.
Soutiens et demandeurs d'asile accompagnent Cissé comme convenu pour contrôler ce qui se passe et être auprès de lui.
7 août. Premier jour de signature de l'assignation à résidence. En principe ...
Car quand il sort, nous apprenons que les papiers d'assignation n'étaient même pas encore parvenus à la gendarmerie!!
Cette procédure contre Cissé doit s'arrêter immédiatement. C'est une farce sinistre, une farce dont les conséquences sont extrêmement graves, c'est une farce que nous ne devons pas admettre. C'est la vie d'un homme qui est en jeu.
Les prochaines convocations, qui nous le savons sont déjà programmées doivent s'arrêter. On assiste à un timing où l'on prend dans les CAO ceux que l'on pense pouvoir expulser plus rapidement. Quinze jours et la première convocation arrive. Quinze jours puis c'est le vol déjà programmé avant même l'arrivée dans les Prahda. Où se trouve la liberté de ces femmes et de ces hommes. Rappelons qu'ils fuient leur pays et qu'ils recherchent ici protection et secours.
Les transferts vers le Prahda doivent s'arrêter : on entasse à Appoigny dans des locaux non adaptés des femmes, des hommes, des enfants car la volonté d'expulser prime tout.
Et rappelons enfin que si les demandeurs d'asile refusent leur transfert dans les pays d'enregistrement, c'est qu'ils ont de bonnes raisons, en connaissant les conditions d'accueil et de "vie", au point que la plupart ont choisi la fuite, la rue, la plus grande des précarités devant nos yeux impuissants.
ARTICLE
" so-so-so-solidarité, avec Cissé "
"Aujourd'hui, de nombreux soutiens s'étaient donc donnés rendez-vous à Appoigny à 13h. Grâce à toutes ces voitures, nous avons pu emmener une vingtaine de migrants qui souhaitaient accompagner leur camarade Cissé à la préfecture, en signe de soutien et pour protester contre les expulsions.
D'autres amis nous attendaient à Auxerre. Nous étions en tout une quarantaine, et nous nous sommes rassemblés devant la préfecture.
Nous avons fait une courte marche jusqu'aux grilles de la rue Cochois, en scandant : « so-so-so solidarité, avec les réfugiés » (et sa variante : « so-so-so-solidarité, avec Cissé), et « égalité, égalité, fraternité, fraternité ». C'était un moment fort de solidarité et de lutte partagée !
Grâce à nos cris et à notre énergie, toute la préfecture a dû être au courant de notre arrivée, et on a montré qu'on était déterminé.
Le cortège a laissé Cissé aux grilles de la préfecture. Il est allé au rendez-vous accompagné de deux personnes, ce qui est nouveau et sans doute dû à la pression du groupe qui le soutenait.
Lors de son entrevue, Cissé a clairement dit qu'il ne souhaitait pas retourner en Espagne. Cela a été dur pour lui. Le chef du service des étrangers et son adjointe ont pu voir la violence de la procédure qu'ils étaient en train de mettre à exécution.
Cissé est donc assigné à résidence trois fois par semaine. Il doit aller signer à la gendarmerie d'Auxerre les lundi, mercredi, vendredi. S'il n'y va pas, il risque d'être déclaré en fuite. Sa période Dublin serait alors prolongée, et il risquerait de perdre son allocation financière et son hébergement.
Étant assigné à résidence, il n'a que 48h pour faire un recours (donc jusqu'à dimanche, 15h...). Il aurait deux semaines pour préparer ce recours s'il n'était pas assigné à résidence. La préfecture utilise en fait tous les moyens pour empêcher les migrants de se défendre.
Il se peut très bien qu'un jour, en signant à la gendarmerie, les gendarmes lui demandent de rester et l'emmènent en Centre de Rétention Administrative (CRA), la prison des étrangers.
Il a un arrêté de transfert à destination de l'Espagne. Pour le mettre en œuvre, la préfecture lui a déjà pris un billet d'avion, pour le 14 août. S'il n'y va pas, l'arrêté de transfert risque alors encore plus d'être exécuté par la force, en l'arrêtant et en le forçant à monter dans un avion.
Quand Cissé est sorti de la préfecture, on a de nouveau entendu quelques slogans !
Après la sortie de la préfecture, nous nous sommes tous retrouvés à Appoigny. Nous avons fait le point sur la situation de Cissé, et lancé des pistes et des actions pour la suite ...
France Bleu et l'Yonne Républicaine devraient parler de la journée d'aujourd'hui. Elle a été difficile pour Cissé, et en même temps il nous a dit que la mobilisation avait été importante pour lui, qu'elle lui avait donné du courage.
Alors on lâche rien, on continue le combat contre toutes les expulsions !"