Depuis juillet 2016 et l'arrivée dans notre département des demandeurs "mis à l'abri", en fait triés en vue d'expulsion, j'ai assuré contre vents et marées l'accompagnement au CAO d'Auxerre. Dans les conditions lamentables à Coallia, les visites étaient le seul rempart contre le désespoir et l'abandon. Et le travail effectué a permis d'accompagner les demandeurs dans les recours et au quotidien. Pour un nombre significatif, ils ont obtenu le statut de réfugié alors qu'ils étaient voués à la fuite et à la rue.
Cet automne, le pouvoir a décidé la fermeture du CAO d'Auxerre, suite à l'envoi des demandeurs Dublin en préfecture de région.
Il restait cependant des demandeurs encore en procédure, dont l'un qui est arrivé en février 2017 et qui attend toujours sa convocation devant la CNDA.
Ces demandeurs ont été dispersés sur le département, certains à Tonnerre et Avallon. Une lettre avait demandé aux autorités de surseoir à ce transfert afin de permettre leur accompagnement jusqu'à la décision.
Silence, transfert et dernièrement une lettre de la préfecture, anthologie de cynisme, remerciant pour le travail effectué.
Aujourd'hui et pour la première fois, nous n'avons pas pu assurer durant tout un mois notre accompagnement : après le travail, trop loin, trop fatigant, route trop dangereuse.
Demandeurs d'asile en 89
PS : la situation est semblable à Jaulges qui lui aussi ferme, où vont les demandeurs de ce centre que nous n'avons pas réussi/voulu à faire fermer et qui a été la honte absolue de notre département.