Sur passeurs de solidarité : https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2020/11/27/hommage-collectif-a-mohamed-khamisse-zakaria-la-fin-dun-reve/
Le 19 novembre 2020, sur l’A16, un jeune soudanais de 20 ans a perdu sa vie et tous ses rêves. Il était notre compatriote, notre frère, notre ami.
Mohamed est mort renversé par une voiture alors qu’il cherchait à fuir les gaz policiers depuis l’arrière d’un camion, véhicule de son désir, celui de rejoindre au plus vite l’Angleterre. Comme ses amis du pays, Mohamed a quitté sa famille prisonnière d’un camp de réfugiés au Darfour au Soudan et a tenté couragement sa chance vers l’Europe. Demander l’asile en France alors que tous ses compatriotes s’y sentent rejetés n’était pas imaginable pour lui. Il a donc foncé vers une destination qui devint triste destinée.
Mohamed KHAMISSE ZAKARIA est pleuré par ses parents là-bas au Soudan et par nous, ses amis, ici à la frontière avec le Royaume-Uni. Nous avons appelé ses parents pour leur annoncer son décès. Nous avons entendu le désespoir d’une mère. Les associations étaient à nos côtés. Mohamed nous rassemble. Nous sommes tous habités du même désir de vivre qu’il avait.
Ses 20 ans de vie crient à nos cœurs, nos consciences et à la conscience de l’humanité. Voici en écho notre cri, celui des exilés de Calais : « Nous ne savons pas quoi faire, nous voudrions accéder légalement au Royaume-Uni, nous rêvons d’une vie digne, d’une vie d’humains. Les circonstances nous affaiblissent mais nos cœurs sont forts et l’espoir nous pousse à traverser les frontières. Vous le savez bien, notre pays connait la guerre et l’injustice des gouvernements. Vous le savez bien, nous sommes ici par nécessité, après avoir traversé les trop nombreuses souffrances de la route. Que la police et le gouvernement comprennent. Pourquoi nous pourchasser sur l’autoroute alors que des détecteurs et des agents de sécurité avec des chiens passent déjà au crible tous les camions à l’entrée de l’Angleterre ? »
O absent si présent,
Grâce à ta voix, ta grandeur d’âme,
Vient à nous le souffle de tes lèvres,
Sont nées de nos mains ces lignes,
Emplies des couleurs de liberté, de paix et de justice
Les compagnons de route de Mohamed