Demandeurs soudanais devant la CNDA.
Décisions 2016.
Source : http://www.cnda.fr/content/download/84065/793919/version/2/file/CNDA%202016%20VF4-16.01.2017.pdf
Femmes
Demandes 72
Réfugiées 19
Protections subsidiaires 13
Décisions 32
Pourcentage acceptation 44,4%
Hommes
Demandes 1 833
Réfugiés 282
Protections subsidiaires 390
Décisions 672
Pourcentage acceptation : 36,7%
Total Soudan
Demandes 1 905
Réfugiés 301
Protections subsidiaires 403
Décisions 704
Pourcentage acceptation : 37%
Quelques mots en préalable
à l'aube de ce nouvel hiver d'angoisse ....
Nous accompagnons depuis juillet 2016, de nombreux demandeurs d'asile soudanais. Certains, nous les connaissons depuis plus d'un an. Et nous avons appris à les apprécier et à les respecter. Durant l'interminable hiver Dublin, ils avaient collectivement rédigé une lettre pour demander la protection de la France.
Certains, Dublin, ont déjà dû fuir ou retourner, pour un petit nombre, en Italie. Ceux qui ont passé Dublin, sont maintenant devant l'Ofpra et la CNDA.
Les statistiques de ces administrations iniques font peur, terriblement peur. Et les premiers refus de l'Ofpra conforte la peur.
Ils sont tous différents, certains ne savent pas lire, d'autres ont été à l'université. L'un des demandeurs menacé conduisait un âne pour transporter les denrées et les hommes vers la frontière proche, un autre était conducteur d'engins et rêve de pouvoir reprendre son métier.
Tous ensemble, le soir, nous avons partagé les sombres soirées d'hiver, mangé ensemble, bu le café soudanais aromatisé de cannelle, de cardamone et de gingembre, et nous nous sommes beaucoup tus, écrasés qu'ils étaient par l'angoisse.
Aujourd'hui ces demandeurs sont menacés de retour au Soudan. A côté de notre combat contre Dublin, maintenant se profile celui contre les procédures iniques de l'Ofpra et de la CNDA, si nous ne voulons pas que dans quelques semaines, quelques mois, nous ayons devant nous des hommes qui fuient le pire, le retour dans leur pays d'origine.
Un soir d'hiver, l'un des demandeurs d'asile disait la voix sourde "Je ne retournerai jamais dans mon pays".
Pour eux, comme tous les demandeurs d'asile en procédure Ofpra, CNDA, que devons-nous faire pour que ce terrible risque ne se réalise pas?
C'est ce nouveau combat qui nous attend ici, dans l'Yonne.