"Un travail de Titan" de plusieurs amis militants, le travail inlassable de son avocat, la volonté sans faille de ce demandeur.
Et enfin une décision positive pour un demandeur d'asile afghan au tribunal administratif.
Il arrive au CAO d'Auxerre un jour de février parmi une dizaine d'autres demandeurs d'asile. C'est l'époque des transferts massifs de Paris. Tous sont Afghans, tous sont déboutés dans des pays qui expulsent vers l'Afghanistan!
Une véritable image de l'Europe criminelle, de l'Europe qui refuse l'asile et n'hésite pas à expulser vers l'Afghanistan.
Commence alors dans une chambre où tous se pressent, le relevé des situations dans un cahier qui ne nous quitte plus. Les éléments principaux utiles au moment de la notification.
On ne peut être que submergé par le vertige devant ces demandeurs en risque majeur. Angoisse des demandeurs et responsabilité extrême sur nous qui les aidons.
Doucement, on explique la situation. Ils sont loin de l'imaginer.
Loin d'imaginer qu'en quatre mois, l'expulsion sera effective.
Alors, rassemblement des documents pour eux comme pour les précédents. Finalement, après un dernier échec au tribunal administratif apparaît la nécessité de produire un document prouvant l'obligation de quitter le territoire.
Nous apprenons malheureusement au fur et à mesure des échecs et heureusement des succès.
Ce papier beaucoup ne l'ont pas. Certains n'ont pas emmené avec eux leurs documents, d'autres les ont perdus, les avocats des pays Dublin ne sont pas toujours aidants.
L'avocat au contraire qui défend les demandeurs toujours est sur la brèche et recherche inlassablement les possibilités de gagner.
Certains amis se transforment alors en Sherlock Holmes au travers de l'Europe, trouvent les traducteurs, car il faut traduire quelquefois dans la journée, étudient les pratiques dans les pays Dublin et les jurisprudences. D'autres passent leur soirée au CAO, se transforment en courrier express, accompagnent en notification ou TA de Dijon ...
Toute cette chaîne pour ce résultat d'hier : un recours gagné. Et le motif retenu essentiel : le risque d'expulsion vers l'Afghanistan.
Hommage rendu aussi au demandeur qui a été d'une aide précieuse tout au long de ce travail.
Mais beaucoup de demandeurs n'ont pas les capacités intellectuelles pour comprendre la situation ou malgré tous leurs efforts ne parviennent pas à fournir les documents.
Plusieurs demandeurs risquent maintenant dans l'Yonne, après un rejet de leur recours, l'expulsion vers les pays qui expulsent entre autres pays dangereux vers l'Afghanistan. Une autre mobilisation angoissante de responsabilité.