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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Quoi de neuf? ... Traduire, y-a-t-il eu une nouvelle convocation?

Publié le 30 Avril 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile, Les pays de non asile

Quoi de neuf? ... Traduire, y-a-t-il eu une nouvelle convocation?

Depuis la période de Sens, cette phrase est le sésame pour échanger avec les demandeurs d'asile. C'est le résultat du "travail" des amis du Formule 1. Le sésame pour la communication avec ceux qui parlent de mieux en mieux mais aussi avec ceux qui ne parlent pas beaucoup le français et même avec les nouveaux auxquels la phrase est transmise.

 

Aujourd'hui, nous l'utilisons pour savoir si de nouvelles convocations sont tombées. Par SMS ou Whatsapp, elle permet de communiquer chaque jour à distance, c'est aussi la phrase rituelle qui ouvre  les soirées.

 

La réponse espérée que tous connaissent aussi : "Rien de spécial".

 

Depuis trois semaines, c'est cette dernière que nous entendons. Avec comme corolaire un si petit espoir, beaucoup d'interrogation et tant d'angoisse quotidienne pour les demandeurs concernés.

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Ce soir, c'est mardi, c'est Soudan, c'est Souchon ... Demandeurs d'asile en 89.

Publié le 25 Avril 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile, Chronique en 89

 

Ce soir, c'est mardi, il est 20 heures, l'équipe football s'en va,

C'est un demandeur là depuis plusieurs années

qui motive toutes les semaines chacun avec constance et obstination.

C'est ça le quotidien ici, la prise en charge des demandeurs par les

demandeurs eux-mêmes. Face à l'absence de toute activité,

pour au minimum meubler le temps et sortir de soi.

 

 

Ce soir, c'est aussi soirée félicitations.

Les encore "Dublin" félicitent les nouveaux "normaux".

La préfecture de l'Yonne après des mois de

tergiversations applique en effet les promesses faites

pour les "Dublin" venant de Calais. Tous ceux

qui sont dans l'Yonne et viennent de Calais

ne dépendent plus de cette convention.

Fin de mois d'angoisse, de peur.

 

 

Mais ce soir, c'est aussi Souchon, un des demandeurs d'asile,

musicien, fait entendre aux autres la chanson  "C'est déjà ça",

il traduit pour eux les paroles. Soudan, oh mon Soudan ...

On oscille entre sourire et yeux qui se voilent de tristesse.

 

 

Ce soir, c'est toujours au milieu des autres l'attente

pour l'un des demandeurs d'asile de la deuxième convocation.

Toujours l'angoisse au ventre, l'angoisse au coeur.

 

 

Et c'est aussi toujours l'inquiétude pour l'un des demandeurs

qui semble être entré dans un silence sans fond depuis

la convocation et la fuite d'un de ses amis.

 

 

Ce soir, c'est mardi,

Un mardi comme les autres mardis ...

 

 

 

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Dublin, normal. Des mots qui veulent tout dire ...

Publié le 23 Avril 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile, Chronique en 89

mageneve

mageneve

De nouveaux demandeurs arrivent à Auxerre.

Je demande leur statut.

On me répond :

Ils sont Dublin.

Ou bien:

Ils sont normaux.

Des mots qui veulent

Tout dire ...

Dublin, normal. Des mots qui veulent tout dire ...
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Un appel des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre

Publié le 19 Avril 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile

Lettre à l’intention des autorités françaises,

Des demandeurs d’asile soudanais d’Auxerre, janvier 2017

 

Avant la guerre civile, nous vivions tranquillement dans notre pays. Puis les guerres se sont déclenchées partout dans notre province du Darfour et nous sommes devenus les victimes à la fois du gouvernement et des milices armées, et jusqu’à ce jour nous n’avons pas trouvé la paix car, malgré tous les appels au secours que nous avons lancés, nous avons perdu nos familles, nos proches.

 

Nous avons dû quitter la terre de nos aïeux en laissant derrière nous tous nos biens, tout ce qui nous est cher pour trouver un endroit pour continuer à vivre comme des êtres humains et nous sommes parvenus en Libye avec l’espoir d’y trouver refuge, de pouvoir y vivre et y travailler.

 

Mais là-bas aussi, la vie s’est révélée impossible du fait de la guerre entre les milices qui n’ont aucun sens de l’humanité. La vie y était tellement terrible que même dire les souffrances que nous avons endurées nous est impossible.

 

Alors, nous avons tenté de venir en Europe où nous avions l’espoir de trouver protection, la possibilité de vivre, et le respect des droits de l’Homme dont nous avions toujours entendu parler.

 

Mais venir en Europe est très dangereux, il faut prendre des risques, parcourir plus d’un millier de kilomètres en barque. Nous n’avions donc qu’une alternative : soit rester en Libye dans ces terribles conditions, soit prendre le risque de traverser la Méditerranée avec des chances infimes de survie.

 

Nous avons décidé d’aller en Italie. Après une dizaine d’heures de navigation, où nous avons frôlé la mort, nous avons été récupérés par les équipes de sauvetage et emmenés dans des camps. Mais là, nous avons été battus et privés de nourriture parce que nous refusions de donner nos empreintes!

 

Du fait de cette attitude de l’Italie envers nous, nous ne pouvions imaginer quel avenir nous aurions dans ce pays et pouvoir y trouver la protection et la vie que nous recherchions, c’est pourquoi nous avons décidé de nouveau de partir vers un autre pays qui serait certainement mieux pour nous, et ce pays était pour nous la France.

Après plusieurs tentatives, nous sommes parvenus sur le sol français, espérant y trouver la protection et la possibilité de vivre. La France nous a bien acceptés et beaucoup aidés et nous avons retrouvé ici des gens de tous les pays d’Afrique.

 

Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour bénéficier de l’asile et pendant ces sept mois d’attente, nous avons fait tout notre possible pour apprendre le français, dans des conditions difficiles, sans activité et sans accompagnement.

Alors, nous avons été désespérés par la décision de nous renvoyer en Italie alors même que nos empreintes y avaient été prises de  force.

 

Nous demandons la protection de la France. Nous espérons que l’Etat réexaminera nos dossiers et nous viendra en aide.

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Pourquoi, mais pourquoi ne veulent-ils pas aller en Italie? Témoignage de Rome d'un demandeur d'asile d'Auxerre

Publié le 19 Avril 2017 par lieb dans Les pays de non asile

L'une des plus grandes difficultés que nous avons eue pour mobiliser contre l'application stricte de la Convention de Dublin par le préfet de l'Yonne est une incompréhension certaine de beaucoup d'amis et militants. Pourquoi, mais pourquoi les demandeurs d'asile sont-ils prêts à retourner à la rue et dans les pires conditions plutôt que d'accepter le retour en Italie?

Il nous a fallu là-aussi un certain temps pour rassembler les informations. Mais surtout nous retrouver face au fait brutal que de nombreux demandeurs d'asile ont pris la fuite dès après réception de leur notification nous a contraints à prendre conscience de cette réalité.

Aussi, nous proposons sur le blog de rechercher ensemble et de donner accès aux informations sur ces pays où le Préfet de l'Yonne renvoie sans état d'âme - il applique la loi, chanson bien connue de l'histoire de cette administration -, des demandeurs qui ne demandent que la protection de la France.

Pour commencer, le témoignage d'un demandeur d'asile d'Auxerre emporté à Rome.

Témoignage d'un demandeur d'asile d'Auxerre emmené à Rome.

Il a reçu sa convocation en janvier et a été emmené en centre de rétention, puis en Italie, à Rome. Il échange souvent avec ses amis d'Auxerre. Voici la réalité crue de ce qui les attend :

. Il se retrouve en effet après ses 10 mois d'attente ici en France entassé avec des centaines de demandeurs.

. Il n'a pas d'argent et n'en n'aura pas avant son premier rendez-vous pour déposer sa demande.

. Celui-ci est dans six mois.

. La procédure ensuite peut durer trois années.

Et ce qu'il leur a dit de sa vie a encore renforcé, et c'est sensible, l'angoisse et le refus devant cette non vie et ce non asile ...

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Pétition :Nous demandons au préfet de l’Yonne de permettre à tous les demandeurs d’asile hébergés dans notre département de voir leur demande de protection examinée par la France

Publié le 19 Avril 2017 par lieb dans Nous les soutenons

Depuis l'arrivée des demandeurs d'asile dans l'Yonne, un mouvement de soutien continu s'est développé et se développe. Nous avons mis un certain temps pour comprendre le piège qui se refermait sur les demandeurs envoyés dans notre département. Alors que des demandeurs d'asile arrivés dans les mêmes temps et les mêmes conditions ne se voyaient pas appliqués la Convention de Dublin, dans l'Yonne, le préfet de l'Yonne multiplie les décisions d'éloignement. La dernière en date, inimaginable : vers la Bulgarie. Cette profonde inégalité rend cela encore plus difficile à vivre pour les demandeurs touchés, qui expérimentent ainsi l'inégalité devant la justice et dans les droits. Parmi nos initiative, il y a cette pétition que nous vous invitons à signer et à faire signer le plus rapidement et le plus largement possible.

Pour signer la pétition :

https://www.change.org/p/nicolas-chabroux-demande-de-l-arr%C3%AAt-de-l-application-des-conventions-de-dublins-pour-les-demandeurs-d-asile

Pétition :Nous demandons au préfet de l’Yonne de permettre à tous les demandeurs d’asile hébergés dans notre département de voir leur demande de protection examinée par la France

Pétition

Non, l’histoire n’est pas finie !

Et oui, malheureusement après différentes interpellations publiques ou ciblées, la vie de certains demandeurs d’asile icaunais se résume à beaucoup d’angoisses et de peurs, à l’heure actuelle, d’être les victimes de l’application des conventions de Dublin.

En effet, les procédures s’accélèrent pour qu’ils soient renvoyés dans le pays européen d’enregistrement à leur arrivée en Europe. Et ces pays s’appellent l’Italie, la Bulgarie, la Hongrie,… qui pour certains, sont enclins de manière officielle à une xénophobie détestable, dans un silence assourdissant de la part des autres pays et des institutions européennes.

Après avoir subi les pires atrocités dans leur pays d’origine, un périple inhumain pour arriver en Europe, ces demandeurs d’asile sont arrivés en France, et aussi dans notre département, où des citoyens ont fait et font preuve d’humanité pour les accompagner au mieux. Mais nous restons quelque peu démunis face à l’application stricte et aveugle de ces conventions européennes, qui inhibe toute volonté, tout choix, tout projet de vie et crée de l’angoisse.

Ces êtres humains ne sont pas des marchandises, que l’on expédie de manière arbitraire sans prendre en compte leur volonté, leur projet de vie. Ils n’aspirent qu’à vivre dignement dans un pays comme le nôtre qui oublie en ce moment son histoire en terme d’accueil et des droits de l’Homme.

Ces conventions étaient déjà inhumaines, injustes et inadaptées quand le nombre de réfugiés était moins important.

Nous demandons au préfet de l’Yonne de permettre à tous les demandeurs d’asile hébergés dans notre département de voir leur demande de protection examinée par la France.

(Comme l’article 17 du règlement Dublin le lui permet)

Plus largement, nous demandons l’arrêt de l’application des conventions de Dublin pour tous les demandeurs d’asile accueillis en France.

https://www.change.org/p/nicolas-chabroux-demande-de-l-arr%C3%AAt-de-l-application-des-conventions-de-dublins-pour-les-demandeurs-d-asile

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Pourquoi le Préfet ne doit-il pas renvoyer un demandeur d'asile en Bulgarie. Article de l'ONG Oxfamsol.

Publié le 18 Avril 2017 par lieb dans Les pays de non asile

Un jeu dangereux : comment les migrants et les réfugiés sont refoulés aux portes de l’Europe

Dans les Balkans, les représentants de l’autorité recourent à la violence et à l'intimidation contre les réfugiés qui tentent de rejoindre l'Union européenne. Voilà ce qui ressort d’un nouveau rapport choc d’Oxfam.

Les représentants du gouvernement ont pour responsabilité de respecter et de faire respecter les droits humains fondamentaux. Mais on remarque qu’ils font le choix de la violence et de l’intimidation dans des pays comme la Serbie, la Croatie et la Bulgarie.

Ils dénient également aux réfugiés l’accès aux procédures d'asile formelles. Alors pourtant qu’il s’agit de personnes en quête de protection internationale.

Les autorités des pays des Balkans doivent immédiatement mettre fin à ces abus. Et cela commence par mettre en place des processus qui garantissent la sécurité et la dignité des personnes qui se trouvent sur leur territoire.

Date de publication:

06/04/2017

https://www.oxfamsol.be/fr/un-jeu-dangereux-comment-les-migrants-et-les-refugies-sont-refoules-aux-portes-de-leurope

 

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Comprendre pourquoi le renvoi d'un demandeur en Bulgarie n'est pas justifiable ... La décision d'un juge en Belgique

Publié le 17 Avril 2017 par lieb dans Les pays de non asile

En Belgique, en janvier, un juge refuse le renvoi en Bulgarie de trois jeunes Afghansjeunes Afghans

http://www.lalibre.be/actu/belgique/un-juge-interdit-le-renvoi-de-trois-demandeurs-d-asile-afghans-en-bulgarie-587f1ad3cd70717f88fa3c0d

La Belgique ne peut en aucun cas renvoyer en Bulgarie trois jeunes Afghans non accompagnés, a décidé un juge du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE) dans trois arrêts différents, créant ainsi un précédent dans l'interprétation de la législation européenne, rapportent mercredi les journaux du groupe Mediahuis. Par ses arrêts, ce juge bloque en effet l'exécution des règles de la politique européenne d'asile. 

Celle-ci stipule que les migrants demandeurs d'asile doivent introduire leur demande dans le pays par lequel ils pénètrent dans l'Union européenne. Et dans ce cas, il s'agit clairement de la Bulgarie, soulignent les deux quotidiens.

Les trois Afghans y avaient demandé l'asile et leurs empreintes digitales y avaient été relevées, avant de venir en Belgique.

La Bulgarie est prête à les ré-accepter.

Mais selon le juge, l'accueil des demandeurs d'asile laisse à désirer en Bulgarie, où ils ne peuvent pas espérer un traitement équitable de leur demande.

Selon les journaux, ces trois arrêts représentent un "précédent étonnant" car ils ne concernent pas des "profils vulnérables", mais des hommes seuls et en bonne santé

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Bulgarie, demandeurs d'asile ... Informations alarmantes d'Amnesty

Publié le 16 Avril 2017 par lieb dans Les pays de non asile

Bulgarie 2016/2017

https://www.amnesty.org/fr/countries/europe-and-central-asia/bulgaria/report-bulgaria/

La Bulgarie ne fournissait pas aux migrants et aux réfugiés, de plus en plus nombreux sur son territoire, tous les services nécessaires. Elle ne leur permettait pas non plus de bénéficier d’une procédure adéquate. Elle n’a pas répondu aux allégations faisant état de renvois forcés illégaux et sommaires, ainsi que d’atteintes aux droits humains aux frontières. Le climat ambiant de xénophobie et d’intolérance s’est fortement aggravé. Les Roms étaient toujours exposés à des discriminations dans tous les aspects de leur vie. Le Parlement a adopté en première lecture une nouvelle loi contre le terrorisme.

Droits des réfugiés et des migrants

En réaction aux décisions prises par la Serbie et la Hongrie de renforcer les mesures de contrôle à leurs frontières, les autorités bulgares ont adopté une politique qui visait à limiter le nombre de migrants et de réfugiés cherchant à gagner l’Union européenne (UE) en passant par la Bulgarie. Les organisations de défense des droits humains ont signalé de fréquentes allégations de renvois forcés illégaux, de brutalités et de vols mettant en cause des membres de la police des frontières. Sans aller jusqu’à approuver les renvois forcés illégaux, le Premier ministre Boïko Borissov a reconnu que son gouvernement avait adopté une « approche pragmatique » de la crise des réfugiés. Il a déclaré que plus de 25 000 personnes avaient été renvoyées en Turquie et en Grèce entre janvier et août.

Les auteurs des abus dénoncés aux frontières continuaient de jouir de la plus totale impunité. Au mois de juillet, le parquet de la région de Bourgas a classé la procédure ouverte à la suite du décès, en octobre 2015, d’un Afghan non armé abattu par la police des frontières.

La majorité des migrants et des réfugiés continuaient d’être placés systématiquement en détention administrative, souvent pour une durée dépassant de plusieurs mois la durée légale autorisée. Le fait de tenter à deux reprises de franchir illégalement la frontière, que ce soit pour entrer ou pour sortir du pays, constituait une infraction pénale. Des migrants et des réfugiés appréhendés alors qu’ils tentaient de quitter la Bulgarie en dehors d’une procédure régulière ont ainsi été poursuivis en justice et incarcérés, dans certains cas pendant plus d'un an.

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Il réfléchit, puis me souffle qu'il a une idée mais qu'il ne pourra pas la dire ...

Publié le 12 Avril 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile

Il réfléchit, puis me souffle qu'il a une idée mais qu'il ne pourra pas la dire ...

Paroles de demandeurs

Ce témoignage adressé au blog le 11 avril. Il traduit de manière perceptible le désarroi des demandeurs qui voient leurs amis emmenés ...

Séance de travail samedi dernier avec H, un ami afghan d'une vingtaine d'années. Il veut préparer un exercice où il doit se présenter, et parler de ses parents, ses frères et sœurs, ses goûts.

A la question « qu'est-ce que tu aimes ? », il répond qu'il aime le foot, et qu'il aime écrire. Il a effectivement une très belle écriture.

Puis vient la question contraire : « qu'est-ce que tu n'aimes pas ? ». Il me dit qu'il n'aime pas « la bagarre ». Je trouve que le mot fait un peu enfantin, et lui indique qu'il faudrait peut-être mieux écrire « la violence ». Il me demande de lui expliquer le sens de ce nouveau mot, et il est d'accord.

Je lui fais remarquer qu'il a donné deux choses qu'il aimait, et qu'il serait pertinent d'en mettre deux qu'il n'aime pas, pour équilibrer. Il réfléchit, puis me souffle qu'il a une idée mais qu'il ne pourra pas la dire. On est entre nous, pourtant. Il n'y a personne d'autre, mais il est gêné, et me dit que non, ça ne se fait pas. Mais je sens qu'il a quand même besoin d'en parler, alors j'insiste un peu, à peine. Il finit par lâcher, avec un sourire un peu embarrassé : « je n'aime pas la police, parce qu'elle voudrait déporter mes amis ».  Il écrit ça.

Dans la dernière question, on lui demande son rêve. Il hésite d'abord à écrire « devenir mécanicien ». Puis il change d'avis. « Mon rêve est de revoir ma famille ».

 

 

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