Situation 1
C'était il y a un peu plus d'un mois. Il avait dû squatter la nuit devant la préfecture de Cergy pour pouvoir faire changer son attestation de demandeur d'asile. Il sortait de Dublin, après une fuite éperdue hors d'Allemagne où son vol avait été programmé ... pour Kaboul.
Une chance, des amis qui l'aident en France et un appel réussi contre l'arrêté de transfert. Quatre mois d'angoisse après trois ans de recours en recours en Allemagne. Il peut déposer sa demande en France
Et puis les amis qui l'aidaient pour le logement se voient obligés de lui demander de partir.
Alors aujourd'hui, il fait partie de ces milliers de demandeurs d'asile devant l'Ofpra ou la CNDA, de réfugiés ayant pourtant obtenu l'asile pour 10 ans, de demandeurs sous protection accordée étant donné la situation dans leur pays, tous en situation légale et qui ... dorment partout en France dans les rues.
Sorti d'un calvaire pour en connaître un autre.
Situation 2
Nous connaissons cela pour ceux qui les ont accompagnés au quotidien. Le temps s'ajoute au temps et bientôt l'équilibre se perd.
Plus de trois ans d'attente, dont la moitié loin de ses amis et de nous. Plus de trois ans et en quelques minutes le statut de 10 ans accordé à la CNDA après un refus pourquoi? de l'Ofpra.
Des périodes de silence inquiétantes. Des alertes données par ses amis au long des mois. Mais il est trop loin pour être suffisamment auprès de lui. Qu'a-t-il vécu?
Le statut accordé, il ne peut retourner malgré les efforts pour le convaincre dans cette ville où il a presque sombré.
Alors aujourd'hui, sa carte de réfugié en poche, il ne comprend pas, alors qu'on a reconnu ce qu'il avait subi, qu'il reste ainsi sans aide, sans logement, sans emploi, avec ses maux de tête qui ne le quittent plus
DE QUI DEPEND ...
Et pour nous, une nouvelle pression après ces années d'aides à ces demandeurs, comment accepter de les voir dans ces situations. Car certains sont de l'Yonne, nous les connaissons, ils ont fui Jaulges, Appoigny ou Auxerre, ils sont revenus d'Italie ou d'ailleurs, ils sont venus vers nous informés par d'autres de l'aide que nous apportions.
Organisons-nous pour faire cesser cela. Car de qui dépend comme le disait Brecht que cela cesse, si ce n'est de nous.