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Demandeurs d'asile en 89

Plus de 150 demandeurs d'asile ont été amenés d'abord de Paris (La Chapelle, Jaurès, Stalingrad...) puis de Calais dans l'Yonne. Une grande majorité dépend de Dublin. Ils ont pris tous les risques et maintenant ils risquent le retour dans un pays où ils ont été enregistrés contre leur gré et où les conditions d'accueil ne sont pas acceptables. Lire dans la rubrique Pages : notre pétition, la lettre des demandeurs d'asile soudanais d'Auxerre ... . Consulter les catégories : Paroles de demandeurs d'asile, Pays de non asile, Nous les soutenons, Nous informons, Chronique en 89, Prahda, Ofpra. Signer la pétition pour la régularisation : https://secure.avaaz.org/fr/community_petitions/emmanuel_macron_et_le_gouvernement_francais_france_regularisation_de_tous_les_sanspapiers/?txqxfqb&fbclid=IwAR2vLV1piiM2wCy8EP05vhzCNFk5iLL_tvPjntEgXI5yFb9Qk4kBBKrgprY

Prahda - Face à l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Publié le 20 Août 2017 par lieb in Nous les soutenons, nous informons, Paroles de demandeurs d'asile, Prahda

Prahda - Face à  l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Vendredi 11 août2017  - 7 h 30 du matin - Prahda d'Appoigny dans l'Yonne

 

Une nouveau degré de l'escalade pour une expulsion systématique et brutale a été franchi au Prahda d'Appoigny dans l'Yonne. Le jeudi 10, dans l'après midi, nous apprenons que les services de la préfecture ont décidé de se déplacer au Prahda pour notifier les expulsions aux demandeurs d'asile.

 

Est-ce même tout simplement légal. Nous ne le savons pas. Depuis l'arrivée des demandeurs d'asile dans l'Yonne, nous n'avons jamais connu cela, ni entendu parler de cela.

Mais c'est tout simplement illégitime : dans ce lieu qui n'est même pas encore un foyer d'accueil, mais qui est leur seul lieu de vie, la menace même de Dublin s'inscrit pour tous dans le quotidien de la vie.

 

Alors vendredi, à 7 h 30 du matin, malgré le si court délai pour réagir, nous arrivons peu à peu et à 8 h 30 quand arrivent les personnes de la préfecture chargées des notifications, nous sommes en place.

 

Suspendues à l'auvent du formule 1, des banderoles des demandeurs qui expriment leur demande de protection et leur désespoir : SVP, Monsieur le Préfet, nous demandons l'asile.

Collés à la porte, derrière une longue banderole "non au déportations", nous sommes alignés.

Le directeur d'Adoma est présent, 35 ans d'expérience dans ces foyers contre lesquels les immigrés ont si souvent dû lutter (Adoma est l'ancien Sonacotra et Coallia l'ancien AFTAM). Son expérience de la collaboration avec les autorités doit être à la mesure de la longévité de sa carrière.

La gendarmerie, puis l'armée se mettent en place. Les médias peu à peu arrivent.

Nous scandons sans interruption les phrases qui expliquent notre présence.

A un moment arrive le facteur. Le directeur d'Adoma est en porte à faux, Adoma ne peut pas cette fois prendre les lettres recommandées à la place des demandeurs, il  signe quand même les avis de passage.

 

A un moment, les forces de "l'ordre" interviennent et l'ordre, leur ordre est rétabli : elles dégagent le passage pour les autorités et bloquent l'entrée pour leur permettre de faire leur terrible boulot.

 

A un moment, les demandeurs d'asile sortent groupés pour pouvoir parler à FR3. Qu'ont-ils à perdre? Les notifications sont là, et pour certains les billets d'avion sont donnés.

 

Nous avons gagné : rien ne s'est fait dans le silence, rien n'a été facile et de soi pour les autorités, les demandeurs ont pu s'exprimer, les soutiens ont su s'organiser.

Nous avons perdu : les notifications ont pu être faites. Billets d'avion donnés. Nous ne parvenons pas à enrayer la machine à expulser.

 

Nous nous demandons : sommes-nous les seuls à vivre cela, qu'est-ce qui se passe dans les autres Prahda.

 

Les services de la préfecture partis, les demandeurs sont restés avec leurs notifications, certains proches des larmes, d'autres sonnés qui regardent égarés leurs papiers.

 

Que nous reste-t-il alors d'autre que de passer l'après-midi à leurs côtés, de mettre toutes nos forces pour préparer et tenter de trouver les motifs de recours. Qui pour l'instant ont tous été refusés. Un travail de titan étant donné le nombre de demandeurs concernés et que nous savons pratiquement inutile.

 

Demain lundi, d'autres notifications sont prévues ... au Prahda.

Rejoignez notre combat avec et auprès des demandeurs d'asile

 

 

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Prahda - Face à  l'escalade des mesures d'expulsion des demandeurs d'asile. Nous avons réussi, nous avons échoué. Rejoignez notre combat

Article paru sur le facebook du "Collectif sénonais de soutien aux réfugiés et aux migrants".

Nous souhaitions empêcher le chef du service des étrangers et des naturalisations et son adjointe d'utiliser les locaux pour y faire signer des arrêtés de transfert (d'expulsion, soyons clair).


On voulait eviter que les locaux d'Adoma se transforment en antichambre de la préfecture, en antichambre d'expulsions.


Bref, on voulait aider Adoma à rester dans son domaine, le social, l'humain. ...
Raté.

 

Notre action a échoué, le préfet a demandé l'intervention des militaires. C'est grâce à l'usage de la force que trois nouveaux arrêtés d'expulsion ont été signés. Trois Soudanais, menacés de renvoi en Italie.

 

L'un d'entre eux nous a interrogé l'après-midi. "Pourquoi la France adopte t-elle une telle politique de rejet des demandeurs d'asile ?"

 

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