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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

6 arrêtés d'expulsion annulés en une journée. Et pourquoi il ne faut pas lâcher, toujours être présents. Autant que nous le pouvons ...

Publié le 30 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, Dublin

Lu sur le facebook du collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés

 

Et hop, 6 arrêtés d'expulsion annulés en une journée !

Résumé :

1- La semaine dernière, 12 personnes devaient recevoir leur arrêté de transfert vers le pays où elles ont laissé leurs empreintes, ce qui justifie d'après le règlement Dublin qu'on les y expulse.

...

Pour des raisons diverses, 5 entretiens avec la préfecture n'ont pas pu avoir lieu.
1 personne a décidé de ne pas faire appel.
6 personnes ont donc reçu leur arrêté d'expulsion vers l'Italie et ont décidé de faire un recours.

2- Vendredi dernier, une personne du collectif et une autre de RSM 89 ont accompagné ces 6 demandeurs d'asile au Tribunal Administratif de Dijon.
Ce n'est pas la première fois que des personnes de nos organisations accompagnent les personnes au TA. Mais la distance et nos disponibilités ne nous le permettent pas toujours. Pourtant, c'est très important qu'elles y soient !

Là, c'est avec deux voitures que nous nous sommes donc rendus au TA de Dijon pour les personnes puissent assister à leur audience... malheureusement sans interprète en oromo... car nous nous sommes organisés en urgence (comme souvent, vu les délais!) et nous avons sollicité le TA seulement le vendredi matin pour l'apres-midi... trop tard.

Au tribunal, ça n'a duré que 15 minutes pour tous les 6 ! Car l'avocat des demandeurs d'asile a expliqué dès le début qu'il soulèverait presque les mêmes arguments pour les 6. Et l'avocat de la préfecture qu'il répondrait avec les mêmes arguments pour les 6.
En effet, les six dossiers étaient quasiment identiques.

3- Aujourd'hui, notre avocat nous envoie un mail :
"J'ai le plaisir de vous informer que les six arrêtés concernant les personnes de nationalité éthiopienne ont tous été annulés par le Tribunal administratif pour le même motif : l'absence du guide et des brochures en Oromo."

Eh oui, l'OFII, la préfecture, l'Etat ! Les personnes, pour être expulsées dans les règles, doivent avoir été informées au préalable des procédures et de leurs droits.

Et leur donner les brochures dans une langue qu'elles ne comprennent pas, bin non, ce n'est pas leur donner accès à ces informations.

Alors nous, aujourd'hui, on est très heureux pour nos amis !

Et on se donne rendez-vous à la cour d'appel de Lyon ...
Car deux jugements precedents du même TA avaient confirmé des expulsions alors que les personnes étaient exactement dans la même situation : les documents d'informations sur les procédures et leurs droits leur avaient été donnés dans une langue qu'elles ne comprenaient pas.
Mais elles ont décidé de ne pas se laisser faire, et ont fait appel avec leur avocat à la Cour d'Appel de Lyon.

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Un soir d'hiver, l'un des demandeurs d'asile soudanais disait la voix sourde : "Je ne retournerai jamais dans mon pays." Un document récent de Migreurop repris par le Gisti, la Cimade ... montre le danger que courent ces demandeurs d'asile, ici, en France ...

Publié le 30 Octobre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient, Ofpra

Le café soudanais partagé ... aromatisé à la cannelle, la cardamone et au gingembre

Le café soudanais partagé ... aromatisé à la cannelle, la cardamone et au gingembre

Quelques mots en préalable.

Nous accompagnons depuis juillet 2016, de nombreux demandeurs d'asile soudanais. Certains, nous les connaissons depuis plus d'un an. Et nous avons appris à les apprécier et à les respecter. Durant l'interminable hiver Dublin, ils avaient collectivement rédigé une lettre pour demander la protection de la France.

Certains, Dublin, ont déjà dû fuir ou retourner, pour un petit nombre, en Italie. Ceux qui ont passé Dublin, sont maintenant devant l'Ofpra et la CNDA.

Les statistiques de ces administrations iniques font peur, terriblement peur.

Ils sont tous différents, certains ne savent pas lire, d'autres ont été à l'université. L'un des demandeurs menacé conduisait un âne pour transporter les denrées et les hommes vers la frontière proche, un autre était conducteur d'engins et rêve de pouvoir reprendre son métier.

Tous ensemble, le soir, nous avons partagé les sombres soirées d'hiver, mangé ensemble, bu le café soudanais aromatisé de cannelle, de cardamone et de gingembre, et nous nous sommes beaucoup tus.

Aujourd'hui ces demandeurs sont menacés de retour au Soudan. A côté de notre combat contre Dublin, maintenant se profile celui contre les procédures iniques de l'Ofpra et de la CNDA, si nous ne voulons pas que dans quelques semaines, quelques mois, nous ayons devant nous des hommes qui fuient le pire, le retour dans leur pays d'origine.

Un soir d'hiver, l'un des demandeurs d'asile disait la voix sourde : je ne retournerai jamais dans mon pays.

Que devons-nous faire pour que ce risque ne se réalise pas?

L’Europe collabore avec un dictateur pour mieux expulser vers le Soudan

http://www.gisti.org/spip.php?article5744

Migreurop demande l’arrêt immédiat de toutes les collaborations initiées par l’Union européenne et ses Etats membres avec la dictature d’Omar El-Béchir et avec tout Etat qui bafoue les droits fondamentaux.

 

Lorsqu’il s’agit d’expulser des étrangers jugés indésirables, rien ne semble devoir arrêter l’Union européenne (UE) et ses États membres qui n’hésitent pas à se compromettre avec Omar el-Béchir, le chef d’État du Soudan qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre.

Il y a longtemps que l’UE a fait le choix de sous-traiter à des pays tiers, sous couvert d’un partenariat inéquitable et avec des fonds issus du développement, la lutte contre l’immigration irrégulière et même la gestion de la demande d’asile. Ce processus d’externalisation, qui s’accompagne de la délocalisation de la surveillance des frontières européennes très en amont de leur matérialisation physique, a été encore renforcé à la suite de la si mal nommée « crise des réfugiés » [1].

Ainsi, dans le cadre du Processus de Khartoum, initié par l’UE en 2014 et consolidé suite au Sommet de La Valette de fin 2015, les régimes les plus répressifs, tels que le Soudan et l’Erythrée – que des dizaines de milliers de demandeurs d’asile cherchent à fuir – bénéficient de subsides pour retenir leur population et « sécuriser » leurs frontières… sans que l’UE ne se préoccupe des atteintes dramatiques portées aux droits humains dans ces pays.

Dans ce domaine, l’UE et les États membres agissent de concert. Ainsi, de nombreux pays européens n’hésitent pas à renvoyer vers Khartoum des ressortissants soudanais - peu importe qu’il puisse s’agir de demandeurs d’asile - et à collaborer avec les autorités locales pour faciliter ces expulsions. Dernièrement, c’est dans un parc bruxellois que des émissaires soudanais procédaient à l’identification de leurs nationaux en vue de leur retour forcé, semant la terreur parmi les personnes exilées qui y campaient [2].

Si l’affaire a suscité de vives réactions, le gouvernement belge s’est retranché, pour se justifier, derrière l’exemple donné par ses voisins et continue de programmer des expulsions de ressortissants soudanais [3].

En France, une coopération similaire existe ainsi depuis 2014 : des représentants de Khartoum auraient visité plusieurs centres de rétention pour identifier des ressortissants soudanais et faciliter leur renvoi [4]. Selon les chiffres dont disposent les associations qui interviennent dans les CRA français, 9 personnes auraient été renvoyées vers le Soudan depuis 2015 et environ 150 remises à l’Italie et exposées au risque d’un renvoi vers Khartoum depuis le territoire italien...

Par ailleurs, des retours forcés vers le Soudan ont eu lieu depuis l’Allemagne, l’Italie et la Suède, grâce notamment à des accords de police bilatéraux, souvent publiés uniquement à la suite des pressions exercées par la société civile [5]. L’Italie, à l’avant-garde de la vision sécuritaire en matière de collaboration dans le domaine des migrations, a ainsi conclu en août 2016 un accord de coopération policière avec le Soudan, dans le cadre duquel 48 personnes, originaires du Darfour, ont été refoulées à Khartoum. Celles qui ont pu résister à leur renvoi depuis l’Italie ont demandé et obtenu une protection, tandis que cinq des personnes refoulées ont porté plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme [6].

Ces accords et pratiques bafouent en effet toutes les obligations des pays européens en matière de respect des droits humains (droit d’asile, principe de non-refoulement, interdiction des expulsions collectives et des traitements inhumains et dégradants, droit à la vie, etc…) et révèlent le cynisme qui anime l’Union et les États-membres, prêts à tout pour refuser aux exilés l’accès au territoire européen.

Il faut le dire et le répéter : toute forme de coopération avec les autorités soudanaises bafoue les obligations résultant du droit international et met en danger les personnes livrées par les autorités européennes au dictateur Omar el-Béchir. Le réseau Migreurop et ses membres demandent en conséquence l’arrêt immédiat des expulsions vers le Soudan et de toute démarche de coopération avec ce pays.

Le 11 octobre 2017

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Le Prahda - Bidonville d'Etat et centre d'expulsion.

Publié le 28 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Un Prahda ...

Un Prahda ...

Prahda d'Appoigny, bidonville d'Etat

 

25 octobre 2017, il est 18 heures.

Ce sont les vacances scolaires.

Moins de huit jours que je ne suis pas allée au Prahda d'Appoigny.

Et c'est une cour des miracles qui se montre à moi.

 

Sur l'ancien parking du formule 1, plus d'une dizaine d'enfants court.

Je n'en avais pas encore vu autant. Ils sont très, très  jeunes,

3 ans, 5 ans?

Les voitures passent sans cesse à grande vitesse sur l'ex-nationale 6.

 

Il fait beau en ce soir d'octobre.

Des femmes que je ne connais pas sont assises, droites, ensemble.

Comme sur un tableau, presque figées.

Des hommes, debout, que je ne connais pas, parlent ensemble.

C'est irréaliste et pourtant réel.

 

Une femme s'approche, elle me demande des Pampers.

Beaucoup de demandeurs sont transférés, sans argent.

 

84 personnes habitent maintenant en ce lieu. Me dit-on.

Les 80 personnes dont on nous avait parlé aux premiers jours du Prahda!

Compte-t-on les enfants portés par les femmes enceinte.

 

Le plan est donc suivi inexorablement. Et nous n'avons pas su l'arrêter.

L'Etat transfère et sait pourtant que les conditions sont inacceptables.

Car les travaux qui auraient dû être faits, ne le sont pas.

Et pourtant les transferts ont continué, jusqu'aux 84 places prévues.

 

Ce Prahda n'est rien d'autre qu'un bidonville d'Etat.

Tous ces hommes et ces femmes sont demandeurs d'asile

Il ont le droit à une place décente en CAO ou en CADA.

 

Prahda d'Appoigny, centre d'expulsion

 

Pendant ce temps-là, le Prahda continue

Sa sordide besogne d'expulsion.

 

La préfecture continue à notifier au Prahda même.

Sous la protection de la police.

 

12 personnes devaient être notifiées dans une seule semaine,

Quatre par jour. Une arithmétique bien carrée.

Mais la machine s'est un tout petit peu enrayée,

Ils ne réussiront qu'à notifier 6 personnes!

Présence de la presse,

Valse hésitation,

Ah, l'expulser n'est pas un long fleuve tranquille.

 

Mais le Prahda doit expulser.

Les prochains demandeurs sont déjà arrivés au CAO d'Auxerre

Venus des camps hidalgo.

Enregistrés le 17 octobre à Paris, ils sont arrivés

dans la foulée.

 

Notre combat doit continuer

Nous avons besoin de chacun.

Rejoignez-nous.

 

Pour des conditions décentes de vie des demandeurs d'asile

Contre les expulsions.

Dominique

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Il aurait dû être expulsé ... Il obtient une autorisation de dix ans. A quoi servons-nous, à cela. Contre Dublin, pour l'asile.

Publié le 22 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Chronique en 89

Dessin d'un "électron libre"

Dessin d'un "électron libre"

A quoi servons-nous? A cela.

 

Depuis juillet 2016, nous nous battons sur Sens au quotidien auprès des demandeurs d'asile.

Il a fallu un certain temps pour que chacun ici prenne conscience de ce que représentait Dublin.

 

Avec le transfert des DA sénonais sur Auxerre, nous avons fait connaissance des autres demandeurs d'asile dont K.

Pendant tout l'hiver, nous en avons vu tant s'enfuir sans que cela mobilise suffisamment autour de nous. Notre première mobilisation sur Dublin a été devant l'Yonne Républicaine de Sens.



Certains d'entre nous ont pu continuer à aller à Auxerre.
Des amis qui ont mis en route des cours de français
Et nous qui allons régulièrement à Coallia,
Bravant dès le premier jour les interdits de Coallia.



Nous avons passé cet horrible hiver.
Certains demandeurs s'enfermant comme K. dans le mutisme, à partir du moment où les premières notifications ont eu lieu et que les premiers demandeurs prenaient "la fuite" (comme aime à les déclarer l'Etat français) rejoignant les pavés de France et d'Europe. Les soirées tristes et chaque lundi l'angoisse de nouvelles notifications dans la semaine qui s'ouvrait.


 

Les demandeurs d'asile eux-mêmes se sont battus : ainsi, il existe un superbe texte des demandeurs d'asile soudanais rédigé au cœur de l'hiver. Les DA ont aussi réagi collectivement à des moments de grande injustice.

 

Nous les avons accompagnés dans les moments de désespoir, nous avons tout fait pour mobiliser autour de nous, et nous avons commencé à les accompagner dans leurs démarches.


Puis sont venus les deux mois sans expulsion ("grâce" aux élections) et l'explosion de joie quand beaucoup de ceux qui restaient sont alors devenus "normaux".


C'est là que K.est sorti de journées de sommeil et de silence et s'est coupé les cheveux dans un geste symbolique comme pour une nouvelle vie.



Puis sont venus les moments de nouvelles angoisses. Celles que l'on connaît avec les refus de l'Ofpra.


Mais K. faisait partie de ceux dont le dossier était si noir que l'Ofpra même dès l'audition a indiqué
qu'il aurait l'asile. Et pourtant sans ces deux mois inespérés, il aurait fait partie de ceux qui auraient été notifiés Italie
et serait comme nos amis aujourd'hui
au Prahda devant la terrible alternative de l'avion ou de la rue.



Si nous avons pu être ainsi auprès d'eux, c'est aussi grâce aux amis du collectif, aux électrons libres et à des militants de Sens (et des environs),
qui ont toujours été attentifs à nous, à notre présence, à la fatigue que cela
représentait. A eux qui sont encore présents à chaque mobilisation pour Appoigny.


 

C'est à cela que nous servons.
Notre combat contre Dublin, contre les refus d'asile
Notre accompagnement indéfectible au quotidien face à leur désespoir et dans les moments de joie.
Notre aide dans les démarches.

Nous nous réjouissons pour K. bien que nous sachions les souffrances qu'il a dû endurer
pour être ainsi reconnu.



Mais nous restons plus que jamais et complètement mobilisés contre le tri dans les CAO, et l'angoisse des transferts vers le Prahda.
Contre le dispositif d'expulsion rapide du Prahda
Face aux multiples refus de l'Ofpra.
Dans la préparation du passage devant la CNDA.



Le combat pour l'asile reste le combat essentiel. Et c'est un combat.
 

Ce soir, c'était jour de fête, d'autant plus émouvant que beaucoup de ceux qui riaient avec lui ont eux des refus de l'Ofpra. C'est un nouveau témoignage des qualités humaines de ces demandeurs.


Ainsi S.et Abd. qui comme deux autres Afghans n'ont toujours pas reçu l'annonce de leur passage en procédure normale, qui vivent depuis fin juillet 2016, dans ces multiples attentes, étaient partie prenante de ce bonheur partagé.



17 octobre, date symbolique.
Dominique
Un témoignage

Il aurait dû être expulsé ... Il obtient une autorisation de dix ans. A quoi servons-nous, à cela. Contre Dublin, pour l'asile.
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Nous ne sommes pas seuls en Bourgogne-Franche-Comté. Lire cet article de fond d'un journal francomtois "Le PRAHDA ou les dérives d'un hébergement d'urgence privatisé"

Publié le 21 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Dépasser les limites de l'Yonne

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Ils luttent ailleurs aussi contre les Prahda. Manifestation. A l’appel des exilé.es regroupé.es dans les PRAHDA de Vitrolles et Gémenos. Du Prahda de Vitrolles à Marseille, le 29 octobre.

Publié le 20 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Dépasser les limites de l'Yonne

Ils luttent ailleurs aussi contre les Prahda. Manifestation. A l’appel des exilé.es regroupé.es dans les PRAHDA de Vitrolles et Gémenos. Du Prahda de Vitrolles à Marseille, le 29 octobre.
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Demandeurs d'asile expulsés, la vitrine où étaient exposés les panneaux sur les raison de leur exil a été brisée à Auxerre..

Publié le 19 Octobre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'il fuient, Prahda

Demandeurs d'asile expulsés, la vitrine où étaient exposés les panneaux sur les raison de leur exil a été brisée à Auxerre..

Cette nuit, du 18 au 19 octobre, une vitrine a été brisée, rue Joubert à Auxerre : celle du local d’Europe Écologie Les Verts.

Demandeurs d'asile expulsés, la vitrine où étaient exposés les panneaux sur les raison de leur exil a été brisée à Auxerre..

Dans la vitrine, les panneaux qui avaient été présentés lors de la manifestation du Collectif de soutien aux réfugiés d’Appoigny, samedi dernier Place Surugue. Ces panneaux, pédagogiques, proposent une réflexion sur les causes des migrations depuis l’Afrique et le Moyen-Orient : guerres, violences, misère, etc. Ils ont été réalisés, collectivement, par les citoyens, membres du Collectif, et ont vocation à être présentés en divers lieux de l’Yonne.


Plainte a été déposée au commissariat.


Aucune conclusion ne peut être tirée pour l’instant. Mais, bien sûr, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre cette démarche citoyenne pacifique et pédagogique, cet acte de violence et les campagne de haine contre les migrants.

 

Appoigny le 19 octobre 2017
Le Collectif de soutien aux réfugiés du Prahda d’Appoigny

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Le comble du cynisme. Relire la motivation du refus d'asile opposé à un demandeur d'asile somalien en Allemagne à la lumière du dernier attentat fait froid dans le dos. Plusieurs demandeurs somaliens ont été ou sont concernés dans l'Yonne.

Publié le 15 Octobre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient, Prahda

Plus de cent morts ...

Plus de cent morts ...

Un jeune demandeur d'asile somalien a fait sa demande d'asile en Allemagne. Voilà la motivation du refus.

L'office de l'immigration concède que dans la capitale Mogadiscio, 1400 civils ont été tués en six mois. Mais "Considérant le nombre d'habitants, à savoir un million, et même en considérant qu'il peut y avoir un nombre plus important de morts non enregistrés, il faut constater que les événements ne sont pas si fréquents que chacun de ceux qui retournent dans ce pays, puisse craindre être victime de cette violence aveugle."

Ceci est un extrait d'un article publié par le TAZ et repris sur le blog (en allemand, en partie traduit) il y a plusieurs semaines.

Relire la motivation du refus d'asile opposée à ce jeune Somalien en Allemagne à la lumière du dernier attentat fait froid dans le dos.

Il y a dans l'Yonne plusieurs demandeurs d'asile qui ont été déboutés en Allemagne et qui y sont renvoyés au titre de la procédure Dublin. Deux de ces demandeurs ont été concernés à Appoigny.

On comprend pourquoi, ils refusent le retour dans ce pays et demandent l'asile ici.

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Au centre d'Auxerre, des tentes, des militants, des demandeurs pour dire leur terrible alternative, prendre l'avion ou retrouver la rue. Pensée pour les presque 20 demandeurs expulsés à la chaîne au Prahda d'Appoigny, et pour tous les migrants, sans-papiers, déboutés, condamnés à la rue .... .

Publié le 14 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Chronique en 89

Au centre d'Auxerre, des tentes, des militants, des demandeurs pour dire leur terrible alternative, prendre l'avion ou retrouver la rue. Pensée pour les presque 20 demandeurs expulsés à la chaîne au Prahda d'Appoigny, et pour tous les migrants, sans-papiers, déboutés, condamnés à la rue  .... .
LES TENTESLES TENTESLES TENTES

LES TENTES

LA FONTAINE ET LES PHOTOS DES MOBILISATIONS D'APPOIGNYLA FONTAINE ET LES PHOTOS DES MOBILISATIONS D'APPOIGNY

LA FONTAINE ET LES PHOTOS DES MOBILISATIONS D'APPOIGNY

NOS PANNEAUX : D'OU VIENNENT-ILS? - LA DETTENOS PANNEAUX : D'OU VIENNENT-ILS? - LA DETTE

NOS PANNEAUX : D'OU VIENNENT-ILS? - LA DETTE

UNE TENTE EN PLEIN CENTRE D'AUXERRE!

UNE TENTE EN PLEIN CENTRE D'AUXERRE!

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Chers Soudanais ...

Publié le 14 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Paroles de demandeurs d'asile, Les pays de non asile, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient

Une photo qui accompagne nos manifestations dans l'Yonne.

Une photo qui accompagne nos manifestations dans l'Yonne.

Lu sur le facebook de Timothy Perkins

Chers Soudanais, vous composez une nouvelle communauté en France et j'ai eu envie de raconter qui vous êtes, vous qui avez fui le régime d’Omar Al-Bachir,

Dans le Monde de ce midi, une page vous est consacrée et l'article est en intégralité sur le site du monde.fr (pour les abonnés). Pour les autres, voilà un extrait de cet article qui essaie de vous raconter. Un hommage à votre courage. Une pensée particulière en l'écrivant pour quelques-uns d'entre vous. Vous vous reconnaîtrez: Abbas, Adam, Ashraf, Hassan, Ahmed, Abdo Rsol, Elsadig; Amir, Issam...

Par Maryline Baumard

 

En sortant du restaurant Le Prince, au métro La Chapelle, à Paris, Mohamad jette un œil au trottoir d’en face. On lui a dit que des agents de l’ambassade du Soudan traînent souvent en repérage dans ce coin du 18e arrondissement.

Même à 7 000 km de son pays, l’étudiant n’est pas serein. « Je dirai “ouf” quand j’aurai mon statut de réfugié… pas avant », soupire celui qui vient de faire traduire en français, sur le coin d’une table grasse au fond du boui-boui, le récit de ses persécutions pour établir sa demande d’asile. Il y a trois ans, Mohamad se serait senti bien seul en France, où les ressortissants de l’ex-colonie britannique ne s’arrêtaient pas. Mais cette époque est révolue.

Désormais, ceux qui fuient le régime dictatorial d’Omar Al-Bachir – au pouvoir depuis son coup d’Etat de 1989, en dépit de sa mise en accusation par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre durant la guerre du Darfour –, optent de plus en plus pour la France, dessinant les contours d’une nouvelle communauté. Avec quelques restaurants, des petites épiceries, un coiffeur, dans les rues Philippe-de-Girard et Pajol, Paris a même son quartier soudanais.

Après avoir été en tête des demandes d’asile en 2015 et en 2016, les ressortissants de ce pays sont 14 603 à bénéficier d’un titre de séjour, selon la direction des étrangers du ministère de l’intérieur. Si l’on y ajoute les premières vagues de réfugiés, qui ont aujourd’hui la nationalité française, et les déboutés de l’asile qui se sont installés sans titre, on arriverait à 30 000 Soudanais de cœur résidant dans l’Hexagone.

La France « a pourtant été d’abord un choix par défaut pour beaucoup de migrants qui ont tenté la Grande-Bretagne et se sont résignés ensuite à rester », analyse Amir El-Nour Adam, peintre en bâtiment le jour et étudiant en master 2 d’anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales le soir.

Ce groupe, dans lequel les Darfouris sont majoritaires, est massivement composé d’hommes seuls. « Ils ont entre 25 et 30 ans, viennent de localités situées dans les zones en conflit d’où ils ont fui il y a plusieurs années pour rejoindre la Libye ou sont, dans une moindre proportion, originaires de zones urbaines où ils ont fait des études supérieures », explique Sylvie Bergier-Diallo, référente Ofpra pour les ressortissants de cette nationalité.

Devant « Center Soudan » dans le quartier de la communauté soudanaise du 18ème arrondissement de Paris, le 10 octobre.
Son récit dans son sac à dos, Mohamad file vers le croisement des rues Pajol et Philippe-de-Girard, épicentre de sa communauté d’origine, à 100 mètres du métro La Chapelle. « Le temps est moins long en compagnie des Soudanais », estime celui qui aime la magie des rencontres dans ce petit périmètre.

« Juste là, devant l’épicerie, j’ai aperçu la semaine dernière un ami avec qui j’avais habité en Libye. Ça m’a fait tellement plaisir de le savoir vivant que je ne pouvais plus le lâcher après. Je suis entré avec lui pour qu’il achète des gombos, et là, pour la première fois depuis que j’ai quitté Khartoum, j’ai retrouvé l’odeur du savon, des crèmes que mettent les femmes chez nous. J’ai même vu sur les étagères le parfum de ma mère. J’étais pas préparé… », raconte-t-il, ému, en montrant l’enseigne d’Aux délices du Soudan, échoppe ouverte il y a quatre ans par Ali Arbab, parti du Darfour voici neuf ans. C’est dans ce quartier aussi que Mohamad a rencontré celui qui l’a envoyé vers un « traducteur de récits d’asile ». Pour le meilleur ou le pire

Les premiers ressortissants de ce grand pays d’Afrique à avoir opté pour la France étaient « au service de riches émirs et ont décidé lors d’un passage à Paris d’y rester », rappelle Hala Babikir. Leurs enfants, dont beaucoup sont installés aux alentours d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), n’ont pas de lien avec le reste de la communauté. « Il se dit même qu’ils ont encore une association pour les hommes et une autre pour les femmes », rapportent à l’unisson plusieurs membres de la communauté.

Une seconde vague, plus éduquée, a suivi dix ans après, venue apprendre le français et jamais repartie. Puis est venu le tour des opposants politiques, au lendemain du coup d’Etat de 1989. Les fondateurs d’Espoir, d’ici et d’ailleurs en font partie, comme le syndicaliste Issam Othman, qui vit à Vichy (Allier) depuis que les Nations unies (ONU) l’ont fait sortir des geôles de Bachir en 2000, où il avait passé près de dix ans.

Depuis, bon an mal an, 51 % des demandeurs d’asile soudanais (contre 38 % en moyenne en 2016 toutes nationalités confondues) sont protégés. Moneim Rahama est l’un d’eux. Il est arrivé en 2015 et fait partie des artistes de la communauté ; ceux pour qui la vie à Paris est la plus rude, puisque à la précarité s’ajoute le déclassement.Comme le rappelle Abdellaziz Eshafei, « sept personnes se sont suicidées récemment dans la communauté ».

LE MONDE | 11.10.2017 |

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