Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

chronique en 89

C'est un prisonnier maltraité, qu'on a tenu tenu en laisse, entouré constamment de policiers lourdement armés, prisonnier du silence, enfermé en quartier d'isolement que nous avons vu dans le box ... ...

Publié le 7 Octobre 2021 dans Procès, CAO Coallia Auxerre, Chronique en 89

C'est un prisonnier maltraité, qu'on a tenu tenu en laisse, entouré constamment de policiers lourdement armés, prisonnier du silence, enfermé en quartier d'isolement  que nous avons vu dans le box ... ...

Peu de gens imaginent, connaissent la violence extrême de la prison en France. On pense cela réservé au passé des QHS, aux pays dictatoriaux. Peu de gens ont donc la possibilité de comprendre qui nous avons vu en fait dans le box des accusés lors de ce procès après déjà trois ans d'incarcération et ce qui l'attend dans une prison pour majeurs, isolé par la langue et son origine étrangère et reconnu comme ayant besoin d'un accompagnement psychologique. C'est une double et triple peine dont on se demande comment il pourra tout simplement la supporter.

Pour les jurés, c'est certainement un monde totalement inconnu dont ils devraient pourtant être informés puisqu'ils sont chargés de décider ou non d'une peine de prison et de sa longueur.

Caro Osas est un jeune prisonnier maltraité au nom de la sécurité

 

. Encore presque un MNA (mineur non accompagné - mineur isolé)

Caro Osas a tout juste 19 ans au moment du drame. Il est majeur sur le papier, mais à peine sorti de la minorité. On sait qu'un mineur demandeur d'asile a un accompagnement spécifique, certes imparfait mais correspondant plus à ses besoins en apprentissage, en attention, en protection. Et que dans les prisons en France, il doit avoir des conditions différentes correspondant à son âge. Caro Osas ne peut en bénéficier à quelques mois près. Mais tout ceux qui ont des enfants grands adolescents savent qu'à 19 ans la personnalité est encore en train de se former.

Au foyer, pourtant il se retrouve avec des résident plus âgés, il n'est plus avec des jeunes de son âge En prison, il en est de même. A Coallia, le personnel a-t-il compte de cet âge? La police, la prison en tiennent-elles compte? Dans ce procès, en a-t-on tenu compte? Et maintenant qu'il est condamné, qu'il ne peut aller dans un établissement pour mineurs, que sera sa vie dans un établissement pour adultes.

C'est un prisonnier maltraité, qu'on a tenu tenu en laisse, entouré constamment de policiers lourdement armés, prisonnier du silence, enfermé en quartier d'isolement  que nous avons vu dans le box ... ...

. Un prisonnier tenu en laisse

Audience. Nous sommes en train de regarder une suite de photos prises lors de la reconstitution. L'un des deux avocats, Me Mariotti, fait arrêter le déroulé et fait pointer sur un "détail" que ne pouvaient voir seuls les jurés ...  la "laisse" à laquelle est rattaché Caro Osas. Déjà dire ce mot est en soi intolérable.  Toutes ces photos qui reviennent en mémoire, comme celles de ces demandeurs d'asile ainsi trainés vers des avions. On nous dit que Caro Osas est dangereux. Mais quel sentiment peut naître chez un être humain ainsi traité.

 

. Refus de l'avocat de s'entretenir avec son client qu'on prétendait laissé menotté

L'autre avocat Me kempf dira plus tard qu'à chaque visite, on voulait lui imposer un prisonnier menotté, et qu'il devait exiger qu'on y renonce sous peine d'une protestation officielle d'atteinte aux droits de la défense. Il a décrit aussi les déplacements de ce jeune entouré de "robocops", ces policiers surarmés, impressionnants pour nous--mêmes qui ne dépendons pas d'eux. Et que nous avons vus au procès.

(Une petite remarque qui montre bien ce qu'est ce quotidien entouré de gens qui ont tout pouvoir sur vous : une personne du public veut recharger son portable craignant de se retrouver après une journée au palais sans téléphone. Aussitôt la décision tombe non, pourquoi non, parce que non. La vie prisonnière c'est cela, dépendre pour chaque petit acte de la vie du bon vouloir de l'autre jusqu'à l'absurdité.)

(Une deuxième remarque significative. C'est le début de l'audience, une policière affectée je pense au palais, derrière moi dit fort à son collègue : et ce genre de type en plus a deux avocats. Je me retourne vers cette personne qui dans l'exercice de ses fonctions fait ces remarques inappropriées et audibles du banc des témoin où je me trouve, significatives de ce que ce jeune peut vivre, de cette condamnation a priori. En fait Me Kempf, devant la gravité du procès a souhaité la présence de Me Mariotti. Ils se partagent royalement la rémunération prévue pour un avocat commis d'office! Ce qui est sûr, c'est que la double plaidoirie a été nécessaire permettant une défense plus précise et deux approches complémentaires du dossier.)

 

. Le régime d'isolement

Ce qui cependant est le plus intolérable à penser, c'est le retour de ce jeune homme ... dans un quartier d'isolement, dans une cellule d'isolement. A Orléans, il avait été accusé d'actes de violence (un journal du même groupe que L'Yonne républicaine, avait fait un article tout aussi odieux et aussi unilatéral que celui décrit dans notre précédent article et qui a pu être lu sur le net par le jury!).

Une vidéo permet de voir ce qu'est l'isolement. Certes aux Etats-Unis, je n'ai pas trouvé l'équivalent sur la France. Mais ce qui est commun, c'est la cellule, espace réduit, c'est la solitude absolue, aucun contact avec d'autres prisonniers, Seul, sans communication toutes les heures de la journée. C'est la mesure la plus dure en prison.

Et que peut faire un jeune qui ne peut ni lire, ni écrire, ni parler enfermé ainsi toute une journée.

Retourner à l'isolement,  qu'est ce que cela a pu signifier pour ce jeune après ces trois journées, après un verdict si lourd. En détention normale, c'est difficile, mais au moins peut-on en parler.

(https://www.youtube.com/watch?v=8ubgIPbeXJw&ab_channel=NatGeoFrance)

 

. Un jeune isolé,  prisonnier du silence

Caro Osas est un jeune condamné au silence, ne maîtrisant pas la langue, parlant un anglais plus qu'approximatif, ne sachant pas  écrire. L’interprète a fait de son mieux, mais par exemple il n'a pas pu savoir ce que disait l'avocate générale. On parlait de lui mais que disait-on? Il ne pouvait le savoir. On lui a demandé ce qu'il voulait, car l'accusé est le dernier à parler. Mais que pouvait-il dire, lui qui n'a pu comprendre pratiquement rien en direct de ce qui se disait.

Seul de sa nationalité, avec des hommes n'ayant pas vécu le même parcours, présenté comme ayant comme seul langage celui de la violence, comme étant un être violent presque animal, que peut-il dire et comment va-t-il vivre?

https://www.hrw.org/fr/report/2016/04/05/double-peine/conditions-de-detention-inappropriees-pour-les-personnes-presentant

A la recherche de documents sur l'isolement, je trouve ce document (sur un autre détenu), certes extrême, mais qui témoigne que certains surveillants peuvent voir de cette manière ce jeune. https://www.fopenitentiaire.fr/post/2019/10/01/prison-de-ch%C3%A2teauroux-un-crachat-une-meurtrissure

 

. Un jeune au parcours traumatisé

C'est donc un prisonnier constamment traité comme un animal fauve que nous avons vu lors de ce procès. Un prisonnier qui ne peut communiquer avec personne, un prisonnier qui ne connaît que la violence du système.

Un prisonnier pourtant que nous avons vu assister à ces trois jours, en mesure de se contrôler. Un prisonnier que même l'avocate générale a dit en mesure de retrouver une place s'il était suivi et bénéficiait d’activités d'apprentissage.

Mais ce que nous vu aussi aujourd'hui dans ce prisonnier qui a été tenu en laisse, placé en cellule d'isolement, condamné au silence

C'est un accusé, seul dans le box, dans un procès sans témoins présents, qui se déroule à marche forcé, sans public et que la presse avait déjà condamné dans un précédent article, risquant ainsi d'influencer les jurés.


A propos de l'isolement

Adoptée par la 65ème Assemblée Générale, Durban, Afrique du Sud, octobre 2014,
et révisée 
par la 70ème Assemblée Générale, Tbilissi, Géorgie, octobre 2019

PRÉAMBULE

Dans de nombreux pays, un nombre considérable de détenus se trouvent placés à l’isolement cellulaire. L’isolement consiste, dans un centre de détention à séparer une personne de l’ensemble des détenus et à la maintenir seule dans une cellule ou une pièce séparée jusqu’à 22 heures par jour. Cette forme de détention peut être désignée par différents termes selon les juridictions : « ségrégation », « placement en quartier disciplinaire », « séparation/coupure des autres détenus »… Les conditions et l’environnement de l’isolement peuvent également varier d’un endroit à l’autre. Mais quelle que soit la manière dont il est défini et mis en œuvre, l’isolement carcéral se caractérise par un isolement social complet, l’absence de contact humain significatif, une activité réduite et des stimuli environnementaux limités. Certains pays se sont dotés de dispositions précises sur la durée et la fréquence auxquelles un détenu peut être placé à l’isolement, mais de nombreux autres manquent de règles claires à cet égard.

L’isolement cellulaire peut être différencié d’autres interventions brèves qui visent à séparer des détenus en réaction immédiate à un comportement violent ou perturbateur afin de les protéger d’eux-mêmes ou des autres. De telles interventions ne doivent pas avoir lieu dans un environnement d’isolement.

Les raisons du recours à l’isolement peuvent varier d’une juridiction à l’autre et cette mesure peut être utilisée à différentes étapes du processus judiciaire. L’isolement cellulaire peut être employé comme mesure disciplinaire pour maintenir l’ordre et la sécurité, comme mesure administrative, aux fins d’une enquête ou d’un interrogatoire, comme mesure préventive pour éviter toute atteinte au détenu lui-même ou à d’autres détenus ou il peut s’agir d’un régime restrictif visant à limiter les contacts avec les autres. L’isolement peut être imposé pour une durée en heures, voire en jours.

Conséquences médicales de l’isolement

Les personnes peuvent réagir à l’isolement de différentes manières : il a été démontré que pour un nombre significatif de détenus, l’isolement peut causer de graves troubles psychologiques, psychiatriques et parfois physiologiques, parmi lesquels l’insomnie, la confusion, la psychose, des hallucinations, ainsi que l’aggravation de problèmes de santé préexistants. L’isolement est également associé à un fort taux de comportements suicidaires. Ces conséquences néfastes peuvent survenir après seulement quelques jours et dans certains cas persister après la fin de l’isolement.

Certains groupes sont particulièrement vulnérables aux effets négatifs de l’isolement carcéral. Les personnes atteintes de troubles psychotiques, de grave dépression, de stress post-traumatique ou de graves troubles de la personnalité peuvent ne pas supporter l’isolement, qui peut avoir d’importantes conséquences sur leur santé. L’isolement peut compromettre la réussite du traitement de ces personnes une fois celles-ci de retour dans leur lieu de détention ou au sein de la société. Les détenus atteints d’un handicap physique ou d’un autre trouble médical voient souvent leur état s’aggraver en isolement, non seulement du fait des contraintes physiques que cet isolement suppose, mais aussi parce que leurs besoins particuliers ne sont souvent pas pris en compte dans cet environnement.

La pratique de l’isolement expose les enfants et les jeunes, qui se trouvent à un stade crucial de leur développement, tant sur le plan social que psychologique et neurologique, à de graves risques de troubles mentaux et physiques à long terme. Les dangers de l’isolement pour les enfants et les jeunes font l’objet d’un consensus international croissant, aussi certaines juridictions ont-elles complètement aboli cette pratique.

Normes internationales relatives à l’isolement

L’accumulation de preuves des conséquences délétères de l’isolement sur la santé des détenus a conduit à l’élaboration d’une série de normes et de recommandations internationales visant à réduire l’usage et les effets néfastes de l’isolement.

Les règles minima pour le traitement des détenus ont d’abord été adoptées en 1957 puis elles ont été révisées et adoptées à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies en 2015 sous le nom de Nelson Mandela Rules. Les règles minima constituent le principal cadre international pour le traitement des prisonniers.

Les règles Nelson Mandela sont étayées et complétées par d’autres normes et recommandations internationales, telles que les règles des Nations unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes et commentaires, dites règles de Bangkok, les règles des Nations unies pour la protection des mineurs privés de liberté ou encore les travaux du rapporteur spécial chargé d’examiner les questions se rapportant à la torture.

Le recours abusif à l’isolement cellulaire peut se caractériser par une durée indéfinie ou prolongée de l’isolement (définie comme telle à partir de 15 jours) mais aussi par une sanction collective ou corporelle, la réduction de la ration alimentaire ou en eau potable du détenu ou le placement de celui-ci dans une cellule sans lumière ou constamment éclairée. L’usage abusif de l’isolement peut ainsi constituer une forme de torture ou de mauvais traitement et à ce titre il doit être interdit, conformément au droit international des droits humains et à l’éthique médicale.

L’AMM et ses membres réitèrent la position ferme qu’ils ont adoptée de longue date, à savoir la condamnation de toute forme de torture ou de tout autre peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant et réaffirment le principe fondamental selon lequel les médecins ne sauraient cautionner ou participer à un acte de torture ou à tout traitement inhumain ou dégradant.

 

RECOMMANDATIONS

1. Du fait de la dangerosité de l’isolement, qui peut parfois constituer une forme de torture ou de mauvais traitement, l’AMM et ses membres appellent à la mise en œuvre des règles Nelson Mandela et d’autres normes et recommandations internationales associées en vue de préserver les droits fondamentaux et la dignité des détenus.

2. L’AMM et ses membres insistent notamment sur le respect des principes suivants :

  • Compte tenu des graves conséquences de l’isolement sur la santé physique et mentale des détenus (notamment le risque accru de suicide ou d’automutilation), il ne devrait être imposé que dans des cas exceptionnels, en dernier ressort et pour une durée aussi brève que possible. L’autorité imposant l’isolement doit se conformer à des règles claires quant à l’usage de cette mesure.

  • Toutes les décisions relatives à l’isolement doivent être transparentes et conformes à la loi. La durée de l’isolement doit être limitée par la loi. Le détenu doit être informé de la durée de l’isolement, cette durée devant être déterminée avant la mise en œuvre de la mesure. Les détenus placés à l’isolement doivent disposer d’un droit de recours contre cette décision.

  • L’isolement cellulaire ne saurait dépasser une durée de 15 jours consécutifs. Il doit également être interdit de sortir un détenu de l’isolement pour une période limitée en vue de le placer de nouveau à l’isolement juste après pour contourner la limitation de durée.

Interdiction du recours à l’isolement

3. L’isolement pour une durée indéterminée ou prolongée constituant un acte de torture ou une peine ou un traitement cruel, inhumain ou dégradant, il doit être prohibé [1].

4. L’isolement des enfants, des jeunes (tels que définis par le droit national), des femmes enceintes, des femmes ayant accouché depuis six mois ou moins, des femmes ayant avec elles un enfant en bas âge et des mères qui allaitent [2] doit être interdit, de même que l’isolement des détenus souffrant d’une pathologie mentale, cette mesure conduisant souvent à l’aggravation des troubles de la santé mentale [3].

5. Le recours à l’isolement doit être interdit pour les détenus présentant un handicap physique ou un autre problème médical qui pourrait être aggravé par cette mesure.

6. Lorsque des enfants ou des jeunes doivent être placés à l’écart pour assurer leur sécurité ou la sécurité d’autrui, il convient de les placer dans un environnement où ils ne seront pas seuls et où ils disposeront des ressources dont ils ont besoin, y compris un contact humain régulier et une activité utile.

Conditions de l’isolement

7. La dignité humaine des détenus placés à l’isolement doit être respectée à tout moment.

8. Les détenus en isolement cellulaire doivent avoir accès, dans une mesure raisonnable, à des contacts humains significatifs réguliers, à des activités, y compris de l’exercice en plein air et à des stimuli environnementaux. Comme tous les détenus, ils ne sauraient être soumis à des conditions extrêmes, physiquement ou mentalement éprouvantes.

9. Les détenus ayant été placés à l’isolement doivent bénéficier d’une période de réadaptation, durant laquelle ils doivent être examinés par un médecin, avant d’être libérés de prison. Cette période ne saurait prolonger la durée de leur incarcération.

Rôle des médecins

10. Le rôle du médecin est de protéger, d’améliorer et de défendre la santé physique et mentale des détenus, pas d’infliger une sanction. C’est pourquoi les médecins ne sauraient participer en quelque mesure que ce soit au processus de décision conduisant au placement en isolement, y compris en déclarant qu’une personne est «apte » à supporter l’isolement ou en participant en une quelconque manière à sa mise en œuvre. Cela ne saurait empêcher les médecins de procéder à des visites régulières aux personnes placées à l’isolement afin d’évaluer leur état de santé, de dispenser des soins et des traitements en cas de besoin et de signaler la détérioration de la santé d’une personne.

11. La prestation de soins de santé doit répondre aux besoins médicaux et aux demandes du détenu. Les médecins doivent se voir garantir un accès quotidien aux détenus placés à l’isolement, de leur propre initiative. Il doit leur être accordé un accès plus fréquent si les médecins l’estiment nécessaire.

12. Les médecins qui travaillent en prison doivent être en mesure d’exercer en toute indépendance vis-à-vis de l’administration pénitentiaire. Aux fins de maintenir cette indépendance, les médecins qui travaillent en prison doivent être employés et encadrés par un organisme séparé de la prison et du système judiciaire pénal.

13. Les médecins ne doivent prescrire que des médicaments ou traitements nécessaires d’un point de vue médical et ne sauraient prescrire de médicament ou de traitement, quel qu’il soit, qui permette de prolonger la durée de l’isolement.

14. Les soins de santé doivent toujours être prodigués dans un environnement qui respecte la dignité et l’intimité du détenu. Les médecins travaillant en centre de détention sont liés par les codes déontologiques et principes d’éthique médicale comme ils le seraient dans n’importe quel autre environnement de travail.

15. Tout médecin devrait signaler toute préoccupation relative à l’impact de l’isolement sur la santé et le bien-être d’une personne détenue aux autorités chargées d’examiner les décisions de placement en isolement. Si nécessaire, il conviendrait qu’il recommande clairement que la personne soit sortie de l’isolement. Une telle recommandation devrait être respectée par les autorités pénitentiaires et suivie d’effet.

16. Les médecins ont le devoir d’examiner les conditions d’isolement et d’informer les autorités s’ils estiment qu’elles sont inacceptables ou constituent un traitement inhumain ou dégradant. Il devrait exister, au sein de tout système judiciaire, des mécanismes clairs permettant aux médecins de signaler de telles dérives.

 

Références

[1] Règle Nelson Mandela no 43.

[2] Règle 22 des Nations unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes et commentaires (règles de Bangkok).

[3] Rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, A/66/268, 5 août 2011, § 68 (en an

commentaires

Regroupements - Le nouveau cauchemar des demandeurs régularisés de l'Yonne

Publié le 29 Août 2021 dans Chronique en 89, nous informons, Nous les soutenons, Regroupements

Regroupements - Le nouveau cauchemar des demandeurs régularisés de l'Yonne
Regroupements - Le nouveau cauchemar des demandeurs régularisés de l'Yonne

Certains demandeurs d'asile afghans sont arrivés en Europe il y a tellement d'années, certains pas loin de 10 ans. Souvent passés par d'autres pays, ils se sont vus refusés l'asile et ont fui de nouveau.

 

Et ils sont arrivés en France. La Chapelle, puis l'Yonne dans le cadre des pseudos "mises à l'abri". Refus de l'Ofpra, appel à la CNDA et pour certains des mois de fuite.

 

Ainsi, arrivé en février 2017 dans l'Yonne, un demandeur n'a été finalement régularisé que fin-2020. Un autre demandeur "Dublin Suède" a obtenu non pas la protection mais l'asile après près de deux ans et demi d'attente. Encore ces demandeurs ont-ils eu la chance d'être accompagnés par des militants engagés. Beaucoup en particulier à Jauges n'auront pas eu cette possibilité.

 

Pour tous ces demandeurs, impossible pendant tout ce temps de demander un quelconque regroupement. Aujourd'hui ils vivent un nouveau cauchemar, leurs familles menacées pourront-elles un jour partir de ce pays.

 

Les pays, refuge pour ces demandeurs, sont responsables par ces délais inhumains de la situation qui menace ces familles.

 

Samedi à Auxerre, une manifestation a rassemblé militantEs et demandeurs afghans. Des militantEs déjà depuis plusieurs jours les aidaient à déposer les demandes pour leur famille.

 

Une nouvelle lutte est devant nous.

Pour le regroupement

commentaires

Personne ne peut m'aider ... Je suis fatigué. L'interminable attente des demandeurs d'asile et l'isolement encore plus grand depuis leur transfert. (2)

Publié le 21 Décembre 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Chronique en 89, nous informons

https://cheese.konbini.com/photos/attente-interminable-perte-identite-portraits-demandeurs-dasile-royaume-uni/

https://cheese.konbini.com/photos/attente-interminable-perte-identite-portraits-demandeurs-dasile-royaume-uni/

Nous avions alerté à plusieurs reprises sur le danger que représente le transfert des demandeurs d'asile encore en procédure après le démantèlement du CAO d'Auxerre.

Les messages échangés hier soir renforcent encore nos craintes. "personne ne peut m'aider", "Je suis fatigué ..."

Certes, nous restons auprès d'eux autant que nous le pouvons mais le transfert a rendu encore plus complexe l'accompagnement. Et leur isolement est réel et dangereux.

Rappelons qu'un des demandeurs est arrivé dans l'Yonne en février 2017 et que les demandeurs devant la CNDA attendent maintenant depuis plus d'un an leur audience sans aucune nouvelle de leur demande et sans savoir quand cela finira enfin.

Demandeurs d'asile en 89

L'illustration de cet article provient d'un travail intitulé "attente interminable et perte d'identité".

"Dans une série photo émouvante, le photographe anglais Sam Ivin se questionne sur ce que signifie être un demandeur d’asile en Grande-Bretagne."

https://cheese.konbini.com/photos/attente-interminable-perte-identite-portraits-demandeurs-dasile-royaume-uni/

commentaires

Personne ne peut m'aider ... Je suis fatigué. L'interminable attente des demandeurs d'asile et l'isolement encore plus intense depuis leur transfert.

Publié le 21 Décembre 2019 par lieb dans CNDA, CAO Coallia Auxerre, Chronique en 89, Nous les soutenons, nous informons

Personne ne peut m'aider ... Je suis fatigué. L'interminable attente des demandeurs d'asile et l'isolement encore plus intense depuis leur transfert.

Nous avions alerté à plusieurs reprises sur le danger que représente le transfert des demandeurs d'asile encore en procédure après le démantèlement du CAO d'Auxerre.

Les messages échangés hier soir renforcent encore nos craintes. "personne ne peut m'aider", "Je suis fatigué ..."

Certes, nous restons auprès d'eux autant que nous le pouvons mais le transfert a rendu encore plus complexe l'accompagnement. Et leur isolement est réel et dangereux.

Rappelons qu'un des demandeurs est arrivé dans l'Yonne en février 2017 et que les demandeurs devant la CNDA attendent maintenant depuis plus d'un an leur audience sans aucune nouvelle de leur demande et sans savoir quand cela finira enfin.

Demandeurs d'asile en 89

commentaires

Me Aïcha Douroumi-Le Strat est décédée. Aïcha était incroyable. Cela va être compliqué de remplacer une telle humanité.

Publié le 8 Décembre 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, nous informons, CNDA, Dépasser les limites de l'Yonne, Chronique en 89

Me Aïcha Douroumi-Le Strat est décédée. Aïcha était incroyable.  Cela va être compliqué de remplacer une telle humanité.

Notre hommage pour le CAO d'Auxerre.

Qui parmi ceux qui se battent aux côtés des demandeurs d'asile ne l'a pas contactée de toute la France en urgence, dans l'inquiétude, parfois le désarroi. Au CAO d'Auxerre, elle a toujours répondu présente aux appels pour les demandeurs devant la CNDA, même si la maladie était bien et totalement là depuis longtemps, et nous savions, ultime témoignage de ce qu'elle était, qu'elle s'assurerait dans tous les cas de la continuité de la défense selon ses valeurs et ses principes.

"Aïcha était incroyable.  Ça va être compliqué de remplacer cette humanité. Elle m'a beaucoup conseillé et surtout a tellement aidé des migrants avec son intelligence, une écoute profonde et sa patience." Perkins

 

 

commentaires

Le CAO d'Auxerre touché par la restructuration de "l'accueil" des demandeurs d'asile - Document, schéma régional d'accueil des demandeurs d'asile.

Publié le 9 Septembre 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Chronique en 89, Dublin, Dépasser les limites de l'Yonne, Nous les soutenons, nous analysons, nous informons

Dessins d'Elisabeth

Dessins d'Elisabeth

Le CAO d'Auxerre est en voie de disparition. Cela correspond d'une part à la régionalisation qui entraîne, vous le savez, l'examen de la demande des Dublin vers Besançon avec tous les aspects négatifs que le blog a souligné à plusieurs reprises, et à la transformation profonde des structures d'accueil.

 

Les grands perdants - les Dublin

 

Depuis  leur arrivée dans l'Yonne, en juin-juillet 2016, nous avons pu voir l'importance du travail de proximité. Si nous faisons le point pour les demandeurs Dublin, que nous avons pu aider d'une manière ou d'une autre, c'est bien parce que nous les côtoyions au quotidien, que nous avons pu leur apporter l'aide dont ils avaient besoin, souvent pour tout simplement faire valoir leurs droits. Maintenant, ils sont invisibilisés et le taux de reconduite explose.

 

Poursuivre l'accompagnement

 

Pour les autres demandeurs,  cela se traduit par le transfert des demandeurs en attente de réponse de l'OFPRA et de la CNDA vers les appartements ou des structures sur Auxerre, Joigny et vers Avallon ou Tonnerre. Cela rendra bien entendu l'accompagnement plus chronophage dans une période où il est particulièrement important, car certains demandeurs sont fragilisés par une très longue attente (un demandeur entame sa quatrième année depuis son arrivée à Villeblevin et n'a toujours pas sa convocation devant la CNDA!) ou en demande du fait de la proximité du rendez-vous (il est toujours important d'assurer la préparation de ce rendez-vous, et l'accompagnement physique pour les rendez-vous CNDA dans la mesure des possibilités).

 

Les demandeurs d'asile jeunes (ce qui signifie moins de 25 ans) ayant le statut ou la protection resteront sur place car ils n'ont pas de revenus, n'ayant pas le droit au RSA et plus le droit à l'ADA. Ils bénéficieront d'un accompagnement sur 9 mois en vue de trouver une formation, un emploi, un hébergement.

 

Pourront aussi rester les demandeurs reconnus comme vulnérables.

 

Vous trouvez ici le lien vers un document complet et explicite, trop long pour figurer sur le blog sur la situation dans notre région, et en particulier pour l'Yonne :

 

Région Bourgogne – Franche - Comté -   Schéma régional d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés  -  2019 - 2020 :

 

http://bourgogne-franche-comte.drdjscs.gouv.fr/sites/bourgogne-franche-comte.drdjscs.gouv.fr/IMG/pdf/sradar_vf.pdf

 

Ici deux extraits :

 

. Transformation des capacités en CPH, CADA ou HUDA sachant que les places seront contingentées par l’administration centrale. 1.Toutes les places de CAO se transforment en HUDA, pour moitié en 2019 et pour moitié en 2020: cette orientation permet de maintenir les capacités globales d’accueil. Il s’agit d’opérer une rationalisation du parc d’hébergement d’urgence dont font partie les CAO et d’harmoniser les coûts de fonctionnement (passage de 24 € à un coût compris entre 15 et 16 € par jour) et les prestations. Ainsi les 553 places de CAO doivent se transformer en HUDA, ce qui devra s’opérer pour moitié en 2019 et pour moitié en 2020, chaque département ayant une cible de réduction de 50 % de son parc au 1erjuillet 2019. En 2019, ce sont 277 places de CAO qui devront être transformées en HUDA au 1erjuillet. Le reste des places de CAO verra son prix de journée baisser à 23

 

. Pour les réfugiés n’étant pas en capacité de sortir directement vers le logement autonome, le renforcement des capacités des Centres provisoires d’hébergement15 Instruction du 4 mars 2019 relative à l’accélération du relogement des personnes bénéficiaires d’une protection internationale

V10051924(CPH) permettra de fluidifier les sorties du DNA: 163 nouvelles places ontétécréées en2018, portantle parc à 301 places.En 2019, 87 places supplémentaires seront ouvertes pour porter la capacité régionale à 388. A noter que le centre d’accueil temporaire de réfugiés réinstallés de 50 places,créé en Côte d’Or en octobre 2018, sera transformé en CPH en automne 2019. Les 37 places restantes seront créées dans l’Yonne en 2019. Pour 2020, la priorité sera donnée au département ne disposant d’aucune place de CPH, à savoir le Territoire-de-Belfort. Cette solution d’hébergement permet aux réfugiés les moins autonomes de bénéficier d’un accompagnement renforcé avant d’accéder au logement, tout en fluidifiant les parcours au sein du parc d’hébergement pour demandeurs d’asile (DNA)

commentaires

Triple symbole : La dénomination Place Carole Rackete sur une boutique Orange dans un centre de ville où tout a fermé ... Un plaisir militant à déguster encore, la plaque est toujours en place en ces jours d'été.

Publié le 18 Août 2019 par lieb dans Chronique en 89, Nous les soutenons, nous informons

Triple symbole : La dénomination Place Carole Rackete sur une boutique Orange dans un centre de ville où tout a fermé ... Un plaisir militant à déguster encore, la plaque est toujours en place en ces jours d'été.
C'était au moment du procès contre Orange, ok France-Télécom, c'est pareil.
C'était dans la rue piétonne où l'on compte plus de 20 commerces fermés, près de la moitié.
C'était une action de soutien aux Capitaines emprisonnées.
Un plaisir militant à déguster encore car la plaque est toujours là en place en ces jours d'été.
commentaires

Solidarité avec Carola Rackete. Sens (89). Banderoles au-dessus de l'Yonne pour informer. Rappelons qu'au CAO d'Auxerre trois demandeurs sauvés par l'Aquarius ont obtenu le satut de réfugiés.

Publié le 29 Juin 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Chronique en 89, Nous les soutenons, nous informons

Solidarité avec Carola Rackete. Sens (89). Banderoles au-dessus de l'Yonne pour informer. Rappelons qu'au CAO d'Auxerre trois demandeurs sauvés par l'Aquarius ont obtenu le satut de réfugiés.
Deux "modestes" banderoles.
"Ouvrez les ports!
Aprite i porti!".
De nouveau
au-dessus de l'Yonne.
Aussi, devant la cathédrale.
Parce que tenter de sauver
la vie de demandeurs d'asile,
de migrants
est ici dans l'Yonne face à la politique de l’État
depuis près de trois ans
une tâche quotidienne
toujours recommencée.
Parce que, au CAO
d'Auxerre,
trois demandeurs ont pu déposer leurs demandes
grâce à ceux qui les ont sauvés des fonds de la Méditerranée.
Parce que cette jeune femme est l'honneur
des combats quotidiens auprès des migrants et demandeurs.

 

Parce qu'il est au sens propre insupportable de penser
qu'elle est aujourd'hui ... arrêtée, emprisonnée.

 

 

 

Solidarité avec Carola Rackete. Sens (89). Banderoles au-dessus de l'Yonne pour informer. Rappelons qu'au CAO d'Auxerre trois demandeurs sauvés par l'Aquarius ont obtenu le satut de réfugiés.Solidarité avec Carola Rackete. Sens (89). Banderoles au-dessus de l'Yonne pour informer. Rappelons qu'au CAO d'Auxerre trois demandeurs sauvés par l'Aquarius ont obtenu le satut de réfugiés.
commentaires

Sinistre 11 juin dans l'Yonne, une famille a été éclatée, une partie expulsée, l'autre est à la rue. Rassemblement samedi 22. Il faudra être nombreux.

Publié le 29 Juin 2019 par lieb dans Chronique en 89

Sinistre 11 juin dans l'Yonne, une famille a été éclatée, une partie expulsée, l'autre est à la rue. Rassemblement samedi 22. Il faudra être nombreux.

Il y a maintenant de nombreuses années. Il y avait eu une tentative à Sens qui nous a tous marqués. Nous nous étions largement mobilisés. Elle avait échoué. Deux enfants adolescents n'ayant pas pu être arrêtés. Aujourd'hui le préfet ne recule devant rien. Un rassemblement est prévu. Nous devons être nombreux. Demandeurs d'asile en 89.

commentaires

Ca va aller ... Cette phrase si souvent entendue, avant les grands départs

Publié le 11 Juin 2019 par lieb dans Chronique en 89

Leonore https://www.galerie-com.com/oeuvre/ca-va-aller-tu-verras/165803/

Leonore https://www.galerie-com.com/oeuvre/ca-va-aller-tu-verras/165803/

Ils sont partis tout au long de ces trois années ...

Ils squattent maintenant d'autres pays d'Europe

qui ne veulent pas plus d'eux

Avant de partir, ils disent

Pour couper court à tout,

ça va aller ...

 

Ils ne veulent pas d'argent.

Ils sourient,

Et ils s'éloignent

Refusés ici,

Tentant ailleurs.

 

Dublin ou déboutés.

Ils ont passé toute une partie de leur vie déjà,

dans cette Europe ici et ailleurs.

 

Après des soirs et des soirs d'attente,

les repas, les dossiers, les espoirs, les tristesses,

Quand tout est fini, ils partent

 

Dans cette Europe de non droit

Et d'inhumanité,

 

A M., demandeur soudanais,  parti maintenant depuis presque une année ...

commentaires
1 2 3 4 5 > >>