Prahda d'Appoigny, bidonville d'Etat
25 octobre 2017, il est 18 heures.
Ce sont les vacances scolaires.
Moins de huit jours que je ne suis pas allée au Prahda d'Appoigny.
Et c'est une cour des miracles qui se montre à moi.
Sur l'ancien parking du formule 1, plus d'une dizaine d'enfants court.
Je n'en avais pas encore vu autant. Ils sont très, très jeunes,
3 ans, 5 ans?
Les voitures passent sans cesse à grande vitesse sur l'ex-nationale 6.
Il fait beau en ce soir d'octobre.
Des femmes que je ne connais pas sont assises, droites, ensemble.
Comme sur un tableau, presque figées.
Des hommes, debout, que je ne connais pas, parlent ensemble.
C'est irréaliste et pourtant réel.
Une femme s'approche, elle me demande des Pampers.
Beaucoup de demandeurs sont transférés, sans argent.
84 personnes habitent maintenant en ce lieu. Me dit-on.
Les 80 personnes dont on nous avait parlé aux premiers jours du Prahda!
Compte-t-on les enfants portés par les femmes enceinte.
Le plan est donc suivi inexorablement. Et nous n'avons pas su l'arrêter.
L'Etat transfère et sait pourtant que les conditions sont inacceptables.
Car les travaux qui auraient dû être faits, ne le sont pas.
Et pourtant les transferts ont continué, jusqu'aux 84 places prévues.
Ce Prahda n'est rien d'autre qu'un bidonville d'Etat.
Tous ces hommes et ces femmes sont demandeurs d'asile
Il ont le droit à une place décente en CAO ou en CADA.
Prahda d'Appoigny, centre d'expulsion
Pendant ce temps-là, le Prahda continue
Sa sordide besogne d'expulsion.
La préfecture continue à notifier au Prahda même.
Sous la protection de la police.
12 personnes devaient être notifiées dans une seule semaine,
Quatre par jour. Une arithmétique bien carrée.
Mais la machine s'est un tout petit peu enrayée,
Ils ne réussiront qu'à notifier 6 personnes!
Présence de la presse,
Valse hésitation,
Ah, l'expulser n'est pas un long fleuve tranquille.
Mais le Prahda doit expulser.
Les prochains demandeurs sont déjà arrivés au CAO d'Auxerre
Venus des camps hidalgo.
Enregistrés le 17 octobre à Paris, ils sont arrivés
dans la foulée.
Notre combat doit continuer
Nous avons besoin de chacun.
Rejoignez-nous.
Pour des conditions décentes de vie des demandeurs d'asile
Contre les expulsions.
Dominique