Message le 13 novembre d'un demandeur arrivé à Sens en juillet 2016.
Il a eu toutes les chances et les malchances de ces demandeurs, les premiers envoyés en masse dans notre mini-département.
Il a connu l'attente interminable des Dublin, les nuits sans sommeil. les jours sans fin.
C'est lui qui était à l'origine de cette parole de demandeurs : "Mais pourquoi l'Italie nous aime-t-elle tant?"
Il a connu le passage en procédure normale : le délai de 10 mois de passé grâce aux élections : deux mois dans expulsions.
Il a connu les mois sans ADA, sans aucun moyen de vivre, l'un de ceux qui a attendu le plus longtemps le bon vouloir de Dijon pour la notification de ce passage.
Pendant ce temps, nombre de ses amis obtenaient leur carte de dix ans.
Il est allé seul à l'Ofpra, sans rien dire. Et de nouveau, il a attendu longtemps la réponse. Longtemps, en comparaison de ses autres amis
Et puis en ce 13 novembre ce message : Bonjour, c'est moi, S. J'ai reçu hier la réponse positive de l'Ofpra.
Deux ans d'attente pour un demandeur dont la situation était si claire au regard de l'asile.
Une chance qui a évité qu'il se retrouve comme tant d'autres sur les pavés de l'Europe.
L'angoisse quotidienne et l'injustice profonde.
Ces rires et sourires sur le montage d'Elisabeth, nous aimerions
Mais surtout nous devrions le voir plus souvent
S'il y avait un véritable droit d'asile.