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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

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Dans l'Yonne, aider les demandeurs d'asile ... Continuer désespérément

Publié le 8 Mai 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, Jaulges, Nous les soutenons, nous informons, Dublin, Ofpra, CNDA, Chronique en 89

Devant la CNDA. Dessin d'Elisabeth.

Devant la CNDA. Dessin d'Elisabeth.

Le printemps est là. Aussi triste pour nombre de demandeurs dans l'Yonne que les printemps, automnes, hivers et étés précédents, depuis trois ans, depuis l'arrivée, nombreuse, des demandeurs dans l'Yonne en juin 2016.

Et toujours devant nos yeux, des situations aussi désespérées.

 

Bien sûr, il y a eu la chance inouïe avec les élections en 2017, la grève de la SNCF et autres événements, de voir un nombre important de demandeurs Dublin passer en procédure normale et beaucoup obtenir le statut de réfugié au lieu de pourrir sur les trottoirs de l'Europe. Mais les derniers de ces demandeurs ont dû attendre près de deux ans et demi pour avoir ce statut qui leur était dû soit directement devant l'Ofpra, soit avec une nouvelle épreuve à la clé devant la CNDA. Pour certains, cela vient très tard, trop tard? Leur équilibre personnel a été ébranlé.

Bien sûr, certains travaillent (dur) et se forment quand ils ont de la chance et un peu d'aide de l'un ou l'autre. Mais beaucoup doivent se débrouiller seuls dans un pays du chômage et du mal logement qu'ils ne soupçonnaient pas malgré tout ce que nous pouvions dire.

Bien sûr il y a quelques bonnes nouvelles dernièrement, comme la protection portée pour certains à quatre ans cette année au lieu d'un an.

Jaulges,12 demandeurs, tous déboutés, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre ... Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Jaulges,12 demandeurs, tous déboutés, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre ... Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Mais dans l'Yonne ...

Il y a eu la machine infernale qui a permis d'expulser à la chaîne de février à juin 2018. Nous avons pu aider et obtenir quelques victoires prouvant qu'un engagement exceptionnel de notre part et une organisation serrée pouvaient au moins obtenir que les droits des demandeurs soient respectés, mais un autre centre Jaulges, est resté sans cette aide systématique et sans mobilisation, et les demandeurs ont dû pendant des années pour certains rester dans ce centre incroyablement indigne dont nous n'avons pas su, voulu (?) obtenir la fermeture. Et beaucoup de demandeurs ont dû s'enfuir sans avoir suffisamment d'attention et d'aide.

Et puis il y a eu l'agression mortelle d'un demandeur d'asile au CAO d'Auxerre dont Coallia et la police sont largement responsables. Mais nous aussi peut-être, tant nous avons été trop absents sur cette période. La présence n'empêche pas tous les drames mais un peu malgré tout. Et il aurait fallu que nous portions plainte. Une défense a pu être péniblement mise en place, ce qui correspond au droit fondamental de chacun à une défense. Elle devrait aussi pouvoir montrer la responsabilité du CAO et de la police.

 

Aujourd'hui ...

A Jaulges, 12 demandeurs, tous déboutés en France, ont été avertis dans le même temps qu'ils avaient à quitter le centre. Désespérés, ils ont appelé à l'aide tous ceux qu'ils pouvaient. Symbole vivant et significatif de l'abandon dans lequel a vécu ce centre.

Au CAO d'Auxerre, nous essayons toujours désespérément d'accompagner les demandeurs, tous les demandeurs. Ils sont 50 sur quatre étages. 30 devant l'Ofpra et la CNDA, qu'il faut aider pour leurs récits, et quelques Dublin. C'est un travail systématique et épuisant de tenter de n'oublier personne.

Des Dublin, il n'y en a pratiquement plus . Et quand ils sont là, ils sont en simple transit. Ils seront transférés dans la région de Besançon avec toutes les difficultés pour nous de les accompagner ainsi à distance. C'est une politique officielle voulue qu'il faudrait combattre. Rompre les liens de proximité, c'est ce qui est recherché par le pouvoir. Ces demandeurs, ce sont des Dublin Espagne ou Italie. Et aussi des déboutés dans d'autres pays dont nous savons la situation si dangereuse.   

 

Face à cette situation ...

Organiser un travail d'information générale sur le préjugé, contre les lois actuelles est utile, il aide aussi à se rencontrer pour s'organiser, à créer une autre conscience autour de nous. Organiser des cours est important, pour les demandeurs, cela est essentiel. Il en est de même pour les fêtes qui peuvent constituer un moment de rencontre.

Mais une mobilisation coordonnée et systématique pour aider les demandeurs à faire valoir leurs droits est indispensable. Décider de leur protection comme cela se fait dans d'autres départements, aussi. Nous organiser pour être présents partout et pour tous.

 

Cette mobilisation est possible, nous sommes nombreux. Mais c'est une décision, il faut vouloir mettre cela au centre de notre action. Ne pas le faire, alors que nous sommes les seuls à connaître concrètement leur situation et à pouvoir le faire, n'est pas, ne serait pas compréhensible.

 

Dans l'Yonne, aider les demandeurs d'asile ... Continuer désespérément
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Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?... Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

Publié le 17 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Chronique en 89, Ofpra

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.

C'était en septembre 2016. J'arrivais au CAO d'Auxerre, rendant visite aux demandeurs d'asile transférés les uns après les autres de Sens à Auxerre.

Dans ce CAO, je faisais connaissance d'autres demandeurs, parmi eux, lui.

Durant 10 mois, nous partageons tous ensemble, les longues journées des Dublins, redoutant chaque jour la notification d'un transfert, les vols et la déclaration de fuite.

Durant ces dix mois, les demandeurs d'asile soudanais écrivent une lettre collective au préfet qui n'en tient pas compte. Pourtant, pratiquement tous ceux qui réussiront à passer en procédure normale, auront le statut de réfugié.

Il est l' un des derniers à être notifié avant la fin de ce délai qui lui aurait permis de passer en procédure normale. Désespéré, il se rend à Paris pour trouver un avocat. Il n'aura jamais de deuxième convocation. Avec les élections, les transferts s'arrêtent.

Commence alors la très longue attente du changement de procédure, puis de l'entretien avec l'Ofpra.

Un jour, il est transféré loin de ses amis, de nous. Dans une ville en déshérence. C'est le début pour lui d'un désespoir qui s'installe et qui ne le quitte plus.

Il perd à l'Ofpra : il a trop parlé disent-ils. Il dit, je n'ai pas pu m'expliquer.

Après huit mois d'attente, il passe à la CNDA. Il préfère y aller seul.

Aujourd'hui, il reçoit la réponse positive. Deux ans et six mois, une souffrance qui s'installe et aujourd'hui, une joie mêlée d'angoisse pour qui le soutient.

Deux ans et demi de souffrance. Pourquoi? Et surtout une question lancinante, pourra-t-il se reconstruire?

Deux ans et demi de souffrances, pourquoi?...  Aujourd'hui, un demandeur reçoit la réponse positive de la CNDA, une profonde joie mêlée d'angoisse.
Un appel de demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre

 

Lettre à l’intention des autorités françaises,

Des demandeurs d’asile soudanais d’Auxerre, janvier 2017

 

Avant la guerre civile, nous vivions tranquillement dans notre pays. Puis les guerres se sont déclenchées partout dans notre province du Darfour et nous sommes devenus les victimes à la fois du gouvernement et des milices armées, et jusqu’à ce jour nous n’avons pas trouvé la paix car, malgré tous les appels au secours que nous avons lancés, nous avons perdu nos familles, nos proches.

 

Nous avons dû quitter la terre de nos aïeux en laissant derrière nous tous nos biens, tout ce qui nous est cher pour trouver un endroit pour continuer à vivre comme des êtres humains et nous sommes parvenus en Libye avec l’espoir d’y trouver refuge, de pouvoir y vivre et y travailler.

 

Mais là-bas aussi, la vie s’est révélée impossible du fait de la guerre entre les milices qui n’ont aucun sens de l’humanité. La vie y était tellement terrible que même dire les souffrances que nous avons endurées nous est impossible.

 

Alors, nous avons tenté de venir en Europe où nous avions l’espoir de trouver protection, la possibilité de vivre, et le respect des droits de l’Homme dont nous avions toujours entendu parler.

 

Mais venir en Europe est très dangereux, il faut prendre des risques, parcourir plus d’un millier de kilomètres en barque. Nous n’avions donc qu’une alternative : soit rester en Libye dans ces terribles conditions, soit prendre le risque de traverser la Méditerranée avec des chances infimes de survie.

 

Nous avons décidé d’aller en Italie. Après une dizaine d’heures de navigation, où nous avons frôlé la mort, nous avons été récupérés par les équipes de sauvetage et emmenés dans des camps. Mais là, nous avons été battus et privés de nourriture parce que nous refusions de donner nos empreintes !

 

Du fait de cette attitude de l’Italie envers nous, nous ne pouvions imaginer quel avenir nous aurions dans ce pays et pouvoir y trouver la protection et la vie que nous recherchions, c’est pourquoi nous avons décidé de nouveau de partir vers un autre pays qui serait certainement mieux pour nous, et ce pays était pour nous la France.

Après plusieurs tentatives, nous sommes parvenus sur le sol français, espérant y trouver la protection et la possibilité de vivre. La France nous a bien acceptés et beaucoup aidés et nous avons retrouvé ici des gens de tous les pays d’Afrique.

 

Nous avons effectué toutes les démarches nécessaires pour bénéficier de l’asile et pendant ces sept mois d’attente, nous avons fait tout notre possible pour apprendre le français, dans des conditions difficiles, sans activité et sans accompagnement.

Alors, nous avons été désespérés par la décision de nous renvoyer en Italie alors même que nos empreintes y avaient été prises de  force.

 

Nous demandons la protection de la France. Nous espérons que l’Etat réexaminera nos dossiers et nous viendra en aide.

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Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Publié le 16 Février 2019 par lieb dans CNDA, Chronique en 89, F1 Sens, Ofpra

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Une attente infinie, une infinie et patiente présence ...

 

Un demandeur d'asile arrivé en juillet 2016 à Sens, A., est passé devant la CNDA. Tous les amis qui accompagnaient ces demandeurs durant cet été 2016 se souviendront de lui. Sa gentillesse, son sourire. De milieu modeste, il n'avait pas su s'expliquer correctement à l'Ofpra.

 

Après plus deux ans et six mois, de Sens en Auxerre, de Joigny en Vergigny, une amie l'a accompagné, gardant toujours le contact. C'est ainsi qu'elle a pu être présente auprès de lui lors de sa convocation.

Un demandeur d'asile du F1 de Sens (Juillet 2016) devant la CNDA - un accompagnement, des croquis, des mots. Une attente infinie, une infinie et patiente présence.

Elle en a ramené ces croquis et ces quelques mots : 

 

"Arrivés à 13 heures, il était convoqué à 15 h 30, nous ne sommes ressortis qu'à 19 heures On croise les doigts dans cette grande machine judiciaire en usinage. J'ai fait ces croquis de personnes diverses, qui étaient là. Une femme, un enfant et un jeune homme... Laborieuse journée, mais je tenais à être là pour A.."

A la violence de l’État face aux demandeurs, certains s'attachent à répondre par une infinie et patiente présence.

Pour les demandeurs, c'est vital au long de ces interminables jours et vital en ces moments cruciaux où tout se décide pour eux.

 

La CNDA donnera sa réponse le 26.!

 

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CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Publié le 15 Février 2019 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dublin, Jaulges, Nous les soutenons, Ofpra, Prahda, nous informons

CAO d'Auxerre. Changement d'ambiance, et permanence de la politique d'expulsion et de refus d'asile.

Une impression? Y aurait-il un peu plus d'humanité et de respect?

Article mis à jour le 15.02.2019

Une salle de sport est mise depuis un mois à la disposition des demandeurs. Après toutes ces années passées sans rien pour "humaniser" les interminables mois d'attente ... Un meilleur accueil, les anciens travailleurs sociaux ont été éloignés (seulement déplacés). Il aura fallu pour cela la mort d'un demandeur où la responsabilité de Coallia est profondément engagée. Et la révélation des conditions inadmissibles qui régnaient dans ce CAO, conditions que "les autorités" n'ont pas pu ignorer plus longtemps.

Rappelons qu'une plainte de personnes et associations serait plus que nécessaire pour que ne soit pas enterré ce terrible fait et que les conditions de non accueil puissent être dénoncées à Auxerre, mais aussi à Jaulges et Appoigny

Quant à la politique d'expulsion, elle est toujours à l’œuvre dans le département : quatre demandeurs ont été arrêtés au petit matin et expulsés ces dernières semaines. C'étaient les derniers Dublin présents.

Et apparemment le département est toujours aussi apprécié des expulseurs : quatre demandeurs Dublin, tous quatre Afghans, tous quatre déboutés en Allemagne, sont arrivés lundi 4 février. L'un d'eux, en urgence absolue, est déjà notifié en Seine et Marne et donc expulsable, un appel est possible, mais bien difficile, on s'imagine, à organiser de l'Yonne en si peu de temps.

Toujours le même respect des droits des demandeurs! Et la même pression pour nous, le même désespoir pour eux.

Sinon, il y a un grand nombre de demandeurs devant l'Ofpra ou la CNDA.  Comme Coallia apportait une aide plus que minimale, l'accompagnement est vital. Et ils sont actuellement plus de 20.

Un travail de Titan et angoissant, qui ne s'arrête jamais.

 

 

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C'est exactement ça! Commentaire sur l'article "Réponse négative à la CNDA. Maintenant, toi aussi, tu fais partie de cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués ..."

Publié le 21 Octobre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, nous informons, Nous les soutenons

Dessin d'Elisabeth

Dessin d'Elisabeth

C'est exactement ça!

Commentaire bref sur le Facebook du collectif sénonais, à propos de l'article "Réponse négative à la CNDA. Maintenant, toi aussi, tu fais partie de cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués ..."

Mais important et utile, car il témoigne bien de ce que vivent les demandeurs et de ce dont nous sommes les témoins partout en France.

Et nous savons ici, pour avoir accompagné des déboutés au CAO d'Auxerre de notifications en appel, ce que cela signifie de mois, d'années d'errances, d'attentes, de traques et d'angoisses.

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Réponse négative à la CNDA. Maintenant, toi aussi, tu fais partie de cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués

Publié le 20 Octobre 2018 par lieb dans CNDA, nous informons, Nous les soutenons, Ofpra, CAO Coallia Auxerre

Montage d'Elisabeth

Montage d'Elisabeth

Certes, ils sont certainement des dizaines et des dizaines dans l'Yonne depuis des mois qui ont dû fuir le transfert ou les réponses négatives de la CNDA. Nous sommes si peu présents dans les CAO que nous ne les connaissons pas, à  Jaulges, dans les appartements dépendant du CAO d'Auxerre. Et même au CAO d'Auxerre,  où entre les Dublins qui arrivent, les Dublins déboutés, ceux qui passent à l'Ofra et ceux qui passent devant la CNDA, les demandeurs qui attendent des mois le passage en procédure normale, on perd le fil de ces vies, on ne répond plus à l'essentiel.

Mais, je vais parler de toi pour en fait parler de tous ces demandeurs raflés, déboutés, fuyant le transfert, qui peuplent, invisibles et traqués, les rues de l'Europe, passant des années ici, des années là, des non vies, des vies prises, brisées.

Tu es arrivé en été 2016, parmi les premiers raflés, envoyés dans les centres de tri de l'Yonne. En septembre, je t'ai trouvé là, au CAO d'Auxerre quand, Sénonais, nous avons continué à accompagner les demandeurs d'asile arrivés au F1 de Sens et transférés dans ce CAO.

Tu as passé le long automne, hiver jusqu'à l'arrêt momentané des expulsions en avril 2017 pour cause d'élection et ton passage en procédure normale. Les photos témoignent de ces longues soirées où nous mangions tous ensemble,et vous attendiez de savoir comme dit un autre demandeur qui suit le même terrible parcours : "A qui serait le tour". Sans sommeil, la "tête occupée par Dublin"

Puis tu as attendu la convocation à Dijon pour passer en procédure normale.

Puis, tu es allé à l'Ofra où tu as été mis en procédure accélérée. Et se sont enchaînés de longs mois sans argent et pratiquement sans aide. Jamais tu n'as rien demandé. Tu es resté égal à toi-même. Devenant peu à peu référence pour les nouveaux arrivés, attaché au calme et à des conditions décentes: je vous vois quand j'arrive, armés de balais, déplaçant les meubles. Mais restant de plus en plus en retrait. Tu as appris notre langue, seul, avec ton téléphone et les derniers temps, tu étais souvent le traducteur des autres demandeurs.

Puis est venue cette semaine, ta convocation à la  CNDA. Avec le nombre de demandeurs, c'est trop tard que nous t'avons aidé. Mais celles qui l'ont fait, ont pu reconnaître tes qualités humaines.

La personne qui t'accompagnait à la CNDA - elle y allait pour la première fois -, a décrit les conditions dans un  témoignage que nous reprendrons dans le prochain article.

"Madame" la Juge ne t'a pas cru, elle ne t'a même pas donné le bénéfice du doute. Pourtant tu es d'un peuple parmi les plus menacés.

Tu es allé voir le résultat, tu voulais voir de tes yeux, sur l'ensemble des demandeurs ce jour-là, seuls deux ont eu une réponse positive.

Au CAO, le soir, un défilé de demandeurs est venu te dire sa sympathie. Tu es resté égal à toi-même. Calme, discret et résolu.

 

Deux ans ont ainsi passé, deux ans pris à ta vie.

Et maintenant, toi aussi, tu dois rejoindre cette innombrable armée des demandeurs d'asile invisibles et traqués qui peuplent les centres et les rues de l'Europe.

 

Ce texte pour toi, pour tous,

 

Demandeurs d'asile en 89.

Publié le 12 octobre 2018

 

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Ce beau commentaire à propos de l'article "Tu as rejoint ...". Nous, nous ne lâcherons rien et nous resterons à leurs côtés, le poing levé."

Publié le 20 Octobre 2018 par lieb dans CAO Coallia Auxerre, CNDA, Dépasser les limites de l'Yonne, Nous les soutenons

Dessin d'Elisabeth

Dessin d'Elisabeth

En commentaire sur le facebook du Collectif sénonais de soutien aux migrants et aux réfugiés
 
"... Une lettre qui raconte exactement ce que vivent toutes les personnes, tous nos amiEs exiléEs que nous accompagnons parfois depuis presque 3 années pour certainEs.
 
L'attente durant de longues saisons,
une patience rarement couronnée
par la reconnaissance et la mise en sécurité
au bout du tunnel.
 
C'est ainsi que notre gouvernement fabrique des sans-papiers,
et de ça il s'en fout, tant que cela ne lui coûte rien.
 
Nous, nous ne lâcherons rien et nous resterons à leurs côtés, le poing levé."
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ACAT France dénonce la rencontre du criminel soudanais Salah Gosh avec les autorités françaises

Publié le 19 Octobre 2018 par lieb dans nous informons, Ofpra, CNDA, Les pays qu'il fuient

Village du Darfour incendié

Village du Darfour incendié

Rappelons le nombre important de demandeurs soudanais qui avaient été raflés et "mis à l'abri" dans l'Yonne.

Beaucoup, et cela témoigne de la violence au Darfour, ont obtenu une carte de dix ans.

Pour certains autres, comme en témoigne notre article "Toi aussi, tu as rejoint ...", le refus de l'asile parce que deux personnes! (à l'OFPRA, à la CNDA) ne les ont pas crus, signifie l'expulsion.

Vers ce pays dont on reçoit en toute discrétion l'un des principaux responsables des massacres ...

 

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L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Rappel : Salah Gosh est soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour qui a fait au moins 300 000 morts.
 
 
Le 19 / 10 / 2018

Selon des informations révélées hier par Streepress, Salah Gosh, actuel chef du renseignement soudanais (NISS) soupçonné de génocide au Darfour, aurait été reçu autour du 10 octobre 2018 par des services du Ministère de l’Intérieur et de la Défense. Il aurait également rencontré le 10 octobre 2018 deux députés LREM, Carole Bureau-Bonnard (vice-présidente de l’Assemblée nationale - LREM) et Jean-Baptiste Djebbari (député LREM et président du groupe d’amitié France-Soudan) lors d’un dîner officiel à l’ambassade du Soudan.

L’ACAT dénonce la venue en France de ce criminel notoire et appelle le gouvernement français à expliquer les raisons de sa présence. Il se pourrait que sa venue soit liée à des sujets relatifs à la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires venant d’Afrique de l’Est.

Connu pour diriger l’un des services de renseignements les plus tortionnaires au monde, Salah Gosh aurait été reçu par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ainsi que par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), respectivement rattachées au ministère de la Défense et au ministère de l’Intérieur.

« En tant que chef du NISS, Salah Gosh a une responsabilité hiérarchique dans de nombreuses violations graves des droits de l’homme commises par son service, telles que les arrestations arbitraires et les tortures en détention de plusieurs voix dissidentes au régime. » souligne Clément Boursin, responsable Afrique chez ACAT France.

Salah Gosh est également soupçonné d’être l’un des organisateurs du génocide au Darfour pour avoir armé les milices Janjawids à la solde du régime et qui ont longtemps pratiqué la politique de la terre brûlée. Ce génocide aurait fait au moins 300.000 morts.

Enfin, Salah Gosh est un pourfendeur de la CPI. En février 2009 il avait promis de "couper la main à celui qui tentera de contribuer à la mise en œuvre de la décision de la CPI"(1) lorsque la Cour pénale internationale s’apprêtait à engager des poursuites contre plusieurs responsables pour génocide et crimes contre l’humanité.

(1) https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/C6FE9E52-4845-41BA-A45D-75BA41D8647C/280449/9th_UNSCReport_Fra1.pdf

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