Il y a eu la magnifique chaîne humaine à Bruxelles, pas simplement symbolique : elle entoure un parc où la police veut rafler des migrants
Il y a eu l'impressionnante chaîne dans le Briançonnais, pour le soutien actif aux demandeurs d'asile, aux migrants chassés, jusqu'à la mort, à cette frontière de notre magnifique démocratie.
Le choix de ce 16 juin, la préfecture d'Auxerre n'est pas non plus là que pour le symbole.
Mais pour alerter sur ce qui se passe ici chaque mardi, jeudi et maintenant vendredi, la notification sans état d'âme, massive depuis février, de dizaines et de dizaines de demandeurs d'asile, "à la chaîne", au nom de Dublin, au nom du principe de "Je me lave les mains de ce qui se passe dans les pays où j'expulse".
Le droit d'asile n'existe plus en France : en effet rares sont les demandeurs qui peuvent arriver ici sans être enregistrés par l'une des innombrables polices sur leur trajet.
Le droit d'asile n'existe plus dans l'Yonne. Raflés à Paris, dispatchés dans les quatre "CAO" dont trois créés ces deux dernières années, dont le terrible camp militaire de Jaulges, en moins de trois mois, ils sont notifiés à la préfecture, expulsés vers des pays qui les ont déboutés, vers l'Italie qui ne les "admet" plus puisque la réponse n'est jamais explicite ...
Ils ont beau expliquer, répéter et répéter, quelquefois en larmes, pourquoi ils sont venus jusqu'en France, la France par l'intermédiaire de l’État, par l'intermédiaire des préfectures, n'a qu'une réponse prétendant s'appuyer sur les textes : l'expulsion.
Rappelons pourtant que Dublin n'est pas une fatalité mais un choix du pouvoir qui a toute latitude de ne pas l'appliquer.
Ceci est le symbole de toute une politique dont le dernier exemple a été la chasse à l'enfant organisée dans les trains, les gares et les bus de l'Yonne, une affirmation présentée comme une réalité sur un prétendu réseau de passeurs dans le département. Les médias se sont emparés de la nouvelle sans recul ni distance.
Mais c'est le symbole de toute une politique de L’État contre tous les migrants, les sans-papiers, celle qui s'exprime avec la loi asile-immigration.
Le 16 juin, les militants mobilisés, les collectifs et associations de soutien aux migrants appellent à former un chaîne humaine à la préfecture de l'Yonne, à Auxerre.
Les covoiturages sont possibles et recommandés, nos voitures pourront être décorées. N'hésitez pas à nous contacter pour une place ou pour proposer des places.