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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

ofpra

Un demandeur d'asile du CAO d'Auxerre, auparavant Dublin, débouté dans un pays qui expulse, a obtenu la semaine dernière la protection subsidiaire. L'occasion de dire l'importance du travail d'accompagnement et de dénoncer la régionalisation.

Publié le 6 Juillet 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Dublin, CNDA, Nous les soutenons, nous informons, Ofpra

POUR QUE CELA N'ARRIVE PAS

POUR QUE CELA N'ARRIVE PAS

C'était il y a presque deux ans. Il arrive au CAO d'Auxerre, perdu, très déstabilisé. C 'est la grande époque des "mises à l'abri", en fait du triage en vue des expulsions Dublin. Heureusement, il est avec un autre demandeur afghan qui le soutiendra tout au long. Le premier travail sera d'être auprès de lui, attentif presque au jour le jour.

 

Vient la convocation pour le transfert. Pour une fois, nous sommes plusieurs à les accompagner. Les accompagner, car en fait ce jour-là ils sont quatre. C'est la grande machine infernale qui s'est mise en place. La préfecture convoque à tour de bras. 3 seulement passeront, il a la chance d'être entendu à la place d'un autre demandeur. Il faut aussi un brin de chance pour ne faire valoir que ses droits.

A l'époque, bien que peu nombreux, nous parvenons à ce qu'il fasse appel dans les malheureuses 48 heures chrono dont nous disposons. Tout a été préparé à l'avance, il ne reste qu'à envoyer le document d'aide juridictionnelle.

Nous l'accompagnons à Dijon. C'était important car ainsi les demandeurs peuvent voir de leurs yeux et entendre ce qui se passe au tribunal administratif. Il gagne son appel, mais le préfet conteste. Heureusement l'appel du préfet n'est pas suspensif. Mais commence alors une nouvelle longue attente. Puis le passage en procédure normale, puis une nouvelle attente pour la convocation Ofpra et encore une longue attente pour la réponse : protection subsidiaire. (Tout ce long temps, il passera par des périodes de grandes fragilité).

 

En ce moment, la protection est pratiquement toujours accordée du fait de la situation catastrophique qui règne dans sa région.

Bonne nouvelle donc enfin après tant de mois. Mais une constatation : le statut de réfugié n'est pratiquement jamais reconnu. Pour avoir lu les récits, pour certains on ne peut s'empêcher de penser que la protection est accordée pour ne surtout pas examiner les droits au statut.

 

Ce récit, pour dire, que seule la mobilisation auprès de ce demandeur a pu empêcher son expulsion. Seul le travail que nous pouvons engager peut permettre aux demandeurs de faire valoir leurs droits.

En effet, on le voit aujourd'hui avec la régionalisation. Comment les demandeurs peuvent-ils réellement les faire valoir en 48 heures.

 

Le dernier exemple de cette situation de non droit vient d'un autre demandeur afghan. En région parisienne, sans logement, il a eu la chance de venir voir des amis au CAO d'Auxerre qui n'ont eu de cesse que d'alerter sur sa situation. Alors un avocat a été trouvé, le dossier constitué. Et le jour de l'audience, il est apparu que ce demandeurs n'avait pas eu les documents dans sa langue et qu'il avait signé après avoir reçu ces documents alors qu'il ne comprenait pas du tout la langue dans laquelle ils étaient écrits.

Un témoignage de la hâte dans lequel se font les entretiens. Mais qui l'aurait su. S'il n'avait eu la chance qu'un avocat soit saisi dans les temps pour l'appel.

 

Notre action ne s'arrête donc pas avec la régionalisation pour les Dublin. Il faut combattre celle-ci. Et soutenir les demandeurs que nous rencontrons.

Le CAO d'Auxerre reste un lieu de transit pour des demandeurs Dublin : préparer les dossier, les accompagner dans leurs réflexions et dans leurs décisions. Voilà ce qui est possible.

Pour les demandeurs Ofpra et CNDA, il est essentiel d'examiner avec eux leur situation.

Pour tous, la présence et l'attention sont nécessaires tant les temps d'attente et d'angoisse sont longs et difficiles.

 

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Dans l'Yonne, aider les demandeurs d'asile ... Continuer désespérément

Publié le 8 Mai 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Jaulges, Nous les soutenons, nous informons, Dublin, Ofpra, CNDA, Chronique en 89

Devant la CNDA. Dessin d'Elisabeth.

Devant la CNDA. Dessin d'Elisabeth.

Le printemps est là. Aussi triste pour nombre de demandeurs dans l'Yonne que les printemps, automnes, hivers et étés précédents, depuis trois ans, depuis l'arrivée, nombreuse, des demandeurs dans l'Yonne en juin 2016.

Et toujours devant nos yeux, des situations aussi désespérées.

 

Bien sûr, il y a eu la chance inouïe avec les élections en 2017, la grève de la SNCF et autres événements, de voir un nombre important de demandeurs Dublin passer en procédure normale et beaucoup obtenir le statut de réfugié au lieu de pourrir sur les trottoirs de l'Europe. Mais les derniers de ces demandeurs ont dû attendre près de deux ans et demi pour avoir ce statut qui leur était dû soit directement devant l'Ofpra, soit avec une nouvelle épreuve à la clé devant la CNDA. Pour certains, cela vient très tard, trop tard? Leur équilibre personnel a été ébranlé.

Bien sûr, certains travaillent (dur) et se forment quand ils ont de la chance et un peu d'aide de l'un ou l'autre. Mais beaucoup doivent se débrouiller seuls dans un pays du chômage et du mal logement qu'ils ne soupçonnaient pas malgré tout ce que nous pouvions dire.

Bien sûr il y a quelques bonnes nouvelles dernièrement, comme la protection portée pour certains à quatre ans cette année au lieu d'un an.

Jaulges,12 demandeurs, tous déboutés, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre ... Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Jaulges,12 demandeurs, tous déboutés, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre ... Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Mais dans l'Yonne ...

Il y a eu la machine infernale qui a permis d'expulser à la chaîne de février à juin 2018. Nous avons pu aider et obtenir quelques victoires prouvant qu'un engagement exceptionnel de notre part et une organisation serrée pouvaient au moins obtenir que les droits des demandeurs soient respectés, mais un autre centre Jaulges, est resté sans cette aide systématique et sans mobilisation, et les demandeurs ont dû pendant des années pour certains rester dans ce centre incroyablement indigne dont nous n'avons pas su, voulu (?) obtenir la fermeture. Et beaucoup de demandeurs ont dû s'enfuir sans avoir suffisamment d'attention et d'aide.

Et puis il y a eu l'agression mortelle d'un demandeur d'asile au CAO d'Auxerre dont Coallia et la police sont largement responsables. Mais nous aussi peut-être, tant nous avons été trop absents sur cette période. La présence n'empêche pas tous les drames mais un peu malgré tout. Et il aurait fallu que nous portions plainte. Une défense a pu être péniblement mise en place, ce qui correspond au droit fondamental de chacun à une défense. Elle devrait aussi pouvoir montrer la responsabilité du CAO et de la police.

 

Aujourd'hui ...

A Jaulges, 12 demandeurs, tous déboutés en France, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre. Désespérés, ils ont appelé à l'aide tous ceux qu'ils pouvaient. Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Au CAO d'Auxerre, nous essayons toujours désespérément d'accompagner les demandeurs, tous les demandeurs. Ils sont 50 sur quatre étages. 30 devant l'Ofpra et la CNDA, qu'il faut aider pour leurs récits, et quelques Dublin. C'est un travail systématique et épuisant de tenter de n'oublier personne.

Des Dublin, il n'y en a pratiquement plus . Et quand ils sont là, ils sont en simple transit. Ils seront transférés dans la région de Besançon avec toutes les difficultés pour nous de les accompagner ainsi à distance. C'est une politique officielle voulue qu'il faudrait combattre. Rompre les liens de proximité, c'est ce qui est recherché par le pouvoir. Ces demandeurs, ce sont des Dublin Espagne ou Italie. Et aussi des déboutés dans d'autres pays dont nous savons la situation si dangereuse.   

 

Face à cette situation ...

Organiser un travail d'information générale sur le préjugé, contre les lois actuelles est utile, il aide aussi à se rencontrer pour s'organiser, à créer une autre conscience autour de nous. Organiser des cours est important, pour les demandeurs, cela est essentiel. Il en est de même pour les fêtes qui peuvent constituer un moment de rencontre.

Mais une mobilisation coordonnée et systématique pour aider les demandeurs à faire valoir leurs droits est indispensable. Décider de leur protection comme cela se fait dans d'autres départements, aussi. Nous organiser pour être présents partout et pour tous.

 

Cette mobilisation est possible, nous sommes nombreux. Mais c'est une décision, il faut vouloir mettre cela au centre de notre action. Ne pas le faire, alors que nous sommes les seuls à connaître concrètement leur situation et à pouvoir le faire, n'est pas, ne serait pas compréhensible.

 

Dans l'Yonne, aider les demandeurs d'asile ... Continuer désespérément
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Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?... Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

Publié le 17 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Chronique en 89, Ofpra

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

C'était en septembre 2016. J'arrivais au CAO d'Auxerre, rendant visite aux demandeurs d'asile transférés les uns après les autres de Sens à Auxerre.

Dans ce CAO, je faisais connaissance d'autres demandeurs, parmi eux, lui.

Durant 10 mois, nous partageons tous ensemble, les longues journées des Dublins, redoutant chaque jour la notification d'un transfert, les vols et la déclaration de fuite.

Durant ces dix mois, les demandeurs d'asile soudanais écrivent une lettre collective au préfet qui n'en tient pas compte. Pourtant, pratiquement tous ceux qui réussiront à passer en procédure normale, auront le statut de réfugié.

Il est l' un des derniers à être notifié avant la fin de ce délai qui lui aurait permis de passer en procédure normale. Désespéré, il se rend à Paris pour trouver un avocat. Il n'aura jamais de deuxième convocation. Avec les élections, les transferts s'arrêtent.

Commence alors la très longue attente du changement de procédure, puis de l'entretien avec l'Ofpra.

Un jour, il est transféré loin de ses amis, de nous. Dans une ville en déshérence. C'est le début pour lui d'un désespoir qui s'installe et qui ne le quitte plus.

Il perd à l'Ofpra : il a trop parlé disent-ils. Il dit, je n'ai pas pu m'expliquer.

Après huit mois d'attente, il passe à la CNDA. Il préfère y aller seul.

Aujourd'hui, il reçoit la réponse positive. Deux ans et six mois, une souffrance qui s'installe et aujourd'hui, une joie mêlée d'angoisse pour qui le soutient.

Deux ans et demi de souffrance. Pourquoi? Et surtout une question lancinante, pourra-t-il se reconstruire?

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.
Un appel de demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre

 

Lettre à l’intention des autorités françaises,

Des demandeurs d’asile soudanais d’Auxerre, janvier 2017

 

Avant la guerre civile, nous vivions tranquillement dans notre pays. Puis les guerres se sont déclenchées partout dans notre province du Darfour et nous sommes devenus les victimes à la fois du gouvernement et des milices armées, et jusqu’à ce jour nous n’avons pas trouvé la paix car, malgré tous les appels au secours que nous avons lancés, nous avons perdu nos familles, nos proches.

 

Nous avons dû quitter la terre de nos aïeux en laissant derrière nous tous nos biens, tout ce qui nous est cher pour trouver un endroit pour continuer à vivre comme des êtres humains et nous sommes parvenus en Libye avec l’espoir d’y trouver refuge, de pouvoir y vivre et y travailler.

 

Mais là-bas aussi, la vie s’est révélée impossible du fait de la guerre entre les milices qui n’ont aucun sens de l’humanité. La vie y était tellement terrible que même dire les souffrances que nous avons endurées nous est impossible.

 

Alors, nous avons tenté de venir en Europe où nous avions l’espoir de trouver protection, la possibilité de vivre, et le respect des droits de l’Homme dont nous avions toujours entendu parler.

 

Mais venir en Europe est très dangereux, il faut prendre des risques, parcourir plus d’un millier de kilomètres en barque. Nous n’avions donc qu’une alternative : soit rester en Libye dans ces terribles conditions, soit prendre le risque de traverser la Méditerranée avec des chances infimes de survie.

 

Nous avons décidé d’aller en Italie. Après une dizaine d’heures de navigation, où nous avons frôlé la mort, nous avons été récupérés par les équipes de sauvetage et emmenés dans des camps. Mais là, nous avons été battus et privés de nourriture parce que nous refusions de donner nos empreintes !

 

Du fait de cette attitude de l’Italie envers nous, nous ne pouvions imaginer quel avenir nous aurions dans ce pays et pouvoir y trouver la protection et la vie que nous recherchions, c’est pourquoi nous avons décidé de nouveau de partir vers un autre pays qui serait certainement mieux pour nous, et ce pays était pour nous la France.

Après plusieurs tentatives, nous sommes parvenus sur le sol français, espérant y trouver la protection et la possibilité de vivre. La France nous a bien acceptés et beaucoup aidés et nous avons retrouvé ici des gens de tous les pays d’Afrique.

 

Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour bénéficier de l’asile et pendant ces sept mois d’attente, nous avons fait tout notre possible pour apprendre le français, dans des conditions difficiles, sans activité et sans accompagnement.

Alors, nous avons été désespérés par la décision de nous renvoyer en Italie alors même que nos empreintes y avaient été prises de  force.

 

Nous demandons la protection de la France. Nous espérons que l’Etat réexaminera nos dossiers et nous viendra en aide.

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Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Publié le 16 Février 2019 par lieb dans CNDA, Chronique en 89, F1 Sens, Ofpra

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Une attente infinie, une infinie et patiente présence ...

 

Un demandeur d'asile arrivé en juillet 2016 à Sens, A., est passé devant la CNDA. Tous les amis qui accompagnaient ces demandeurs durant cet été 2016 se souviendront de lui. Sa gentillesse, son sourire. De milieu modeste, il n'avait pas su s'expliquer correctement à l'Ofpra.

 

Après plus deux ans et six mois, de Sens en Auxerre, de Joigny en Vergigny, une amie l'a accompagné, gardant toujours le contact. C'est ainsi qu'elle a pu être présente auprès de lui lors de sa convocation.

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Elle en a ramené ces croquis et ces quelques mots : 

 

"Arrivés à 13 heures, il était convoqué à 15 h 30, nous ne sommes ressortis qu'à 19 heures On croise les doigts dans cette grande machine judiciaire en usinage. J'ai fait ces croquis de personnes diverses, qui étaient là. Une femme, un enfant et un jeune homme... Laborieuse journée, mais je tenais à être là pour A.."

A la violence de l’État face aux demandeurs, certains s'attachent à répondre par une infinie et patiente présence.

Pour les demandeurs, c'est vital au long de ces interminables jours et vital en ces moments cruciaux où tout se décide pour eux.

 

La CNDA donnera sa réponse le 26.!

 

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CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Publié le 15 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Jaulges, Nous les soutenons, Ofpra, Prahda, nous informons

CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Une impression? Y aurait-il un peu plus d'humanité et de respect?

Article mis à jour le 15.02.2019

Une salle de sport est mise depuis un mois à la disposition des demandeurs. Après toutes ces années passées sans rien pour "humaniser" les interminables mois d'attente ... Un meilleur accueil, les anciens travailleurs sociaux ont été éloignés (seulement déplacés). Il aura fallu pour cela la mort d'un demandeur où la responsabilité de Coallia est profondément engagée. Et la révélation des conditions inadmissibles qui régnaient dans ce CAO, conditions que "les autorités" n'ont pas pu ignorer plus longtemps.

Rappelons qu'une plainte de personnes et associations serait plus que nécessaire pour que ne soit pas enterré ce terrible fait et que les conditions de non accueil puissent être dénoncées à Auxerre, mais aussi à Jaulges et Appoigny

Quant à la politique d'expulsion, elle est toujours à l’œuvre dans le département : quatre demandeurs ont été arrêtés au petit matin et expulsés ces dernières semaines. C'étaient les derniers Dublin présents.

Et apparemment le département est toujours aussi apprécié des expulseurs : quatre demandeurs Dublin, tous quatre Afghans, tous quatre déboutés en Allemagne, sont arrivés lundi 4 février. L'un d'eux, en urgence absolue, est déjà notifié en Seine et Marne et donc expulsable, un appel est possible, mais bien difficile, on s'imagine, à organiser de l'Yonne en si peu de temps.

Toujours le même respect des droits des demandeurs! Et la même pression pour nous, le même désespoir pour eux.

Sinon, il y a un grand nombre de demandeurs devant l'Ofpra ou la CNDA.  Comme Coallia apportait une aide plus que minimale, l'accompagnement est vital. Et ils sont actuellement plus de 20.

Un travail de Titan et angoissant, qui ne s'arrête jamais.

 

 

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Ces rires et sourires, une image que nous aimerions voir, que nous devrions voir plus souvent.

Publié le 14 Novembre 2018 par lieb dans Dublin, F1 Sens, nous informons, CAO Coallia Auxerre, Ofpra

Ces rires et sourires, une image que nous aimerions voir, que nous devrions voir plus souvent.

Message le 13 novembre d'un demandeur arrivé à Sens en juillet 2016.

Il a eu toutes les chances et les malchances de ces demandeurs, les premiers envoyés en masse dans notre mini-département.

Il a connu l'attente interminable des Dublin, les nuits sans sommeil. les jours sans fin.

C'est lui qui était à l'origine de cette parole de demandeurs : "Mais pourquoi l'Italie nous aime-t-elle tant?"

Il a connu le passage en procédure normale : le délai de 10 mois de passé grâce aux élections : deux mois dans expulsions.

Il a connu les mois sans ADA, sans aucun moyen de vivre, l'un de ceux qui a attendu le plus longtemps le bon vouloir de Dijon pour la notification de ce passage.

Pendant ce temps, nombre de ses amis obtenaient leur carte de dix ans.

Il est allé seul à l'Ofpra, sans rien dire. Et de nouveau, il a attendu longtemps la réponse.  Longtemps, en comparaison de ses autres amis

Et puis en ce 13 novembre ce message :  Bonjour, c'est moi, S. J'ai reçu hier la réponse positive de l'Ofpra.

 

Deux ans d'attente pour un demandeur dont la situation était si claire au regard de l'asile.

Une chance qui a évité qu'il se retrouve comme tant d'autres sur les pavés de l'Europe.

L'angoisse quotidienne et l'injustice profonde.

 

Ces rires et sourires sur le montage d'Elisabeth, nous aimerions

Mais surtout nous devrions le voir plus souvent

S'il y avait un véritable droit d'asile.

 

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Réponse négative à la CNDA. Maintenant, toi aussi, tu fais partie de cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués

Publié le 20 Octobre 2018 par lieb dans CNDA, nous informons, Nous les soutenons, Ofpra, CAO Coallia Auxerre

Montage d'Elisabeth

Montage d'Elisabeth

Certes, ils sont certainement des dizaines et des dizaines dans l'Yonne depuis des mois qui ont dû fuir le transfert ou les réponses négatives de la CNDA. Nous sommes si peu présents dans les CAO que nous ne les connaissons pas, à  Jaulges, dans les appartements dépendant du CAO d'Auxerre. Et même au CAO d'Auxerre,  où entre les Dublins qui arrivent, les Dublins déboutés, ceux qui passent à l'Ofra et ceux qui passent devant la CNDA, les demandeurs qui attendent des mois le passage en procédure normale, on perd le fil de ces vies, on ne répond plus à l'essentiel.

Mais, je vais parler de toi pour en fait parler de tous ces demandeurs raflés, déboutés, fuyant le transfert, qui peuplent, invisibles et traqués, les rues de l'Europe, passant des années ici, des années là, des non vies, des vies prises, brisées.

Tu es arrivé en été 2016, parmi les premiers raflés, envoyés dans les centres de tri de l'Yonne. En septembre, je t'ai trouvé là, au CAO d'Auxerre quand, Sénonais, nous avons continué à accompagner les demandeurs d'asile arrivés au F1 de Sens et transférés dans ce CAO.

Tu as passé le long automne, hiver jusqu'à l'arrêt momentané des expulsions en avril 2017 pour cause d'élection et ton passage en procédure normale. Les photos témoignent de ces longues soirées où nous mangions tous ensemble,et vous attendiez de savoir comme dit un autre demandeur qui suit le même terrible parcours : "A qui serait le tour". Sans sommeil, la "tête occupée par Dublin"

Puis tu as attendu la convocation à Dijon pour passer en procédure normale.

Puis, tu es allé à l'Ofra où tu as été mis en procédure accélérée. Et se sont enchaînés de longs mois sans argent et pratiquement sans aide. Jamais tu n'as rien demandé. Tu es resté égal à toi-même. Devenant peu à peu référence pour les nouveaux arrivés, attaché au calme et à des conditions décentes: je vous vois quand j'arrive, armés de balais, déplaçant les meubles. Mais restant de plus en plus en retrait. Tu as appris notre langue, seul, avec ton téléphone et les derniers temps, tu étais souvent le traducteur des autres demandeurs.

Puis est venue cette semaine, ta convocation à la  CNDA. Avec le nombre de demandeurs, c'est trop tard que nous t'avons aidé. Mais celles qui l'ont fait, ont pu reconnaître tes qualités humaines.

La personne qui t'accompagnait à la CNDA - elle y allait pour la première fois -, a décrit les conditions dans un  témoignage que nous reprendrons dans le prochain article.

"Madame" la Juge ne t'a pas cru, elle ne t'a même pas donné le bénéfice du doute. Pourtant tu es d'un peuple parmi les plus menacés.

Tu es allé voir le résultat, tu voulais voir de tes yeux, sur l'ensemble des demandeurs ce jour-là, seuls deux ont eu une réponse positive.

Au CAO, le soir, un défilé de demandeurs est venu te dire sa sympathie. Tu es resté égal à toi-même. Calme, discret et résolu.

 

Deux ans ont ainsi passé, deux ans pris à ta vie.

Et maintenant, toi aussi, tu dois rejoindre cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués qui peuplent les centres et les rues de l'Europe.

 

Ce texte pour toi, pour tous,

 

Demandeurs d'asile en 89.

Publié le 12 octobre 2018

 

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ACAT France dénonce la rencontre du criminel soudanais Salah Gosh avec les autorités françaises

Publié le 19 Octobre 2018 par lieb dans nous informons, Ofpra, CNDA, Les pays qu'il fuient

Village du Darfour incendié

Village du Darfour incendié

Rappelons le nombre important de demandeurs soudanais qui avaient été raflés et "mis à l'abri" dans l'Yonne.

Beaucoup, et cela témoigne de la violence au Darfour, ont obtenu une carte de dix ans.

Pour certains autres, comme en témoigne notre article "Toi aussi, tu as rejoint ...", le refus de l'asile parce que deux personnes! (à l'OFPRA, à la CNDA) ne les ont pas crus, signifie l'expulsion.

Vers ce pays dont on reçoit en toute discrétion l'un des principaux responsables des massacres ...

 

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L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Rappel : Salah Gosh est soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour qui a fait au moins 300 000 morts.
 
 
Le 19 / 10 / 2018

Selon des informations révélées hier par Streepress, Salah Gosh, actuel chef du renseignement soudanais (NISS) soupçonné de génocide au Darfour, aurait été reçu autour du 10 octobre 2018 par des services du Ministère de l’Intérieur et de la Défense. Il aurait également rencontré le 10 octobre 2018 deux députés LREM, Carole Bureau-Bonnard (vice-présidente de l’Assemblée nationale - LREM) et Jean-Baptiste Djebbari (député LREM et président du groupe d’amitié France-Soudan) lors d’un dîner officiel à l’ambassade du Soudan.

L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Il se pourrait que sa venue soit liée à des sujets relatifs à la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires venant d’Afrique de l’Est.

Connu pour diriger l’un des services de renseignements les plus tortionnaires au monde, Salah Gosh aurait été reçu par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ainsi que par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), respectivement rattachées au ministère de la Défense et au ministère de l’Intérieur.

« En tant que chef du NISS, Salah Gosh a une responsabilité hiérarchique dans de nombreuses violations graves des droits de l’homme commises par son service, telles que les arrestations arbitraires et les tortures en détention de plusieurs voix dissidentes au régime. » souligne Clément Boursin, responsable Afrique chez ACAT France.

Salah Gosh est également soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour pour avoir armé les milices Janjawids à la solde du régime et qui ont longtemps pratiqué la politique de la terre brûlée. Ce génocide aurait fait au moins 300.000 morts.

Enfin, Salah Gosh est un pourfendeur de la CPI. En février 2009 il avait promis de "couper la main à celui qui tentera de contribuer à la mise en œuvre de la décision de la CPI"(1) lorsque la Cour pénale internationale s’apprêtait à engager des poursuites contre plusieurs responsables pour génocide et crimes contre l’humanité.

(1) https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/C6FE9E52-4845-41BA-A45D-75BA41D8647C/280449/9th_UNSCReport_Fra1.pdf

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La routine du CAO d'Auxerre - Arrivée des expulsés de Paris, lettres de notification de la préfecture, transferts vers le centre d'expulsion rapide du Prahda d'Appoigny, départs en fuite ...

Publié le 6 Mai 2018 par lieb dans nous informons, Nous les soutenons, Prahda, Ofpra, Chronique en 89

La routine du CAO d'Auxerre - Arrivée des expulsés de Paris, lettres de notification de la préfecture, transferts vers le centre d'expulsion rapide du Prahda d'Appoigny, départs en fuite ...

Visites hebdomadaires et c'est toujours l'atroce routine du CAO d'Auxerre déstabilisante et qui ancre toujours plus le désespoir de l'impuissance.

 

Les demandeurs d'asile raflés à Paris sont arrivés, remplaçant les derniers expulsés, partis en fuite ou transférés vers le Prahda. Leur récépissé en témoigne, ils ont été enregistrés il y a quelques jours à peine en région parisienne et ils sont déjà là, sur la voie express de l'expulsion.

Et leur histoire, dramatique, s'égraine dans leurs mots : cette fois, ce sont des Afghans, ils sont Dublin de tous les pays, Belgique, Grèce, Suède. Ils sont tous déboutés comme les dizaines de milliers de demandeurs dans toute l'Europe qui fuient un pays qui veut les expulser, et tentent dans un autre pays l'impossible demande. Pas le cœur de leur expliquer dès les premiers moments, ce qui se passe ici. Même si, certainement, les autres demandeurs ont pu le leur dire. Il reste toujours en eux un espoir.

 

Après une mini-pause due aux vacances, les notifications ont repris. Croisés devant le CAO, deux demandeurs vont chercher une lettre recommandée, ils le savent, c'est la notification exécution Dublin.  Ils sont soudanais, dans les à peine deux mois qu'ils ont passés au CAO, les liens s'étaient tissés. Réservés et dignes, ils sont là à chaque visite et échangent en un français hésitant, déjà remarquable pour un si court séjour. A leur retour, ils tendent une lettre, notifications dans la deuxième quinzaine de mai.

 

5 demandeurs d'asile ont rejoint le Prahda d'Appoigny. Leur rendre visite alors pour ne pas entériner la volonté d'isolement, suivre jusqu'au bout la politique qu'on leur inflige. Le Prahda laisse lors des visites obligatoirement tardives une impression glauque et tellement destroy.

 

Et il y a ceux qui n'ont d'autres alternatives dans les jours qui viennent que l'avion ou la rue. Dans cet absurde et désespérant ballet des déboutés de toute l'Europe.

 

Nous ne pouvons certainement pas empêcher cette inhumaine politique, seul un changement de société le pourrait. Tant ce traitement de l'asile comme la colonisation autrefois et aujourd'hui font partie inhérente de cette société d'exploitation et d'oppression. Mais nous pouvons sans relâche la combattre et faire connaître ce qui se passe ici, sous nos fenêtres, à la préfecture de l'Yonne.

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En 2017, le ministère indique que 41 500 personnes été placées sous procédure Dublin lors de leur passage en préfecture.. Les procédures Dublin sont en hausse de 62% par rapport à 2016 (25 693) et de 256% par rapport à 2015 (11 657) ... Le taux d’accord à l’OFPRA est de 27%, et le taux d’accord global incluant la CNDA est de 36%, en légère baisse par rapport à 2016 (38%)

Publié le 10 Mars 2018 par lieb dans nous informons, Dublin, Ofpra

En 2017, un tiers des demandeurs d’asile placés sous procédure Dublin

Les premières données statistiques sur la demande d’asile publiées le 16 janvier 2018, font apparaître plusieurs évolutions significatives. Il s’agit de données provisoires, les chiffres consolidés étant diffusés au printemps dans les rapports d’activité de  l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

Le ministère de l’Intérieur indique  qu’un total de 100 412 demandes a été enregistré par l’OFPRA, soit une hausse de 17% par rapport à 2016. Les demandes de réexamens (7 582) sont relativement stables (+4%) tandis que les premières demandes (73 689) connaissent une hausse importante (+15%) tout comme le nombre de mineurs accompagnants (19 141 / +33%) rattachés aux dossiers de leurs parents. Le record de premières demandes établi en 2016 (63 935) est donc dépassé : jamais la France n’a enregistré autant de demandes d’asile.

 

Les principaux pays d’origine des premières demandes enregistrées à l’OFPRA sont l’Albanie (7 630, +29%), l’Afghanistan (5 987, +6%), Haïti (4 934, stable), le Soudan (-24%) et la Guinée (+62%). La Côte d’Ivoire connait la hausse la plus significative parmi les principaux pays d’origine : le nombre de demandes, qui avait déjà fortement augmenté entre 2015 et 2016 (+48%), progresse de 111% (3 243).

 

Par ailleurs, de nombreuses personnes qui sollicitent une protection au titre de l’asile ne figurent pas dans les statistiques de l’OFPRA : les demandeurs d’asile qui relèvent du règlement européen dit « règlement Dublin ». En 2017, le ministère indique que 41 500 personnes été placés sous procédure Dublin lors de leur passage en préfecture, la France estimant que leur demande d’asile relève de la responsabilité d’un autre État, généralement parce que leurs empreintes y ont été relevées précédemment. Si l’État saisi par la France accepte la réadmission du demandeur d’asile, il peut y être transféré ; à défaut la demande peut être déposée à l’OFPRA et entrer dans les statistiques de demandes enregistrées par l’Office.

 

Si l’on comptabilise l’ensemble des demandes enregistrées auprès de la préfecture il apparait ainsi que 121 200 personnes ont sollicité une protection de la France en 2017. Les procédures Dublin sont en hausse de 62% par rapport à 2016 (25 693) et de 256% par rapport à 2015 (11 657). Elles représentent 34% des demandes en 2017.

 

Concernant les décisions, l’OFPRA a pris 24 005 décisions de protection et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) 8 006 décisions de ce type, soit un total de 32 011 attributions de l’asile. Le nombre de personnes protégées est supérieur, chaque décision pouvant concerner un ménage de plusieurs personnes : l’OFPRA indique ainsi que 43 000 personnes ont été protégées en 2017 soit une hausse de 17% par rapport à 2016. Le nombre total de décisions positives est ainsi en augmentation de 21% par rapport à l’année précédente. Le taux d’accord à l’OFPRA est de 27%, et le taux d’accord global incluant la CNDA est de 36%, en légère baisse par rapport à 2016 (38%).

 

Les personnes protégées ont principalement obtenu le statut de réfugié (58% des protections), mais la part des protections subsidiaires (42%) est en hausse par rapport aux années précédentes (36% en 2016 ; 22% en 2015).

 

Le délai moyen d’attente à l’OFPRA était de 114 jours fin 2017, contre 183 jours en 2016.

 

http://www.forumrefugies.org/s-informer/actualites/en-2017-un-tiers-des-demandeurs-d-asile-places-sous-procedure-dublin

 

lire aussi :

http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Asylum_statistics/fr

 

file:///C:/Users/dp/AppData/Local/Temp/EM-2018-14-Demandes-d_asile-au-16-janvier-2018-2b.pdf

 

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/02/23/loi-asile-et-immigration-que-dit-la-legislation-chez-nos-voisins-europeens_5261762_4355770.html

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