Dans les rues d'Auxerre
Lundi 21 août 2017. Nous sommes près de 200 dans les rues d'Auxerre, demandeurs d'asile et soutiens. C'est notre deuxième manifestation et notre nombre a presque doublé.
Nous traversons la ville, nous arrêtons longuement devant la préfecture et descendons jusqu'aux quais.
L'objectif de la manifestation comme les cris des demandeurs "Bienvenue Monsieur le Préfet", l'indiquent, alerter le préfet sur ce qui se passe dans son nouveau département.
Mais les cris sont angoissés, à la mesure de l'angoisse qui marque chaque terrible minute au Prahda d'Appoigny.
La manifestation est forte, les slogans portés par les demandeurs sont tranchants et interrogent.
Pourquoi la France, terre d'exil?
Nous aimons la France, mais la France nous aime-t-elle?
Le Prahda d'Appoigny
Cette manifestation a été décidée lors de l'assemblée du jeudi devant les locaux d'Adoma. Elle a été décidée face à l'épreuve de force que les autorités imposent dans ce Prahda.
Une escalade, dont nous ne savons pas où elle s'arrêtera et qui elle épargnera.
En 10 jours, 20 expulsions prononcées. Chacun des expulsés est une histoire tragique en soi
un homme de 57 ans, un jeune qui ne comprend pas tout ce qui lui arrive, des demandeurs renvoyés dans des pays qui leur ont refusé l'asile
Et nous avons appris hier avec horreur : une femme iranienne avec son enfant.
Depuis dix jours, les notifications se font dans les locaux mêmes d'Adoma, ce qui veut dire dans le lieu de vie des demandeurs et la préfecture se déplace sous escorte policière.
Le directeur, un vieux de la vieille des foyers et des politiques anti-immigrées, tentent de faciliter ce travail d'oppression et d'expulsion massive
Et de s'opposer à nous qui nous opposons : nous sommes présents à chaque notification de manière militante.
Et cet homme courageux n'a pas hésité à licencier une travailleuse sociale qui n'obéissait pas à son absence de valeurs, qui ne faisait que son travail, que ce que doit faire un travailleur social.
Demain, 6 expulsions doivent être notifiées, nous serons là et encore plus nombreux.