Un nouveau mort à Coallia dans l'Yonne. A Saint-Florentin cette fois.
Evitons de refaire les erreurs du passé.
Ne parlons pas de meurtre. Nous ne le savons pas, c'est normal, nous ne sommes pas juristes. C'est le rôle de la justice que de qualifier : meurtre signifie avec prémédition, assassinat, volonté de tuer, sans préméditation. Sinon, ce sont agression mortelle, homicide sans volonté de la donner. Ce sont des qualifications qui entraînent des peines extrêmement différentes.
Caro Osas en a fait les frais. Bien que même la procureur ait insisté sur le fait qu'il n'y avait pas prémédition, bien qu'elle ait insisté sur le fait qu'il fallait que le jury soit sûr de la volonté de tuer, alors que le doute subsistait, Caro Osas a été condamné à une peine très lourde, 15 années, car pour assassinat. Des jurés ont certainement voté contre cette qualification mais avec les votes des juge et assesseure, il n'avait aucune chance. (Quant à moi, je n'ai découvert le déroulé des faits exacts qu'à l'audience et un appel aurait été indispensable mais Caro Osas n'a rien pu comprendre de son procès, peu de choses lui ont été traduites).
Evitons d'assigner les demandeurs à leur nationalité. Ce sont avant tout des êtres humains placés dans des situations monstrueuses. Et cela stigmatise tous ceux qui vivent déjà la constante stigmatisation des médias, des racistes, de ceux qui assignent chacun à sa couleur de peau, à sa nationalité
Rappelons-nous notre peu de mobilisation pour ce procès. Nous étions trois/quatre dans la salle d'audience, aucune association n'était présente en dehors du MRAP et de la Ligue des droits de l'homme, du fait de l'engagement de deux militantes de ces organisations. J'étais seule à témoigner par rapport à Coallia. Ce procès s'est passé sans témoin des faits à la barre et sans publicité ni public. A constaté la défense.
Aussi aucune sanction n'a-t-elle été prise contre Coallia. Pourtant le déroulé des faits montre très clairement son indifférence, sa responsabilité (lire les articles sur ce blog). Coallia ne s'est même pas déplacé, les témoignages ont été faits à distance. Je garde encore aujourd'hui le sentiment de ma responsabilité de ne pas avoir fait plus.
La presse (la presse, c'est beaucoup dire, il n'y avait qu'un seul journal!) a été odieuse dans son comportement et dans ses articles. J'ai dénoncé cela. L'Yonne Républicaine m'a demandé de mettre un droit de réponse ce que j'ai fait avec enthousiasme surtout étant donné son contenu.
Aujourd'hui, je cherche à obtenir un droit de visite pour Caro Osas, ou au moins de pouvoir lui écrire, aider. La prison est un lieu d'extrême dureté qu'il ne faut souhaiter à personne. Surtout pour un jeune, analphabète, étranger et traité comme un être dangereux.
Dominique
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https://blogs.mediapart.fr/villaeys-poirre/blog/121021/double-triple-peine