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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

les pays qu'ils fuient

Stop au massacre au Soudan -

Publié le 9 Juin 2019 par lieb dans CNDA, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient

Stop au massacre au Soudan -

Le CAO d'Auxerre a été pendant près de 2 ans et demi le lieu de "vie" de dizaines de demandeurs d'asile soudanais. Ils étaient Dublin, ils ont dû attendre jusqu'à ces derniers mois pour obtenir l'asile, beaucoup ont maintenant le statut de réfugiés.

Cependant, il faut savoir qu'il y a aussi des demandeurs déboutés.

Comment est-ce seulement possible alors que de nouveau ce pays vient de démontrer clairement les dangers que courent les demandeurs originaires de ce pays?

Nous pouvons rejoindre le mouvement de solidarité avec le peuple soudanais. Nous nous devons d'être aux côtés des demandeurs déboutés.

Demandeurs d'asile en 89.

 

Solidarité avec les révolutionnaires soudanais

Depuis Marseille, solidarité avec les révolutionnaires soudanais. Halte aux massacres du peuple par la junte militaire ! Halte à l’interventionnisme des États dictatoriaux saoudiens et égyptiens qui soutiennent la junte militaire. Halte à Hemmeti, le janjawid nourri par Bachir et qui massacre les Darfouris depuis presque 20 ans, qui maintenant réprime à Khartoum, Atbara, Elnahud ! Le peuple veut la chute des régimes. Solidarité internationale ! Liberté, paix et justice !

https://elmanba.noblogs.org/post/2019/06/09/solidarite-avec-les-revolutionnaires-soudanais/

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Les janjawids, gardes-frontières de l’UE - Article de l'Humanité

Publié le 12 Avril 2019 par lieb dans Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient, nous informons

Réfugiés érythréens dans un camp à Kassala, dans l’est du Soudan. Au mépris des accords internationaux, ils risquent d’être renvoyés dans leur pays d’origine.
Réfugiés érythréens dans un camp à Kassala, dans l’est du Soudan. Au mépris des accords internationaux, ils risquent d’être renvoyés dans leur pays d’origine.
Photo : AFP
Les janjawids, gardes-frontières de l’UE
Jeudi, 15 Septembre, 2016

Lu sur le Facebbok de Timothy Perkins

 

La sanguinaire milice utilisée par Khartoum au Darfour s’occupe aujourd’hui de refouler les réfugiés. Comme le souhaite Bruxelles.

Viols, razzias, villages brûlés, enlèvements, tortures… au milieu des années 2000, les janjawids faisaient régner la terreur au Darfour. À dos de cheval ou de chameau, « les cavaliers du diable », comme aimaient les nommer les médias occidentaux, étaient aussi célèbres que les talibans afghans et que les djihadistes d’al-Qaida. Ce bras armé non déclaré de Khartoum était alors financé par le régime pour nourrir le foyer d’une guerre civile débutée en 2003 et qui, d’après les chiffres de l’ONU, a fait en dix ans quelques 300 000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Depuis 2006, ces milices, essentiellement issues des tribus arabes appauvries du Tchad et du Darfour, ont finalement été intégrées dans les forces d’action rapide du gouvernement. D’abord comme supplétifs de l’armée soudanaise mais aussi comme gardes-frontières à l’ouest du pays. Dix ans plus tard, c’est aux abords de la Libye et de l’Égypte que les anciens janjawids opèrent désormais à grands coups de rafles visant des centaines de Soudanais, d’Éthiopiens et d’Érythréens, cherchant à gagner les rivages de la Méditerranée.

À leur tête, un certain Mohamed Hamdan Dagalo, bien connu au Soudan sous le nom de Hemeti, l’un des chefs janjawids les plus redoutés. Ce dernier avait été recruté par l’ancien ministre soudanais des Affaires humanitaires, Ahmed Haroun, qui, pour prix de toute son œuvre, avait reçu en 2007 un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour. À l’époque, Européens et États-uniens étaient très à cheval sur les exactions menées par « les cavaliers du diable » et leurs complices de Khartoum. En 2010, le président Omar Al Bachir en personne est inculpé à son tour pour crimes contre l’humanité et crime de génocide.

Entente discrète avec l’UE pour fournir des armes aux janjawids

Mais depuis, la « crise des réfugiés » est passée par là. Effrayée à l’idée de voir arriver des « hordes » de migrants est-africains sur son territoire, Bruxelles a décidé de se rabibocher en catimini avec le dictateur islamiste par le truchement d’un accord tacite peu ragoûtant et qui pourrait se résumer en une formule lapidaire : « Nous fermerons les yeux sur vos déplacements, mais les réfugiés eux ne bougent plus. » Il y a quelques mois, dans le cadre du processus de Khartoum – mécanisme associant l’Europe et les pays d’origine et de destination des migrants en Afrique – un texte signé par l’Union européenne (UE) stipulait donc que Bruxelles soutenait les efforts du Soudan « pour lutter contre l’immigration clandestine », en formant notamment ses gardes-frontières. Depuis, l’accord commence à porter ses fruits. Début septembre, Hemeti, le chef des gardes-frontières, a même demandé à Bruxelles de reconnaître l’excellence de ses résultats. « L’UE devrait me remercier pour les sacrifices consentis par mes hommes », a-t-il déclaré à la presse locale. Une sortie qui n’était apparemment pas prévue dans la politique de communication de l’UE et qui a provoqué sa panique. Le 6 septembre, une délégation de l’Union européenne au Soudan publiait un communiqué de démenti : « L’Union européenne ne soutient en aucun cas la force d’action rapide (…) L’aide au Soudan ne passe pas par le gouvernement, mais par des organisations internationales ou des ONG. »

La polémique autour d’une éventuelle collaboration de Bruxelles avec Khartoum et ses supplétifs janjawids dans la gestion des réfugiés n’est pourtant pas nouvelle. En mai déjà, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel et la télévision publique ARD avaient déclenché un tollé médiatique. D’après eux, le 23 mars dernier, les pays européens se seraient entendus discrètement pour que l’Allemagne fournisse du matériel de sécurité aux gardes-frontières soudanais, c’est-à-dire aux anciennes milices janjawids.

Cette politique qui porte déjà ses fruits est cependant en totale contradiction avec les accords internationaux sur le droit des migrants fuyant des pays et États reconnus comme répressifs où leur vie est en danger. Depuis plusieurs mois, des centaines, peut-être des milliers d’Érythréens ont été renvoyés par le Soudan dans leur pays d’origine, l’une des dictatures militaires les plus répressives au monde. Récemment la journaliste érythréenne Meron Estefanos témoignait au micro de RFI : « Le 3 mai, 133 Érythréens qui voyageaient vers la Libye ont été arrêtés par des soldats soudanais et renvoyés en prison à Khartoum. Il n’y avait aucune menace de les voir renvoyés en Érythrée. Les familles pensaient qu’ils allaient être libérés après quelques semaines, comme d’habitude. Malheureusement, tard dans la nuit, il y a deux jours, ils ont été renvoyés en Érythrée. » En mai dernier, la députée européenne Front de gauche Marie-Christine Vergiat dénonçait l’opacité créée par Bruxelles autour de cet accord de coopération. Un voile pudique posé par des gouvernements de droite et sociaux-démocrates qui soutiennent des politiques anti-migratoires aux antipodes des droits de l’homme. « On a beaucoup de mal à avoir des informations sur la concrétisation de ces accords avec le Soudan ou avec l’Érythrée, expliquait-elle. J’ai récemment interrogé la Commission sur l’Érythrée, on m’a répondu : secret diplomatique. »

Stéphane Auboua
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Les notes de l'Ofpra sur les pays des demandeurs d'asile d'Afrique

Publié le 4 Novembre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'ils fuient, Les pays qu'il fuient, Ofpra

A lire sur le site de l’Ofpra

https://ofpra.gouv.fr/fr/l-ofpra/nos-publications/les-publications-de-l-ofpra

 

Tchad

DIDR, Tchad : Les manifestations estudiantines à N’Djamena du 9 mars 2015 et du 4 et 6 février 2016, Ofpra, 02/03/2017

DIDR, Tchad : Les mariages forcés, Ofpr

 

Soudan

DIDR, Soudan / Soudan du sud: La question de la nationalité, Ofpra, 21/04/2017

DIDR, Soudan: Les communautés Baggara du Sud-Kordofan, Ofpra, 21/03/2017

DIDR, Soudan : La communauté chiite, Ofpra, 10/01/2017

DIDR, Soudan : Le barrage de Merowe, Ofpra, 19/07/2016

DIDR, Soudan : Les organisations étudiantes paramilitaires et la répression des manifestations étudiantes, Ofpra, 07/07/2016

DIDR, Soudan : Le Parti démocratique unioniste (DUP), situation depuis 2011, Ofpra, 03/08/2016

DIDR, Soudan : Les communautés Nouba au Sud-Kordofan, Ofpra, 30/06/2016

DIDR, Soudan : implication de la milice progouvernementale des gardes-frontières dans les opérations de contre-insurrection au Darfour de 2008 à 2015, Ofpra, 01/08/2016

DIDR, Soudan : Le Parti républicain soudanais, Ofpra, 11/07/2016

DIDR, Soudan : Les mutilations génitales féminines, Ofpra, 14/11/2016

DIDR, Note de synthèse, Soudan : Violations des droits de l’homme commises par le SLA, Ofpra, 07.01.2016

DIDR, Note de synthèse, Soudan : Informations sur la tribu des sinyars (Darfour), Ofpra, 21.12.2015

 

Somalie

DIDR, Somalie : Actes terroristes et présence d’al-Shabaab au Somaliland depuis 2008, Ofpra, 17.05.2016

DIDR, Note, Somalie : la piraterie somalienne, Ofpra, 04.08.2014

 

Guinée

DIDR, Guinée : Situation des enfants sorciers en Guinée forestière, Ofpra, 24/04/2017

DIDR, Guinée : Les Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD), Ofpra, 20.04.2016

DIDR, Note de synthèse, Guinée : Informations sur la section Motards de l'UFDG, Ofpra, 16.11.2015

 

Erythrée

DIDR, Note, Erythrée : Situation des Erythréens en exil au Soudan et en Ethiopie, Ofpra, 29.01.2015

Sommaire

 

Ethiopie

DIDR, Ethiopie: Les mariages forcés, Ofpra, 22/02/2017

DIDR, Ethiopie: Point de situation sur les manifestations oromo récentes et sur les expropriations en lien avec le "Master Plan", Ofpra, 29/11/2016

DIDR, Ethiopie : Le service militaire, Ofpra, 21/10/2016

DIDR, Ethiopie : Les Falashas,  Ofpra, 25.05.2016

DIDR, Note de synthèse, Situation du Front populaire de libération du Tigré (FPLT) depuis le décès du Premier ministre Meles Zenawi (août 2012), Ofpra, 19.11.2015

DIDR, Note, Ethiopie : Situation actuelle dans la province de Gambela, Ofpra, 23.10.2015

DIDR, Note de synthèse, Ethiopie : le Front Patriotique du Peuple Ethiopien, Ofpra, 30.09.2015

DIDR, Note, Ethiopie : les mouvements de protestation depuis 2011, Ofpra, 06.08.2015

DIDR, Note, Ethiopie : point de situation sur les élections législatives de mai 2015, Ofpra, 22.07.

 

Côte d'Ivoire

DIDR, Côte d’Ivoire: Les groupes de "microbes" à Abidjan, Ofpra, 23/02/2017

DIDR, Côte d’Ivoire: Les mutilations génitales féminines, Ofpra, 22/02/2017

DIDR, Côte d’Ivoire : Le Groupement Patriotique pour la Paix (GPP), Ofpra, 12.05.2016

OFPRA-CNDA, Rapport de mission en République de Côte d’Ivoire du 26 novembre au 7 décembre 2012

 

Angola

DIDR, Angola : Les mouvements révolutionnaires angolais depuis 2011, Ofpra, 22/02/2017

DIDR, Angola : L'Eglise évangélique Sétimo Dia a Luz do Mundo, Ofpra, 10/11/2016

 

 

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Un soir d'hiver, l'un des demandeurs d'asile soudanais disait la voix sourde : "Je ne retournerai jamais dans mon pays." Un document récent de Migreurop repris par le Gisti, la Cimade ... montre le danger que courent ces demandeurs d'asile, ici, en France ...

Publié le 30 Octobre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient, Ofpra

Le café soudanais partagé ... aromatisé à la cannelle, la cardamone et au gingembre

Le café soudanais partagé ... aromatisé à la cannelle, la cardamone et au gingembre

Quelques mots en préalable.

Nous accompagnons depuis juillet 2016, de nombreux demandeurs d'asile soudanais. Certains, nous les connaissons depuis plus d'un an. Et nous avons appris à les apprécier et à les respecter. Durant l'interminable hiver Dublin, ils avaient collectivement rédigé une lettre pour demander la protection de la France.

Certains, Dublin, ont déjà dû fuir ou retourner, pour un petit nombre, en Italie. Ceux qui ont passé Dublin, sont maintenant devant l'Ofpra et la CNDA.

Les statistiques de ces administrations iniques font peur, terriblement peur.

Ils sont tous différents, certains ne savent pas lire, d'autres ont été à l'université. L'un des demandeurs menacé conduisait un âne pour transporter les denrées et les hommes vers la frontière proche, un autre était conducteur d'engins et rêve de pouvoir reprendre son métier.

Tous ensemble, le soir, nous avons partagé les sombres soirées d'hiver, mangé ensemble, bu le café soudanais aromatisé de cannelle, de cardamone et de gingembre, et nous nous sommes beaucoup tus.

Aujourd'hui ces demandeurs sont menacés de retour au Soudan. A côté de notre combat contre Dublin, maintenant se profile celui contre les procédures iniques de l'Ofpra et de la CNDA, si nous ne voulons pas que dans quelques semaines, quelques mois, nous ayons devant nous des hommes qui fuient le pire, le retour dans leur pays d'origine.

Un soir d'hiver, l'un des demandeurs d'asile disait la voix sourde : je ne retournerai jamais dans mon pays.

Que devons-nous faire pour que ce risque ne se réalise pas?

L’Europe collabore avec un dictateur pour mieux expulser vers le Soudan

http://www.gisti.org/spip.php?article5744

Migreurop demande l’arrêt immédiat de toutes les collaborations initiées par l’Union européenne et ses Etats membres avec la dictature d’Omar El-Béchir et avec tout Etat qui bafoue les droits fondamentaux.

 

Lorsqu’il s’agit d’expulser des étrangers jugés indésirables, rien ne semble devoir arrêter l’Union européenne (UE) et ses États membres qui n’hésitent pas à se compromettre avec Omar el-Béchir, le chef d’État du Soudan qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre.

Il y a longtemps que l’UE a fait le choix de sous-traiter à des pays tiers, sous couvert d’un partenariat inéquitable et avec des fonds issus du développement, la lutte contre l’immigration irrégulière et même la gestion de la demande d’asile. Ce processus d’externalisation, qui s’accompagne de la délocalisation de la surveillance des frontières européennes très en amont de leur matérialisation physique, a été encore renforcé à la suite de la si mal nommée « crise des réfugiés » [1].

Ainsi, dans le cadre du Processus de Khartoum, initié par l’UE en 2014 et consolidé suite au Sommet de La Valette de fin 2015, les régimes les plus répressifs, tels que le Soudan et l’Erythrée – que des dizaines de milliers de demandeurs d’asile cherchent à fuir – bénéficient de subsides pour retenir leur population et « sécuriser » leurs frontières… sans que l’UE ne se préoccupe des atteintes dramatiques portées aux droits humains dans ces pays.

Dans ce domaine, l’UE et les États membres agissent de concert. Ainsi, de nombreux pays européens n’hésitent pas à renvoyer vers Khartoum des ressortissants soudanais - peu importe qu’il puisse s’agir de demandeurs d’asile - et à collaborer avec les autorités locales pour faciliter ces expulsions. Dernièrement, c’est dans un parc bruxellois que des émissaires soudanais procédaient à l’identification de leurs nationaux en vue de leur retour forcé, semant la terreur parmi les personnes exilées qui y campaient [2].

Si l’affaire a suscité de vives réactions, le gouvernement belge s’est retranché, pour se justifier, derrière l’exemple donné par ses voisins et continue de programmer des expulsions de ressortissants soudanais [3].

En France, une coopération similaire existe ainsi depuis 2014 : des représentants de Khartoum auraient visité plusieurs centres de rétention pour identifier des ressortissants soudanais et faciliter leur renvoi [4]. Selon les chiffres dont disposent les associations qui interviennent dans les CRA français, 9 personnes auraient été renvoyées vers le Soudan depuis 2015 et environ 150 remises à l’Italie et exposées au risque d’un renvoi vers Khartoum depuis le territoire italien...

Par ailleurs, des retours forcés vers le Soudan ont eu lieu depuis l’Allemagne, l’Italie et la Suède, grâce notamment à des accords de police bilatéraux, souvent publiés uniquement à la suite des pressions exercées par la société civile [5]. L’Italie, à l’avant-garde de la vision sécuritaire en matière de collaboration dans le domaine des migrations, a ainsi conclu en août 2016 un accord de coopération policière avec le Soudan, dans le cadre duquel 48 personnes, originaires du Darfour, ont été refoulées à Khartoum. Celles qui ont pu résister à leur renvoi depuis l’Italie ont demandé et obtenu une protection, tandis que cinq des personnes refoulées ont porté plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme [6].

Ces accords et pratiques bafouent en effet toutes les obligations des pays européens en matière de respect des droits humains (droit d’asile, principe de non-refoulement, interdiction des expulsions collectives et des traitements inhumains et dégradants, droit à la vie, etc…) et révèlent le cynisme qui anime l’Union et les États-membres, prêts à tout pour refuser aux exilés l’accès au territoire européen.

Il faut le dire et le répéter : toute forme de coopération avec les autorités soudanaises bafoue les obligations résultant du droit international et met en danger les personnes livrées par les autorités européennes au dictateur Omar el-Béchir. Le réseau Migreurop et ses membres demandent en conséquence l’arrêt immédiat des expulsions vers le Soudan et de toute démarche de coopération avec ce pays.

Le 11 octobre 2017

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Le comble du cynisme. Relire la motivation du refus d'asile opposé à un demandeur d'asile somalien en Allemagne à la lumière du dernier attentat fait froid dans le dos. Plusieurs demandeurs somaliens ont été ou sont concernés dans l'Yonne.

Publié le 15 Octobre 2017 par lieb dans nous informons, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient, Prahda

Plus de cent morts ...

Plus de cent morts ...

Un jeune demandeur d'asile somalien a fait sa demande d'asile en Allemagne. Voilà la motivation du refus.

L'office de l'immigration concède que dans la capitale Mogadiscio, 1400 civils ont été tués en six mois. Mais "Considérant le nombre d'habitants, à savoir un million, et même en considérant qu'il peut y avoir un nombre plus important de morts non enregistrés, il faut constater que les événements ne sont pas si fréquents que chacun de ceux qui retournent dans ce pays, puisse craindre être victime de cette violence aveugle."

Ceci est un extrait d'un article publié par le TAZ et repris sur le blog (en allemand, en partie traduit) il y a plusieurs semaines.

Relire la motivation du refus d'asile opposée à ce jeune Somalien en Allemagne à la lumière du dernier attentat fait froid dans le dos.

Il y a dans l'Yonne plusieurs demandeurs d'asile qui ont été déboutés en Allemagne et qui y sont renvoyés au titre de la procédure Dublin. Deux de ces demandeurs ont été concernés à Appoigny.

On comprend pourquoi, ils refusent le retour dans ce pays et demandent l'asile ici.

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Chers Soudanais ...

Publié le 14 Octobre 2017 par lieb dans Nous les soutenons, nous informons, Prahda, Paroles de demandeurs d'asile, Les pays de non asile, Les pays qu'il fuient, Les pays qu'ils fuient

Une photo qui accompagne nos manifestations dans l'Yonne.

Une photo qui accompagne nos manifestations dans l'Yonne.

Lu sur le facebook de Timothy Perkins

Chers Soudanais, vous composez une nouvelle communauté en France et j'ai eu envie de raconter qui vous êtes, vous qui avez fui le régime d’Omar Al-Bachir,

Dans le Monde de ce midi, une page vous est consacrée et l'article est en intégralité sur le site du monde.fr (pour les abonnés). Pour les autres, voilà un extrait de cet article qui essaie de vous raconter. Un hommage à votre courage. Une pensée particulière en l'écrivant pour quelques-uns d'entre vous. Vous vous reconnaîtrez: Abbas, Adam, Ashraf, Hassan, Ahmed, Abdo Rsol, Elsadig; Amir, Issam...

Par Maryline Baumard

 

En sortant du restaurant Le Prince, au métro La Chapelle, à Paris, Mohamad jette un œil au trottoir d’en face. On lui a dit que des agents de l’ambassade du Soudan traînent souvent en repérage dans ce coin du 18e arrondissement.

Même à 7 000 km de son pays, l’étudiant n’est pas serein. « Je dirai “ouf” quand j’aurai mon statut de réfugié… pas avant », soupire celui qui vient de faire traduire en français, sur le coin d’une table grasse au fond du boui-boui, le récit de ses persécutions pour établir sa demande d’asile. Il y a trois ans, Mohamad se serait senti bien seul en France, où les ressortissants de l’ex-colonie britannique ne s’arrêtaient pas. Mais cette époque est révolue.

Désormais, ceux qui fuient le régime dictatorial d’Omar Al-Bachir – au pouvoir depuis son coup d’Etat de 1989, en dépit de sa mise en accusation par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre durant la guerre du Darfour –, optent de plus en plus pour la France, dessinant les contours d’une nouvelle communauté. Avec quelques restaurants, des petites épiceries, un coiffeur, dans les rues Philippe-de-Girard et Pajol, Paris a même son quartier soudanais.

Après avoir été en tête des demandes d’asile en 2015 et en 2016, les ressortissants de ce pays sont 14 603 à bénéficier d’un titre de séjour, selon la direction des étrangers du ministère de l’intérieur. Si l’on y ajoute les premières vagues de réfugiés, qui ont aujourd’hui la nationalité française, et les déboutés de l’asile qui se sont installés sans titre, on arriverait à 30 000 Soudanais de cœur résidant dans l’Hexagone.

La France « a pourtant été d’abord un choix par défaut pour beaucoup de migrants qui ont tenté la Grande-Bretagne et se sont résignés ensuite à rester », analyse Amir El-Nour Adam, peintre en bâtiment le jour et étudiant en master 2 d’anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales le soir.

Ce groupe, dans lequel les Darfouris sont majoritaires, est massivement composé d’hommes seuls. « Ils ont entre 25 et 30 ans, viennent de localités situées dans les zones en conflit d’où ils ont fui il y a plusieurs années pour rejoindre la Libye ou sont, dans une moindre proportion, originaires de zones urbaines où ils ont fait des études supérieures », explique Sylvie Bergier-Diallo, référente Ofpra pour les ressortissants de cette nationalité.

Devant « Center Soudan » dans le quartier de la communauté soudanaise du 18ème arrondissement de Paris, le 10 octobre.
Son récit dans son sac à dos, Mohamad file vers le croisement des rues Pajol et Philippe-de-Girard, épicentre de sa communauté d’origine, à 100 mètres du métro La Chapelle. « Le temps est moins long en compagnie des Soudanais », estime celui qui aime la magie des rencontres dans ce petit périmètre.

« Juste là, devant l’épicerie, j’ai aperçu la semaine dernière un ami avec qui j’avais habité en Libye. Ça m’a fait tellement plaisir de le savoir vivant que je ne pouvais plus le lâcher après. Je suis entré avec lui pour qu’il achète des gombos, et là, pour la première fois depuis que j’ai quitté Khartoum, j’ai retrouvé l’odeur du savon, des crèmes que mettent les femmes chez nous. J’ai même vu sur les étagères le parfum de ma mère. J’étais pas préparé… », raconte-t-il, ému, en montrant l’enseigne d’Aux délices du Soudan, échoppe ouverte il y a quatre ans par Ali Arbab, parti du Darfour voici neuf ans. C’est dans ce quartier aussi que Mohamad a rencontré celui qui l’a envoyé vers un « traducteur de récits d’asile ». Pour le meilleur ou le pire

Les premiers ressortissants de ce grand pays d’Afrique à avoir opté pour la France étaient « au service de riches émirs et ont décidé lors d’un passage à Paris d’y rester », rappelle Hala Babikir. Leurs enfants, dont beaucoup sont installés aux alentours d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), n’ont pas de lien avec le reste de la communauté. « Il se dit même qu’ils ont encore une association pour les hommes et une autre pour les femmes », rapportent à l’unisson plusieurs membres de la communauté.

Une seconde vague, plus éduquée, a suivi dix ans après, venue apprendre le français et jamais repartie. Puis est venu le tour des opposants politiques, au lendemain du coup d’Etat de 1989. Les fondateurs d’Espoir, d’ici et d’ailleurs en font partie, comme le syndicaliste Issam Othman, qui vit à Vichy (Allier) depuis que les Nations unies (ONU) l’ont fait sortir des geôles de Bachir en 2000, où il avait passé près de dix ans.

Depuis, bon an mal an, 51 % des demandeurs d’asile soudanais (contre 38 % en moyenne en 2016 toutes nationalités confondues) sont protégés. Moneim Rahama est l’un d’eux. Il est arrivé en 2015 et fait partie des artistes de la communauté ; ceux pour qui la vie à Paris est la plus rude, puisque à la précarité s’ajoute le déclassement.Comme le rappelle Abdellaziz Eshafei, « sept personnes se sont suicidées récemment dans la communauté ».

LE MONDE | 11.10.2017 |

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Erythrée, un article de MSF. Les pays qu'ils fuient.

Publié le 9 Septembre 2017 par lieb dans Les pays qu'ils fuient

Fuir l’Érythrée pour trouver refuge en Europe, d’un enfer à l’autre » 5 Avril 2017

Une femme érythréenne chante une prière avec d'autres femmes et enfants après avoir été secourue le 2 septembre 2015 en mer Méditerranée par le MY Phoenix, bateau de recherche et de sauvetage de MSF.

Une femme érythréenne chante une prière avec d'autres femmes et enfants après avoir été secourue le 2 septembre 2015 en mer Méditerranée par le MY Phoenix, bateau de recherche et de sauvetage de MSF. © Gabriele François Casini/MSF

 

On estime à environ 5 000 le nombre de personnes qui fuient l’Erythrée tous les mois. Bien que 90% des Érythréens qui atteignent  l’Europe se voient offrir l’asile, les candidats au refuge ne bénéficient pas d’accès sûr et légal pour y parvenir, et doivent risquer leur vie sur des routes particulièrement dangereuses.

 

Depuis 2015, Médecins Sans Frontières a offert une assistance humanitaire à plus de 65 000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants en Éthiopie, en Libye et en mer. Parmi eux, MSF a aidé de nombreux Érythréens à bord de ses navires de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée.

 

En 2015, les Érythréens étaient le principal groupe de migrants à traverser la Méditerranée centrale vers l’Europe, et le deuxième derrière les Nigérians en 2016. Fin 2015, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estimait que sur cinq millions d’Érythréens, 411 000 étaient réfugiés hors du pays.

 

C’est notamment au cours de sauvetages en mer à bord du My Phoenix en 2015, puis en 2016 à bord de l’Aquarius, navire affrété en partenariat avec SOS Méditerranée, que MSF a pu recueillir de nombreux témoignages d’Erythréens. D’autres histoires ont pu être recueillies dans le même temps par des équipes de MSF en Libye et au Tigré, une région du nord de l’Éthiopie.

 

Des conditions de vie insupportables en Érythrée

 

Les Érythréens quittent leur pays pour échapper au service militaire, obligatoire et d’une durée indéterminée, aux violences, à la crainte du gouvernement, au manque de liberté et à l’extrême pauvreté. « En Érythrée, on ne vit pas comme des êtres humains. Le gouvernement peut vous envoyer en prison, il peut vous envoyer à la mort. »

 

En Érythrée, le service militaire obligatoire pendant une durée indéterminée semble être une pratique courante, et touche la plupart des familles. Le programme permet au gouvernement d’appeler les citoyens sous les drapeaux pour une période de 18 mois, pouvant être prolongée de manière arbitraire. « En Érythrée, nous ne savons jamais lorsque le service militaire se terminera, s’il se termine. Travailler dans ces conditions sans rémunération revient à de l’esclavage », explique un Érythréen de 35 ans.

 

« J’ai été contraint au service militaire. J’ai dû m’entrainer en pleine chaleur pendant dix mois. Je n’étais jamais autorisé à aller voir ma famille, alors une fois, je suis parti sans autorisation. J’ai été jeté en prison. Après cet épisode, tout s’est dégradé. J’ai dû fuir, en quête d’une meilleure vie », raconte un Érythréen de 27 ans.

 

Les femmes peuvent également être directement touchées par le service militaire et le maintien de leurs maris sous les drapeaux pendant une durée indéterminée. Une femme érythréenne de 30 ans, rencontrée par MSF au Tigré, explique pourquoi elle a dû quitter le pays : « Ils ont renvoyé mon mari à l’armée après la naissance de nos enfants. Nous n’avions pas de revenu. Comment pouvais-je vivre ? Il s’est enfui [du service militaire] et les responsables gouvernementaux sont venus à la maison le chercher. “Dites-nous où il est ou nous vous plaçons en détention”, m’ont-ils dit. S’il ne retournait pas effectuer son service militaire, je devais payer 50 000 nakfas [3 000 euros] ou aller en prison. Je n’avais pas d’argent donc je me suis enfuie. »

 

Une affiche pour le service militaire. Erythrée, novembre 2011 © Stefan Boness/Panos Pictures

Une affiche pour le service militaire. Erythrée, novembre 2011 © Stefan Boness/Panos Pictures

Quitter l’Érythrée à ses risques et périls

 

Quitter l’Érythrée est particulièrement dangereux. Les visas permettant de quitter le territoire sont très difficiles à obtenir et quitter le pays sans visa de sortie constitue une infraction. Ceux qui tentent de traverser la frontière illégalement vers l’Éthiopie ou le Soudan risquent de se faire abattre par les patrouilles frontalières. Ceux qui se font attraper en train de traverser la frontière sont soit emprisonnés et torturés, soit contraints de payer d’importantes rançons. Et pourtant, malgré tous ces risques, des milliers d’Érythréens continuent de quitter le pays chaque mois.

« Nous étions quatre en tout. À la lumière de la lune, nous avons marché longtemps avant d’atteindre la frontière. Nous nous sommes retournés vers les champs que nous venions de traverser et nous avons vu trois autres Érythréens en train de passer la frontière. Ils se sont fait tirer dessus. J’ai vu l’un d’entre eux mourir », raconte une jeune Érythréenne de 19 ans.

L’Éthiopie et le Soudan accueillent une grande partie des réfugiés érythréens. Au Soudan, les Érythréens risquent d’être renvoyés de force dans leur pays et en Éthiopie, ils tentent désespérément de survivre sans possibilités de travail ni d’études. Pour beaucoup d’entre eux, rejoindre l’Europe en traversant le Sahara et la Libye reste la seule option.

 

Un Erythréen dans un centre de détention en Libye, en avril 2014 © Daniel Etter/Redux

Un Erythréen dans un centre de détention en Libye, en avril 2014 © Daniel Etter/Redux

La Libye, un passage obligé vers l’Europe

 

Une fois en Libye, les Érythréens, tout comme les autres migrants, sont victimes de maltraitances infligées par les passeurs, les trafiquants, les groupes armés, les milices et les forces de sécurité. Sur leurs navires, les équipes de Médecins Sans Frontières ont eu la possibilité de s’entretenir avec de nombreux Érythréens, et chacun raconte avoir été directement victime ou témoin de violences extrêmes, notamment d’actes de torture, tout au long de leur périple. Parmi les femmes érythréennes secourues par MSF, beaucoup déclarent avoir directement subi des violences sexuelles, notamment des viols, souvent infligées par plusieurs hommes. Les équipes médicales de MSF constatent des cicatrices et des blessures chez les Érythréens secourus, qui souffrent également d’autres affections médicales, telles que de graves troubles psychologiques.

 

En octobre 2016, un Érythréen de 23 ans nous a raconté son histoire à bord de l’Aquarius : « Les passeurs nous ont dit qu’on leur devait 5 500 dollars américains et que nous devions payer avant de rejoindre la côte et l’Europe. J’ai contacté ma famille et mes amis pour leur demander de l’aide. J’ai mis deux semaines à rassembler l’argent, mais je suis resté trois mois en Libye. J’ai eu de la chance. D’autres personnes que j’ai rencontrées sont toujours là-bas et y étaient déjà depuis plus d’un an quand je suis arrivé. Certaines femmes se sont fait violer, sont tombées enceintes et ont accouché là-bas. L’endroit où j’étais détenu était horrible. C’est un endroit secret, que personne ne connaît. Se faire battre là-bas est monnaie courante. »

 

À travers le rapport Dying to reach Europe, Médecins Sans Frontières tente d’analyser plus en détail les difficultés rencontrées par les Érythréens, tant dans leur pays qu’au cours de leur périple en quête de sécurité. Ces trajets, ainsi que ceux d’autres réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, révèlent l’échec du système d’asile actuel.

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