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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Mort dans un canal. Hommage à Doni, exilé soudanais mort ce 10 juillet dans le canal Saint-Denis.

Publié le 17 Juillet 2020 par lieb

Mort dans un canal. Hommage à Doni, exilé soudanais mort ce 10 juillet dans le canal Saint-Denis.

RDV dimanche 19 juillet à 14h30 sur les bords du canal, au niveau du pont de Stains. 115 av. Victor Hugo, à Aubervilliers - rive Est du canal, le long de la piste cyclable.

Un dessin d'Elisabeth lors de cette longue lutte auprès des demandeurs d'asile de l'Yonne

Un dessin d'Elisabeth lors de cette longue lutte auprès des demandeurs d'asile de l'Yonne

En lisant les lignes qui suivent, je pense à tous les demandeurs d'asile soudanais de Coallia arrivés dans l'Yonne en 2016.

A ceux qui ont dû survivre à Paris dans l'interminable parcours qui durant des mois et plus souvent des années les a menés jusqu'à l'obtention des papiers.

Je pense à ceux qui déstructurés par une attente si longue et si indigne n'ont pas pu se reconstruire et errent dans leur nouvelle non vie.

Je pense à ceux, que trop fatiguée, trop isolée, je n'ai plus été en mesure d'accompagner.

Je pense à M. le premier refusé de l'asile soudanais de Coallia Auxerre, à la personnalité si lumineuse, qui continue à squatter l'Europe pour éviter le retour.

Je pense à A. dont je n'ai plus de nouvelles et pour lequel je crains toujours le pire et pour lequel l'annonce de ce décès lue aujourd'hui ravive encore l'inquiétude.

Solidarité avec tous, pensée désespérée pour ce demandeur disparu ...

Demandeurs d'asile en 89.

Solidarité migrants Wilson

2 j

DIMANCHE 19 JUILLET 14h30, HOMMAGE A DONI, MORT VENDREDI DERNIER DANS LE CANAL SAINT-DENIS, ET À TOU.TE.S LES MORT.ES ET DISPARU.E.S DE L’EXIL. Sur la berge du canal Saint-Denis où Doni a été trouvé, près du Pont de Stains. Venez avec fleurs et bougies. Vous pouvez aussi apporter ou nous envoyer vos textes, témoignages et réactions.

 

Vendredi 10 juillet, un exilé soudanais de 29 ans, Doni, qui vivait dans les campements de la honte, y est mort tragiquement, noyé. Avec ses amis soudanais et tous ceux touchés par cet événement, nous nous retrouverons ce dimanche 19 juillet, à 14h30 pour lui rendre hommage et faire connaître publiquement les conditions de vie indignes, les dénis de droit et les renoncements qui conduisent à tant de décès.

 

Doni était soudanais, avait 29 ans, était catholique, aimait le football, avait fui la guerre dans son pays, était en France depuis 5 ans.


On le savait, dans la housse blanche qui gisait sur la berge du canal Saint-Denis vendredi dernier, il y avait une personne. Grâce à ses amis nous savons qui il était, pouvons lui redonner son visage d'Homme grâce à quelques photos qu'ils nous ont communiqué. Nous connaissons quelques bribes de son histoire… Sur son arrivée en France, un de ses amis raconte : « Il y avait la guerre civile. Moi aussi pareil… Nous avons traversé la mer Méditerranée à partir de Libye… Son projet c'était de gagner une vie normale. » Il y a quelques années il a vécu un temps à Châlons-en-Champagne. Est venu à Paris (Saint-Denis) en novembre 2019. Depuis quelques temps il vivait dans le campement le long du canal Saint-Denis.


Les berges du canal se sont avérées un lieu non seulement indigne pour vivre mais également dangereux : il a fini par y mourir.

 

Il n’est malheureusement pas le premier exilé mort dans le canal. Il risque surtout de ne pas être le dernier, si les exilés, chassés de Paris, ne sont pas rapidement pris en charge. Après les premières mises à l’abri au début du confinement, ils ont été littéralement abandonnés par les pouvoirs publics. Il a fallu déposer un référé-liberté, avec d’autres associations, pour que le tribunal administratif de Paris ordonne, début juin, aux préfectures d’Ile-de-France, de police de Paris et de la Seine-Saint-Denis, ainsi qu’aux villes concernées, d’assurer l’installation de points d’eau et de sanitaires, la distribution de masques et de gel hydro-alcoolique, et de renforcer le dispositif de collecte des ordures sur les campements. La mise en œuvre tarde ; le nombre d’exilés augmente. 480 tentes ont été comptabilisées au seul pont de Stains ce mercredi 15 juillet. Mais cela ne suffit pas d’améliorer les conditions de leur survie à cet endroit, ce que la seule générosité de citoyens et d’associations a permis néanmoins d’assurer. Ils sont bien plus de mille aujourd’hui à vivre et dormir au bord du canal, entre Paris, Aubervilliers, et Saint Denis, et sont en danger.

 

Les morts de l’exil se comptent par dizaines de milliers aussi bien aux frontières de l’Union qu’au sein des États. La France n’est pas épargnée et à Paris, nous voyons quotidiennement des personnes privées de soin et de droits survivre dans des conditions indignes, disparaitre et mourir dans l’indifférence générale.

 

Pour que cela ne puisse plus se reproduire, nous nous mobilisons au quotidien et demandons l’application des conventions internationales, le respect des droits, une prise en charge digne des personnes exilées et la fin du harcèlement et des violences policières.

 

Avec ses compatriotes, nous refusons qu’après avoir été rendu invisible, Doni soit également oublié. Nous voulons honorer un devoir de mémoire à son égard, et à l’égard de toutes les victimes d’une politique qui n’est pas à la hauteur en matière de respect des droits fondamentaux.

 

RDV dimanche 19 juillet à 14h30 sur les bords du canal, au niveau du pont de Stains. 115 av. Victor Hugo, à Aubervilliers - rive Est du canal, le long de la piste cyclable.

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