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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

A tous les amis de l'Yonne et d'ailleurs. Prahda d'Appoigny, un appel : France, terre d'exil?

Publié le 31 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Pancarte des demandeurs d'asile

Pancarte des demandeurs d'asile

Il y a un mois, les premiers transférés des CAO de l'Yonne arrivaient au Prahda d'Appoigny (Prahda : nouveau dispositif d'expulsion mis en place en juillet) qui était encore F1, dans la plus grande des précipitations. Depuis tous les demandeurs sous Dublin, plus de 20, ont été notifiés dans les pires des conditions, depuis trois semaines à la chaîne, sur le lieu même d'habitation. A tous, on remet un billet d'avion. Et tous voient leur recours refusé, même ceux pour lesquels nous pensions que ce serait impossible. Nous nous sommes largement et à chaque moment mobilisés (Présence à chaque notification, recours précis, manifestations qui n'ont fait que s'amplifier). Le journal local a largement informé. Mais rien n'y a fait. Tous sont maintenant potentiellement expulsables. Et rien n'arrête cette machine infernale.

France, terre d'exil?
A tous les amis de l'Yonne et d'ailleurs. Nous avons besoin de votre aide et de votre mobilisation. Le combat est démesuré. Il  demande l'engagement de tous.

Demandeurs d'asile en 89, 1er septembre 2017

 

Aujourd'hui, le Tribunal Administratif de Dijon vient de rejeter les recours de 6 personnes contre leurs arrêtés de transfert.

 

6 personnes.

 

3 personnes dont la demande de protection a été refusée dans un autre pays. Donc, ils risquent un retour vers le pays d'origine.
...
Une personne qui a été emprisonnée et torturée dans le pays où elle a laissé ses empreintes. Qui est depuis très mal psychologiquement.

 

...

 

Et un couple avec un petit garçon de 3 ans. La maman est enceinte, et elle est très fragile depuis qu'elle sait qu'elle peut être déportée. Elle a déjà eu des grossesses très compliquées avant.

 

#StopDublin

Notre dernière action : une barricade

Notre dernière action : une barricade

Pour s'informer complètement :

Page facebook du Collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés

Page facebook Info Prahda

Page facebook RSM89 (réseau soutien migrants)

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Prahda. Le piège absolu. A tous ceux qui sont, accompagnent, travaillent auprès des demandeurs d'asile en CAO ou ailleurs. CAO : centre de tri, Prahda : centre d'expulsion systématique. Il y a 3 CAO dans l'Yonne qui" alimentent" le Prahda : Jaulges, Villeblevin, Auxerre.

Publié le 30 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

A tous ceux qui sont, accompagnent, travaillent  auprès des demandeurs d'asile en CAO ou ailleurs

 

Il avait dit qu'ils raccourciraient les délais de traitement à six mois des dossiers des demandeurs Dublin. Ils le font.

 

6 mois, c'est beaucoup moins que les 10 mois qui permettraient aux demandeurs d'asile de poser leur demande en France. Alors les demandeurs d'asile en CAO n'ont aucune chance. Le Prahda, mis en place cet été, est le piège absolu. Il n'y a ni aide, ni accompagnement, ni examen individuel des situations, mais seulement expulsions systématiques après tri en amont, dans les CAO.

 

- Les demandeurs d'asile sont sélectionnés dans les CAO, nationalités, dates d'enregistrement

- Ils sont orientés vers les Prahda

- Dans une moyenne de 10 jours, ils sont convoqués

- Le jour même de la notification en général , ils reçoivent le billet d'avion pour un vol prévu une semaine après en moyenne

- Ils sont assignés à résidence

- Les recours, si même le délai pour le faire, a pu être respecté, sont systématiquement rejetés.

 

C'est un piège infernal dont chacun de ceux qui accompagnent les demandeurs d'asile relevant de Dublin, doit être conscient et dont tous les demandeurs d'asile doivent être informés.

 

Dans l'Yonne, il y a trois CAO qui alimentent le Prahda : Jaulges, Villeblevin, Auxerre.

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L'information commence à sortir sur les Prahda. Ici un article très complet de paris-luttes.info

Publié le 30 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Les Prahda : isoler, invisibiliser, expulser

https://paris-luttes.info/les-prahda-isoler-invisibiliser-8608

(N.B. : Les photos sont celles de notre lutte à  Appoigny)

 

 

Quelques jours après de nouvelles évacuations, la question se pose une fois de plus quant aux modalités et conditions de ces "mises à l’abri" incertaines et plus généralement des dispositifs actuels d’hébergement des demandeurs d’asile. Le Prahda [1] a fait son apparition récemment. Témoignages.

On avait commencé à parler en France d’un nouveau dispositif d’hébergement, le Prahda, géré par Adoma, qui avait « remporté le marché » en novembre 2016, après l’appel d’offres du ministère de l’Intérieur. Le Prahda, Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile, serait officiellement un relai des CAO – autre dispositif d’accueil des demandeurs d’asile - et théoriquement « dispositif d’hébergement d’urgence », dans un objectif d’augmentation des places d’accueil des demandeurs d’asile en France. Il y aurait, à terme, un total de 62 Prahda mis en place sur le territoire français, pour un total de places prévues à terme de 5351 . Mais le constat des associations et collectifs sur place est alarmant. Les conditions de vie dans ces lieux, pour la plupart des anciens Formule 1, sont très préoccupantes. Ce nouveau dispositif semble nuire gravement aux droits des demandeurs d’asile, notamment en matière juridique, et ce, loin des villes, dans l’indifférence quasi-générale.

 

 
 

 

ISOLEMENT ET DETERIORATION DES CONDITIONS DE VIE

 

La situation semble être partout à peu près identique, à quelques détails près. Un ancien Formule 1, à plusieurs kilomètres d’une ville, en bord de nationale ou départementale, loin de tout commerce, et souvent encore sans cuisine, sans machine à laver. Pas d’accès à Internet ni de transports en commun à plusieurs kilomètres à la ronde.

Par exemple à Lesquin, dans les Hauts-de-France, le Prahda est situé à une sortie d’autoroute, à côté de l’aéroport.

En région Auvergne-Rhône-Alpes, un Prahda héberge une cinquantaine de personnes, dont plusieurs femmes seules avec bébés, des familles, et des jeunes. L’hôtel est situé à quatre kilomètres d’une petite ville, le long d’une route départementale où se succèdent les camions. Pour rejoindre l’arrêt de bus le plus proche, on n’a pas le choix, il faut marcher le long de la route, qui descend et qui monte, pendant une vingtaine de minutes, sans trottoir. Le trajet à pied se fait au ras des véhicules, et les personnes se font régulièrement klaxonner, les automobilistes signalant la dangerosité de marcher sur le côté de cette route. J’ai fait le trajet avec trois personnes, dont une jeune femme avec bébé. La moindre chute, ou un écart de voiture, peuvent être fatals. C’est pourtant la seule solution pour faire les courses. Ici les tickets de transport sont aux frais des personnes.

Cette situation est loin d’être unique : à Bourges par exemple, le Prahda est à 10 km du centre-ville. A Quimper, il est à environ 5 km du centre-ville, dans une zone commerciale, au bord d’une voie express.

« Ici, me dit une jeune femme hébergée en Prahda, il y a deux énormes problèmes. Le premier, c’est qu’il n’y a aucun commerce, aucun supermarché pour acheter de la nourriture, et pour acheter des choses un peu encombrantes, comme du papier-toilette, du shampoing, c’est quasiment impossible, vu la distance à faire. Et surtout, deuxième problème, il n’y a pas de cuisine ». A ma grande stupeur, il n’y a donc aucune plaque électrique, aucun dispositif de cuisson ni de cuisine sur place, pour les 47 habitants du lieu. Certains habitants ont investi, avec leurs économies, dans un petit réchaud électrique qu’ils branchent dans leurs chambres, puisqu’il n’y a pas de pièce commune, mais si les employés le trouvent, ils le confisquent systématiquement, pour raisons de sécurité. Deux semaines plus tard, deux petites plaques ont été installées, pour ces 47 personnes, mais elles ne sont utilisables que le matin, de 10h à 12h, sur inscription préalable.

 

 
 

Seul matériel à disposition : deux petits frigos et deux micro-ondes, pour 47 personnes, ce qui est largement insuffisant, surtout en pleine canicule. Officiellement, dans la plupart des Prahda, la réponse est la même : une cuisine va être construite. Mais on ne sait pas exactement quand, et les dimensions risquent d’être largement en-deçà du nombre de personnes. En attendant, cette jeune femme a été amenée aux urgences après n’avoir pas mangé suffisamment pendant plusieurs jours. Vraisemblablement, les lieux ont donc été « remplis » avant même d’être conformes et adaptés à l’accueil de personnes ; pendant un à trois mois, plusieurs centaines de personnes y sont « installées », dans des conditions très précaires, en attendant les travaux et installations éventuels.

L’ex-Formule 1 est là, devant un grand parking désert et clôturé, au bord de la route. Il n’y a pas de salle commune, seulement quelques chaises sur le perron du parking. Quelques résidents sont assis sur une marche, et regardent les voitures et camions passer, dans un bruit assourdissant. Autre témoignage dans un Prahda, ni placards ni rangements, et des chambres très exiguës de 7 mètres carré pour deux personnes, ou plus s’il y a des enfants.

Sur place, il n’y a aucune association, ni collectif, ni bénévoles, pour venir en aide aux résidents. La seule aide extérieure concrète, c’est la distribution de nourriture des Restos du Cœur, « souvent juste du pain et quelques yaourts », me dit une résidente. Les quelques personnes qui viennent apporter des courses et un peu de compagnie viennent d’un autre département. Les employés ne parlent pas de langues étrangères, ni même anglais. Il n’y a pas de cours de français. Une femme me dit qu’elle ne comprend pas les consignes de la gérante, qui ne parle que français, qu’on lui laisse des mots sur sa porte qu’elle ne comprend pas, et qu’elle n’arrive pas à se faire comprendre lorsqu’elle demande des indications. J’ai dû expliquer moi-même la situation juridique de la personne, que visiblement la gérante n’avait pas compris. Il y avait des erreurs importantes dans son dossier – dont une erreur de nationalité sur son justificatif d’hébergement.

A raison d’un salarié équivalent temps plein pour 20 à 25 personnes, dont au moins 40% d’intervenants sociaux, les normes d’accueil et d’accompagnement en Prahda sont nettement inférieures à celles des CADA. Dans ce Prahda, il y a donc un directeur à mi-temps, et une assistante sociale, pour 47 personnes. Les conditions de travail sont difficiles.

Une autre habitante plus âgée, originaire d’Europe de l’Est, rencontre de graves problèmes de santé depuis plusieurs semaines. Elle doit se rendre à une visite médicale obligatoire, trois fois par semaine, au centre-ville. Evidemment, pour s’y rendre, il faut marcher deux kilomètres sur la départementale, puis prendre le bus, et ce, en pleine canicule. Son médecin lui a interdit de marcher, car cela présente un réel danger pour sa santé. Mais elle n’a pas le choix. C’est une atteinte grave à la santé de cette personne.

Il n’y a aucun accès Internet. Cela semble dépendre du bon vouloir du gérant. Cela veut donc dire que les occupants n’ont pas de source de distraction, qu’ils ne peuvent pas communiquer avec leurs familles et amis, et qu’ils ne peuvent chercher des informations juridiques ou générales, ni avoir accès aux actualités de leurs pays et régions respectives.

Il n’y a rien à faire, nulle part où aller, c’est une manière de tuer les gens à petit feu. Si on quitte le lieu, c’est considéré comme un refus des conditions d’accueil, donc on perd toute aide financière. Si on reste, cela peut sûrement durer longtemps. Un jeune demandeur d’asile soudanais me dit qu’il est là depuis plus d’un mois, qu’il va de moins en moins bien. « Aidez-nous, s’il-vous-plait », me dit une autre maman que je croise, « faites-nous sortir d’ici ».

Une autre habitante du lieu, elle aussi avec un bébé, dit qu’elle préférerait vivre à la rue plutôt que de rester là, et qu’elle pensait quitter le lieu bientôt, même si cela signifie donc une rupture du contrat avec l’OFII et l’arrêt de l’aide financière. Une semaine plus tard, sa voisine m’appelle et me dit qu’elle est partie depuis maintenant cinq jours, sans donner de nouvelles.

Dans le même Prahda, la gérante a dit à une résidente que la possession d’un réchaud électrique, ou encore la « non-coopération » avec les employés – retards, conservation de documents – peut être un motif d’exclusion du lieu pour non-respect des règlements. Les motifs d’exclusion, assez flous, font planer une menace sur les demandeurs d’asile. « Je sais que je dois faire attention, parce que je dois rester en bons termes avec la directrice. J’essaie de ne pas trop m’énerver. Mais la dernière fois, je me suis emportée, et c’est vraiment difficile pour moi d’aller lui parler maintenant », me raconte une jeune femme. Pour les bénévoles, qui ne sont pas toujours bien reçus par les directeurs de Prahda, c’est aussi une crainte, qui incite à la prudence : se voir interdire l’accès au centre.

 

 
 
DES TRANSFERTS INCESSANTS

 

Certaines des personnes rencontrées ont été transférées plusieurs fois avant d’arriver au Prahda, duquel elles vont vraisemblablement être retransférées. Une femme en est à son quatrième transfert en cinq mois, ce qui a impliqué pour elle de changer quatre fois d’assistante sociale. Dans ces conditions, un minimum de suivi sérieux semble difficile. De plus, ces transferts bousculés, parfois d’une région à l’autre, comme dans le cas de cette femme, entraînent des complications absurdes : elle avait déposé son récépissé pour renouvellement en préfecture dans un autre département, et n’a donc pas ce document avec elle, qui est maintenant à presque une heure et demie de TER, dans une autre ville. Elle n’a donc pas pu changer non plus d’adresse de domiciliation, et n’a pas pu accéder à son courrier depuis quatre semaines.

Tout est bloqué. Une autre femme en attente de soins doit attendre deux semaines un devis de remboursement alors que sa prise en charge pourrait être immédiate, parce que sa caisse d’assurance maladie, obtenue après bien des péripéties, est basée dans un autre département.

De même, les affaires des personnes ne suivent pas toujours. Partie dans la précipitation, les affaires de l’une d’entre elles, restées à l’ancien lieu d’hébergement, étaient censées arriver, après une semaine d’attente. Mais la gérante les a renvoyées, sous prétexte que le colis était trop gros, et qu’elle n’avait pas été prévenue. Selon elle, les affaires n’auraient pas de place dans la chambre, il faut que les demandeurs d’asile « voyagent » léger…

Le discours de la gérante se répète : « ils sont mieux ici que dans la rue ; il faut être content avec ce qu’on a, c’est mieux que rien, et c’est mieux que des tentes ». C’est peut-être là le fond du problème. Car le référentiel ne devrait être ni la rue ni la tente, mais un logement digne. Et certains n’étaient pas dans la rue, mais dans des CAO ou des CADA. Certains suivaient des cours de français, étaient entourés par des associations, aidés dans leurs démarches, les enfants avaient des amis, et les transferts tombent comme des condamnations vers ces Prahda loin de tout, au point où l’on se demande encore si l’OFII s’occupe de personnes ou traite des marchandises et des numéros.

 

LES EXPULSIONS

 

« J’étais dans un camp à Paris, me dit un demandeur d’asile soudanais. Un matin ils nous ont embarqués et je suis monté dans le bus. Quand on est arrivé ici, j’ai compris que j’avais fait une erreur. Maintenant je suis en Dublin, en procédure accélérée, pas en procédure normale. Ca fait trois semaines que je suis ici, et je ne sais pas quoi faire. L’assistante sociale est gentille mais elle me dit qu’elle ne peut rien faire pour moi, que je dois juste attendre ».

Selon le demandeur d’asile soudanais, il y aurait, sur soixante personnes, seulement trois personnes en procédure « normale ». C’est donc une espèce de regroupement des personnes en attente d’expulsion qui semble avoir cours ici. C’est une particularité des Prahda, sinon l’objectif principal de ce dispositif : assignation à résidence et préparation de l’expulsion. Bref, une systématisation et une augmentation des expulsions des demandeurs d’asile en procédure Dublin, c’est-à-dire expulsion vers le pays européen où ils ont déposé leurs empreintes en premier, souvent le premier pays d’arrivée – dans beaucoup de cas, l’Italie, l’Espagne, la Hongrie. Sauf que dans beaucoup de cas aussi, l’expulsion des personnes vers ce pays ne leur permet pas d’y déposer une demande d’asile, et peut éventuellement aboutir à une expulsion directe vers leur pays d’origine, ce qui est notamment le cas pour les ressortissants afghans. Cette vocation à « assigner » et « expulser » est clairement définie dans le document technique des Prahda : on y lit, « les personnes placées sous procédure Dublin pourront être maintenues dans le lieu d’hébergement le temps nécessaire à la mise en œuvre effective de leur transfert vers l’Etat responsable de l’examen de leur demande d’asile » .

Seul problème, deux jeunes femmes d’Afrique de l’Ouest par exemple, toutes les deux accompagnées d’un nouveau-né, ne sont théoriquement pas renvoyables en Italie. Elles possèdent un courrier conservé par la préfecture qui atteste d’un danger réel pour elles en Italie lié à des violences subies via des réseaux de prostitution et pour l’une d’entre elles des menaces liées à sa fuite en France. Problème, les courriers attestant des violences subies sont également restés dans une autre ville, où elles étaient hébergées précédemment. Il n’est donc pas impossible que les autorités outrepassent ce courrier et que les personnes ne puissent défendre leurs droits.

Plus préoccupant encore. Des personnes en fin de procédure Dublin sont transférées en Prahda. Tout s’accélère. Début août dans l’Yonne, quatre personnes déjà convoquées risquent une expulsion, et d’autres sont convoquées en préfecture. Un collectif s’organise pour affirmer son soutien aux personnes, en mettant en place des moments de discussion, des repas, des manifestations, et accompagnent les personnes lors de leurs convocations en préfecture. Certains risquent, de fait, des expulsions vers leurs pays d’origine quand leur demande d’asile a été rejetée dans le pays tiers. Au-delà de la violence extrême des expulsions forcées, les renvois vers le pays d’origine sont extrêmement dangereux pour les personnes, surtout lorsqu’elles ont subi des persécutions et discriminations évidentes dans ces pays. La plupart seront, dans ce pays tiers, en situation de clandestinité, et sans aucune aide ni prise en charge. Alors que, comme l’a rappelé récemment M. Jacques Toubon, les « renvois au nom de Dublin ne sont pas obligatoires », « il existe une clause dans le règlement Dublin qui permet à la France de prendre leur demande d’asile en compte » . « La situation est vraiment difficile pour nos amis, écrit un membre du collectif. L’angoisse et la peur sont insupportables ». D’autant plus que beaucoup d’entre eux ont attendu pendant de longs mois une possible régularisation, pour finalement se voir en procédure d’expulsion. Le 23 août, une majorité des personnes en procédure Dublin dans ce Prahda ont reçu des arrêtés d’expulsion. Une dizaine d’expulsions ont eu lieu depuis l’ex-CAO du Gard, vers l’Italie.

Les convocations et assignations à résidence se multiplient dans les autres Prahda. Loin des maisons et loin des caméras. Sans faire de bruit. Là où parfois il n’y a pas de soutien, pas de collectif. Les personnes ne sont pas aidées dans leurs démarches. En Gironde, certains sont en procédure Dublin depuis plus de sept mois et pourraient faire des demandes de réadmission, et ceux qui sont déboutés pourraient faire des
recours, mais rien ne semble fait pour les aider.

Les Prahda, avec le système des assignations à résidence et des agents de la préfecture qui se déplacent pour remettre des arrêtés de transfert, deviennent de petits centres de rétention. Dans certains Prahda, il y a des vigiles, et souvent les grilles automatiques sont fermées la nuit. Les centres sont équipés de nombreuses caméras de surveillance.

Pour les personnes en procédure « normale », c’est-à-dire qui ont pu déposer une demande d’asile en France et ont pu suivre une procédure auprès de l’OFPRA, la question se pose aussi de leur suivi. Est-ce qu’ils reçoivent l’encadrement et l’aide nécessaire pour constituer leur dossier et faire des recours, si leur demande est rejetée ? Les assistantes sociales sont souvent débordées. Vu l’isolement des Prahda et, bien souvent, l’absence d’associations d’aide juridique, cela semble difficile.

Les Prahda, alors, qu’est-ce que c’est ? Souvent des ex-hôtels Formule 1, souvent non-équipés, en bord d’autoroute, au milieu de nulle part, avec un très faible nombre d’employés. La conséquence de cet isolement, c’est l’absence complète d’accès aux associations d’aide juridique et sociale, l’absence complète d’accès à des cours de français et au tissu de relations et d’entraide susceptibles de rassembler les personnes et de les aider à faire valoir leurs droits. La situation peut changer, et commence déjà à changer un peu, grâce à l’énergie des solidaires et des bénévoles, et les efforts des travailleurs sociaux. Mais les procédures d’expulsion du territoire se multiplient.

Isoler, séparer, invisibiliser... Ce dispositif s’inscrit dans le durcissement sécuritaire, la précarisation des demandeurs d’asile, la nette dégradation de leurs conditions d’accueil et de respect de leurs droits, déjà dénoncés par les associations, ainsi que l’augmentation et l’accélération des expulsions sous procédure Dublin. Les Prahda s’inscrivent dans la politique actuelle d’expulsion et de « tri » réservée aux demandeurs d’asile en France et en Europe.

Alors que faire, sinon dénoncer, dénoncer inlassablement ? Parler des Prahda, informer les uns, sensibiliser les autres, tenter de résister à l’isolement des résidents des Prahda, en implantant des structures associatives, en proposant de l’aide juridique, en montrant que les personnes sont suivies et écoutées, en luttant contre les expulsions et en médiatisant ces expulsions.

 

A toutes fins utiles, la liste des Prahda sur le territoire est disponible ici :

Liste des Prahda
http://iaata.info/home/chroot_ml/ml-toulouse/ml-toulouse/public_html/IMG/pdf/liste_prahda_adoma.pdf

Notes

[1Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’A

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Comprendre ce qui se passe au Prahda d'Appoigny dans l'Yonne

Publié le 26 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Paroles de demandeurs d'asile, Prahda

Notification dans les locaux du Prahda

Notification dans les locaux du Prahda

Les notifications

 

Une multiplication des notifications dans le cadre de la procédure Dublin

 

Des notifications dans les locaux mêmes du Prahda

 

Des notifications faites le jeudi et le vendredi, alors que les recours doivent se faire dans les deux jours, samedi et dimanches compris.

 

Des rejets systématiques des recours

 

Le Prahda

 

Un Prahda devenu centre d'expulsion systématique

 

Et où vivent dans la plus grande des angoisses ces demandeurs d'asile dont la vie vient de basculer d'un jour à l'autre, des familles et des enfants, une femme enceinte

 

Dans un lieu isolé, non adapté

 

Et où maintenant une seule assistante sociale (après le licenciement de l'autre durant la période d'essai) reste en poste.

 

C'est ce que vivent aujourd'hui les demandeurs d'asile de ce Prahda.

 

S'informer

 

La presse locale, en particulier l'Yonne Républicaine a couvert largement la mobilisation et plusieurs articles sont disponibles.

http://www.lyonne.fr/appoigny/social/2017/08/24/les-migrants-entre-attente-espoir-et-arretes-de-transfert_12524641.html

 

AuxerreTV, une télévision sur le net, apporte une qualité particulière. Les thèmes traités en longueur, les interviews complètes et structurées.

 

La vidéo publiée ici permet de comprendre en profondeur ce qui se passe dans ce Prahda et d'entendre la voix des demandeurs d'asile.

Sites et blogs pour s’informer

 

 

Le collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés s’est mobilisé depuis le 22 juillet 2016, arrivée des demandeurs d’asile au F1 de Sens

 

 

https://www.facebook.com/collectif.Sens.soutien.refugies.migrants/

 

 

Yonne lautre a ouvert une page de publication "agir pour le droit des migrants et des réfugiés"

 

 

https://yonnelautre.fr/spip.php?article2616

 

 

C3V maisons citoyennes a ouvert une page d’information systématique

 

 

https://c3vmaisoncitoyenne.com/spip.php?article1693

 

 

Le collectif RSM dispose d'une page facebook

 

 

https://www.facebook.com/reseausoutienmigrants89/

 

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Fermeture immédiate du Prahda de la Crèche. Une pétition en ligne qui rejoint notre demande au Prahda d'Appoigny.

Publié le 26 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Depuis  le premier jour, nous demandons la fermeture immédiate du PRAHDA d'Appoigny. Une pétition est en ligne qui va dans le même sens au Prahda de la Crèche dans le 79.

 

Pour un accueil digne des migrants au PRAHDA du Centre routier de la Crèche

 


Pourquoi c'est important

Nous, citoyens, déplorons les conditions indignes dans lesquelles des migrants sont hébergés dans le PRAHDA (Programme régional d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asiles) de La Crèche (79).

Déjà 52 migrants (au final bientôt 92) vivent dans des conditions totalement inadaptées à la vie collective et en contradiction avec les normes d’accueil édictées par l’État.

Nous demandons donc :
‐ un moratoire sur l’accueil de nouvelles personnes dans ce PRAHDA
‐ l’exercice par le Préfet de son devoir de vérification du respect des conditions d’accueil tel qu’il est défini par la loi,
‐ et la réévaluation de la capacité d’accueil du site à une personne par chambre.


Aujourd’hui, ces migrants sont à 2 dans une chambre de 9 m², sans rangement suffisant pour leurs affaires.
Le bâtiment ne dispose pas encore d’une cuisine adaptée : aujourd’hui, 52 personnes « se partagent » deux réfrigérateurs de cuisine dimensionnés pour une petite famille, 2 plaques électriques deux feux, un évier de cuisine. Il faut donc 3 à 4 heures pour que chacun ait pu se préparer à manger.
Faute d’espaces communs adaptés, ils mangent dans leur chambre et ne peuvent se réunir pour manger ou échanger en dehors de leur petite chambre.

Ils sont hébergés dans l’ancien Formule 1 du Centre routier de la Crèche, éloignés du bourg, des commerces, des habitants. La route menant au bourg est très dangereuse pour des piétons et aucune solution de transport satisfaisante ne leur est proposée pour aller à Niort ou La Crèche. Il leur est difficile de se déplacer de manière autonome, ce qui engendre des difficultés dans leur vie quotidienne (accès aux commerces, soins, insertion…) et renforce l’isolement créé par l’éloignement géographique du site.

L’absence d’accès internet (filaire ou wifi) renforce cet isolement en compliquant leurs liens avec leurs familles (certains sont parents), leurs amis et les relations construites lors de leurs étapes précédentes dans leur long parcours.

Des bénévoles sur place se sont rapidement mobilisés pour améliorer leur quotidien mais ne peuvent pallier ces manquements structurels.

Le Préfet a autorisé le transfert de ces migrants dans ce centre alors qu’il contrevient au cahier des charges établi par l’État lui‐même (par exemple 7,5 m² par personnes contre 9 m² pour deux à La Crèche).

La France, 6e puissance mondiale, pourrait décemment et humainement accueillir ces migrants.

Nous demandons donc :
‐ un moratoire sur l’accueil de nouvelles personnes dans ce PRAHDA
‐ l’exercice par le Préfet de son devoir de vérification du respect des conditions d’accueil tel qu’il est défini par la loi,
‐ et la réévaluation de la capacité d’accueil du site à 1 personne par chambre.


Cahier des charges des Prahda : http://www.gisti.org/IMG/pdf/marche‐prahda‐ccp.pdf
Présentation du dispositif sur le site de la Préfecture : http://www.deux‐sevres.gouv.fr/Politiques‐publiques/Solidarite‐hebergt‐logemt‐populations‐vulnerables/Ouverture‐de‐l‐hebergement‐de‐type‐PRAHDA‐a‐La‐Creche

 

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Au_Prefet_des_DeuxSevres_Pour_un_accueil_digne_des_migrants_au_PRAHDA_du_Centre_routier_de_la_Creche/?pv=12

 

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Prahda, Appoigny. France, terre d'exil? Nous aimons la France, mais la France nous aime-t-elle?

Publié le 23 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Paroles de demandeurs d'asile, Prahda

Prahda, Appoigny. France, terre d'exil? Nous aimons la France, mais la France nous aime-t-elle?

Dans les rues d'Auxerre

 

Lundi 21 août 2017. Nous sommes près de 200 dans les rues d'Auxerre, demandeurs d'asile et soutiens. C'est notre deuxième manifestation et notre nombre a presque doublé.
 

Nous traversons la ville, nous arrêtons longuement devant la préfecture et descendons jusqu'aux quais.

 

L'objectif de la manifestation comme les cris des demandeurs "Bienvenue Monsieur le Préfet", l'indiquent, alerter le préfet sur ce qui se passe dans son nouveau département.

 

Mais les cris sont angoissés, à la mesure de l'angoisse qui marque chaque terrible minute au Prahda d'Appoigny.

 

La manifestation est forte, les slogans portés par les demandeurs sont tranchants et interrogent.

 

Pourquoi la France, terre d'exil?

Nous aimons la France, mais la France nous aime-t-elle?

 

Prahda, Appoigny. France, terre d'exil? Nous aimons la France, mais la France nous aime-t-elle?

Le Prahda d'Appoigny

 

Cette manifestation a été décidée lors de l'assemblée du jeudi devant les locaux d'Adoma. Elle a été décidée face à l'épreuve de force que les autorités imposent dans ce Prahda.

 

Une escalade, dont nous ne savons pas où elle s'arrêtera et qui elle épargnera.

 

En 10 jours, 20 expulsions prononcées. Chacun des expulsés est une histoire tragique en soi

un homme de 57 ans, un jeune qui ne comprend pas tout ce qui lui arrive, des demandeurs renvoyés dans des pays qui leur ont refusé l'asile

Et nous avons appris hier avec horreur : une femme iranienne avec son enfant.

 

Depuis dix jours, les notifications se font dans les locaux mêmes d'Adoma, ce qui veut dire dans le lieu de vie des demandeurs et la préfecture se déplace sous escorte policière.

 

Le directeur, un vieux de la vieille des foyers et des politiques anti-immigrées, tentent de faciliter ce travail d'oppression et d'expulsion massive

 

Et de s'opposer à nous qui nous opposons : nous sommes présents à chaque notification de manière militante.

 

Et cet homme courageux n'a pas hésité à licencier une travailleuse sociale qui n'obéissait pas à son absence de valeurs, qui ne faisait que son travail, que ce que doit faire un travailleur social.

 

Demain, 6 expulsions doivent être notifiées, nous serons là et encore plus nombreux.

 

 

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Prahda - Face à l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Publié le 20 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Paroles de demandeurs d'asile, Prahda

Prahda - Face à  l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Vendredi 11 août2017  - 7 h 30 du matin - Prahda d'Appoigny dans l'Yonne

 

Une nouveau degré de l'escalade pour une expulsion systématique et brutale a été franchi au Prahda d'Appoigny dans l'Yonne. Le jeudi 10, dans l'après midi, nous apprenons que les services de la préfecture ont décidé de se déplacer au Prahda pour notifier les expulsions aux demandeurs d'asile.

 

Est-ce même tout simplement légal. Nous ne le savons pas. Depuis l'arrivée des demandeurs d'asile dans l'Yonne, nous n'avons jamais connu cela, ni entendu parler de cela.

Mais c'est tout simplement illégitime : dans ce lieu qui n'est même pas encore un foyer d'accueil, mais qui est leur seul lieu de vie, la menace même de Dublin s'inscrit pour tous dans le quotidien de la vie.

 

Alors vendredi, à 7 h 30 du matin, malgré le si court délai pour réagir, nous arrivons peu à peu et à 8 h 30 quand arrivent les personnes de la préfecture chargées des notifications, nous sommes en place.

 

Suspendues à l'auvent du formule 1, des banderoles des demandeurs qui expriment leur demande de protection et leur désespoir : SVP, Monsieur le Préfet, nous demandons l'asile.

Collés à la porte, derrière une longue banderole "non au déportations", nous sommes alignés.

Le directeur d'Adoma est présent, 35 ans d'expérience dans ces foyers contre lesquels les immigrés ont si souvent dû lutter (Adoma est l'ancien Sonacotra et Coallia l'ancien AFTAM). Son expérience de la collaboration avec les autorités doit être à la mesure de la longévité de sa carrière.

La gendarmerie, puis l'armée se mettent en place. Les médias peu à peu arrivent.

Nous scandons sans interruption les phrases qui expliquent notre présence.

A un moment arrive le facteur. Le directeur d'Adoma est en porte à faux, Adoma ne peut pas cette fois prendre les lettres recommandées à la place des demandeurs, il  signe quand même les avis de passage.

 

A un moment, les forces de "l'ordre" interviennent et l'ordre, leur ordre est rétabli : elles dégagent le passage pour les autorités et bloquent l'entrée pour leur permettre de faire leur terrible boulot.

 

A un moment, les demandeurs d'asile sortent groupés pour pouvoir parler à FR3. Qu'ont-ils à perdre? Les notifications sont là, et pour certains les billets d'avion sont donnés.

 

Nous avons gagné : rien ne s'est fait dans le silence, rien n'a été facile et de soi pour les autorités, les demandeurs ont pu s'exprimer, les soutiens ont su s'organiser.

Nous avons perdu : les notifications ont pu être faites. Billets d'avion donnés. Nous ne parvenons pas à enrayer la machine à expulser.

 

Nous nous demandons : sommes-nous les seuls à vivre cela, qu'est-ce qui se passe dans les autres Prahda.

 

Les services de la préfecture partis, les demandeurs sont restés avec leurs notifications, certains proches des larmes, d'autres sonnés qui regardent égarés leurs papiers.

 

Que nous reste-t-il alors d'autre que de passer l'après-midi à leurs côtés, de mettre toutes nos forces pour préparer et tenter de trouver les motifs de recours. Qui pour l'instant ont tous été refusés. Un travail de titan étant donné le nombre de demandeurs concernés et que nous savons pratiquement inutile.

 

Demain lundi, d'autres notifications sont prévues ... au Prahda.

Rejoignez notre combat avec et auprès des demandeurs d'asile

 

 

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Prahda - Face à  l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Article paru sur le facebook du "Collectif sénonais de soutien aux réfugiés et aux migrants".

Nous souhaitions empêcher le chef du service des étrangers et des naturalisations et son adjointe d'utiliser les locaux pour y faire signer des arrêtés de transfert (d'expulsion, soyons clair).


On voulait eviter que les locaux d'Adoma se transforment en antichambre de la préfecture, en antichambre d'expulsions.


Bref, on voulait aider Adoma à rester dans son domaine, le social, l'humain. ...
Raté.

 

Notre action a échoué, le préfet a demandé l'intervention des militaires. C'est grâce à l'usage de la force que trois nouveaux arrêtés d'expulsion ont été signés. Trois Soudanais, menacés de renvoi en Italie.

 

L'un d'entre eux nous a interrogé l'après-midi. "Pourquoi la France adopte t-elle une telle politique de rejet des demandeurs d'asile ?"

 

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Prahda, le piège absolu. A tous ceux qui sont, accompagnent, travaillent auprès des demandeurs d'asile en CAO ou ailleurs. CAO : simple centre de tri, Prahda : centre d'expulsion systématique. Dans l'Yonne, il y a trois CAO qui "alimentent" le Prahda, Jaulges, Villeblevin, Auxerre.

Publié le 20 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

A tous ceux qui accompagnent, travaillent  auprès des demandeurs d'asile en CAO ou ailleurs

 

Il avait dit qu'ils raccourciraient les délais de traitement à six mois des dossiers des demandeurs Dublin. Ils le font.

 

6 mois, c'est beaucoup moins que les 10 mois qui permettraient aux demandeurs d'asile de poser leur demande en France. Alors les demandeurs d'asile en CAO n'ont aucune chance. Le Prahda, mis en place cet été, est le piège absolu. Il n'y a ni aide, ni accompagnement, ni examen individuel des situations, mais seulement expulsions systématiques après tri en amont, dans les CAO.

 

- Les demandeurs d'asile sont sélectionnés dans les CAO, nationalités, dates d'enregistrement

- Ils sont orientés vers les Prahda

- Dans une moyenne de 10 jours, ils sont convoqués

- Le jour même de la notification en général , ils reçoivent le billet d'avion pour un vol prévu une semaine après en moyenne

- Ils sont assignés à résidence

- Les recours, si même le délai pour le faire, a pu être respecté, sont systématiquement rejetés.

 

C'est un piège infernal dont chacun de ceux qui accompagnent les demandeurs d'asile relevant de Dublin, doit être conscient et dont tous les demandeurs d'asile doivent être informés.

 

Dans l'Yonne, il y a trois CAO qui alimentent le Prahda : Jaulges, Villeblevin, Auxerre.

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Prahda. Une solution que le pouvoir veut radicale. Sinistre bilan à Appoigny dans l'Yonne. Résistance des demandeurs d'asile et des soutiens.

Publié le 19 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Depuis la première notification Dublin, celle contre Cissé, ce sont en à peine dix jours près de vingt personnes qui sont concernées.

 

C'est ça le PRAHDA d'Appoigny.

 

Un homme de 57 ans, un demandeur qui comprend difficilement les situations, des demandeurs que l'on fait réadmettre dans des pays qui leur ont refusé l'asile donc avec risque extrême de retour dans le pays d'origine, des demandeurs qui ont été emprisonnés dans le pays d'enregistrement et qui y sont renvoyés, une "liste" inouïe et sinistre de destins individuels et courageux.

 

Des délais incroyablement raccourcis : Les convocations arrivent même avant l'arrivée des demandeurs concernés.

Convocation à la préfecture, notification, billets d'avion donnés dans la foulée. Assignation à résidence systématique. Et départ programmés dans les dix jours.

 

C''est ça le PRAHDA d'Appoigny.

 

Dernier degré de l'escalade : La préfecture se déplace au Prahda pour les notifications.

 

Et depuis vendredi, un point d'accélération de plus, dont nous n'avons même pas eu le temps de vérifier la légalité: la préfecture se déplace au Prahda pour les notifications.

 

Résistance des demandeurs d'asile

 

Malgré cette accélération sinistre, la résistance des demandeurs d'asile et des soutiens tente d'enrayer ce processus.

 

La solidarité entre les demandeurs est constante. Ils sont là à chaque manifestation, venus entre autres de Jaulges, un ancien camp militaire où sont parqués plus de 130 demandeurs d'asile, privés d'information et qui sont systématiquement envoyés au Prahda.

 

Ils s'expriment publiquement.

 

Les soutiens tentent de les accompagner, manifestent et se mobilisent systématiquement.

 

Comme hier avec une action concrète et décidée de blocage.

(article à suivre)

 

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Prahda. Une journée particulière ... qui menace de devenir ordinaire, entre notifications, assignations. Mais heureusement mobilisation, manifestation et accompagnements.

Publié le 13 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

L'attente du premier assigné - Prahda

L'attente du premier assigné - Prahda

Tous les militants, associations auprès des demandeurs d'asile dans l'Yonne ont pris conscience de ce que signifiait réellement ce sigle Prahda et sont mobilisés.

 

En une semaine, cinq convocations pour notification sont tombées!

 

Un beau boulot bien préparé, bien pensé.

 

1. On est allé cherché chacun des demandeurs dans les CAO. Visiblement de manière ciblée, pour ce qui concerne les nationalités et les destinations.

 

2. En à peine plus d'une semaine, les convocations sont arrivées.

 

3. Et lors des notifications, les vols ont été signifiés.

 

Un beau boulot bien préparé, bien pensé.

 

Si bien pensé que : les notifications se font en fin de semaine avec des délais de recours de deux jours se terminant en plein week-end.

 

Du beau boulot bien pensé où les droits sont légalement bafoués.

 

Les militants associations et demandeurs d'asile tentent d'enrayer la machine à expulser

. Chaque semaine une assemblée se tient devant le Prahda, précédé d'un repas solidaire. On y discute tous ensemble, demandeurs d'asile et soutiens.

 

. A chaque convocation, en dehors du travailleur social, un soutien accompagne le demandeur pendant l'entretien et peut intervenir. Et nous essayons d'être le maximum devant  la préfecture pour exprimer notre soutien, le refus de cette procédure Prahda et de Dublin.

 

. Nous essayons aussi d'accompagner nos amis lors des signatures pour l'assignation à résidence.

 

. Et d'organiser l'information. Plusieurs articles ont été consacrés à la situation des Prahda et hier une manifestation est remontée du centre ville à la préfecture.

 

De l'accompagnement à la préfecture vers la manifestation.

De l'accompagnement à la préfecture vers la manifestation.

Ce 11 août, une journée particulière qui menace de devenir ordinaire

 

Et donc ce 11 août, demandeurs et soutiens ont dû faire face

. à deux convocations à la préfecture,

. deux signatures à la gendarmerie.

Situation qui menace de devenir ordinaire si l'on ne peut arrêter cette machine inexorable.

 

Une manifestation forte

 

Heureusement, la journée s'est terminée par une manifestation forte. Malgré la période estivale une centaine de personnes très déterminées, venues de tout le département et des différents CAO.

Un espoir.

Prahda. Une journée particulière ... qui menace de devenir ordinaire, entre notifications, assignations. Mais heureusement mobilisation, manifestation et accompagnements.
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