L'une des plus grandes difficultés que nous avons eue pour mobiliser contre l'application stricte de la Convention de Dublin par le préfet de l'Yonne est une incompréhension certaine de beaucoup d'amis et militants. Pourquoi, mais pourquoi les demandeurs d'asile sont-ils prêts à retourner à la rue et dans les pires conditions plutôt que d'accepter le retour en Italie?
Il nous a fallu là-aussi un certain temps pour rassembler les informations. Mais surtout nous retrouver face au fait brutal que de nombreux demandeurs d'asile ont pris la fuite dès après réception de leur notification nous a contraints à prendre conscience de cette réalité.
Aussi, nous proposons sur le blog de rechercher ensemble et de donner accès aux informations sur ces pays où le Préfet de l'Yonne renvoie sans état d'âme - il applique la loi, chanson bien connue de l'histoire de cette administration -, des demandeurs qui ne demandent que la protection de la France.
Pour commencer, le témoignage d'un demandeur d'asile d'Auxerre emporté à Rome.
Témoignage d'un demandeur d'asile d'Auxerre emmené à Rome.
Il a reçu sa convocation en janvier et a été emmené en centre de rétention, puis en Italie, à Rome. Il échange souvent avec ses amis d'Auxerre. Voici la réalité crue de ce qui les attend :
. Il se retrouve en effet après ses 10 mois d'attente ici en France entassé avec des centaines de demandeurs.
. Il n'a pas d'argent et n'en n'aura pas avant son premier rendez-vous pour déposer sa demande.
. Celui-ci est dans six mois.
. La procédure ensuite peut durer trois années.
Et ce qu'il leur a dit de sa vie a encore renforcé, et c'est sensible, l'angoisse et le refus devant cette non vie et ce non asile ...