Comme vu pendant des mois à Auxerre, les regards se voilent ou la colère se dit. A chaque fois que s'approche le moment où chacun de ces demandeurs se trouve devant l'impossible choix.
Prendre l'avion ou retourner dans la rue. Prendre l'avion pour un pays Dublin où ils ont vécu la prise d'empreinte forcée, dont ils connaissent les conditions de non accueil, voire qui leur a refusé l'asile ou prendre ce que les autorités appellent totalement improprement et cyniquement "la fuite", 18 mois dans les rues de France sans argent, traqués, armés parfois de la volonté d'aller dans un nouveau pays où ils savent pourtant qu'ils seront au mieux à nouveau Dublin.
Avant-hier, annonce de deux nouvelles expulsions. Le nombre des 18 expulsables Dublin s'égraine ainsi inexorablement, un à un ils tombent dans les derniers rets du pouvoir.
Alors hier soir, dernière visite au Prahda. L'un des deux demandeurs est assis au loin sur l'une des grosses pierres du parking désert. Une image qui s'imprime pour toujours.
C'est le deuxième départ forcé...