Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Prahda d'Appoigny. L'avion ou la rue .. Le nombre des 18 expulsables Dublin s'égraine inexorablement, un à un ils tombent dans les derniers rets du pouvoir. Ce jour, deuxième départ forcé.

Publié le 12 Septembre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Prahda d'Appoigny. L'avion ou la rue .. Le nombre des 18 expulsables Dublin s'égraine inexorablement, un à un ils tombent dans les derniers rets du pouvoir. Ce jour, deuxième départ forcé.

Comme vu pendant des mois à Auxerre, les regards se voilent ou la colère se dit. A chaque fois que s'approche le moment où chacun de ces demandeurs se trouve devant l'impossible choix.

 

Prendre l'avion ou retourner dans la rue. Prendre l'avion pour un pays Dublin où ils ont vécu la prise d'empreinte forcée, dont ils connaissent les conditions de non accueil, voire qui leur a refusé l'asile ou prendre ce que les autorités appellent totalement improprement et cyniquement "la fuite", 18 mois dans les rues de France sans argent, traqués, armés parfois de la volonté d'aller dans un nouveau pays où ils savent pourtant qu'ils seront au mieux à nouveau Dublin.

 

Avant-hier, annonce de deux nouvelles expulsions. Le nombre des 18 expulsables Dublin s'égraine ainsi inexorablement, un à un ils tombent dans les derniers rets du pouvoir.

 

Alors hier soir, dernière visite au Prahda. L'un des deux demandeurs est assis au loin sur l'une des grosses pierres du parking désert. Une image qui s'imprime pour toujours.

C'est le deuxième départ forcé...

commentaires

Erythrée, un article de MSF. Les pays qu'ils fuient.

Publié le 9 Septembre 2017 par lieb dans Les pays qu'ils fuient

Fuir l’Érythrée pour trouver refuge en Europe, d’un enfer à l’autre » 5 Avril 2017

Une femme érythréenne chante une prière avec d'autres femmes et enfants après avoir été secourue le 2 septembre 2015 en mer Méditerranée par le MY Phoenix, bateau de recherche et de sauvetage de MSF.

Une femme érythréenne chante une prière avec d'autres femmes et enfants après avoir été secourue le 2 septembre 2015 en mer Méditerranée par le MY Phoenix, bateau de recherche et de sauvetage de MSF. © Gabriele François Casini/MSF

 

On estime à environ 5 000 le nombre de personnes qui fuient l’Erythrée tous les mois. Bien que 90% des Érythréens qui atteignent  l’Europe se voient offrir l’asile, les candidats au refuge ne bénéficient pas d’accès sûr et légal pour y parvenir, et doivent risquer leur vie sur des routes particulièrement dangereuses.

 

Depuis 2015, Médecins Sans Frontières a offert une assistance humanitaire à plus de 65 000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants en Éthiopie, en Libye et en mer. Parmi eux, MSF a aidé de nombreux Érythréens à bord de ses navires de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée.

 

En 2015, les Érythréens étaient le principal groupe de migrants à traverser la Méditerranée centrale vers l’Europe, et le deuxième derrière les Nigérians en 2016. Fin 2015, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estimait que sur cinq millions d’Érythréens, 411 000 étaient réfugiés hors du pays.

 

C’est notamment au cours de sauvetages en mer à bord du My Phoenix en 2015, puis en 2016 à bord de l’Aquarius, navire affrété en partenariat avec SOS Méditerranée, que MSF a pu recueillir de nombreux témoignages d’Erythréens. D’autres histoires ont pu être recueillies dans le même temps par des équipes de MSF en Libye et au Tigré, une région du nord de l’Éthiopie.

 

Des conditions de vie insupportables en Érythrée

 

Les Érythréens quittent leur pays pour échapper au service militaire, obligatoire et d’une durée indéterminée, aux violences, à la crainte du gouvernement, au manque de liberté et à l’extrême pauvreté. « En Érythrée, on ne vit pas comme des êtres humains. Le gouvernement peut vous envoyer en prison, il peut vous envoyer à la mort. »

 

En Érythrée, le service militaire obligatoire pendant une durée indéterminée semble être une pratique courante, et touche la plupart des familles. Le programme permet au gouvernement d’appeler les citoyens sous les drapeaux pour une période de 18 mois, pouvant être prolongée de manière arbitraire. « En Érythrée, nous ne savons jamais lorsque le service militaire se terminera, s’il se termine. Travailler dans ces conditions sans rémunération revient à de l’esclavage », explique un Érythréen de 35 ans.

 

« J’ai été contraint au service militaire. J’ai dû m’entrainer en pleine chaleur pendant dix mois. Je n’étais jamais autorisé à aller voir ma famille, alors une fois, je suis parti sans autorisation. J’ai été jeté en prison. Après cet épisode, tout s’est dégradé. J’ai dû fuir, en quête d’une meilleure vie », raconte un Érythréen de 27 ans.

 

Les femmes peuvent également être directement touchées par le service militaire et le maintien de leurs maris sous les drapeaux pendant une durée indéterminée. Une femme érythréenne de 30 ans, rencontrée par MSF au Tigré, explique pourquoi elle a dû quitter le pays : « Ils ont renvoyé mon mari à l’armée après la naissance de nos enfants. Nous n’avions pas de revenu. Comment pouvais-je vivre ? Il s’est enfui [du service militaire] et les responsables gouvernementaux sont venus à la maison le chercher. “Dites-nous où il est ou nous vous plaçons en détention”, m’ont-ils dit. S’il ne retournait pas effectuer son service militaire, je devais payer 50 000 nakfas [3 000 euros] ou aller en prison. Je n’avais pas d’argent donc je me suis enfuie. »

 

Une affiche pour le service militaire. Erythrée, novembre 2011 © Stefan Boness/Panos Pictures

Une affiche pour le service militaire. Erythrée, novembre 2011 © Stefan Boness/Panos Pictures

Quitter l’Érythrée à ses risques et périls

 

Quitter l’Érythrée est particulièrement dangereux. Les visas permettant de quitter le territoire sont très difficiles à obtenir et quitter le pays sans visa de sortie constitue une infraction. Ceux qui tentent de traverser la frontière illégalement vers l’Éthiopie ou le Soudan risquent de se faire abattre par les patrouilles frontalières. Ceux qui se font attraper en train de traverser la frontière sont soit emprisonnés et torturés, soit contraints de payer d’importantes rançons. Et pourtant, malgré tous ces risques, des milliers d’Érythréens continuent de quitter le pays chaque mois.

« Nous étions quatre en tout. À la lumière de la lune, nous avons marché longtemps avant d’atteindre la frontière. Nous nous sommes retournés vers les champs que nous venions de traverser et nous avons vu trois autres Érythréens en train de passer la frontière. Ils se sont fait tirer dessus. J’ai vu l’un d’entre eux mourir », raconte une jeune Érythréenne de 19 ans.

L’Éthiopie et le Soudan accueillent une grande partie des réfugiés érythréens. Au Soudan, les Érythréens risquent d’être renvoyés de force dans leur pays et en Éthiopie, ils tentent désespérément de survivre sans possibilités de travail ni d’études. Pour beaucoup d’entre eux, rejoindre l’Europe en traversant le Sahara et la Libye reste la seule option.

 

Un Erythréen dans un centre de détention en Libye, en avril 2014 © Daniel Etter/Redux

Un Erythréen dans un centre de détention en Libye, en avril 2014 © Daniel Etter/Redux

La Libye, un passage obligé vers l’Europe

 

Une fois en Libye, les Érythréens, tout comme les autres migrants, sont victimes de maltraitances infligées par les passeurs, les trafiquants, les groupes armés, les milices et les forces de sécurité. Sur leurs navires, les équipes de Médecins Sans Frontières ont eu la possibilité de s’entretenir avec de nombreux Érythréens, et chacun raconte avoir été directement victime ou témoin de violences extrêmes, notamment d’actes de torture, tout au long de leur périple. Parmi les femmes érythréennes secourues par MSF, beaucoup déclarent avoir directement subi des violences sexuelles, notamment des viols, souvent infligées par plusieurs hommes. Les équipes médicales de MSF constatent des cicatrices et des blessures chez les Érythréens secourus, qui souffrent également d’autres affections médicales, telles que de graves troubles psychologiques.

 

En octobre 2016, un Érythréen de 23 ans nous a raconté son histoire à bord de l’Aquarius : « Les passeurs nous ont dit qu’on leur devait 5 500 dollars américains et que nous devions payer avant de rejoindre la côte et l’Europe. J’ai contacté ma famille et mes amis pour leur demander de l’aide. J’ai mis deux semaines à rassembler l’argent, mais je suis resté trois mois en Libye. J’ai eu de la chance. D’autres personnes que j’ai rencontrées sont toujours là-bas et y étaient déjà depuis plus d’un an quand je suis arrivé. Certaines femmes se sont fait violer, sont tombées enceintes et ont accouché là-bas. L’endroit où j’étais détenu était horrible. C’est un endroit secret, que personne ne connaît. Se faire battre là-bas est monnaie courante. »

 

À travers le rapport Dying to reach Europe, Médecins Sans Frontières tente d’analyser plus en détail les difficultés rencontrées par les Érythréens, tant dans leur pays qu’au cours de leur périple en quête de sécurité. Ces trajets, ainsi que ceux d’autres réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, révèlent l’échec du système d’asile actuel.

commentaires

Prahda. Dépasser les limites de l'Yonne, pour informer, faire comprendre, mobiliser contre cette structure. Obtenir la fermeture des Prahda, bloquer cette machine à expulser.

Publié le 9 Septembre 2017 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne

L'image emblématique du Prahda d'Appoigny. Notification sous bonne garde dans les lieux mêmes du Prahda....

L'image emblématique du Prahda d'Appoigny. Notification sous bonne garde dans les lieux mêmes du Prahda....

Prahda. Dépasser les limites de l'Yonne, pour  informer, faire comprendre, mobiliser contre cette structure

Faire fermer les Prahda, bloquer cette machine qui veut juste expulser à la chaîne.

 

Notre expérience est malheureusement première mais ne sera certainement pas unique.

 

Aujourd'hui, le pouvoir est arrivé à ses fins. Tous les demandeurs d'asile ont pu être  notifiés.

Ils ont leurs billets d'avion.

Tous les recours ont été négatifs (sauf in extremis deux)

Ils sont donc expulsables à tous moments.

La première expulsion a eu lieu cette semaine.

Les autres peuvent suivre en cascade à chaque moment.

 

 

Nous, malgré l'été et la pression continuelle, nous avons multiplié les initiatives, demandeurs et soutiens ensemble

Présence à chaque notification,

Blocages quand les notifications se sont faites au Prahda,

Manifestations de plus en plus importantes.

Mais, rien n'y a fait

 

Aussi, nous faisons appel à tous, de l'Yonne ou d'ailleurs, pour informer, se mobiliser

 

Pour faire fermer les Prahdas,

Bloquer cette machine qui veut expulser à la chaîne.

 

Le dernier blocage.

Le dernier blocage.

commentaires

Une initiative : une question écrite du député de Seine-Saint-Denis. Dépasser les limites de l'Yonne. Informer, faire comprendre, mobiliser pour fermer les Prahda, arrêter cette machine à expulser.

Publié le 9 Septembre 2017 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne

Une initiative : une question écrite du député de Seine-Saint-Denis. Dépasser les limites de l'Yonne. Informer, faire comprendre, mobiliser pour fermer les Prahda, arrêter cette machine à expulser.
Une première initiative : une question écrite du député de Seine-Saint-Denis

 

REPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTE – EGALITE - FRATERNITE
Stéphane PEU  Député de la Seine-Saint-Denis   Pierrefitte-sur-Seine – Saint-Denis – Villetaneuse  
 
 
Question écrite au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Monsieur Gérard Collomb


 
M. Stéphane Peu interroge M. le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur sur la nouvelle procédure présentée par le gouvernement cet été visant à « garantir le droit d’asile et mieux maîtriser les flux migratoires » afin de répondre, selon lui, à une triple exigence : celle de la dignité; celle de l’efficacité ; celle de solidarité et de responsabilité des partenaires européens.


Or, nombreux sont les témoignages d’acteurs associatifs qui nous parviennent nous alertant des atteintes à la dignité des réfugiés qu’ils ont pu constater sur le terrain ces dernières semaines. Loin de notre tradition d’accueil, notre pays semblerait être désormais tourné vers un objectif : la dissuasion migratoire.  


Ainsi, le Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRADHA) est insuffisant et inadapté (suroccupation, absence d’équipements, éloignement…), et se serait de plus, dans de nombreux départements, transformé en « antichambre » des expulsions des « dublinés » au mépris, comme l’a rappelé récemment encore Jacques Toubon, Défenseur des Droits, d’une clause dans le règlement de Dublin - qui permet à la France d’étudier leur demande d’asile-  et de notre Constitution.


M. Stéphane Peu souhaiterait donc savoir si des directives seront envoyées prochainement aux Préfets pour permettre aux « dublinés » qui le souhaitent de déposer une demande d’asile en France. Il voudrait également savoir si les centres d’accueil sont conformes aux normes du HCR et si des dispositifs de soutien médico-social, et d’accès à des informations juridiques et des parcours d’insertion professionnelle sont prévus.

commentaires

Nous publions ce communiqué du MRAP. Dépasser les limites de l'Yonne. Informer, faire comprendre, mobiliser pour fermer les Prahda, arrêter cette machine à expulser.

Publié le 9 Septembre 2017 par lieb dans Dépasser les limites de l'Yonne

Nous publions ce communiqué du MRAP. Dépasser les limites de l'Yonne. Informer, faire comprendre, mobiliser pour fermer les Prahda, arrêter cette machine à expulser.

Les PRAHDA : antichambres des expulsions

 

 

« Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence. » lançait lançait le 28 juillet, le président de la république, Mr Macron.

 


Belle promesse sans doute mais qui déjà se heurte aux faits !
La Société Nationale Immobilière (SNI) qui gère les biens de l'Etat, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) a acheté 62 hôtels Formule 1 et en a confié la gestion à ADOMA dans le cadre d’un « programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (PRADHA).

 


Peu à peu, le rôle réel de ces PRADHA se précisent. Après avoir été triés, les demandeurs d’asiles sont transférés dans ces établissements en vue d’une expulsion vers les pays européens où ils sont arrivés en Europe et ont laissé leurs empreintes, parfois par la force comme en témoignent plusieurs de ces « dublinés ».

 


Ces PRADHA ne correspondent pas aux normes d’hébergements collectifs :  le manque de matériel empêche de faire la cuisine pour tous et toutes, l’exigüité des locaux, le manque de personnel et de moyens et l’éloignement des villes s’apparentent à de la maltraitance institutionnelle, tant du point de vue physique que psychologique. Les témoignages des associations et citoyens en sont nombreux.
L’ensemble des demandeurs d’asile de ces PRADHA seront peu à peu assignés à résidence, recevront un avis de transfert, avec un risque permanent de se retrouver en centre de rétention « officiel » puis d’être expulsés par avion. Cette politique terrorise aussi des familles  dont les enfants ont fait la rentrée scolaire cette semaine.


Le MRAP s’inquiète aussi des pressions de certaines directions d’ADOMA sur leur personnel largement insuffisant. Il demande une commission d’enquête sur ces nouveaux lieux privatifs de liberté. Il demande qu’immédiatement les mesures matérielles nécessaires soient prises pour que les migrants soient correctement traités sur le plan matériel, physique et psychologique et que leurs droits soient respectés.

 


Le MRAP, fait sienne la déclaration du Défenseur des Droits qui rappelle que les « renvois au nom de Dublin ne sont pas obligatoires1 » : il existe « une clause dans le règlement de Dublin qui permet à la France de prendre leur demande d’asile en compte, comme il existe un article de notre Constitution qui permet aussi de le faire ».

 

 

Paris le 7 septembre 2017

commentaires

Ce que risquent les demandeurs d'asile somaliens renvoyés en Allemagne.

Publié le 8 Septembre 2017 par lieb

Vereinzelt Menschen und Menschengruppen vor einer Reihe von rauchenden Häusern

Il serait utile de traduire ou de résumer cet article. Car il y a à Appoigny deux demandeurs d'asile somaliens menacés d'expulsion vers l'Allemagne dans les jours qui viennent. Dans un premier temps, la toute première partie de l'article est traduite ainsi que les chiffres donnés. En attendant de pouvoir résumer pour tous le reste de l'article. Si quelqu'un veut proposer son aide ...

Expulsion vers la Somalie (article du quotidien allemand TAZ)
Que peut bien vouloir dire départ volontaire

Des millions de Somaliens vivent à l'étranger. La pression pour qu'ils acceptent de retourner dans leur pays augmente. Les réfugiés en Allemagne

 

Est-ce que, après des demandeurs d'asile afghans, l'Allemagne envisagerait de renvoyer vers la Somalie des demandeurs cherchant sa protection. A ce jour, les autorités allemandes n'ont renvoyé par la force aucun Somalien dans ce pays de la Corne de l'Afrique détruit par la guerre civile, la terreur et la faim. Mais la pression augmente. De plus en plus souvent, des demandeurs somaliens sont incités à repartir volontairement dans leur pays ou dans un autre pays qui accepterait de les accueillir.

 

L'un de ceux qui vivent dans la plus grande des angoisses est Ahmed Muse, 18 ans, qui vit à Berlin. Il raconte qu'il a été enlevé, enfant, par la milice terroriste El-Shabaab - apparue il y a plus de dix ans en Somalie -, et qu'il a été entraîné à la "guerre sainte". Il a réussi à s'enfuir avec son frère et d'autres enfants-soldats lors de son premier combat. Il a cependant été rattrapé. La plupart des autres enfants ont été tués. Il a pu s'en sortir par ce qu'il y a eu une attaque au même moment et qu'il a pu s'enfuir profitant du chaos. Il est arrivé en Allemagne après trois années passées dans différents pays africains, il vit ici depuis 2015.

 

La demande d'asile d'Ahmed Muses a été refusée. le motif : Le demandeur indique que s'il retournait en Somalie, il pourrait retomber dans les mains d'El-Shabaab et qu'il serait tué. Il s'agit là d'une situation générale [...], qui n'ouvre pas le droit à l'asile.

 

L'office de l'immigration concède que dans la capitale Mogadiscio, 1400 civils ont été tués en six mois. Mais "Considérant le nombre d'habitants, à savoir un million, et même en considérant qu'il peut y avoir un nombre plus important de morts non enregistrés, il faut constater que les événements ne sont pas si fréquents que chacun de ceux qui retournent dans ce pays, puisse craindre être victime de cette violence aveugle."

 

2015       5392 demande, 183 refus

2016       10.232 demandes, 594 refus

De janvier à avril 2017  2.569 demandes, 1.038 refus

Pour les autres, soit la demande n'a pas encore été traitée, soit ils relèvent de Dublin, soit ils ont obtenu la protection subsidiaire.

 

Abschiebungen nach Somalia
Was heißt schon freiwillig?

Millionen Somalier leben im Ausland. Der Druck heimzukehren, steigt. Das bekommen auch Flüchtlinge in Deutschland zu spüren.

Straßenszene in der somalischen Hauptstadt Mogadischu nach einer Explosion im März dieses Jahres Foto: reuters

BERLIN taz | Will Deutschland nach afghanischen Flüchtlingen bald auch somalische Schutzsuchende abschieben? Bisher haben die deutschen Behörden noch keine Somalier in das von Bürgerkrieg, Terror und Hunger zerrüttete Land am Horn von Afrika zurückgezwungen. Aber der Druck wächst. Immer häufiger werden Flüchtlinge aus Somalia aufgefordert, freiwillig zurückzukehren. Andernfalls würden sie in ihre Heimat oder einen anderen Staat abgeschoben, der sie aufnehmen will.

 

Einer von denen, die jetzt in großer Sorge sind, ist der 18jährige Ahmed Muse in Berlin. Er berichtet, dass er als Kind von der – vor über einem Jahrzehnt in Somalia entstandenen – Terrormiliz al-Shabaab entführt und für den Kampf im „Heiligen Krieg“ militärisch ausgebildet worden sei. Mit seinem Bruder und anderen Kindersoldaten sei er jedoch bei seinem ersten militärischen Einsatz geflohen. Al-Shabaab habe ihn wieder eingefangen. Die meisten anderen der geflohenen Kindersoldaten seien erschossen worden. Davongekommen sei er nur, weil es gerade einen militärischen Angriff gegeben habe und er in dem Chaos weglaufen konnte. Nach drei Jahren in verschiedenen afrikanischen Staaten sei er in Deutschland gelandet, wo er seit 2015 lebt.

 

Ahmed Muses Asylantrag wurde abgelehnt. Begründung: „Soweit der Antragsteller vorträgt, bei seiner Rückkehr nach Somalia könne er erneut in die Hände von al-Shabaab geraten und diese würden ihn töten, handelt es sich grundsätzlich um ein allgemeines Problem [. . .], welches jedoch nicht die asylrechtliche Erheblichkeitsschwelle überschreitet“, heißt es in seinem Asylbescheid.

 

Das Bundesamt für Migration und Flüchtlinge (BAMF) räumt ein, dass in Somalias Hauptstadt Mogadischu 1.400 Zivilisten binnen sechs Monaten getötet wurden. Aber: „Bei Zugrundelegung einer Einwohnerzahl von einer Million und selbst unter Berücksichtigung einer hohen Dunkelziffer ist festzustellen, dass konfliktbedingte Ereignisse nicht so häufig sind, dass jeder Rückkehrer damit rechnen muss, Opfer willkürlicher Gewalt zu werden“, heißt es.

 

Reaktionen sind oft Panik und psychische Probleme

 

Ahmed Muse ist kein Einzelfall: Sein Landsmann Abdilkadir* soll ebenfalls aus Berlin nach Somalia zurückkehren. Er stamme aus einer wohlhabenden Familie, berichtet der junge Mann, und sei von al-Shabaab schwer gefoltert worden, um von ihm Geld zu erpressen. In seinem Asylbescheid heißt es, die Terrormiliz sei eine nichtstaatliche Organisation – und sein Schicksal daher nicht asylrelevant.

 

Bernd Mesovic, Pro Asyl

„Da wirkt die Terrormiliz. Es gibt keinen Staat“

 

Als Abdilkadir das Schreiben erhielt, reagierte er panisch, versuchte vergeblich, nach Großbritannien zu gelangen, kehrte schließlich aus Nordfrankreich nach Berlin zurück.

 

Auch sein Landsmann Hassan Bashir*, der heute in Brandenburg lebt, hat bei seiner Asylanhörung berichtet, dass er von der Terrormiliz zwangsrekrutiert und dort gefoltert worden sei. In seinem Ablehnungsbescheid heißt es: „Al-Shabaab dürfte grundsätzlich kein großes Interesse daran haben, unbedeutende Flüchtlinge aufzuspüren und zu bestrafen.“

 

Hassan Bashirs Anwältin Oda Jentsch hat in den letzten Monaten mehrere solche Fälle erlebt – und die Folgen für die Betroffenen beobachtet: „Die Mandanten reagieren panisch und werden psychisch krank“, berichtet sie. Das beträfe nicht nur die Männer, die von der Terrormiliz zwangsrekrutiert wurden. Jentsch weiß auch von Frauen, die vergewaltigt und zwangsverheiratet wurden.

 

„Nichts anderes gelernt als Asylanträge abzulehnen“

 

Abgelehnte Asylanträge sind in der Regel mit der Aufforderung zur Ausreise verbunden – und zugleich wird die Abschiebung angedroht, sollte man nicht von selbst gehen. Dieses Vorgehen entspreche der Rechtslage, erklärt eine Sprecherin des Bundesinnenministeriums. Zwar fänden „derzeit keine Rückführungen nach Somalia“ statt, man fördere aber freiwillige Rückkehrer. Das seien im vergangenen Jahr 22 und in diesem Jahr 3 Personen gewesen.

-----------------------------------------------------

 

2015 haben insgesamt 5.392 Somalier*innen in Deutschland Asyl beantragt, davon wurden 183 Anträge abgelehnt.

2016 haben 10.232 Somalier*innen Asyl beantragt, 594 Anträge wurden abgelehnt.

Januar bis April 2017 haben 2.569 Somalier*innen einen Asylantrag gestellt, bislang wurden 1.038 abgelehnt.

Was ist mit den anderen? Über den Rest wurde entweder noch nicht entschieden, oder sie wurden aus anderen Gründen (etwa wegen der Zuständigkeit eines anderen europäischen Staates wegen der Dublin-Verordnung) abgelehnt, oder die Antragsteller haben etwa als Bürgerkriegsflüchtlinge „subsidiären Schutz“ erhalten. Quelle: Bamf

-----------------------------------------------------------

 

Wie die Bundesländer mit Somaliern verfahren, die nicht als Flüchtlinge anerkannt werden, ist unterschiedlich: Mancherorts kürzen die Behörden die Sozialleistungen von 409 auf 201 Euro monatlich. In einem anderen Fall gewährte das Bundesamt einem Somalier zwar nicht Asyl, sprach aber in dem – der taz vorliegenden – Ablehnungsbescheid zugleich ein Abschiebeverbot aus. Begründung: In Somalia herrsche Anarchie und Terror.

 

Warum urteilen die Behörden mal so und mal so? Bernd Mesovic von Pro Asyl sieht ein Problem in der unterschiedlichen Qualifikation der Mitarbeiter des Bundesamts: „Da ist vieles im Moment außer Rand und Band. Einige neu eingestellte Mitarbeiter wurden zuerst für Balkanflüchtlinge eingesetzt und scheinen nichts anderes gelernt zu haben, als Asylanträge abzulehnen. Das wichtigste Ziel im Bundesamt ist es zurzeit, viele Asylanträge bis zu den Bundestagswahlen zu entscheiden. Dabei gibt es viel Schlamperei.“ Eine freiwillige Rückkehr hält Mesovic für ausgeschlossen: „Da wirkt die Terrormiliz. Es gibt keinen Staat. Und Somalia ist eine extreme Clan-Gesellschaft. Man kann nicht ohne Gefahr durch fremde Clan-Gebiete reisen, geschweige denn sich dort niederlassen.“

 

Auch die Bundestagsabgeordnete Luise Amtsberg (Grüne) hält es für unverantwortlich, Somalier zur „freiwilligen“ Ausreise zu drängen: „Neben der dramatisch schlechten Sicherheitslage in dem Land sind nach Angaben der UN über 6 Millionen Menschen in Somalia auf humanitäre Hilfe angewiesen. Das ist mehr als die Hälfte der Bevölkerung. Zehntausende Menschen sind akut vom Hungertod bedroht, denn in dem Land herrscht eine anhaltende Dürre.“

commentaires

Les pays qu'ils fuient. Les Oromos d'Ethiopie...

Publié le 8 Septembre 2017 par lieb dans Les pays qu'il fuient

Oromos, les oubliés de Stalingrad
Pendant que la destruction des campements de migrants se poursuivent à Stalingrad, Gazette Debout revient sur la situation des Oromos, un peuple d'Ethiopie condamné à l'exil parce qu'en désaccord avec le gouvernement actuel. Nous les avons rencontrés en septembre à Paris, dans la « jungle» de Jaurès.

Les bras croisés au dessus de la tête, le signe de la contestation des Oromos contre la politique du gouvernement éthiopien.

 

« Si vous me prenez en photo, est-ce que cela va m’aider à m’en sortir ? «  Je suis à Stalingrad, dans ce qu’il ne faut pas avoir peur d’appeler la Jungle de Paris. Face à moi, un jeune homme que Cyrille, le photographe qui m’accompagne, aimerait prendre en photo. Il me demande si le reportage que je compte publier dans Gazette Debout l’aidera à obtenir des papiers. Je me sens incapable de lui mentir : « Je n’ai aucun pouvoir, je ne peux que raconter votre histoire. Sensibiliser les gens. Leur faire prendre conscience du drame humain qui se joue ici ».

 

Je reste cependant réaliste : je suis bien loin d’être la seule à vouloir dénoncer ce qui se joue sous nos fenêtres chaque matin. En vain. D’autant que l’indignation et la colère sont parfois des sentiments bien fugaces : j’ai mis plus d’un mois à écrire cet article car il y a toujours une « actualité » plus urgente que celles des exilés. Notre-Dame-Des-Landes, la mobilisation contre le CETA, les Jours Heureux : je papillonne d’une cause à l’autre, noyée sous les projets, en rangeant dans un coin de ma tête ce reportage. Je me dis, non sans honte, que les exilés peuvent bien attendre, de toute façon, ils ne partiront pas de si tôt. Ils m’apparaissent coincés dans un espace temps insaisissable, attendant éternellement un éventuel rendez-vous pour une autorisation de séjour temporaire.

 

Lorsque je les interroge sur leur avenir, beaucoup éludent la question ou restent flous. Bien sûr ils veulent travailler, apprendre le Français. Evidemment, ils ne se voient pas rester à Stalingrad, sur ce bout de trottoir, à trembler tous les jours dans l’attente des expulsions policières, toujours plus violentes, toujours plus inutiles. « J’espère un futur meilleur. Je veux retrouver de l’espoir pour ma vie. Les choses vont changer. J’y crois toujours », m’assure Lami T. Nagawi, un jeune étudiant Oromo qui a fui Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie. Comme bon nombre de ses amis, Lami T. Nagawi a participé aux manifestations contre le gouvernement qui voulait exproprier de nombreux Oromos pour agrandir la capitale.

 

Les Oromos à Stalingrad - Septembre 2016Les Oromos à Stalingrad – Septembre 2016

Des manifestations pacifiques réprimées dans le sang.

 

Les Oromos sont un groupe ethnique qui représentent un tiers de la population d’Ethiopie. Leur combat contre la répression qu’ils subissent a été médiatisé l’été dernier lorsque Feyisa Lilesa, médaillé d’argent du marathon des Jeux Olympique de Rio, a franchi la ligne d’arrivée les bras croisés au-dessus de sa tête, en signe de protestation contre la politique menée par son gouvernement. Depuis, l’athlète n’est pas rentrée dans son pays. Les protestations pacifiques contre le plan d’urbanisme ont commencé en 2014 et ont été régulièrement réprimées dans le sang.

 

Lami T. Nagawi et ses amis ont été arrêtés et torturés. Lui a réussi à s’enfuir, prenant le chemin du Kenya, puis du Soudan, traversant la Libye, avant d’arriver en Europe. Il peine à me dire combien de temps a duré cet éprouvant voyage. « La France n’était pas vraiment un but. Je voulais juste sauver ma vie ». Il me répète sans cesse qu’en Europe, nous sommes « libres » et que nous avons une « vie meilleure ». Mais il ne s’attendait pas à échouer ici, sur les quais du bassin de la Villette, avec comme seul abri une simple tente. Sa mère, restée au pays, est-elle au courant de ses conditions de vie ? « Je ne lui ai pas dit que je vivais dans la rue. Elle serait sûrement déçue et inquiète. Mais je n’ai pas d’autre option car si je rentre, je serai tué ».

 

Abdi Kamal, professeur d'histoire en Ethiopie et réfugié en France. Septembre 2016

Abdi Kamal, professeur d’histoire en Ethiopie et réfugié en France. Septembre 2016

 

Aucun d’entre eux n’aurait imaginé une seconde qu’il serait aussi difficile d’obtenir des papiers. Mais tous tâchent de garder espoir. « Ici nous sommes libres, je veux travailler, changer ma vie et celle de ma famille restée dans mon pays », explique Abdi Kamal, professeur d’histoire. Cet homme d’une quarantaine d’années m’abreuve de détails sur la sanglante répression subie par les Oromos. Il me parle de milliers de morts, de femmes violées, de prisonniers torturés. Il fait défiler sur son téléphone des dizaines de photos de corps ensanglantés. Il raconte les violences perpétrées par un groupe paramilitaire : les Agazi, qui agiraient de mèche avec le Front de libération du peuple du Tigray (TPLF). 

 

Il est à la fois révolté et affligé :  » les gens ne sont pas au courant de ce qui se passe dans notre pays. Le gouvernement affirme défendre la démocratie et l’égalité. Mais beaucoup d’Oromos sont aujourd’hui en prison. D’immenses prisons souterraines d’où l’on ressort aveugle ou fou. Il vaut mieux mourir que d’aller là-bas. » Il regrette surtout la position du gouvernement français, qui refuse de reconnaître le statut de réfugié politique aux Oromos contrairement, assure-t-il, aux Érythréens. Il comptait franchir la frontière et se rendre en Angleterre, où le gouvernement serait plus conciliant, mais a du se résoudre à changer ses plans, face à une frontière désormais infranchissable.

 

La France refuse d’écouter la détresse des Oromos. 

 

Solan lui ne « vit » pas à Stalingrad. Le jeune homme est arrivé en France il y a deux ans, n’a toujours pas de papiers et est hébergé chez des amis. Impossible d’en savoir beaucoup plus sur sa vie personnelle, il préfère lui aussi m’entretenir longuement sur la répression subie par les Oromos. « Nous avons une culture différente, une religion différente. Nous avons été colonisés par la minorité tigréenne et nous vivons avec eux par la force des armes et non par notre volonté », assure le jeune homme. Lui aussi raconte la même histoire : les manifestations, les arrestations arbitraires, la fuite de la prison où il est resté trois mois, l’errance jusqu’en Europe, l’attente et le dégoût envers les hommes politiques français. « La France n’est pas un bon pays pour émigrer. La Norvège, l’Allemagne, l’Angleterre, la Hollande sont de meilleures destinations, mais aujourd’hui, les frontières sont fermées, il est impossible d’y aller ».

 

Les réfugiés Oromo à Stalingrad. Septembre 2016

Les réfugiés Oromos à Stalingrad. Septembre 2016

 

Il nous explique pourquoi les Etats-Unis et l’Europe n’interviennent pas militairement pour mettre fin au « génocide » subi par les Oromos. En effet, le gouvernement éthiopien est très généreusement financé pour lutter contre le groupe terroriste Al-Shabaab, basé en Somalie. « Une fois qu’ils ont détruit un groupe de Al-Shabaab, les soldats éthiopiens abandonnent les armes sur place, ils les « oublient » dans le désert. Elles sont alors récupérées par des bandes de jeunes qui se regroupent et créent une nouvelle milice, qu’il faut à nouveau détruire. C’est un cercle vicieux mais surtout un véritable business pour le gouvernement éthiopien », dénonce Solan. Il estime que les milices se revendiquant d’Al-Shabbaab comptent au mieux 2000 personnes et qu’il serait possible de les contrôler assez facilement. « Mais il n’y a pas de volonté politique ». Il me conseille ensuite d’effectuer quelques recherches sur les accointances économiques que la France entretient avec l’Ethiopie. En décembre 2015, Matthias Fekl, le Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, s’est rendu à Addis-Abeba, pour conforter les relations économiques avec un pays où les exportations françaises ont doublé l’an passé. C’est Alstom qui fournira les turbines du grand « Barrage de la Renaissance » en construction sur sur le Nil Bleu et c’est l’entreprise Vergnet qui construit sur place l’une des plus vastes fermes d’éoliennes d’Afrique… 

 

Les réfugiés Oromo à Stalingrad. Septembre 2016Les réfugiés Oromos à Stalingrad. Septembre 2016

 

Si j’ai choisi aujourd’hui de parler des Oromos, c’est parce que plusieurs camarades de Nuit Debout ont campé à leurs cotés pendant de longues semaines en septembre. Mais j’aurais aussi bien pu interroger des Somaliens du Darfour, des Afghans, des Erythréens, bref, des dizaines de nationalités qui « vivent » depuis des mois à Stalingrad ou le long de l’avenue de Flandres. Ils reviennent inlassablement après chaque expulsion. L’installation de grillages sous le métro aérien ne fait que déplacer leurs campements précaires et sinistres.

« Nous fuyons la répression « , me répètent sans cesse les hommes et les femmes que j’ai rencontrés « Nous sommes partis pour des raisons politiques. Nous n’avions pas le choix », se justifie Lami T. Nagawi, le jeune étudiant. Car il faut le répéter, le marteler : ces femmes, ces enfants, ces jeunes adolescents et ces hommes ne sont pas venus ici courir après nos aides sociales. Ils fuient la guerre et les atrocités. Ils ont tout quitté, dépensant toutes leurs économies pour un dangereux voyage de milliers de kilomètres. Ils ne peuvent aller nulle part. N’ont aucun lieu de repli, aucun retour en arrière possible. Ils sont désormais des exilés.

« Un jour, lorsque j’aurais un fils, je lui raconterai tout ce que le gouvernement français nous a fait subir, tout le mal qu’il a pu faire à nous les Oromos », conclut Solan. Nul besoin d’attendre qu’il ait un fils pour avoir honte de ce gouvernement.

 

L-A

Un grand merci à Cyrille Choupas pour les portraits.

En savoir plus

Cet article a été publié dans Gazette Debout

commentaires

Les demandeurs d'asiles soudanais entre expulsions Dublin et refus de l'Ofpra. Parmi eux, les Massalites, dont l'ONU elle-même dénonce les tentatives d'extermination.

Publié le 8 Septembre 2017 par lieb dans Paroles de demandeurs d'asile, Ofpra, Les pays qu'il fuient

De nombreux demandeurs d'asile venant du Darfour ont dû fuir les mauvais traitements, l'emprisonnement, la torture devenus courants en Libye, pays où ils s'étaient réfugiés. Ils ont accosté alors en Italie, premier pays européen, qui de fait les a arrêtés et a pris sous la contrainte leurs empreintes.

 

Parmi eux, il y a de nombreux Massalites qui avaient fui le Darfour, les assassinats, les villages brûlés. Les Massalites sont de peau noire et l'ONU elle-même dénonce les véritables pratiques d'extermination dont ils sont victimes.

 

Quand on parle avec ces demandeurs, ils évoquent avec énormément de pudeur ce qu'ils ont vécu.

Ainsi, c'est après de longs mois et juste avant la convocation à l'Ofpra, qu'un des demandeurs d'asile d'Auxerre, côtoyé tout ce temps,  a fini par dire ce qu'il avait vécu. On parlait cet après-midi-là avec un autre militant et lui de l'entretien à l'Ofpra. Il avait alors évoqué les injures qu'il avait connues en prison. Cet ami lui demande: cela est-il arrivé plusieurs fois. Le demandeur d'asile, incapable de parler, a dû sortir. Quand il est revenu, il a expliqué ...

 

Expulsions à Appoigny

 

Aujourd'hui, alors que les conditions d'accueil y sont notoirement inadmissibles, l'Italie accepte "d'accueillir" les demandeurs d'asile sans exception dans le cadre de la procédure Dublin.

Quant à la France qui connaît parfaitement la situation des demandeurs d'asile dans ce pays, elle accepte de les y envoyer.

Dans l'Yonne, ce sont plusieurs dizaines de demandeurs d'asile soudanais qui sont sur le point d'être expulsés. Il ne pourront pas expliquer ici ce qu'ils ont vécu là-bas.

 

Refus à l'Ofpra

 

Un certain nombre de demandeurs d'asile étaient devenus "normaux" car durant les élections, il n'y a pas eu d'expulsion à Coallia Auxerre. Les dates de fin de Dublin ont alors été dépassées.

La joie a été immense. Des demandeurs d'asile qui ne parlaient plus ont recommencé à communiquer.

Et puis les premiers entretiens à l'Ofpra sont arrivés. Et les premiers refus.

C'est le cas de ce demandeur d'asile. A la sortie de son entretien, catastrophé, ils répétait en boucle "Pourquoi n'ont-ils pas voulu m'écouter. Apparemment, à chaque fois qu'il voulait s'exprimer, il était interrompu.

 

Ci-dessous, un article trouvé sur le net

Magdi, réfugié à Alençon, veut parler de son ethnie, persécutée au Darfour

Le jeune Soudanais de 26 ans est arrivé à Alençon en 2016, comme demandeur d'asile. Aujourd'hui il envisage un avenir, orienté vers la défense de ses compatriotes persécutés au Darfour.

Voir les commentaires
Magdi entouré des membres de Coallia qui le soutiennent depuis son arrivée à Alençon. (©L’Orne Hebdo)

En arrivant à Alençon voilà presque un an, Magdi Masaraa rêvait déjà de venir « un porte-parole » pour son « peuple ». Et d’évoquer la tragédie subie par les siens au Soudan (le groupe ethnique Massalite est en effet victime de violences, notamment au Darfour, de la part des milices armées). Aujourd’hui qu’il dispose enfin du précieux titre de « réfugié » (après avoir longtemps porté l’étiquette de demandeur d’asile), il entend bien poursuivre son engagement.

Expulsé de Calais

Le jeune homme a rencontré le maire d’Alençon, Emmanuel Darcissac, il y a une dizaine de jours. Il lui a remis une lettre dans laquelle il retrace son parcours (la guerre, les prisons libyennes…), évoque la tragédie du Soudan et surtout où il remercie les nombreuses personnes qui l’ont soutenu depuis son arrivée dans la capitale ornaise. C’était en octobre 2016. Âgé de 25 ans, il venait d’être expulsé de Calais (suite au démantèlement de la « Jungle »).

Sa priorité était alors d’apprendre la langue de Molière pour « tisser des liens avec la population ». Mais ce fut plus compliqué…

Magdi explique, dans un anglais impeccable :

« À Alençon, j’ai rencontré des personnes très gentilles. Mais ne pas parler français m’a empêché d’aller vers les Alençonnais. C’est difficile de s’intégrer ainsi. Je ressens la peur, l’inquiétude des gens mais ne parlant pas votre langue, il m’était difficile d’avoir des contacts ».

En effet, apprendre le français semble bien compliqué. Des cours de français pour étrangers existent, animés par des associations et des bénévoles mais les places manquent… 

Magdi, lui, a déjà écrit un livre sur son histoire et espère qu’il sera un jour publié. Il participe à de nombreuses réunions et conférences pour parler de son peuple, toujours persécuté.

Plus d’information dans notre édition du mardi 12 septembre.

Un article officiel sur les Masalit

http://www.refworld.org/docid/54f043454.html

Soudan : Traitement accordé au groupe ethnique Masalit au Darfour par les autorités gouvernementales et les milices armées, y compris des incidents de violence (2002-2013)
PublisherCanada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date17 January 2015
Citation / Document SymbolSDN104731.EF
Related Document(s)Sudan: Treatment of the Masalit ethnic group in Darfur by government authorities and armed militias, including incidents of violence (2002-2013)
Cite asCanada: Immigration and Refugee Board of Canada, Soudan : Traitement accordé au groupe ethnique Masalit au Darfour par les autorités gouvernementales et les milices armées, y compris des incidents de violence (2002-2013), 17 January 2015, SDN104731.EF, available at: http://www.refworld.org/docid/54f043454.html [accessed 9 September 2017]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

1. Aperçu

Le groupe ethnique Massalit [aussi appelé Masalit, Massaleit, Masaleet; Masaalit] est décrit par les diverses sources comme étant l'un des groupes ethniques autochtones [traduction] « africains » du Darfour (DRDC n.d.a, 3; É.-U. 15 juin 2011, 23; IWPR 15 févr. 2010). Les groupes ethniques africains du Darfour, qui comprennent également les groupes Four et Zaghawa, sont des collectivités traditionnellement agricoles (É.-U. 15 juin 2011, 23-24; Cultural Survival juill. 2008; PHR n.d.), tandis que les groupes ethniques [traduction] « arabes » du Darfour sont habituellement nomades (É.-U. 15 juin 2011, 24; PHR n.d.).

Selon certaines sources, les Massalit, de même que les Four et les Zaghawa, sont la cible d'actes de violence depuis 2003, moment où la guerre a éclaté au Darfour (Cultural Survival juill. 2008; DRDC 21 juill. 2004, 8; Human Rights Watch mai 2004, 7). Le régime soudanais, sous la présidence d'Omar al-Bashir, et les milices affiliées sont tenus responsables de la violence ciblée envers les Massalit et d'autres groupes ethniques (Human Rights Watch mai 2004, 5; Nations Unies 25 janv. 2005, 3). La violence est décrite ainsi :

[traduction] « nettoyage ethnique » par les groupes de défense des droits de la personne (Human Rights Watch mai 2004, 39; DRDC 21 juill. 2004, 2; Enough Project août 2013, 8);

[traduction] « crimes contre l'humanité » par Amnesty International (AI) (juill. 2004, 3) et les Nations Unies (Nations Unies 25 janv. 2005, 4);

[traduction] « génocide » par le gouvernement des États-Unis (É.-U. 15 juin 2011, 25).

2. Données démographiques

Dans un article publié en 2008, Cultural Survival, une organisation fondée en 1972 et établie aux États-Unis qui défend les droits des peuples autochtones dans le monde (n.d.), a estimé à 145 000 le nombre de Massalit qui habitent au Soudan (juill. 2008). Selon Ethnologue: Languages of the World, un [traduction] « ouvrage de référence complet recensant toutes les langues vivantes connues dans le monde » qui est publié par SIL International, organisation sans but lucratif vouée au service des communautés ethnolinguistiques minoritaires du monde (Ethnologue 2013b), il y avait 350 000 locuteurs du masalit [la langue des Massalit, également appelée kana masaraka, massalit] au Soudan en 2011 (ibid. 2013a).

Selon un rapport de 2004 de Human Rights Watch, les Massalit et les Four sont les deux groupes ethniques prédominants dans l'État du Darfour-Ouest, où ils forment la majorité de la population (mai 2004, 5). Dans le Darfour-Ouest, les Massalit sont particulièrement présents dans les districts de Geneina et de Habila (Ethnologue 2013a; Human Rights Watch mai 2004, 5), où ils représentent depuis toujours 60 p. 100 de la population (ibid.). Ils résident également sur le territoire appelé Dar Massalit (Cultural Survival juill. 2008; Human Rights Watch mai 2004, 5). Dar Massalit, le territoire traditionnel des Massalit, est situé autour de Geneina (Nations Unies 25 janv. 2005, 20; Human Rights Watch mai 2004, 6) et [traduction] « au nord et au sud, le long de la frontière » (ibid.).

Toujours selon les sources, les Massalit vivent :

Un peu partout dans l'État du Darfour-Sud (Ethnologue 2013a);

Dans le district de Nyala [dans l'État du Darfour-Sud] (Cultural Survival juill. 2008);

Dans l'État de Gedaref [Est du Soudan] (Ethnologue 2013a).

Selon un rapport portant sur la situation au Soudan, publié en 2011 par le Congressional Research Service (CRS) des États-Unis, les groupes ethniques africains et arabes au Darfour sont tous musulmans et des [traduction] « années de mariages mixtes ont rendu les distinctions raciales difficiles, voire impossibles » (É.-U. 15 juin 2011, 24). Dans le même ordre d'idées, Minority Rights Group International (MRG) écrit que [traduction] « les descriptions des Arabes et des Africains au Soudan sont carrément trompeuses, car, techniquement, tous les Soudanais sont africains, et concrètement, les mariages mixtes ont dissous les frontières ethniques » (mai 2009).

3. Résumé du conflit

3.1 Contexte

Selon certaines sources, les racines politiques du conflit au Darfour résident dans la [traduction] « marginalisation » du Darfour par le gouvernement du Soudan (Cultural Survival juill. 2008; DRDC n.d.a, 1). Selon des sources, cela aurait été appliqué par les gouvernements successifs à Khartoum (ibid.; É.-U. 15 juin 2011, 24). MRG explique que la [traduction] « dynamique centrale » du conflit repose sur le « refus de l'élite de Khartoum de céder le pouvoir et de partager les produits de la richesse de la nation avec les régions » (mai 2009). Certaines sources précisent que le conflit a été dicté par le fait que le gouvernement a [traduction] « marginalisé » les Darfouris d'origine ethnique africaine en particulier (Human Rights Watch juin 2011, 9; Freedom House 2013; É.-U. 15 juin 2011, 24).

En outre, des sources signalent que, par le passé, des conflits entre les groupes arabes nomades et les collectivités agricoles africaines au Darfour ont éclaté périodiquement au sujet de sources d'eau et de droits de pâturage lorsque les nomades sont entrés dans les secteurs habités par des agriculteurs (DRDC n.d.a, 1-2; É.-U. 15 juin 2011, 23-24). Le Darfur Relief and Documentation Center (DRDC), une organisation non gouvernementale apolitique, indépendante et sans but lucratif ayant son siège à Genève qui mène des activités de sensibilisation, de lobbying, de recherche et de documentation concernant les événements au Darfour (n.d.c), signale que le [traduction] « soutien ouvert » qu'a accordé le gouvernement du Soudan « aux groupes nomades à l'encontre des Africains indigènes » s'est avéré l'un des divers facteurs à l'origine de la guerre (n.d.a, 2). Dans ce même rapport, le DRDC souligne que le territoire de Dar Massalit, traditionnellement établi et régi par les Massalit et les autres groupes africains autochtones, a été redessiné par le gouvernement en 1995 et réparti en 13 nouveaux émirats, dont 6 ont été accordés à des tribus nomades (n.d.a, 3). De même, selon l'Institute for War and Peace Reporting (IWPR), le gouvernement a annulé les droits de propriété coutumiers des terres des groupes africains et a encouragé les Arabes du Darfour et des autres pays à s'établir sur les terres des Massalit, des Zaghawa et des Four (15 févr. 2010).

AI explique que, par le passé, [traduction] « les différences entre les groupes du Darfour n'avaient pas autant de poids », mais que « la manipulation de la race et de l'ethnicité par toutes les parties [au] conflit » a mené à l'« établissement » d'une idéologie raciale et ethnique qui a fait ressortir les différences entre les groupes ethniques africains et arabes (juill. 2004, 22). La Commission internationale d'enquête sur le Darfour, convoquée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a fait une évaluation similaire dans son rapport au secrétaire général des Nations Unies en 2005. Elle a fait remarquer que « la perception des différences s'est accrue et s'est étendue à des distinctions qui n'étaient précédemment pas un élément déterminant de l'identité » (25 janv. 2005, 130). Pour sa part, MRG écrit [traduction] « [qu']il existe une forte dimension ethnique [dans les conflits] - compte tenu en partie du fait que le [Parti du Congrès national (PCN) au pouvoir dirigé par Omar al-Bashir] a adroitement manipulé l'identité ethnique dans la guerre contre ses ennemis, dressant les Soudanais de descendance essentiellement arabe contre ceux des collectivités africaines » (mai 2009).

3.2 Le conflit depuis 2003

En 2003, les membres des groupes ethniques Massalit, Zaghawa et Four ont formé des groupes de rebelles et pris les armes contre le gouvernement, invoquant la [traduction] « marginalisation » du Darfour par le gouvernement et le manque de protection des populations indigènes contre les nomades à titre de justification (Cultural Survival juill. 2008; AI juill. 2004, 6). En guise de réponse, selon le CRS des États-Unis, le gouvernement du Soudan [traduction] « et ses milices alliées ont lancé ce que bon nombre ont qualifié de campagne de terreur contre les civils dans le but d'écraser la rébellion et de punir les principaux groupes rebelles » (15 juin 2011, 24). De même, Human Rights Watch écrit que, depuis 2003, [traduction] « le gouvernement du Soudan a adopté une stratégie militaire qui cible délibérément les civils appartenant aux mêmes groupes ethniques que les rebelles » (mai 2004, 7).

Les Janjaouid (aussi appelés Janjawid, Janjawad, Jingaweit, Jinjaweed), une milice arabe, ont été utilisés pour cibler les membres des groupes ethniques africains (Cultural Survival juill. 2008; MRG mai 2009; DRDC 21 juill. 2004; 3), y compris notamment les Massalit, les Zaghawa et les Four (ibid., 8; Cultural Survival juill. 2008; Human Rights Watch mai 2004, 7). Selon le DRDC, les membres de la milice Janjaouid sont [traduction] « manipulés et politisés avec des idées égocentriques et racistes » de suprématie arabe (n.d.b, 1). Par ailleurs, le CRS des États-Unis signale que l'un des principaux buts du groupe consiste à chasser les groupes africains du Darfour et à saisir les terres qui appartiennent à des [traduction] « non-Arabes » (15 juin 2011, 28). Selon diverses sources, les Janjaouid sont financés par le gouvernement du Soudan (MRG mai 2009; DRDC n.d.b, 1; AI juill. 2004, 3, 8). Des sources signalent également que les Janjaouid et les forces armées soudanaises coordonnent leurs attaques (É.-U. 15 juin 2011, 28; Human Rights Watch mai 2004, 8), c'est-à-dire que de nombreuses attaques commenceraient par une reconnaissance aérienne et un bombardement par les forces aériennes soudanaises, suivies d'attaques au sol perpétrées par les Janjaouid et les forces gouvernementales (ibid., 41). Depuis 2003, de nombreux combattants des Janjaouid auraient été intégrés aux forces de sécurité du gouvernement, y compris aux Forces de défense populaires (Popular Defence Forces - PDF) (Human Rights Watch juin 2011, 12). Les Janjaouid ont également été intégrés aux Gardes du renseignement frontalier (Border Intelligence Guards) (Enough Project août 2013, 1; IWPR 24 mars 2010; É.-U. 19 avr. 2013, 7) et à la Police de la réserve centrale (ibid.; Enough Project août 2013, 1).

On a signalé que les Janjaouid ciblaient les civils (Cultural Survival juill. 2008; DRDC 21 juill. 2004, 3; É.-U. 15 juin 2011, 28). Ils sont reconnus pour employer les tactiques [traduction] « de la terre brûlée » (DRDC n.d.b; Human Rights Watch mai 2004, 7; Cultural Survival juill. 2008), ce qui consiste à rendre les villages inhabitables en détruisant la végétation, en saisissant le bétail, en réduisant les bâtiments en cendre et en contaminant l'eau potable avec des dépouilles humaines et animales (ibid.). Selon des renseignements publiés par l'unité d'information humanitaire (Humanitarian Information Unit - HIU) du Département d'État des États-Unis, le gouvernement américain a confirmé que 2 964 villages au Darfour ont été entièrement détruits entre février 2003 et décembre 2009 (5 avr. 2010).

Dans un rapport publié en 2004, AI a signalé qu'entre autres, le gouvernement s'est servi du viol comme arme de guerre et que les Janjaouid ont eu recours à la force contre les femmes et les filles appartenant aux Massalit et à d'autres groupes ethniques et agissaient [traduction] « en toute impunité » et que le gouvernement « en était pleinement conscient » (AI juill. 2004, 4, 11). Les témoignages recueillis par AI font état de nombreux incidents, y compris des viols commis en public dans le but d'humilier la personne, des viols collectifs, des viols de femmes enceintes, des actes de torture et des meurtres dans le cadre de violence sexuelle, de l'esclavage sexuel, des viols perpétrés durant les attaques contre les villages, des viols survenant durant les fuites ou aux points de contrôle et des viols commis dans les camps de personnes déplacées au Darfour (ibid., 10-16). Dans le même ordre d'idées, dans son rapport de 2005 sur le Soudan, Freedom House a écrit que [traduction] « [d]e nombreux récits de réfugiés indépendants font état d'une campagne systématique de viols de femmes commis par les Janjaouid et les soldats gouvernementaux » (2005). Dans un article portant sur la violence sexuelle au Darfour, publié en avril 2008, Human Rights Watch a écrit ce qui suit :

[traduction]

Cinq ans après le début du conflit armé dans la région de Darfour au Soudan, les femmes et les filles vivant dans les camps de personnes déplacées, les villes et les régions rurales sont encore extrêmement vulnérables à la violence sexuelle, tant dans le cadre des attaques incessantes contre les civils que durant les périodes de calme relatif. Les responsables sont généralement des hommes des forces de sécurité soudanaises, des milices [y compris les Janjaouid], des groupes rebelles et d'anciens groupes rebelles qui ciblent principalement (mais non exclusivement) les femmes et les filles membres des tribus Four, Zaghawa, Massalit, Berti, Tunjur et d'autres groupes ethniques non arabes. (Avr. 2008, 1)

En 2004, les États-Unis ont conclu que les Janjaouid et le gouvernement du Soudan étaient responsables du génocide commis contre les civils au Darfour (É.-U. 15 juin 2011, 27). En janvier 2005, la Commission internationale d'enquête sur le Darfour a fait état de ce qui suit dans son rapport au secrétaire général des Nations Unies :

[version française du rapport]

Après avoir procédé à une analyse rigoureuse des informations recueillies lors de ses enquêtes, la Commission a établi que le Gouvernement soudanais et les Janjaouid étaient responsables de violations graves des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et du droit international humanitaire qui, en droit international, constituent des crimes. La Commission a établi en particulier que, sur tout le territoire du Darfour, les forces gouvernementales et les milices s'étaient livrées à des attaques aveugles, tuant des civils, commettant des actes de torture, procédant à des enlèvements, détruisant des villages, commettant des viols et autres actes de violence sexuelle, se livrant au pillage et procédant à des transferts forcés de populations. Généralisés et systématiques, ces actes peuvent être considérés comme des crimes contre l'humanité. Vu l'ampleur des destructions et des transferts de populations, d'innombrables femmes, hommes et enfants se trouvent à tel point dépourvus de moyens de subsistance que leur survie est compromise. Aux attaques de grande envergure s'ajoute le fait que de nombreuses personnes ont été arrêtées et mises en détention, et que nombre d'entre elles ont été tenues incommunicado pendant de longues périodes et torturées. Dans leur grande majorité, les victimes de ces violations sont des membres des tribus dites « africaines » du Darfour, notamment les tribus Four, Zaghawa, Massalit, Djebel et Aranga. (25 janv. 2005, 3)

La Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrestation en 2009 contre le président Omar al-Bashir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et un deuxième en 2010 pour génocide (Thomson Reuters Foundation 13 juin 2013; AI 20 sept. 2013). La CPI a également émis des mandats d'arrestation contre le ministre soudanais de la Défense Abdelrahim Mohamed Hussein pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour (Nations Unies 1er mars 2012; Enough Project 2 déc. 2011; É.-U. 19 avr. 2013, 13). Un haut dirigeant des Janjaouid a également été accusé par le CPI (Enough Project août 2013, 3; AI 20 sept. 2013; Thomson Reuters Foundation 13 juin 2013, 3).

Dans un rapport de 2007, l'International Crisis Group fait observer que de [traduction] « [n]ouveaux liens » ont été établis entre les Arabes et les groupes ethniques Four et Massalit, ce qui porte à croire qu'une réconciliation est possible dans certains cas à l'échelle locale, et fait également remarquer que certains groupes arabes ont reconnu que leur subsistance était depuis longtemps interreliée à celle des groupes africains sédentaires (International Crisis Group 26 nov. 2007, 4-6). L'International Crisis Group a affirmé, cependant, que le gouvernement du PCN a cherché à « diluer les efforts déployés » et « avait fortement résisté aux tentatives d'alliances » (ibid., 4, 5). Il a également déclaré que le PCN rétablissait les Arabes dans les régions des Massalit et des Four « où un changement démographique est essentiel pour réussir à manipuler les élections » (ibid., 10). La Direction des recherches n'a trouvé aucune autre source allant en ce sens dans les délais fixés.

En juin 2011, Human Rights Watch a signalé ce qui suit :

[traduction][U]ne hausse marquée des abus commis par les forces de sécurité du gouvernement, y compris des agressions, de la violence sexuelle, du pillage et des arrestations arbitraires, souvent fondés sur les origines ethniques [...] Les profils des attaques montrent que le Darfour continue de jouer en fonction des divisions ethniques, et que les forces gouvernementales ciblent les collectivités associées aux rebelles. (Human Rights Watch juin 2011, 11)

Parmi les sources qu'elle a consultées concernant la dimension ethnique de la violence, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre source allant en ce sens dans les délais fixés.

Enough Project, une organisation ayant son siège à Washington qui [traduction] « travaille avec des citoyens préoccupés, des défenseurs des droits et des décideurs à prévenir, à atténuer et à résoudre les crises de génocide et les crimes contre l'humanité » (n.d.), a écrit ce qui suit dans un rapport de 2013 intitulé Economics of Ethnic Cleansing in Darfur :

[traduction]

Les milices Janjaouid sont de retour. Les forces paramilitaires notoires et l'instrument de contre-insurrection favori du gouvernement du Soudan - qualifié d'infamie à l'apogée du génocide au Darfour au milieu des années 2000 - ont lancé plusieurs campagnes de la terre brûlée en 2003, ce qui a entraîné le nettoyage ethnique des terres des collectivités et le déplacement de centaines de milliers de Darfouris. (Août 2013, 15)

Selon ce rapport, en 2013, les groupes Janjaouid continuaient de s'en prendre aux collectivités massalites ainsi qu'à d'autres groupes non arabes, et à des groupes arabes qui étaient du côté du gouvernement auparavant (Enough Project août 2013, 1). Parmi les sources qu'elle a consultées concernant la dimension ethnique de la violence, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre source allant en ce sens dans les délais impartis.

3.3 Implication des combattants massalits dans les groupes rebelles

On peut lire dans le rapport de 2005 de la Commission internationale d'enquête sur le Darfour que « l'immense majorité » des membres des deux groupes armés à l'origine du mouvement rebelle en 2003 - c'est-à-dire l'Armée de libération du Soudan [Sudan Liberation Army - SLA; aussi appelée Mouvement de libération du Soudan (Sudan Liberation Movement - SLM), SLM/A, SLA/M] et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) - venait essentiellement des Massalit, des Four et des Zaghawa (Nations Unies 25 janv. 2005, 23). En 2009, MRG a écrit que le SLM/A était principalement composé de Four et de Massalit (mai 2009).

Cultural Survival explique ce qui suit :

[traduction]

De nombreux Massalit dont les terres ont été détruites par les Janjaouid étaient d'anciens soldats ou policiers du gouvernement du Soudan. Sachant que le gouvernement travaillait en collaboration avec les milices arabes, bon nombre de ces hommes ont quitté leur emploi et ont joint les rangs de la SLA et du MJE. (Juill. 2008)

Selon un article de Thomson Reuters Foundation, la SLA comprenait à l'origine des combattants issus des groupes ethniques Massalit, Four et Zaghawa; or, après 2006, on a vu une répartition de plus en plus importante en fonction des groupes ethniques, lorsqu'une faction de la SLA, sous la gouverne d'un dirigeant zaghawa, Minni Minawi (SLA-MM), a signé un accord de paix avec le gouvernement, lequel a été rejeté par le MJE et les autres factions de la SLA (13 juin 2013).

Le Bilan sur la sécurité humaine (Human Security Baseline Assessment - HSBA) pour le Soudan et le Soudan-Sud, un projet de recherche portant principalement sur les armes et les groupes armés, administré dans le cadre du sondage sur les armes légères (Small Arms Survey - SAS), un projet de recherche indépendant du Graduate Institute of International and Development Studies [Genève] (HSBA n.d.), signale qu'un éminent dirigeant massalit, Khamis Abaker, a joint les rangs des rebelles du Darfour en 2003 et est devenu vice-président de la SLA (HSBA juill. 2010a). Khamis Abaker s'est ensuite allié à la faction de la SLA dirigée par Abdul Wahid (SLA-AW) avant de mettre sur pied sa propre faction minoritaire [SLA-Khamis Abaker (SLA-KA)] (ibid. juill. 2012, 78; ibid. juill. 2010a; International Crisis Group 26 nov. 2007, 13). Son prédécesseur à la vice-présidence de la SLA, Mansour Arbab Younis, aurait joint les rangs du MJE en 2009 et recruté un nombre [traduction] « important » de combattants massalits, en particulier parmi les Massalit réfugiés au Tchad (HSBA juill. 2012, 78-79). Il existe également une ramification massalite de la SLA-KA, appelée l'Armée de libération du Soudan - Général (Sudan Liberation Army-Mainstream - SLA-Mainstream; aussi appelée [traduction] « ligne générale ») (ibid. juill. 2010b). En juill. 2010, HSBA a écrit que les Massalit étaient [traduction] « [d]ivisés et déplacés » et manquait de leadership, et ne représentaient par conséquent « aucune menace militaire » (juill. 2010a).

HSBA souligne qu'en 2010, certains rebelles massalits ont joint les rangs du Mouvement de la libération pour la justice (Liberation and Justice Movement - LJM), un organe de négociations unifiant deux coalitions de factions rebelles (8 oct. 2012). Le LJM a signé un accord de paix avec le gouvernement du Soudan en 2011 (Christian Science Monitor 19 juill. 2011; Thomson Reuters Foundation 13 juin 2013). Cet accord, appelé le Document de Doha pour la paix au Darfour (Doha Document for Peace in Darfur), ne comprenait pas le MJE ni les deux principales factions de la SLA, c'est-à-dire SLA-MM et SLA-AW (ibid.; BBC 29 avr. 2013; Christian Science Monitor 19 juill. 2011).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Amnesty International (AI). 20 septembre 2013. « UN: Demand Al Bashir's Surrender to the International Criminal Court ». [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. Juillet 2004. Sudan, Darfur: Rape as a Weapon of War. (AFR 54/076/2004) [Date de consultation : 10 janv. 2014]

British Broadcasting Corporation (BBC). 29 avril 2013. James Copnall. « Darfur Conflict: Sudan's Bloody Stalemate ». [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Christian Science Monitor. 19 juillet 2011. Laura Jones. « Doha Agreement Could Actually Worsen Chances for Peace in Darfur ». [Date de consultation : 15 janv. 2014]

Cultural Survival. Juillet 2008. « The Peoples of Darfur ». [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. N.d. « What We Do ». [Date de consultation : 10 janv. 2014]

Darfur Relief and Documentation Center (DRDC). 21 juillet 2004. The Humanitarian Situation in Darfur and Its Implication in International Law. Document d'information no 1 de DRDC. [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. N.d.a. Origin of the Armed Conflicts in Darfur. [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. N.d.b. The Janjaweed and Their Ideology. [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. N.d.c. « About DRDC ». [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Enough Project. Août 2013. John Prendergast, Omer Ismail et Akshaya Kumar. The Economics of Ethnic Cleansing in Darfur. [Date de consultation : 10 janv. 2014]

_____. 2 décembre 2011. « Fact Sheet: ICC Prosecutor Issues Request for Arrest Warrant for Sudanese Defense Minister Hussein ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. N.d. « About Us ». [Date de consultation : 14 janv. 2015]

États-Unis (É.-U.). 19 avril 2013. Department of State. « Soudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2012. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. 15 juin 2011. Congressional Research Service (CRS). Sudan: The Crisis in Darfur and Status of the North-South Peace Agreement. de Ted Dagne. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. 5 avril 2010. Department of State, Humanitarian Information Unit (HIU). « Darfur, Sudan: Confirmed Damaged and Destroyed Villages, February 2003-December 2009 ». [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Ethnologue: Languages of the World. 17e éd. 2013a. « Masalit ». Publié par M. Paul Lewis, Gary F. Simons et Charles D. Fennig. Dallas : SIL International. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. 2013b. « About the Ethnologue ». [Date de consultation : 13 janv. 2014]

Freedom House. 2013. « Soudan ». Freedom in the World 2013. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. 2005. « Soudan ». Freedom in the World 2005. [Date de consultation : 14 janv. 2014]

Human Rights Watch. Juin 2011. Darfur in the Shadows: The Sudanese Government's Ongoing Attacks on Civilians and Human Rights. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. Avril 2008. Five Years On: No Justice for Sexual Violence in Darfur. [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. Mai 2004. Darfur Destroyed: Ethnic Cleansing by Government and Militia Forces in Western Sudan. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Human Security Baseline Assessment for Sudan and South Sudan (HSBA), Small Arms Survey (SAS), Graduate Institute of International and Development Studies. 8 October 2012. « Liberation and Justice Movement (LJM) ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. Juillet 2012. Forgotten Darfur: Old Tactics and New Players. [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. Juillet 2010a. « Sudan Liberation Army-Khamis Abaker (SLA-KA) ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. Juillet 2010b. « Sudan Liberation Army-Mainstream (SLA-Mainstream) (Also Known As 'General Line') ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. N.d. « Project Summary ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

International Crisis Group. 26 novembre 2007. Darfur's New Security Reality. Africa Reports No. 134. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Institute for War and Peace Reporting (IWPR). 24 mars 2010. « Concern Over Janjaweed Immunity ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. 15 février 2010. Tajeldin Abdhalla. « Land Rights Confusion Hinders Darfur IDP Returns ». [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Minority Rights Group International (MRG). Mai 2009. « Sudan Overview ». [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Nations Unies. 1er mars 2012. Centre d'actualités des Nations Unies. « ICC Issues Arrest Warrant for Sudanese Minister for Alleged Darfur Crimes ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

_____. 25 janvier 2005. Commission internationale d'enquête sur le Darfour. Rapport de la Commission internationale d'enquête sur le Darfour au Secrétaire général. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Physicians for Human Rights (PHR). N.d. Darfur: the Culture and the People. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

Thomson Reuters Foundation. 13 juin 2013. « Darfur Conflict ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

Autres sources consultées

Sites Internet, notamment : AllAfrica; ecoi.net; États-Unis - United States Holocaust Memorial Museum; The Guardian; Human Rights First; Institute for the Study of Genocide; International Criminal Court; International Refugee Rights Initiative; Minorities at Risk; Nations Unies - Réseaux d'information régionaux intégrés, Bureau de la coordination des affaires humanitaires; Radio Dabanga; Society for Threatened Peoples; Sudan Consortium; SudanGem.com; Sudan Tribune; United Human Rights Council.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.
commentaires

Première expulsion hier au Prahda d'Appoigny.. Ils sont près de 20 ...

Publié le 6 Septembre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Première expulsion hier

Au Prahda d'Appoigny

 

Ils sont près de vingt.

Notifiés, appel rejeté

En moins de trois semaines..

Premier avion non pris

 

Ils sont près de 20

Entassés dans ce F1

Qui savent

Maintenant

que les expulsions ont commencé.

 

Ils sont près de 20 ...

commentaires

A tous les amis de l'Yonne et d'ailleurs. Prahda d'Appoigny, un appel : France, terre d'exil?

Publié le 31 Août 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda

Pancarte des demandeurs d'asile

Pancarte des demandeurs d'asile

Il y a un mois, les premiers transférés des CAO de l'Yonne arrivaient au Prahda d'Appoigny (Prahda : nouveau dispositif d'expulsion mis en place en juillet) qui était encore F1, dans la plus grande des précipitations. Depuis tous les demandeurs sous Dublin, plus de 20, ont été notifiés dans les pires des conditions, depuis trois semaines à la chaîne, sur le lieu même d'habitation. A tous, on remet un billet d'avion. Et tous voient leur recours refusé, même ceux pour lesquels nous pensions que ce serait impossible. Nous nous sommes largement et à chaque moment mobilisés (Présence à chaque notification, recours précis, manifestations qui n'ont fait que s'amplifier). Le journal local a largement informé. Mais rien n'y a fait. Tous sont maintenant potentiellement expulsables. Et rien n'arrête cette machine infernale.

France, terre d'exil?
A tous les amis de l'Yonne et d'ailleurs. Nous avons besoin de votre aide et de votre mobilisation. Le combat est démesuré. Il  demande l'engagement de tous.

Demandeurs d'asile en 89, 1er septembre 2017

 

Aujourd'hui, le Tribunal Administratif de Dijon vient de rejeter les recours de 6 personnes contre leurs arrêtés de transfert.

 

6 personnes.

 

3 personnes dont la demande de protection a été refusée dans un autre pays. Donc, ils risquent un retour vers le pays d'origine.
...
Une personne qui a été emprisonnée et torturée dans le pays où elle a laissé ses empreintes. Qui est depuis très mal psychologiquement.

 

...

 

Et un couple avec un petit garçon de 3 ans. La maman est enceinte, et elle est très fragile depuis qu'elle sait qu'elle peut être déportée. Elle a déjà eu des grossesses très compliquées avant.

 

#StopDublin

Notre dernière action : une barricade

Notre dernière action : une barricade

Pour s'informer complètement :

Page facebook du Collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés

Page facebook Info Prahda

Page facebook RSM89 (réseau soutien migrants)

commentaires
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 > >>