Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Mesnil-Amelot. Pour alerter ... La Cimade décide d'une action exceptionnelle, se retirer pour alerter ...

Publié le 21 Juillet 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, nous informons, Dublin

Mesnil-Amelot. Pour alerter ... La Cimade décide d'une action exceptionnelle, se retirer pour alerter ...

Un demandeur qui revient en mémoire :

 

C'était il y a longtemps, plus de deux ans, le premier Dublin du CAO d'Auxerre que j'avais pu suivre et, ayant appris qu'il avait été arrêté, aller voir à Mesnil-Amelot. Visite, type parloir de prison, une mini-pièce, une table entre nous, la porte qui se referme derrière lui. La police et ses habituelles pratiques. Puis, peu après, très rapidement après, au CAO d'Auxerre, il était de nouveau là. Aidé par l'association, il avait pu être "relâché". Aujourd'hui, la Cimade a décidé une action unique. Se retirer pour alerter :

 

Gréve de la CIMADE au CRA de Mésnil Amelot !

 

Communiqué :
"Jeudi 11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour trois jours. La politique menée par le ministère de l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées. Ces derniers jours, ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées, automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer une grève de la faim, etc. Dans ce CRA, le plus gros centre de France, situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions. Ce retrait de trois jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des préfectures"

 

(Lu sur le facebook de Timothy Perkins)

commentaires

Un demandeur d'asile du CAO d'Auxerre, auparavant Dublin, débouté dans un pays qui expulse, a obtenu la semaine dernière la protection subsidiaire. L'occasion de dire l'importance du travail d'accompagnement et de dénoncer la régionalisation.

Publié le 6 Juillet 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Dublin, CNDA, Nous les soutenons, nous informons, Ofpra

POUR QUE CELA N'ARRIVE PAS

POUR QUE CELA N'ARRIVE PAS

C'était il y a presque deux ans. Il arrive au CAO d'Auxerre, perdu, très déstabilisé. C 'est la grande époque des "mises à l'abri", en fait du triage en vue des expulsions Dublin. Heureusement, il est avec un autre demandeur afghan qui le soutiendra tout au long. Le premier travail sera d'être auprès de lui, attentif presque au jour le jour.

 

Vient la convocation pour le transfert. Pour une fois, nous sommes plusieurs à les accompagner. Les accompagner, car en fait ce jour-là ils sont quatre. C'est la grande machine infernale qui s'est mise en place. La préfecture convoque à tour de bras. 3 seulement passeront, il a la chance d'être entendu à la place d'un autre demandeur. Il faut aussi un brin de chance pour ne faire valoir que ses droits.

A l'époque, bien que peu nombreux, nous parvenons à ce qu'il fasse appel dans les malheureuses 48 heures chrono dont nous disposons. Tout a été préparé à l'avance, il ne reste qu'à envoyer le document d'aide juridictionnelle.

Nous l'accompagnons à Dijon. C'était important car ainsi les demandeurs peuvent voir de leurs yeux et entendre ce qui se passe au tribunal administratif. Il gagne son appel, mais le préfet conteste. Heureusement l'appel du préfet n'est pas suspensif. Mais commence alors une nouvelle longue attente. Puis le passage en procédure normale, puis une nouvelle attente pour la convocation Ofpra et encore une longue attente pour la réponse : protection subsidiaire. (Tout ce long temps, il passera par des périodes de grandes fragilité).

 

En ce moment, la protection est pratiquement toujours accordée du fait de la situation catastrophique qui règne dans sa région.

Bonne nouvelle donc enfin après tant de mois. Mais une constatation : le statut de réfugié n'est pratiquement jamais reconnu. Pour avoir lu les récits, pour certains on ne peut s'empêcher de penser que la protection est accordée pour ne surtout pas examiner les droits au statut.

 

Ce récit, pour dire, que seule la mobilisation auprès de ce demandeur a pu empêcher son expulsion. Seul le travail que nous pouvons engager peut permettre aux demandeurs de faire valoir leurs droits.

En effet, on le voit aujourd'hui avec la régionalisation. Comment les demandeurs peuvent-ils réellement les faire valoir en 48 heures.

 

Le dernier exemple de cette situation de non droit vient d'un autre demandeur afghan. En région parisienne, sans logement, il a eu la chance de venir voir des amis au CAO d'Auxerre qui n'ont eu de cesse que d'alerter sur sa situation. Alors un avocat a été trouvé, le dossier constitué. Et le jour de l'audience, il est apparu que ce demandeurs n'avait pas eu les documents dans sa langue et qu'il avait signé après avoir reçu ces documents alors qu'il ne comprenait pas du tout la langue dans laquelle ils étaient écrits.

Un témoignage de la hâte dans lequel se font les entretiens. Mais qui l'aurait su. S'il n'avait eu la chance qu'un avocat soit saisi dans les temps pour l'appel.

 

Notre action ne s'arrête donc pas avec la régionalisation pour les Dublin. Il faut combattre celle-ci. Et soutenir les demandeurs que nous rencontrons.

Le CAO d'Auxerre reste un lieu de transit pour des demandeurs Dublin : préparer les dossier, les accompagner dans leurs réflexions et dans leurs décisions. Voilà ce qui est possible.

Pour les demandeurs Ofpra et CNDA, il est essentiel d'examiner avec eux leur situation.

Pour tous, la présence et l'attention sont nécessaires tant les temps d'attente et d'angoisse sont longs et difficiles.

 

commentaires