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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

En Méditerranée, la honte. 6 embarcations payées et livrées à la Libye pour la chasse aux migrants

Publié le 22 Février 2019 par lieb dans nous informons

Dessin d'Elisabeth

Dessin d'Elisabeth

"La France va livrer six embarcations rapides à la marine libyenne pour lutter contre l'immigration clandestine, a annoncé jeudi le ministère des Armées, confirmant une information du quotidien Le Monde. La ministre des Armées Florence Parly en a fait l’annonce lors d’une rencontre avec le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj en marge de la conférence sur la sécurité de Munich le 17 février.

 Elle a annoncé la cession à la Libye de six embarcations marines, qui seront livrées à partir du printemps prochain », a indiqué Yasmine-Eva Fares-Emery, porte-parole du ministère des Armées, lors d’un point de presse hebdomadaire.

« Soutien de la France aux efforts de la marine libyenne »

La France achètera ces bateaux, des embarcations à coque semi-rigide du fabricant français Sillinger, pour les remettre à la Libye , a-t-on précisé au ministère des Armées. « Cette action s’inscrit dans le cadre du soutien de la France aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine », a ajouté le ministère.

La France est engagée par ailleurs dans la lutte contre l’immigration clandestine en Méditerranée au côté de la Libye et d’autres pays riverains ainsi que via l’opération européenne Sophia et la mission Frontex."

Ouest-France

Transmis par un militant.

En Méditerranée, la honte. 6 embarcations payées et livrées à la Libye pour la chasse aux migrants
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Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?... Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

Publié le 17 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Chronique en 89, Ofpra

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

C'était en septembre 2016. J'arrivais au CAO d'Auxerre, rendant visite aux demandeurs d'asile transférés les uns après les autres de Sens à Auxerre.

Dans ce CAO, je faisais connaissance d'autres demandeurs, parmi eux, lui.

Durant 10 mois, nous partageons tous ensemble, les longues journées des Dublins, redoutant chaque jour la notification d'un transfert, les vols et la déclaration de fuite.

Durant ces dix mois, les demandeurs d'asile soudanais écrivent une lettre collective au préfet qui n'en tient pas compte. Pourtant, pratiquement tous ceux qui réussiront à passer en procédure normale, auront le statut de réfugié.

Il est l' un des derniers à être notifié avant la fin de ce délai qui lui aurait permis de passer en procédure normale. Désespéré, il se rend à Paris pour trouver un avocat. Il n'aura jamais de deuxième convocation. Avec les élections, les transferts s'arrêtent.

Commence alors la très longue attente du changement de procédure, puis de l'entretien avec l'Ofpra.

Un jour, il est transféré loin de ses amis, de nous. Dans une ville en déshérence. C'est le début pour lui d'un désespoir qui s'installe et qui ne le quitte plus.

Il perd à l'Ofpra : il a trop parlé disent-ils. Il dit, je n'ai pas pu m'expliquer.

Après huit mois d'attente, il passe à la CNDA. Il préfère y aller seul.

Aujourd'hui, il reçoit la réponse positive. Deux ans et six mois, une souffrance qui s'installe et aujourd'hui, une joie mêlée d'angoisse pour qui le soutient.

Deux ans et demi de souffrance. Pourquoi? Et surtout une question lancinante, pourra-t-il se reconstruire?

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.
Un appel de demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre

 

Lettre à l’intention des autorités françaises,

Des demandeurs d’asile soudanais d’Auxerre, janvier 2017

 

Avant la guerre civile, nous vivions tranquillement dans notre pays. Puis les guerres se sont déclenchées partout dans notre province du Darfour et nous sommes devenus les victimes à la fois du gouvernement et des milices armées, et jusqu’à ce jour nous n’avons pas trouvé la paix car, malgré tous les appels au secours que nous avons lancés, nous avons perdu nos familles, nos proches.

 

Nous avons dû quitter la terre de nos aïeux en laissant derrière nous tous nos biens, tout ce qui nous est cher pour trouver un endroit pour continuer à vivre comme des êtres humains et nous sommes parvenus en Libye avec l’espoir d’y trouver refuge, de pouvoir y vivre et y travailler.

 

Mais là-bas aussi, la vie s’est révélée impossible du fait de la guerre entre les milices qui n’ont aucun sens de l’humanité. La vie y était tellement terrible que même dire les souffrances que nous avons endurées nous est impossible.

 

Alors, nous avons tenté de venir en Europe où nous avions l’espoir de trouver protection, la possibilité de vivre, et le respect des droits de l’Homme dont nous avions toujours entendu parler.

 

Mais venir en Europe est très dangereux, il faut prendre des risques, parcourir plus d’un millier de kilomètres en barque. Nous n’avions donc qu’une alternative : soit rester en Libye dans ces terribles conditions, soit prendre le risque de traverser la Méditerranée avec des chances infimes de survie.

 

Nous avons décidé d’aller en Italie. Après une dizaine d’heures de navigation, où nous avons frôlé la mort, nous avons été récupérés par les équipes de sauvetage et emmenés dans des camps. Mais là, nous avons été battus et privés de nourriture parce que nous refusions de donner nos empreintes !

 

Du fait de cette attitude de l’Italie envers nous, nous ne pouvions imaginer quel avenir nous aurions dans ce pays et pouvoir y trouver la protection et la vie que nous recherchions, c’est pourquoi nous avons décidé de nouveau de partir vers un autre pays qui serait certainement mieux pour nous, et ce pays était pour nous la France.

Après plusieurs tentatives, nous sommes parvenus sur le sol français, espérant y trouver la protection et la possibilité de vivre. La France nous a bien acceptés et beaucoup aidés et nous avons retrouvé ici des gens de tous les pays d’Afrique.

 

Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour bénéficier de l’asile et pendant ces sept mois d’attente, nous avons fait tout notre possible pour apprendre le français, dans des conditions difficiles, sans activité et sans accompagnement.

Alors, nous avons été désespérés par la décision de nous renvoyer en Italie alors même que nos empreintes y avaient été prises de  force.

 

Nous demandons la protection de la France. Nous espérons que l’Etat réexaminera nos dossiers et nous viendra en aide.

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Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Publié le 16 Février 2019 par lieb dans CNDA, Chronique en 89, F1 Sens, Ofpra

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Une attente infinie, une infinie et patiente présence ...

 

Un demandeur d'asile arrivé en juillet 2016 à Sens, A., est passé devant la CNDA. Tous les amis qui accompagnaient ces demandeurs durant cet été 2016 se souviendront de lui. Sa gentillesse, son sourire. De milieu modeste, il n'avait pas su s'expliquer correctement à l'Ofpra.

 

Après plus deux ans et six mois, de Sens en Auxerre, de Joigny en Vergigny, une amie l'a accompagné, gardant toujours le contact. C'est ainsi qu'elle a pu être présente auprès de lui lors de sa convocation.

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Elle en a ramené ces croquis et ces quelques mots : 

 

"Arrivés à 13 heures, il était convoqué à 15 h 30, nous ne sommes ressortis qu'à 19 heures On croise les doigts dans cette grande machine judiciaire en usinage. J'ai fait ces croquis de personnes diverses, qui étaient là. Une femme, un enfant et un jeune homme... Laborieuse journée, mais je tenais à être là pour A.."

A la violence de l’État face aux demandeurs, certains s'attachent à répondre par une infinie et patiente présence.

Pour les demandeurs, c'est vital au long de ces interminables jours et vital en ces moments cruciaux où tout se décide pour eux.

 

La CNDA donnera sa réponse le 26.!

 

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CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Publié le 15 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Jaulges, Nous les soutenons, Ofpra, Prahda, nous informons

CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Une impression? Y aurait-il un peu plus d'humanité et de respect?

Article mis à jour le 15.02.2019

Une salle de sport est mise depuis un mois à la disposition des demandeurs. Après toutes ces années passées sans rien pour "humaniser" les interminables mois d'attente ... Un meilleur accueil, les anciens travailleurs sociaux ont été éloignés (seulement déplacés). Il aura fallu pour cela la mort d'un demandeur où la responsabilité de Coallia est profondément engagée. Et la révélation des conditions inadmissibles qui régnaient dans ce CAO, conditions que "les autorités" n'ont pas pu ignorer plus longtemps.

Rappelons qu'une plainte de personnes et associations serait plus que nécessaire pour que ne soit pas enterré ce terrible fait et que les conditions de non accueil puissent être dénoncées à Auxerre, mais aussi à Jaulges et Appoigny

Quant à la politique d'expulsion, elle est toujours à l’œuvre dans le département : quatre demandeurs ont été arrêtés au petit matin et expulsés ces dernières semaines. C'étaient les derniers Dublin présents.

Et apparemment le département est toujours aussi apprécié des expulseurs : quatre demandeurs Dublin, tous quatre Afghans, tous quatre déboutés en Allemagne, sont arrivés lundi 4 février. L'un d'eux, en urgence absolue, est déjà notifié en Seine et Marne et donc expulsable, un appel est possible, mais bien difficile, on s'imagine, à organiser de l'Yonne en si peu de temps.

Toujours le même respect des droits des demandeurs! Et la même pression pour nous, le même désespoir pour eux.

Sinon, il y a un grand nombre de demandeurs devant l'Ofpra ou la CNDA.  Comme Coallia apportait une aide plus que minimale, l'accompagnement est vital. Et ils sont actuellement plus de 20.

Un travail de Titan et angoissant, qui ne s'arrête jamais.

 

 

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Janvier 2019. Rendre visite régulièrement au CAO d'Auxerre, c'est ...

Publié le 1 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Dublin

Janvier 2019. Rendre visite régulièrement au CAO d'Auxerre, c'est ...

Cet article a été modifié, étant donné la transformation profonde des relations instaurées depuis début 2019 par le personnel avec les demandeurs d'asile, transformations dont nous sommes témoins  au quotidien après cette triste période. Nous tenons à rendre hommage au travail des personnes actuellement en place.

Rendre visite aux demandeurs du CAO d'Auxerre

Rendre visite régulièrement au CAO d'Auxerre, c'est repartir bouleversé(e) devant les situations individuelles,  et l’écœurement devant la politique du refus d'asile, pour les Dublin, les DA devant l'Ofpra, la CNDA.

Rendre visite au CAO d'Auxerre, c'est aller d'étage en étage pour tenter de faire le point avec chacun et essayer de ne négliger personne :

. Découvrir qu'à un étage, les demandeurs se battent depuis des mois contre ce qui est certainement des punaises de lit et qui empêchent tout sommeil,

. Avoir la bonne surprise de voir que les trois demandeurs "accueillis" de l'Aquarius ont leurs papiers de 10 ans et imaginer ce qu'ils auraient vécu s'ils étaient arrivés comme les autres DA, montrant ainsi qu'une autre politique de l'asile est possible et rendant encore plus amers les refus et les expulsions des Dublin.

. C'est apprendre que la police est intervenue le matin même de votre visite, pour expulser un jeune demandeur, qui nous avait tant touchés par sa volonté d'apprendre, sa maturité et sa gentillesse.

. Et ressentir, le choc ressenti par les trois demandeurs qui partageaient la chambre. A l'arrivée, la chambre est plongée dans un noir profond, tout le monde tente de dormir pour échapper au choc.

. C'est apprendre le même jour, les refus Ofpra pour deux demandeurs.

. C'est partager un moment de télévision avec un demandeur qui attend et attend sa convocation à la CNDA.

. C'est entendre la demande pressante de plusieurs demandeurs de pouvoir être transférés à tout prix dans un autre centre. Et pour certains, la demande de rencontrer un psychologue après qu'ils ont été témoins de l'agression mortelle en décembre. Mais là, pas de cellule psychologique, même pas au moment de l'agression

Après la terrible période de février à juin 2018, dont peu ont pris la mesure même parmi les personnes mobilisées : cette volonté acharnée de terminer avant l'entrée en juillet les décisions de transferts et les expulsions qui a touché des dizaines et des dizaines demandeurs raflés et transférés dans le département, depuis septembre, beaucoup d'interrogations sur la politique en cours pour les demandeurs d'asile.

En effet, peu de personnes Dublin arrivent. Est-ce dans le département, le calme relatif avant une nouvelle tempête. Quelle politique le pouvoir a-t-il décidé pour les Dublin.

Les évacuations de La Chapelle de ce mois de janvier nous donneront-elles une réponse?

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