REGARDEZ! ECOUTEZ
MOBILISONS-NOUS
Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY
Publié le 27 Avril 2020 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne, nous informons
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Publié le 24 Avril 2020 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne, Scandales en temps d'épidémie, nous informons
Publié le 22 Avril 2020 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne, nous informons
EMISSION A ECOUTER.
Dans cette émission on donne la parole aux enfermés des Centres de Rétention. La machine de démolition bat son plein et les mecs sont à bout.
On va entendre le témoignage d’une personnes transférée du Cra du Mesnil-Amelot au Cra de Oissel suite aux révoltes qui ont eu lieu les 11 et 12 avril et dont on vous parle dans une précédente émission diffusée dans L’actualité des luttes le 14 avril.
Ensuite on vous diffuse trois témoignages de personnes enfermées au CRA de Vincennes, enregistrés vendredi 17avril et qui décrivent les conditions effroyables d’enfermement alors que l’épidémie se répand. On apprend que les personnes infectées par le virus et dans un état critique ne sont pas transférée à l’hôpital.
Dans la deuxième partie d’émission des camarades font un point sur la situation des sans-papiers en Belgique, en Italie et en Grèce au temps de confinement. Bonne écoute!
Information vue sur le facebook de Timothy Perkins.
Article de libération sur le mouvemnt au centre de Mesnil-Amelot
Alors que des associations de soutien aux migrants réclament depuis plusieurs semaines la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) dans le contexte de pandémie de Covid-19, plusieurs dizaines de sans-papiers ont investi, samedi soir, la cour de celui du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) pour réclamer leur libération. La police est intervenue dimanche alors que des renforts avaient été dépêchés sur place. Des témoignages recueillis par l’association Soutien ô sans-papiers (SOS) dénoncent des violences à l’encontre des protestataires, ce que dément la préfecture.
Installé tout près des pistes de l’aéroport de Roissy, le plus grand CRA de France héberge d’ordinaire entre 200 et 300 femmes et hommes sans papiers, pour la plupart en attente de leur expulsion. Leurs conditions de vie sont, en temps normal, déjà vivement critiquées par de nombreuses associations. L’an passé, la Cimade s’était même provisoirement retirée du centre, dénonçant des «violences» et des «tentatives de suicide répétées». Accusations alors démenties par la Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF), qui gère les CRA.
Actuellement, selon les chiffres fournis par la préfecture de Seine-et-Marne à l’AFP, 47 hommes sortant de prison sont retenus au Mesnil-Amelot. Or d’après SOS, depuis le début de la crise et du confinement, le centre a vu ses conditions sanitaires, déjà précaires, se dégrader considérablement : «Il y a très peu de savon, rien n’est lavé à la javel, l’entretien se fait uniquement à l’eau claire, les toilettes sont bouchées et le restent», relate un militant de l’association joint par Libération. Ni masques, ni gel, ni gants, poursuit-il, pas plus pour les personnes retenues que pour les policiers qui les encadrent, dans une promiscuité potentiellement favorable à la transmission du virus Sars-Cov-2.
Pour réclamer leur mise en liberté, début avril, une trentaine de retenus s’étaient lancés dans une grève de la faim. Sans succès. La tension est encore montée en milieu de semaine lorsqu’ils ont appris qu’aucune expulsion n’aurait lieu avant septembre, information qui ne nous a pas été confirmée. Un communiqué de personnes retenues, relayé par SOS, fait par ailleurs état d’une situation de «panique car l’un d’entre nous a été relâché il y a quelques jours suite à une suspicion de Covid-19». Auprès de l’AFP, la préfecture de Seine-et-Marne indique qu’«aucun cas de Covid-19» n’a été détecté au Mesnil-Amelot. Mais un cas a déjà été détecté dans un autre CRA, celui de Paris-Vincennes.
C’est dans ce contexte que, samedi soir, un incident aurait éclaté au moment du repas : l’un des sans-papiers aurait été accusé d’avoir dérobé un morceau de pain et frappé par des policiers, selon deux personnes elles-mêmes retenues au CRA du Mesnil-Amelot et qui ont rapporté la scène au militant de SOS joint par Libération. Des sans-papiers auraient alors investi la cour de l’établissement, située au centre des bâtiments de rétention. Près d’une cinquantaine d’hommes y ont passé la nuit pour dénoncer de «mauvaises conditions sanitaires» et réclamer leur libération, rapporte l’AFP.
«La direction du CRA a fermé les portes, les contraignant à passer la nuit dehors sans matelas et sans accès à des toilettes», affirme la compagne de l’une des personnes retenues, qui a pu la joindre jusqu’au début de la matinée de dimanche. «La police a récupéré les matelas car ils avaient peur qu’on y mette le feu», raconte par ailleurs un témoin joint par le Parisien. C’est dimanche, en fin de matinée, que les forces de l’ordre sont intervenues. Des témoignages recueillis par SOS dénoncent des violences et l’usage de gaz lacrymogène. Contactée, la préfecture de Seine-et-Marne confirme avoir envoyé des renforts policiers mais réfute toute violence, indiquant que tous les sans-papiers avaient pu normalement regagner leurs chambres en milieu de journée.
En fin d’après-midi, la jeune femme jointe par Libération a reçu un appel de son compagnon : identifié comme l’un des «meneurs», il serait en cours de transfert vers un autre CRA, à Rouen. Toujours selon sa compagne, il n’a pas eu le temps de récupérer ses affaires au centre du Mesnil-Amelot. Le sort des sans-papiers protestataires n’était pas encore connu dimanche soir : «Nous savons simplement que deux d’entre eux sont aussi en passe d’être conduits au CRA de Rouen, et quatre vers celui de Lille-Lesquin», indique le militant de SOS. La direction du CRA du Mesnil-Amelot s’est refusée à tout commentaire.
Publié le 22 Avril 2020 par lieb dans nous informons, Scandales en temps d'épidémie
Publié le 22 Avril 2020 par lieb dans Scandales en temps d'épidémie, Dépasser les limites de l'Yonne, nous informons
Tous les jours, pendant 6 jours, une nouvelle vidéo sera publiée pour dénoncer la situation
Faites la circuler pour dénoncer la situation !
https://indymotion.fr/videos/watch/e8938a1c-5456-46e8-a0cb-be0806c96051
Publié le 22 Avril 2020 par lieb dans nous informons, Nous les soutenons, Dépasser les limites de l'Yonne
Publié le 15 Avril 2020 par lieb
N'oubliez pas de signer la pétition qui a dépassé maintenant les 100 000 signatures : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY
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Publié le 10 Avril 2020 par lieb
Un téloignage édifiant des intervenants de MSF.
Une seule solution, la régularisation, l'asile.
Publié le 10 Avril 2020 par lieb dans Scandales en temps d'épidémie
Ci-dessous le récit de l'évacuation du 23 mars
Source : facebook Timothy Perkins
#JournalDeConfinement – Partie 2
Contexte général : Depuis des années les campements de rue se succèdent dans Paris, résultat d’une politique de maltraitance où l’objectif est de pourrir la vie des gens pour les dissuader de vivre ici, ou de vivre tout court. Alors l’Etat supprime le droit à l’hébergement et au revenu de subsistance pour des milliers de demandeurs d’asile, créée des systèmes administratifs kafkaïens et arbitraires. Il envoie sa police pour confisquer les tentes et obliger des hommes et des femmes à se terrer sous les ponts au milieu des rats, là où on ne les voit pas. Après les évacuations médiatisées de février (porte de la Chapelle / Aubervilliers),de nombreux exilés ont été remis à la rue. D’autres sont arrivés. Un campement s’est reformé, à Aubervilliers (ils ont finalement réussi à les repousser hors de Paris),dans un terrain vague bien caché, à l’abri des policiers présents 24h/24 dans le quartier.
🔸Lundi 23 mars : Veille d’évacuation🔸
Nous savons que le campement d’Aubervilliers sera évacué demain. Et par nous, j’entends les collectifs et associations qui parvenons toujours à grapiller des informations. Bien entendu les autorités ne donnent aucune information aux premiers concernés, les exilés. Il faut savoir comment se passe une évacuation : les policiers arrivent très tôt le matin et encerclent le campement. Beaucoup de policiers. Puisque l’exilé est toujours considéré comme un corps dangereux, un corps à contrôler, à réprimer… Si par malheur certains ont décidé de se lever tôt ce jour-là, pour aller aux bains douche ou à leur convocation en préfecture, ils risquent de louper l’évacuation. Ils n’auront pas d’hébergement.
Pour les autres c’est le tri et la grande loterie qui commencent. Ils montent dans des bus qui les conduisent d’abord dans des « centres d’accueil et d’examen de la situation administrative ». Autrement dit des centres de tri. Ceux qui sont dublinés en fuite ou ex dublinés en fuite ou déboutés, ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile, ceux qui se sont fait virés d’un précédent hébergement parce qu’ils ont obtenu l’asile ou parce qu’ils ont osé manger dans leur chambre ou inviter un ami sans abri à dormir un soir - et ça fait un paquet de monde – tous ceux-là sont systématiquement remis à la rue. Sans droit de travailler et, pour la grande majorité, sans allocation. Parfois, quelques personnes passent entre les mailles du filet en se faisant passer pour primo arrivants. Mais c’est rare, leur système est bien rodé. Ceux qui n’ont pas été remis dehors sont orientés dans des centres d’hébergement en Ile-de-France ou en province : ici un CADA correct, là un hôtel pourri ou un hangar avec des lits de camp. Tout est affaire de chance. Ceux qui refusent l’orientation perdent leur droit à l’hébergement et à l’allocation versée par l’OFII. Ils seront à leur tour remis à la rue lors de la prochaine évacuation… Politique criminelle dont l’objectif est clairement de priver de ressources et de logement un maximum de personnes.
Par message ou sur place, lors des maraudes, des distributions de repas, on informe les exilés de l’évacuation imminente du campement. Pour qu’ils soient présents à l’arrivée des policiers et pour qu’ils sachent comment cela va se dérouler. En fait, beaucoup n’ont pas besoin d’explications… Ce sera leur 3eme, 4eme, Neme évacuation. Certains n’ont aucun espoir. Ils ne peuvent pas croire que ce gouvernement qui les a jetés dehors tant de fois, qui les a confinés sur un dépotoir sans eau, sans nourriture, sans sanitaires se soucie soudainement de leur santé. Ils veulent quitter le campement avant l’aube pour ne pas prendre le risque de se retrouver à la rue sans tente et sans couverture dans quelques jours. On tente de les rassurer : au regard de la situation sanitaire il n’y aura pas de tri cette fois, du moins pas jusqu’à la fin du confinement.
Un monsieur afghan danse, il attendait l’évacuation depuis longtemps. Il espère avoir « une bonne place ». Mais on le sait, il n’y aura pas de bonnes places, seulement des gymnases. Ce soir sur le campement il y a un jeune somalien qui sort tout juste de l’hôpital. Il a de la fièvre, il tousse un peu. Tout le monde se demande comment les autorités comptent les protéger du virus en les parquant à plusieurs dizaines dans des gymnases. Rien n’est pire que la rue, certes. C’est toujours la réponse de l’Etat : s’ils ne sont pas contents ils n’ont qu’à retourner dehors. Comme s’il n’y avait pas d’autres options, comme s’il n’y avait pas des milliers de logements et de chambres d’hôtels vides. Comme si on leur faisait une fleur en leur filant un lit de camp, comme si le logement n’était pas un droit fondamental, comme si l’Etat n’était pas illégal…
🔸Mardi 24 mars : 63e évacuation (si mes comptes sont bons) 🔸
Tout se passe comme d’habitude : le quartier bouclé, les files d’attente pour monter dans les bus, des policiers qui les regardent comme des pestiférés. Comme d’habitude il n’y a pas assez de places pour tout le monde. Les policiers annoncent que c’est fini, il n’y a plus de bus. Il reste plusieurs dizaines de personnes exilées, qui n’ont nulle part où aller. Et comme d’habitude cette même injonction insupportable des policiers…
« -Il faut partir
-On va où ?
-Pas ici
-Mais où ? on va dormir où ?
-Vous ne pouvez pas rester là.
-Mais on peut rester où ?
-Partez, dispersez-vous »
Un monsieur somalien explique aux flics que son frère est monté dans l’un des bus. Il veut savoir où il est pour le rejoindre. On lui répète que ce n’est pas possible, il faut partir. Il craque. Face aux policiers, il crie sa rage et déchire tous ses papiers de la préfecture. Pendant ce temps le grand nettoyage du campement se poursuit. Toutes les tentes et les couvertures vont finir à la benne à ordures. Ceux qui n’ont pas pu monter dans bus tentent de retourner sur place pour récupérer des affaires, mais les policiers ne les laissent pas passer. Ils repartent donc sans aucun équipement et sans savoir sur quel bout de trottoir ils vont pouvoir dormir ce soir. S’ils reviennent ici ils seront violemment délogés par la police. S’ils vont ailleurs, ils seront probablement chassés aussi. Ils n’ont le droit d’être nulle part. « Part d’ici, mais pas là-bas…. »
Un petit groupe refuse de se disperser. Ils veulent se rendre directement dans l’un des gymnases, pour essayer d’entrer et « tenter leur chance » comme ils disent. Le gymnase le plus proche est celui du 19e arrondissement, avenue Jean Jaurès. Alors on y va. Arrivés sur place, l’agent de sécurité nous rétorque en criant qu’il n’y pas de places ici. Et on lui répond calmement qu’on ne bougera pas tant que l’on n’aura pas de solution d’hébergement, ici ou ailleurs. Bien sûr, il appelle la police.
Une dizaine de policiers débarquent donc et contrôlent les attestations. Ils savent pourtant que ce sont des personnes sans-abris. Sur demande insistante d’un monsieur Afghan qui s’était déjà pris une amende la veille, nous avions fait des attestations quelques minutes plus tôt. Tout le monde est donc en règle, sauf moi. Mon attestation de déplacement pour aide aux personnes vulnérables ne marche pas car, d’après la policière qui me verbalise, « ce ne sont pas des personnes en danger ». Une autre policière vocifère et s’acharne sur l’un des exilés du groupe car il a osé sourire. Elle crie qu’il est interdit de rire, qu’on est en crise sanitaire, que la situation est grave. Grave surtout pour lui, et c’est justement pour ça qu’il est là, car il ne veut pas mourir dehors. Elle accuse les soutiens de mettre en danger les exilés en organisant un rassemblement. Les exilés qui ont eu l’idée de venir ici (car oui, en fait ce sont des individus avec un cerveau et une volonté propre !), les exilés qui viennent de passer une semaine confinés de force par ses collègues policiers sur un campement insalubre... Et dernière nous, il y a 100 personnes entassées dans un gymnase, prêtes pour une contamination de masse.
Les policiers leur ordonnent de se disperser… dans la rue. Certains partent, d’autres restent. Après beaucoup de cris, de menaces et de remarques méprisantes, les flics annoncent qu’ils ont transmis une demande d’hébergement à la préfecture pour les quelques personnes encore présentes. Finalement on nous demande de rester devant le gymnase en attendant la réponse… Plusieurs heures plus tard, la réponse tombe : pas d’hébergement, il faut partir. Alors on passe la soirée à chercher des hébergements solidaires…
Ce soir-là, à la distribution de repas à Porte d’Aubervilliers il y a près de 200 personnes. Certaines n’ont pas mangé depuis plusieurs jours. Beaucoup demandent des tentes et des couvertures. Sur les bords du canal Saint Denis, les bénévoles de Solidarité Migrants Wilson délivrent également des dizaines de repas. Ils croisent des personnes seules, des petits groupes éparpillés qui ne savent pas où aller. A porte d’Aubervilliers les policiers pressent les Restos du Cœur de finir leur distribution. Ils veulent sans doute éviter les « points de fixation »… On redoute la suite. Chaque évacuation laisse place à un déchainement de violences policières. Car les autorités sont prêtes à tout pour éviter qu’un nouveau campement se forme dans ce quartier qui doit prochainement accueillir Chanel et des infrastructures olympiques.
Privation des droits, suppression des ressources, remise à la rue, harcèlement policier, voilà comment l’Etat condamne méthodiquement les exilés à l’enfer. Vous pensez qu’il leur accordera ne serait-ce qu’une trêve durant cette crise sanitaire ? Bien sûr que non. La chasse à l’homme est ouverte.
🔸Et tous les jours qui suivent : Disperser, harceler, tuer 🔸
Police partout. A porte de la chapelle, 2 fourgons de CRS. Colette Besson, 1 fourgon. Porte d’Aubervilliers, 2 fourgons etc… Des hommes qui ont tenté de se réinstaller vers le campement démantelé se sont fait virés par les flics. A porte d’Aubervilliers aussi, impossible de se poser, la police leur dit qu’il faut sortir de Paris. Alors ils vont encore plus loin, le long du canal Saint Denis et se cachent sous les ponts. Sous le pont Victor Hugo, sous le pont du Landy à Aubervilliers, sous l’avenue Anatole France à Saint Denis, les tentes sont chaque jour plus nombreuses. Ce sont les principaux « mini campements » identifiés. Mais il y a également beaucoup de personnes isolées ou en groupe plus restreint qui sont éparpillées dans le secteur.
Trop visibles encore. Samedi, des policiers gazent des personnes dans leur tentes sur les rives du canal. Ils leur ordonnent de partir. Cela ne suffit pas de les faire mourir de faim, de froid ou du corona. Il faut les faire mourir loin des regards.
Mardi matin (31 mars), à Aubervilliers : les policiers sont de retour et chassent plusieurs personnes à coup de cris et de lacrymo. Ils confisquent les couvertures et leur disent de retourner à Paris, à Porte de la Chapelle.
Mardi matin, vers porte de la Villette : Des policiers lacèrent les tentes d’un groupe d’exilés. Ils leur disent d’aller de l’autre côté du Périph, à Saint Denis.
Après 2 semaines de confinement, au lieu de chercher des solutions d’hébergement, les autorités jouent au ping pong avec des êtres humains… Jusqu’où peuvent-elles aller pour se débarrasser d’eux ? Jusqu’à les priver d’eau potable.
La fontaine près du campement est à sec. Ici il y a de nombreuses personnes qui n’ont aucune ressource, qui ne peuvent même pas s’acheter une bouteille d’eau. Les autorités, conscientes de cela, ont fermé les fontaines d’eau potable. Alors ici, des gens n’ont d’autre choix que de boire l’eau verdâtre du canal. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Sur le campement d’Aubervilliers, les élus avaient refusé de mettre en place un point d’eau. A plusieurs reprises ces dernières années, la ville de Paris a coupé l’eau aux abords des campements de fortune… Nous savons donc que ce n’est pas une négligence, un oubli ou un problème technique. C’est un acte criminel. Tout comme ce harcèlement policier incessant. Samedi soir encore, les policiers passent. Toujours la même rengaine insupportable : Il faut partir.
Des personnes solidaires apportent des bouteilles d’eau, harcèlent les élus pour rouvrir la fontaine, achètent des dizaines de jerrycans. Et, victoire de très courte durée, parviennent à ramener l’eau potable dans cette foutue fontaine. Mais aucune personne sans abri qui survivait ici ne pourra finalement en profiter. L’eau est revenue, les flics aussi…
Mardi matin (7 avril), sur les quais du canal Saint Denis, à Aubervilliers : Les policiers sont de retour, en force. Les campements sous les ponts ont grossi depuis 2 semaines. Aujourd’hui ils délogent tout le monde. Ils confisquent toutes les tentes et les couvertures. Les exilés qui sont sur place parviennent à récupérer leurs papiers et leurs effets personnels. Mais certains sont partis à la distribution de petits déjeuners. Toutes leurs affaires sont jetées à la benne. Les flics leur disent de retourner à Paris, d’aller à porte de la chapelle. Porte de la chapelle qui est toujours gardée par une flopée de CRS… Les exilés partent, pas le choix. De nouveau sans tente, sans couverture, sans savoir où ils iront ce soir. Les élus d’Aubervilliers disent que les ordres ne viennent pas d’eux, les quais du canal dépendent de la ville de Paris. La mairie de Paris dit qu’elle n’y est pour rien. La mairie de Paris, qui n’y est jamais pour rien, semble quand même avoir installé des barrières sur les quais après le démantèlement. C’est peut-être la préfecture de Région, dit-on. De toute façon ils sont tous coupables. Les uns coupent l’eau, les autres envoient la police, les derniers installent des grilles… Chacun met sa pierre à l’édifice dans cette surenchère de sadisme.
Fatalement, beaucoup de personnes sans tentes ce soir à porte d’Aubervilliers. Utopia 56 va en distribuer, mais leur stock s’amaigrit dangereusement. Il y a un Monsieur désespéré car sa carte de paiement de l’OFII a été balancée aux ordures en même temps que sa tente et sa couverture. Il se protège avec un foulard en guise de masque. On ne voit que ses yeux, qui sont de plus en plus rouges et humides au fil des secondes. Il y en a un autre qui demande comment avoir un hébergement, il dit avoir tous les symptômes du covid19. C’est un ex dubliné en fuite, désormais en procédure normale. Il a été « évacué » 3 fois, 3 fois remis à la rue. Il est fatigué. Certains disent que c’est la 4e, 5e ou 6e fois qu’ils se font délogés par les policiers. D’autres ont arrêté de compter. Il y a un homme qui dit qu’il s’en fout des flics, il a vécu pire, c’est pas ça qui va le décourager. Certains retournent dormir sous les ponts. Près des quais, la fontaine d’eau du passage moglia, qui était en marche la veille, est de nouveau fermée.
Ce matin (8 mars), les policiers sont encore venus chasser les exilés qui dormaient sur les quais. Et ça va continuer…
Aujourd’hui, en pleine pandémie, on doit se battre pour que les personnes sans-abris aient de l’eau potable, pour qu’elles puissent dormir sur un bout de bitume au milieu des rats. On en est là. L’ignominie de nos dirigeants est sans limite. Ils sont prêts à faire mourir ces personnes, ce sont des criminels.
Ceci n’est QUE ce dont nous avons connaissance. Résumé non exhaustif pour ceux qui ne savent pas, pour ceux qui peuvent se mobiliser malgré le confinement. Nous avons besoin de soutiens, pour collecter, marauder, héberger et crier collectivement. On ne va pas les laisser tuer sans bouger.
🔸🔸🔸
Informations recensées via : les exilés du campement, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, La Gamelle de Jaurès, Utopia 56, Médecins du Monde, La Cimade, Infos Migrants, Urgence Notre Police Assassine, mes yeux et mes oreilles.
Publié le 8 Avril 2020 par lieb dans nous informons, Dépasser les limites de l'Yonne
Tués par l'Europe.
Naufrage en Méditerranée occidentale.
Les tragédies en mer Méditerranée ne s'arrêtent pas à l'époque de la pandémie de Covid19. Ce matin, au moins 39 personnes ont été portées disparues, deux corps ont été retrouvés et 21 survivants ont été remmenés au Maroc, comme le rapporte WalkingBorders.
Ces tragédies sont évitables ! La militarisation de l'organisation espagnole de recherche et de sauvetage Salvamento Maritimo et la réduction de son personnel ont des conséquences directes.
Nos condoléances aux familles et aux amis des disparus et des morts.
#SafePassage pour tous !
03.04.2020